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Une pathologie méconnue
Syndrome maniaco-dépressif ou troubles bipolaires
Publié dans Le Midi Libre le 10 - 06 - 2012

Le syndrome maniaco-dépressif, encore appelé troubles bipolaires, est un trouble de l'humeur caractérisé par des épisodes alternant euphorie et dépression. Qui sont les victimes de cette maladie fortement handicapante ? Quels sont les traitements ? Zoom sur une pathologie méconnue. Une personne maniaco-dépressive va donc présenter des épisodes de dépression alternant avec des épisodes d'euphorie exagérée.
Le syndrome maniaco-dépressif, encore appelé troubles bipolaires, est un trouble de l'humeur caractérisé par des épisodes alternant euphorie et dépression. Qui sont les victimes de cette maladie fortement handicapante ? Quels sont les traitements ? Zoom sur une pathologie méconnue. Une personne maniaco-dépressive va donc présenter des épisodes de dépression alternant avec des épisodes d'euphorie exagérée.
Les épisodes dépressifs sont marqués par des symptômes que l'on retrouve dans les autres formes de dépression : tristesse extrême et permanente, perte d'intérêt pour toutes choses, irritabilité, troubles du sommeil, manque d'énergie, troubles de la mémoire ou de la concentration, troubles de l'appétit, pensées de mort et de suicide...
Les épisodes maniaques sont marqués par une humeur euphorique, une énergie permanente et démesurée, une activité débordante voire une grande agitation, une surestimation de ses capacités, un sommeil réduit à quelques heures sans entraîner de fatigue, un accroissement de l'appétit sexuel, un jugement erroné sur la réalité, consistant à méconnaître les difficultés et les problèmes, et notamment à ne pas s'apercevoir du caractère anormal de son propre état.
Tous les degrés de l'humeur peuvent se rencontrer dans le syndrome maniaco-dépressif, depuis la dépression sévère (accès mélancolique) jusqu'à l'exaltation extrême (accès maniaque), en passant par la dépression modérée ou les périodes d'humeur normale. Les accès de mélancolie nécessitent de la part de l'entourage une attention toute particulière car l'intensité de la dépression y est telle que le risque de suicide est extrêmement important. Les accès maniaques se traduisent parfois par de tels épisodes d'agitation qu'ils peuvent conduire les malades au poste de police avant qu'on les réoriente vers un médecin.
Quelles sont les causes et quelle est l'évolution ?
Les causes exactes du syndrome maniaco-dépressif sont inconnues. Il s'agit souvent d'une pathologie à tendance familiale. Les recherches d'une spécificité génétique des patients atteints n'ont pas abouti à ce jour. La maladie n'est pas très fréquente : elle touche à un moment ou à un autre de leur vie environ 1% de la population.
L'évolution spontanée est très variable. L'alternance stricte d'accès dépressifs et de périodes d'euphorie est rare. Le plus souvent certains malades font des épisodes dépressifs répétés entrecoupés de rares périodes d'excitation. Chez d'autres, c'est la manie qui est prédominante. Il arrive même que les deux troubles soient présents ensemble : on parle alors de désordre bipolaire mixte.
Mais dans tous les cas le syndrome maniaco-dépressif est en général une maladie au long cours, qui commence souvent chez l'adolescent ou l'adulte jeune et dure une bonne partie de la vie. Bien sûr les épisodes de crises sont entrecoupés de rémissions pendant lequel une vie normale est possible. Par ailleurs l'intensité des épisodes est variable.
Quels sont les traitements ?
Fort heureusement, il existe pour cette maladie très handicapante des traitements efficaces. Le traitement médicamenteux repose avant tout sur un produit, le lithium. Il permet de limiter très fortement la survenue des accès dépressifs et maniaques et de régulariser l'humeur.
Il est d'un maniement complexe et doit être réservé aux spécialistes. Lors de la survenue d'épisodes dépressifs ou maniaques échappant à l'action du lithium, on utilise les antidépresseurs et les anxiolytiques. Le choc électrique est parfois utilisé dans les formes rebelles à la thérapeutique médicamenteuse.
La psychothérapie est importante pour aider le patient mais aussi ses proches sur lesquels le retentissement de la maladie est souvent important. L'ensemble des traitements est complexe. Ils doivent impérativement être mis en oeuvre par un psychiatre assisté par d'autres professionnels de santé : psychologues, travailleurs sociaux...
La complexité du traitement est encore accentuée dans certains cas par le fait qu'un patient en phase maniaque ou d'excitation ne se sent en général pas malade et ne comprend pas qu'on veuille le traiter. Il saisit encore moins qu'il est parfois nécessaire de l'hospitaliser en milieu spécialisé.
Un trio de choc pour
un traitement efficace
Les troubles maniaco-dépressifs ne sont pas une fatalité ! Il existe des traitements médicamenteux qui doivent impérativement s'accompagner d'une psychothérapie et du soutien de l'entourage pour contribuer à l'amélioration de l'état mental des malades. Trois conditions parfois difficiles à réunir.
