L'histoire de la période coloniale en Algérie suscite de plus en plus d'intérêt chez les chercheurs français, a indiqué lundi à Oran l'historienne française Sylvie Thénault. «Aujourd'hui, dans le champ de la recherche universitaire française, il y a un véritable regain d'intérêt pour la période coloniale en Algérie", a-t-elle affirmé lors d'une conférence animée au Centre de recherche en anthropologie sociale et culturelle (CRASC). «L'Algérie, de toutes les anciennes colonies françaises, est celle qui suscite le plus d'intérêt en France, faisant l'objet de la majorité des travaux universitaires et de débats publics", a souligné Mme Thénault, observant que l'histoire de cette période est "en plein renouvellement et connaît un "dynamisme réel". De nombreux jeunes doctorants français sont inscrits en thèse sur l'histoire de l'Algérie à la période coloniale, donnant lieu à l'exploitation de sources archivistiques dans les deux pays, ce qui constitue, selon Mme Thénault, une "approche intéressante" par rapport à celle suggérée jusque-là par les premières références françaises qui remontent aux années 60 et 70. «On peut penser que le temps est venu de dépasser ces ouvrages parce qu'ils ont été écrits à une époque où l'on n'écrivait pas l'histoire comme on le fait aujourd'hui, d'autant que les auteurs privilégiaient l'histoire politique aux dépens de l'histoire sociale", a-t-elle fait valoir. L'historienne française a rappelé dans ce contexte que le vieillissement des sources biographiques a été constaté dès les années 2000 par les chercheurs français intéressés par la période coloniale. L'autre facteur ayant suscité le regain d'intérêt observé dans le champ universitaire français est dû à la volonté de "rattraper le retard" accusé dans ce domaine par rapport aux chercheurs anglo-saxons qui se sont beaucoup intéressés à l'histoire algérienne, a-t-elle dit. Le souci de se défaire de la vision européo-centriste a été également évoqué comme une motivation supplémentaire en France où, a-t-elle relevé, "il y a une réelle prise de conscience quant à la nécessité d'équilibrer les débats en associant les historiens des deux pays pour une écriture de tous les points de vue". A l'intention des jeunes chercheurs français, Mme Ténault a préconisé une plus large diversification du champ d'investigation, soutenant qu'il ne doit plus être limité aux archives qui sont essentiellement de source administrative coloniale. Elle a estimé dans ce sens qu'une écriture équilibrée de l'histoire de la période coloniale en Algérie doit également s'appuyer sur de nouveaux protocoles de recherche fondés sur les enquêtes ethnographiques, les témoignages, et d'autres sources comme les poèmes, les chants et la littérature. Chargée de recherche au Centre de recherche scientifique (CNRS,France), Mme Thénault a pour domaine principal d'étude le droit et la répression légale pendant la guerre de Libération nationale. Ses travaux s'articulent notamment autour des pratiques de l'administration coloniale en Algérie, et sont axés en particulier sur les camps d'internement français entre 1954 et 1962. Son tout dernier ouvrage s'intitule Violence ordinaire dans l'Algérie coloniale. Camps, internements, assignations à résidence. Sa conférence à Oran a été organisée par le CRASC en collaboration avec l'Institut français d'Oran (IFO) à l'occasion du 50e anniversaire de l'Indépendance nationale. L'histoire de la période coloniale en Algérie suscite de plus en plus d'intérêt chez les chercheurs français, a indiqué lundi à Oran l'historienne française Sylvie Thénault. «Aujourd'hui, dans le champ de la recherche universitaire française, il y a un véritable regain d'intérêt pour la période coloniale en Algérie", a-t-elle affirmé lors d'une conférence animée au Centre de recherche en anthropologie sociale et culturelle (CRASC). «L'Algérie, de toutes les anciennes colonies françaises, est celle qui suscite le plus d'intérêt en France, faisant l'objet de la majorité des travaux universitaires et de débats publics", a souligné Mme Thénault, observant que l'histoire de cette période est "en plein renouvellement et connaît un "dynamisme réel". De nombreux jeunes doctorants français sont inscrits en thèse sur l'histoire de l'Algérie à la période coloniale, donnant lieu à l'exploitation de sources archivistiques dans les deux pays, ce qui constitue, selon Mme Thénault, une "approche intéressante" par rapport à celle suggérée jusque-là par les premières références françaises qui remontent aux années 60 et 70. «On peut penser que le temps est venu de dépasser ces ouvrages parce qu'ils ont été écrits à une époque où l'on n'écrivait pas l'histoire comme on le fait aujourd'hui, d'autant que les auteurs privilégiaient l'histoire politique aux dépens de l'histoire sociale", a-t-elle fait valoir. L'historienne française a rappelé dans ce contexte que le vieillissement des sources biographiques a été constaté dès les années 2000 par les chercheurs français intéressés par la période coloniale. L'autre facteur ayant suscité le regain d'intérêt observé dans le champ universitaire français est dû à la volonté de "rattraper le retard" accusé dans ce domaine par rapport aux chercheurs anglo-saxons qui se sont beaucoup intéressés à l'histoire algérienne, a-t-elle dit. Le souci de se défaire de la vision européo-centriste a été également évoqué comme une motivation supplémentaire en France où, a-t-elle relevé, "il y a une réelle prise de conscience quant à la nécessité d'équilibrer les débats en associant les historiens des deux pays pour une écriture de tous les points de vue". A l'intention des jeunes chercheurs français, Mme Ténault a préconisé une plus large diversification du champ d'investigation, soutenant qu'il ne doit plus être limité aux archives qui sont essentiellement de source administrative coloniale. Elle a estimé dans ce sens qu'une écriture équilibrée de l'histoire de la période coloniale en Algérie doit également s'appuyer sur de nouveaux protocoles de recherche fondés sur les enquêtes ethnographiques, les témoignages, et d'autres sources comme les poèmes, les chants et la littérature. Chargée de recherche au Centre de recherche scientifique (CNRS,France), Mme Thénault a pour domaine principal d'étude le droit et la répression légale pendant la guerre de Libération nationale. Ses travaux s'articulent notamment autour des pratiques de l'administration coloniale en Algérie, et sont axés en particulier sur les camps d'internement français entre 1954 et 1962. Son tout dernier ouvrage s'intitule Violence ordinaire dans l'Algérie coloniale. Camps, internements, assignations à résidence. Sa conférence à Oran a été organisée par le CRASC en collaboration avec l'Institut français d'Oran (IFO) à l'occasion du 50e anniversaire de l'Indépendance nationale.