Il est attendu que le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, remette sa démission au président de la République, qui peut la refuser ou l'accepter comme il est de tradition lors de tout renouvellement de la composante de l'APN. Abdelaziz Belkhadem, dont le parti est sorti vainqueur n'avait pas exclu le maintien de l'alliance gouvernementale (FLN-RND, MSP), voire son élargissement à d'autre partis. Mais Belkhadem a priori ne semble pas envisager l'éventualité qu'il pourrait à plus ou moins longue échéance, céder la place à d'autres que lui, considérant que selon les premières lectures qui ont été faites des résultats obtenus par le vieux Front, c'est le discours prononcé à Sétif par le chef de l'Etat qui lui aurait épargné une débâcle certaine. Il ne faut pas oublier que le FLN était en proie à une crise prolongée durant laquelle le SG actuel avait paru manquer d'autorité et de charisme à même d'en imposer à tous. Sans doute la reconfiguration de ce parti dépendra plus de son président d'honneur, qui n'est autre que le chef de l'Etat, que de Belkhadem lui-même. Bouteflika, même si rien ne l'y astreint, pourrait désigner un Premier ministre parmi les membres du FLN, aura donc la latitude soit d'y nommer l'actuel SG ou une toute autre personnalité issue du vieux Front. Cela dit, la future APN dont la première mission est d'amender la Constitution, aura les coudées franches pour procéder à la révision en question sans trop de difficultés, car il ne manque au FLN qu'une douzaine de sièges pour former la majorité à même de faire avaliser ses choix. Il n'aurait même pas besoin du service du RND, lequel a pu arracher 68 sièges, car les voix manquantes pourraient être trouvées chez les petits partis comme chez les grands. L'amendement de la Constitution devrait certainement concerner la question de la limitation des mandats présidentiels (un retour à deux mandats étant normalement à l'ordre du jour pour abandonner l'option de mandats illimités, en vigueur actuellement) ; mais aussi la question du maintien ou de la suppression du Sénat que d'aucuns jugent comme dépourvus de prérogatives. Certains observateurs croient du reste que la constitutionnalisation d'un poste de vice-président, pourrait aussi être envisagé afin de cerner le mode de sélection du président de la République, étant donné que c'est le titulaire de ce poste qui sera éligible à la magistrature suprême. Bouteflika qui a laissé entendre dans son dernier discours à Sétif qu'il ne briguera pas un quatrième mandat, sera donc davantage enclin à œuvrer pour la mise en place d'un cadre pour l'alternance au pouvoir. D'où l'importance de l'amendement de la Constitution. Mais il reste à connaître la réaction de la classe politique. Si grosso modo, ce sont les partis islamistes qui pâtissent le plus des résultats des élections en ceci qu'ils voient pour la première fois depuis 1990 leur électorat réduit à sa portion congrue, les démocrates à l'image du FFS, se voient en revanche confortés non pas par rapport aux résultats modestes qu'ils ont pu obtenir (21 sièges) mais par rapport justement à la débandade du camp islamiste. Si le retour du parti d'Aït Ahmed dans le giron institutionnel se confirme, cela annonce une recomposition politique sur des valeurs moins conservatrices, en tous les cas, sur des valeurs aux antipodes de celles des islamistes. Les déçus des législatives, s'ils comptent dans leur rang des islamistes et des trotskystes, ne seront pas en mesure de se constituer en front anti-fraude comme ils le professent. Louisa Hanoune, l'autre fois, a appelé la liste de l'alliance de «l'Algérie verte» la «liste de l'autoroute», allusion à Amar Ghoul, ministre MSP des Travaux publics, qui a eu à la conduire. L'image renvoie donc à tout ce que charrie ce projet de l'Etat algérien comme perceptions positives et négatives à la fois. Il n'est pas sûr de voir le parti de Bouguerra Soltani, lui qui a pris goût dans l'entrisme dans les sphères du gouvernement, entrer dans une dissidence frontale avec les autorités. La main tendue par Belkhadem à ses anciens partenaires islamistes est de nature à consoler le MSP de sa déroute électorale, et tout porte à croire, que ce parti va revenir à de meilleurs sentiments. L'Algérie verte n'aura donc été qu'un rêve d'islamistes, en fait un rêve de romanciers politiques à leurs heures. Il