La rébellion touareg et le mouvement islamiste Ançar Eddine, deux des groupes qui contrôlent le nord du Mali depuis près de deux mois, ont annoncé samedi leur fusion, dans un protocole d'accord transmis à une agence de presse française. Le mouvement Ançar Eddine et le MNLA (Mouvement national de libération de l'Azawad) proclament leur auto-dissolution dans l'Azawad (région nord du Mali). Les deux mouvements créent le Conseil transitoire de l'Etat islamique de l'Azawad, indique cet accord. Il reste, cependant, selon une source proche des négociations, des « détails » de la fusion à définir. La rébellion touareg et le mouvement islamiste Ançar Eddine, deux des groupes qui contrôlent le nord du Mali depuis près de deux mois, ont annoncé samedi leur fusion, dans un protocole d'accord transmis à une agence de presse française. Le mouvement Ançar Eddine et le MNLA (Mouvement national de libération de l'Azawad) proclament leur auto-dissolution dans l'Azawad (région nord du Mali). Les deux mouvements créent le Conseil transitoire de l'Etat islamique de l'Azawad, indique cet accord. Il reste, cependant, selon une source proche des négociations, des « détails » de la fusion à définir. La conclusion, samedi à Gao, du « protocole d'accord» entre le MNLA et Ançar Eddine en attendant de « clarifier » les détails marque un tournant majeur. Deux mois après leur entrée dans les principales villes du Nord du Mali, les deux groupes scellent une alliance pour diriger l'Etat indépendant de l'Azawad, proclamée officiellement le 6 avril dernier par le Mouvement national de libération de l'Azawad après la fin des opérations militaires, la nuit du 5 au 6 avril. Son secrétaire général, Bilal Ag Acherif s'est empressé d'inviter la communauté internationale à garantir le peuple de l'Azawad contre toutes agressions du Mali. Une nouvelle donne est donc apparue dans la région du Sahel. Cette donnée est susceptible de provoquer des bouleversements, dans le court ou moyen terme, dans cette zone qui attise toutes les convoitises. Selon les observateurs, ce « protocole d'accord », aboutissement de plusieurs semaines de discussions parfois difficiles entre deux mouvements longtemps séparés par leurs objectifs et leurs idéologies, marque un tournant dans l'immense Nord malien, qui a échappé au pouvoir central de Bamako depuis fin mars. Après les rébellions touareg des années 1990 et 2000, le MNLA, mouvement indépendantiste qui affichait une idéologie laïque, avait lancé, mi-janvier, l'offensive contre l'armée malienne, qui s'est amplifiée avec l'entrée en scène d'Ançar Eddine prônant de son côté l'imposition de la charia dans tout le Mali. Qu'est ce qui a pu changer sur le terrain pour que les deux parties fusionnent alors que leurs « idéologies» sont diamétralement opposées. Une hypothèse avancée par les observateurs. Le MNLA est «fragile» face à la puissance de feu d' Ançar Eddine. Le MNLA « perdait du terrain et ça, tout le monde le voyait. Il lui fallait une initiative pour rebondir ». Les rebelles touareg sont «en pleine déconfiture. Donc ils signent avec Ançar Eddine pour survivre», confirme une source sécuritaire dans la région. «C'est Ançar Eddine qui absorbe le MNLA, et non le contraire », poursuit-elle, soulignant que «beaucoup d'officiers du MNLA ont rejoint ces derniers temps les rangs » du mouvement islamiste. Cette «fusion» entre le MNLA et Ançar Eddine au-delà du fait qu'elle suscite moult interrogations, provoque crainte et «espoir» de certains Etats de la région qui estiment que la nouvelle donne favorise les négociations.. La crise au Mali a été évoquée, dimanche à Alger par le ministre délégué chargé des Affaires magrébines et africaines, Abdelkader Messahel, et une délégation de l'Union européenne (UE), indique un communiqué du ministère des Affaires étrangères. Il a rappelé «les urgences auxquelles devait faire face le pays, avec l'appui de la communauté internationale». Il s'agit notamment du «parachèvement du processus de retour à l'ordre constitutionnel et la mise en place d'un gouvernement consensuel fort et légitime et la préservation de l'intégrité territoriale et de la souveraineté du Mali», ajoute la même source. Il a, dans le même contexte, insisté sur «la préservation de l'intégrité territoriale et la souveraineté du Mali, le règlement de la question du Nord à travers l'organisation d'un dialogue avec les rebelles