C'est en 1913 que le psychiatre allemand Emile Kraepelin décrit la "folie maniaco-dépressive". Il la définit par son aspect cyclique, ses récurrences et note la présence d'antécédents familiaux. Il établit une nette distinction entre les troubles bipolaires et la schizophrénie, en raison de l'absence d'états démentiels.
Un faisceau de symptômes conduit au diagnostic
Le diagnostic repose sur un faisceau de symptômes impliquant l'humeur en général, des troubles cognitifs, des dérèglements du comportement et des manifestations psychiques. Citons en vrac l'irritabilité présente dans 80 % des cas, des dépressions (72 %) et des phases euphoriques (71 %), une difficulté à fixer son attention (71 %), ainsi que l'expression d'une mégalomanie (78 %) et d'un délire de persécution (28 %). Signes supplémentaires qui ne trompent pas : l'hyperactivité (87 %), un bavardage volubile et intarissable (98 %) et un exhibitionnisme sexuel dans près d'un tiers des cas.
La première crise intervient habituellement aux alentours de la trentaine, mais il n'est pas rare qu'un 1er épisode précoce se produise entre l'âge de 15 et 19 ans suivi d'un second moins sévère entre 20 et 24 ans. La durée des crises est de l'ordre de 4 à 13 mois avec une moyenne de 6 mois. Avec le temps, la durée des cycles diminue mais la fréquence des épisodes et le laps de rémission entre deux épisodes deviennent de plus en plus brefs.
Les traitements
médicamenteux
Un large éventail de médicaments est à la disposition des médecins pour aider les personnes maniaco-dépressives. Le traitement d'attaque fait appel aux antidépresseurs pour les épisodes dépressifs. Les troubles disparaissent en deux à quatre semaines. Si le temps de réaction est trop long ou si l'amplitude de l'anxiété l'impose, les anxiolytiques prendront le relais. L'accès maniaque est contrôlé à l'aide des sels de lithium disponible depuis les années 70 en France, du divalproate de sodium commercialisé en 2001 ou de la carbamazépine pour les troubles bipolaires à cycles rapides. En cas de contre-indication à ces médicaments le valpromide est proposé. Les deux antidépresseurs les plus utilisés (fluoxétine et paroxétine) appartiennent à la classe des inhibiteurs de la recapture de la sérotonine.
La résistance à la prise en charge médicamenteuse est avérée lorsqu'aucune amélioration n'a été constatée après quatre semaines de suivi et que deux traitements successifs n'ont pas porté leurs fruits. Les électrochocs électriques peuvent alors être utilisés en dernière intention.
Que faire face à une personne bipolaire ?
Un traitement médicamenteux s'accompagne toujours d'une psychothérapie. Elle permet au malade de réaliser un travail sur lui-même et de l'impliquer dans son traitement en l'informant sur sa maladie, sur les règles d'hygiène de vie et en le faisant participer à la prise de décisions. Face au sentiment d'impuissance du malade, le rôle de la famille et des amis est primordial dans le succès ou l'échec de la thérapie.
In Doctissimo
Les épisodes dépressifs sont marqués par des symptômes que l'on retrouve dans les autres formes de dépression : tristesse extrême et permanente, perte d'intérêt pour toutes choses, irritabilité, troubles du sommeil, manque d'énergie, troubles de la mémoire ou de la concentration, troubles de l'appétit, pensées de mort et de suicide...
Les épisodes maniaques sont marqués par une humeur euphorique, une énergie permanente et démesurée, une activité débordante voire une grande agitation, une surestimation de ses capacités, un sommeil réduit à quelques heures sans entraîner de fatigue, un accroissement de l'appétit sexuel, un jugement erroné sur la réalité, consistant à méconnaître les difficultés et les problèmes, et notamment à ne pas s'apercevoir du caractère anormal de son propre état.
Tous les degrés de l'humeur peuvent se rencontrer dans le syndrome maniaco-dépressif, depuis la dépression sévère (accès mélancolique) jusqu'à l'exaltation extrême (accès maniaque), en passant par la dépression modérée ou les périodes d'humeur normale. Les accès de mélancolie nécessitent de la part de l'entourage une attention toute particulière car l'intensité de la dépression y est telle que le risque de suicide est extrêmement important. Les accès maniaques se traduisent parfois par de tels épisodes d'agitation qu'ils peuvent conduire les malades au poste de police avant qu'on les réoriente vers un médecin.
Quelles sont les causes et quelle est l'évolution ?
Les causes exactes du syndrome maniaco-dépressif sont inconnues. Il s'agit souvent d'une pathologie à tendance familiale. Les recherches d'une spécificité génétique des patients atteints n'ont pas abouti à ce jour. La maladie n'est pas très fréquente : elle touche à un moment ou à un autre de leur vie environ 1% de la population.
L'évolution spontanée est très variable. L'alternance stricte d'accès dépressifs et de périodes d'euphorie est rare. Le plus souvent certains malades font des épisodes dépressifs répétés entrecoupés de rares périodes d'excitation. Chez d'autres, c'est la manie qui est prédominante. Il arrive même que les deux troubles soient présents ensemble : on parle alors de désordre bipolaire mixte.