est attendu que le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, remette sa démission au président de la République, qui peut la refuser ou l'accepter comme il est de tradition lors de tout renouvellement de la composante de l'APN. Abdelaziz Belkhadem, dont le parti est sorti vainqueur n'avait pas exclu le maintien de l'alliance gouvernementale (FLN-RND, MSP), voire son élargissement à d'autre partis. Mais Belkhadem a priori ne semble pas envisager l'éventualité qu'il pourrait à plus ou moins longue échéance, céder la place à d'autres que lui, considérant que selon les premières lectures qui ont été faites des résultats obtenus par le vieux Front, c'est le discours prononcé à Sétif par le chef de l'Etat qui lui aurait épargné une débâcle certaine. Il ne faut pas oublier que le FLN était en proie à une crise prolongée durant laquelle le SG actuel avait paru manquer d'autorité et de charisme à même d'en imposer à tous. Sans doute la reconfiguration de ce parti dépendra plus de son président d'honneur, qui n'est autre que le chef de l'Etat, que de Belkhadem lui-même. Bouteflika, même si rien ne l'y astreint, pourrait désigner un Premier ministre parmi les membres du FLN, aura donc la latitude soit d'y nommer l'actuel SG ou une toute autre personnalité issue du vieux Front. Cela dit, la future APN dont la première mission est d'amender la Constitution, aura les coudées franches pour procéder à la révision en question sans trop de difficultés, car il ne manque au FLN qu'une douzaine de sièges pour former la majorité à même de faire avaliser ses choix. Il n'aurait même pas besoin du service du RND, lequel a pu arracher 68 sièges, car les voix manquantes pourraient être trouvées chez les petits partis comme chez les grands. L'amendement de la Constitution devrait certainement concerner la question de la limitation des mandats présidentiels (un retour à deux mandats étant normalement à l'ordre du jour pour abandonner l'option de mandats illimités, en vigueur actuellement) ; mais aussi la question du maintien ou de la suppression du Sénat que d'aucuns jugent comme dépourvus de prérogatives. Certains observateurs croient du reste que la constitutionnalisation d'un poste de vice-président, pourrait aussi être envisagé afin de cerner le mode de sélection du président de la République, étant donné que c'est le titulaire de ce poste qui sera éligible à la magistrature suprême. Bouteflika qui a laissé entendre dans son dernier discours à Sétif qu'il ne briguera pas un quatrième mandat, sera donc davantage enclin à œuvrer pour la mise en place d'un cadre pour l'alternance au pouvoir. D'où l'importance de l'amendement de la Constitution. Mais il reste à connaître la réaction de la classe politique. Si grosso modo, ce sont les partis islamistes qui pâtissent le plus des résultats des élections en ceci qu'ils voient pour la première fois depuis 1990 leur électorat réduit à sa portion congrue, les démocrates à l'image du FFS, se voient en revanche confortés non pas par rapport aux résultats modestes qu'ils ont pu obtenir (21 sièges) mais par rapport justement à la débandade du camp islamiste. Si le retour du parti d'Aït Ahmed dans le giron institutionnel se confirme, cela annonce une recomposition politique sur des valeurs moins conservatrices, en tous les cas, sur des valeurs aux antipodes de celles des islamistes. Les déçus des législatives, s'ils comptent dans leur rang des islamistes et des trotskystes, ne seront pas en mesure de se constituer en front anti-fraude comme ils le professent. Louisa Hanoune, l'autre fois, a appelé la liste de l'alliance de «l'Algérie verte» la «liste de l'autoroute», allusion à Amar Ghoul, ministre MSP des Travaux publics, qui a eu à la conduire. L'image renvoie donc à tout ce que charrie ce projet de l'Etat algérien comme perceptions positives et négatives à la fois. Il n'est pas sûr de voir le parti de Bouguerra Soltani, lui qui a pris goût dans l'entrisme dans les sphères du gouvernement, entrer dans une dissidence frontale avec les autorités. La main tendue par Belkhadem à ses anciens partenaires islamistes est de nature à consoler le MSP de sa déroute électorale, et tout porte à croire, que ce parti va revenir à de meilleurs sentiments. L'Algérie verte n'aura donc été qu'un rêve d'islamistes, en fait un rêve de romanciers politiques à leurs heures.