pour la prise en charge de leurs revendications légitimes, la prise en charge de la question humanitaire et la lutte contre le terrorisme et le crime organisé". Telle est aussi la position de la CEDEAO. La médiation ouest-africaine souhaite une «solution négociée» au conflit dans le nord du Mali après la fusion de groupes rebelles qui contrôlent cette région, a déclaré à la presse le ministre burkinabè des Affaires étrangères, Djibrill Bassolé. «La médiation salue toute dynamique allant vers la cohésion entre les différents mouvements armés, l'essentiel étant que ce groupe (choisisse) l'option d'une solution négociée au conflit », a indiqué le ministre burkinabè dont le pays conduit la médiation au nom de l'Afrique de l'Ouest. "Il est toujours mieux d'avoir à négocier avec un seul groupe qu'avec plusieurs aux intérêts parfois diamétralement opposés", a-t-il souligné. Par contre, le secrétaire général de l'Organisation internationale de la Francophonie Abdou Diouf a exprimé hier sa «très grande inquiétude » devant l'évolution de la situation au Mali et appelé à «la mobilisation rapide » de la communauté internationale, indique l'OIF. «Je condamne de toutes mes forces les projets des mouvements armés radicaux qui veulent imposer leur loi, par la force ou par la terreur, aux populations du nord Mali », déclare M. Diouf cité par le communiqué. «Pour retrouver la paix, l'unité et la stabilité du Mali, par le dialogue et la négociation, et en prenant toutes les mesures nécessaires pour assurer la protection, la sécurité et le libre choix de toutes les composantes de la population malienne, j'appelle à une mobilisation rapide et massive de toute la communauté internationale , ajoute-t-il. Estimant que la situation au Mali «constitue une menace grave contre la sécurité internationale », il rappelle «la disponibilité pleine et entière de la Francophonie pour appuyer et accompagner les efforts et les initiatives» des pays concernés de la région et des organisations régionales. Cette crainte est alimentée aussi par le fait que les groupes terroristes d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) se sont emparés, cette semaine, d'un important dépôt souterrain d''armes et de munitions de l'armée régulière malienne à Gao, une grande ville de la région nord du Mali occupée par les rebelles, ont rapporté dimanche des agences de presse citant une source sécuritaire malienne. Le dépôt avait été créé «dans la perspective d'une longue et difficile guerre», a-t-elle expliqué. La fusion «MNLA-Ançar Eddine » sera-t-elle combattue par l'Aqmi qui se trouve «isolé» par le protocole d'accord signe par le MNLA et Ançar Eddine. Toutes les éventualités sont du domaine du possible. Les alliances obéissent à des rapports de force entre les «partenaires» du moment. La conclusion, samedi à Gao, du « protocole d'accord» entre le MNLA et Ançar Eddine en attendant de « clarifier » les détails marque un tournant majeur. Deux mois après leur entrée dans les principales villes du Nord du Mali, les deux groupes scellent une alliance pour diriger l'Etat indépendant de l'Azawad, proclamée officiellement le 6 avril dernier par le Mouvement national de libération de l'Azawad après la fin des opérations militaires, la nuit du 5 au 6 avril. Son secrétaire général, Bilal Ag Acherif s'est empressé d'inviter la communauté internationale à garantir le peuple de l'Azawad contre toutes agressions du Mali. Une nouvelle donne est donc apparue dans la région du Sahel. Cette donnée est susceptible de provoquer des bouleversements, dans le court ou moyen terme, dans cette zone qui attise toutes les convoitises. Selon les observateurs, ce « protocole d'accord », aboutissement de plusieurs semaines de discussions parfois difficiles entre deux mouvements longtemps séparés par leurs objectifs et leurs idéologies, marque un tournant dans l'immense Nord malien, qui a échappé au pouvoir central de Bamako depuis fin mars. Après les rébellions touareg des années 1990 et 2000, le MNLA, mouvement indépendantiste qui affichait une idéologie laïque, avait lancé, mi-janvier, l'offensive contre l'armée malienne, qui s'est amplifiée avec l'entrée en scène d'Ançar Eddine prônant de son côté l'imposition de la charia dans tout le Mali. Qu'est ce qui a pu changer sur le terrain pour que les deux parties fusionnent alors que leurs « idéologies» sont diamétralement opposées. Une