Mais dans tous les cas le syndrome maniaco-dépressif est en général une maladie au long cours, qui commence souvent chez l'adolescent ou l'adulte jeune et dure une bonne partie de la vie. Bien sûr les épisodes de crises sont entrecoupés de rémissions pendant lequel une vie normale est possible. Par ailleurs l'intensité des épisodes est variable.
Quels sont les traitements ?
Fort heureusement, il existe pour cette maladie très handicapante des traitements efficaces. Le traitement médicamenteux repose avant tout sur un produit, le lithium. Il permet de limiter très fortement la survenue des accès dépressifs et maniaques et de régulariser l'humeur.
Il est d'un maniement complexe et doit être réservé aux spécialistes. Lors de la survenue d'épisodes dépressifs ou maniaques échappant à l'action du lithium, on utilise les antidépresseurs et les anxiolytiques. Le choc électrique est parfois utilisé dans les formes rebelles à la thérapeutique médicamenteuse.
La psychothérapie est importante pour aider le patient mais aussi ses proches sur lesquels le retentissement de la maladie est souvent important. L'ensemble des traitements est complexe. Ils doivent impérativement être mis en oeuvre par un psychiatre assisté par d'autres professionnels de santé : psychologues, travailleurs sociaux...
La complexité du traitement est encore accentuée dans certains cas par le fait qu'un patient en phase maniaque ou d'excitation ne se sent en général pas malade et ne comprend pas qu'on veuille le traiter. Il saisit encore moins qu'il est parfois nécessaire de l'hospitaliser en milieu spécialisé.
Un trio de choc pour
un traitement efficace
Les troubles maniaco-dépressifs ne sont pas une fatalité ! Il existe des traitements médicamenteux qui doivent impérativement s'accompagner d'une psychothérapie et du soutien de l'entourage pour contribuer à l'amélioration de l'état mental des malades. Trois conditions parfois difficiles à réunir.
C'est en 1913 que le psychiatre allemand Emile Kraepelin décrit la "folie maniaco-dépressive". Il la définit par son aspect cyclique, ses récurrences et note la présence d'antécédents familiaux. Il établit une nette distinction entre les troubles bipolaires et la schizophrénie, en raison de l'absence d'états démentiels.
Un faisceau de symptômes conduit au diagnostic
Le diagnostic repose sur un faisceau de symptômes impliquant l'humeur en général, des troubles cognitifs, des dérèglements du comportement et des manifestations psychiques. Citons en vrac l'irritabilité présente dans 80 % des cas, des dépressions (72 %) et des phases euphoriques (71 %), une difficulté à fixer son attention (71 %), ainsi que l'expression d'une mégalomanie (78 %) et d'un délire de persécution (28 %). Signes supplémentaires qui ne trompent pas : l'hyperactivité (87 %), un bavardage volubile et intarissable (98 %) et un exhibitionnisme sexuel dans près d'un tiers des cas.
La première crise intervient habituellement aux alentours de la trentaine, mais il n'est pas rare qu'un 1er épisode précoce se produise entre l'âge de 15 et 19 ans suivi d'un second moins sévère entre 20 et 24 ans. La durée des crises est de l'ordre de 4 à 13 mois avec une moyenne de 6 mois. Avec le temps, la durée des cycles diminue mais la fréquence des épisodes et le laps de rémission entre deux épisodes deviennent de plus en plus brefs.
Les traitements
médicamenteux
Un large éventail de médicaments est à la disposition des médecins pour aider les personnes maniaco-dépressives. Le traitement d'attaque fait appel aux antidépresseurs pour les épisodes dépressifs. Les troubles disparaissent en deux à quatre semaines. Si le temps de réaction est trop long ou si l'amplitude de l'anxiété l'impose, les anxiolytiques prendront le relais. L'accès maniaque est contrôlé à l'aide des sels de lithium disponible depuis les années 70 en France, du divalproate de sodium commercialisé en 2001 ou de la carbamazépine pour les troubles bipolaires à cycles rapides. En cas de contre-indication à ces médicaments le valpromide est proposé. Les deux antidépresseurs les plus utilisés (fluoxétine et paroxétine) appartiennent à la classe des inhibiteurs de la recapture de la sérotonine.
La résistance à la prise en charge médicamenteuse est avérée lorsqu'aucune amélioration n'a été constatée après quatre semaines de suivi et que deux traitements successifs n'ont pas porté leurs fruits. Les électrochocs électriques peuvent alors être utilisés en dernière intention.
Que faire face à une personne bipolaire ?
Un traitement médicamenteux s'accompagne toujours d'une psychothérapie. Elle permet au malade de réaliser un travail sur lui-même et de l'impliquer dans son traitement en l'informant sur sa maladie, sur les règles d'hygiène de vie et en le faisant participer à la prise de décisions. Face au sentiment d'impuissance du malade, le rôle de la famille et des amis est primordial dans le succès ou l'échec de la thérapie.
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