Nicolas Sarkozy a répété que la France ne pouvait pas "se repentir d'avoir conduit" la guerre d'Algérie, même si les "abus" et "atrocités" commis de part et d'autre pendant ce conflit devaient être "condamnés", dans un entretien accordé au journal Nice Matin. "Il y a eu des abus", commis pendant la guerre d'Algérie (1954-1962), déclare le président-candidat, qui se rendra vendredi à Nice (sud-est) auprès de pieds-noirs et de harkis. "Des atrocités ont été commises de part et d'autre. Ces abus, ces atrocités ont été et doivent être condamnés, mais la France ne peut pas se repentir d'avoir conduit cette guerre", ajoute-t-il. Au cours de sa campagne électorale en 2007, M. Sarkozy avait promis, s'il était élu, de reconnaître "officiellement la responsabilité de la France dans l'abandon et le massacre des harkis", un engagement que leurs associations lui reprochent de ne pas avoir encore tenu. "Les rapatriés et les harkis ont été les victimes de la décolonisation" et "chaque Français doit être conscient des souffrances qu'ils ont endurées", dit-il. "Mais où est la responsabilité de la France? D'avoir été une puissance coloniale ou d'avoir accepté un processus de décolonisation en Algérie comme toutes les puissances coloniales ont, partout, été contraintes de le faire? La France ne peut pas être coupable de tout et de son contraire. La France assume son Histoire, c'est tout", poursuit Nicolas Sarkozy. Quelque 200.000 supplétifs musulmans ont été recrutés par l'armée française pendant la guerre d'Algérie. Le 50e anniversaire des accords d'Evian qui y ont mis un terme doit être célébré le 18 mars. La journée d'hommage aux harkis et supplétifs a lieu tous les 25 septembre.