hypothèse avancée par les observateurs. Le MNLA est «fragile» face à la puissance de feu d' Ançar Eddine. Le MNLA « perdait du terrain et ça, tout le monde le voyait. Il lui fallait une initiative pour rebondir ». Les rebelles touareg sont «en pleine déconfiture. Donc ils signent avec Ançar Eddine pour survivre», confirme une source sécuritaire dans la région. «C'est Ançar Eddine qui absorbe le MNLA, et non le contraire », poursuit-elle, soulignant que «beaucoup d'officiers du MNLA ont rejoint ces derniers temps les rangs » du mouvement islamiste. Cette «fusion» entre le MNLA et Ançar Eddine au-delà du fait qu'elle suscite moult interrogations, provoque crainte et «espoir» de certains Etats de la région qui estiment que la nouvelle donne favorise les négociations.. La crise au Mali a été évoquée, dimanche à Alger par le ministre délégué chargé des Affaires magrébines et africaines, Abdelkader Messahel, et une délégation de l'Union européenne (UE), indique un communiqué du ministère des Affaires étrangères. Il a rappelé «les urgences auxquelles devait faire face le pays, avec l'appui de la communauté internationale». Il s'agit notamment du «parachèvement du processus de retour à l'ordre constitutionnel et la mise en place d'un gouvernement consensuel fort et légitime et la préservation de l'intégrité territoriale et de la souveraineté du Mali», ajoute la même source. Il a, dans le même contexte, insisté sur «la préservation de l'intégrité territoriale et la souveraineté du Mali, le règlement de la question du Nord à travers l'organisation d'un dialogue avec les rebelles pour la prise en charge de leurs revendications légitimes, la prise en charge de la question humanitaire et la lutte contre le terrorisme et le crime organisé". Telle est aussi la position de la CEDEAO. La médiation ouest-africaine souhaite une «solution négociée» au conflit dans le nord du Mali après la fusion de groupes rebelles qui contrôlent cette région, a déclaré à la presse le ministre burkinabè des Affaires étrangères, Djibrill Bassolé. «La médiation salue toute dynamique allant vers la cohésion entre les différents mouvements armés, l'essentiel étant que ce groupe (choisisse) l'option d'une solution négociée au conflit », a indiqué le ministre burkinabè dont le pays conduit la médiation au nom de l'Afrique de l'Ouest. "Il est toujours mieux d'avoir à négocier avec un seul groupe qu'avec plusieurs aux intérêts parfois diamétralement opposés", a-t-il souligné. Par contre, le secrétaire général de l'Organisation internationale de la Francophonie Abdou Diouf a exprimé hier sa «très grande inquiétude » devant l'évolution de la situation au Mali et appelé à «la mobilisation rapide » de la communauté internationale, indique l'OIF. «Je condamne de toutes mes forces les projets des mouvements armés radicaux qui veulent imposer leur loi, par la force ou par la terreur, aux populations du nord Mali », déclare M. Diouf cité par le communiqué. «Pour retrouver la paix, l'unité et la stabilité du Mali, par le dialogue et la négociation, et en prenant toutes les mesures nécessaires pour assurer la protection, la sécurité et le libre choix de toutes les composantes de la population malienne, j'appelle à une mobilisation rapide et massive de toute la communauté internationale , ajoute-t-il. Estimant que la situation au Mali «constitue une menace grave contre la sécurité internationale », il rappelle «la disponibilité pleine et entière de la Francophonie pour appuyer et accompagner les efforts et les initiatives» des pays concernés de la région et des organisations régionales. Cette crainte est alimentée aussi par le fait que les groupes terroristes d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) se sont emparés, cette semaine, d'un important dépôt souterrain d''armes et de munitions de l'armée régulière malienne à Gao, une grande ville de la région nord du Mali occupée par les rebelles, ont rapporté dimanche des agences de presse citant une source sécuritaire malienne. Le dépôt avait été créé «dans la perspective d'une longue et difficile guerre», a-t-elle expliqué. La fusion «MNLA-Ançar Eddine » sera-t-elle combattue par l'Aqmi qui se trouve «isolé» par le protocole d'accord signe par le MNLA et Ançar Eddine. Toutes les éventualités sont du domaine du possible. Les alliances obéissent à des rapports de force entre les «partenaires» du moment.