Le secteur de la santé continue d'être en proie à un grave dysfonctionnement qui atteste de sa difficile moralisation. Presque quatre ans après la publication au Journal officiel (3 août 2008) de la loi numéro 08-13 du 20 juillet 2008 modifiant et complétant la loi numéro 85-05 du 16 février 1985 relative à la protection et à la promotion de la santé, l'Agence nationale des produits pharmaceutiques, dont la création, est expressément ordonnée par ladite loi, n'a pas encore vu le jour. Le secteur de la santé continue d'être en proie à un grave dysfonctionnement qui atteste de sa difficile moralisation. Presque quatre ans après la publication au Journal officiel (3 août 2008) de la loi numéro 08-13 du 20 juillet 2008 modifiant et complétant la loi numéro 85-05 du 16 février 1985 relative à la protection et à la promotion de la santé, l'Agence nationale des produits pharmaceutiques, dont la création, est expressément ordonnée par ladite loi, n'a pas encore vu le jour. L'explication qui revient souvent dans la presse est que les lobbies ont eu raison du circuit de distribution et d'importation des produits pharmaceutiques reprenant ainsi à son compte les affirmations des officiels à l'image du Premier ministre, Ahmed Ouyahia et du ministre de la Santé, Djamel Ould Abbès, lesquels, ne cessent de dénoncer à chacune de leurs sorties «la maffia» et «les lobbies» qui seraient à les en croire derrière les pénuries récurrentes de médicaments et des scandales entraînant mort d'hommes comme dans cette affaire des cancéreux qui avait défrayé la chronique il y a à peine quelque mois. Au lendemain d'une pénurie qui avait causé d'énormes dégâts en octobre 2011, Ahmed Ouyahia avait annoncé pourtant la relance urgente de l'Agence nationale des produits pharmaceutiques. Même le président de l'Ordre national des médecins, le Dr Mohamed Bekkat, y avait cru, en soutenant sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale que «l'Agence doit être installée le plus tôt possible», a-t-il dit. On était en novembre 2011. Mais depuis lors, les professionnels de la santé n'ont rien vu venir et ce, malgré la pression que n'ont cessé d'exercer les syndicats de la santé dont l'un d'eux est allé jusqu'à demander la constitution d'une commission nationale pour enquêter sur les pénuries de médicaments. Mais le département d'Ould Abbès y a opposé un niet catégorique. L'article 173-1 de la loi relative à la protection et à la promotion de la santé stipule que «l'agence est une autorité administrative indépendante dotée de la personnalité morale et de l'autonomie financière», plus loin le même article précise que «l'organisation et le fonctionnement ainsi que le statut des personnels de l'agence sont fixés par voie réglementaire». Or ce texte règlementaire à notre connaissance n'est pas encore paru, puisque aucune institution n'en a fait état. L'article 173-3 de la même loi énonce du reste que l'agence nationale des médicaments est chargée entre autres « de l'enregistrement des médicaments et de l'homologation des produits pharmaceutiques et des dispositifs médicaux, à usage de la médecine humaine, - de la délivrance des visas pour l'importation des produits pharmaceutiques et des dispositifs médicaux, à usage de la médecine humaine, - de déterminer au moment de l'enregistrement ou de l'homologation (…) les prix à la production et à l'importation, - de participer à l'élaboration de la liste des produits pharmaceutiques, (…) éligibles au remboursement». Un marché de 3 milliards de dollars Selon l'Union nationale des opérateurs de la pharmacie (Unop), le marché algérien du médicament a frôlé les 3 milliards de dollars en 2011, dont 1,85 milliards usd d'importation et 1,05 milliard usd de production locale. La production nationale est assurée à hauteur de 84 % et 16 % respectivement par les secteurs privé et public. Selon la même source l'Algérie dépense 79 dollars en médicament, par an et par habitant. Mais estime-t-on l'Algérie dépense peu mais importe beaucoup si l'on devait comparer à la moyenne mondiale, laquelle est estimée à 127 dollars par an et par habitant. L'explication qui revient souvent dans la presse est que les lobbies ont eu raison du circuit de distribution et d'importation des produits pharmaceutiques reprenant ainsi à son compte les affirmations des officiels à l'image du Premier ministre, Ahmed Ouyahia et du ministre de la Santé, Djamel Ould Abbès, lesquels, ne cessent de dénoncer à chacune de leurs sorties «la maffia» et «les lobbies» qui seraient à les en croire derrière les pénuries récurrentes de médicaments et des scandales entraînant mort d'hommes comme dans cette affaire des cancéreux qui avait défrayé la chronique il y a à peine quelque mois. Au lendemain d'une pénurie qui avait causé d'énormes dégâts en octobre 2011, Ahmed Ouyahia avait annoncé pourtant la relance urgente de l'Agence nationale des produits pharmaceutiques. Même le président de l'Ordre national des médecins, le Dr Mohamed Bekkat, y avait cru, en soutenant sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale que «l'Agence doit être installée le plus tôt possible», a-t-il dit. On était en novembre 2011. Mais depuis lors, les professionnels de la santé n'ont rien vu venir et ce, malgré la pression que n'ont cessé d'exercer les syndicats de la santé dont l'un d'eux est allé jusqu'à demander la constitution d'une commission nationale pour enquêter sur les pénuries de médicaments. Mais le département d'Ould Abbès y a opposé un niet catégorique. L'article 173-1 de la loi relative à la protection et à la promotion de la santé stipule que «l'agence est une autorité administrative indépendante dotée de la personnalité morale et de l'autonomie financière», plus loin le même article précise que «l'organisation et le fonctionnement ainsi que le statut des personnels de l'agence sont fixés par voie réglementaire». Or ce texte règlementaire à notre connaissance n'est pas encore paru, puisque aucune institution n'en a fait état. L'article 173-3 de la même loi énonce du reste que l'agence nationale des médicaments est chargée entre autres « de l'enregistrement des médicaments et de l'homologation des produits pharmaceutiques et des dispositifs médicaux, à usage de la médecine humaine, - de la délivrance des visas pour l'importation des produits pharmaceutiques et des dispositifs médicaux, à usage de la médecine humaine, - de déterminer au moment de l'enregistrement ou de l'homologation (…) les prix à la production et à l'importation, - de participer à l'élaboration de la liste des produits pharmaceutiques, (…) éligibles au remboursement». Un marché de 3 milliards de dollars Selon l'Union nationale des opérateurs de la pharmacie (Unop), le marché algérien du médicament a frôlé les 3 milliards de dollars en 2011, dont 1,85 milliards usd d'importation et 1,05 milliard usd de production locale. La production nationale est assurée à hauteur de 84 % et 16 % respectivement par les secteurs privé et public. Selon la même source l'Algérie dépense 79 dollars en médicament, par an et par habitant. Mais estime-t-on l'Algérie dépense peu mais importe beaucoup si l'on devait comparer à la moyenne mondiale, laquelle est estimée à 127 dollars par an et par habitant.