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Chadli, le FIS et la retraite
Publié dans Le Midi Libre le 08 - 10 - 2012

Décembre 78 le président Houari Boumediène décède. Sur son lit de mort, il confie son burnous à un colonel de l'armée peu médiatisé, il s'agit du colonel Chadli Bendjedid, commandant de la 2ème région militaire. Il va donc prendre les rênes du pays avec la bénédiction du défunt président. Ce militaire de carrière au costume taillé chez Smalto est le plus ancien dans la hérarchie militaire. Dès son accession il s'attelle à diminuer les pouvoirs des appareils répressifs de l'Etat comme la Sécurité militaire, la DGSN, mais réprime et emprisonne les acteurs du Printemps berbère en quête d'identité. Pour cela il dira une dizaine d'années plus tard : «Je suis un Berbère que l'Islam a arabisé».
On retiendra de lui qu'il a fait libérer Ben Bella, qu'il a ouvert grandes les portes de l'Algérie aux opposants après la promulgation de la nouvelle Constitution de 1989 qui consacrait le multipartisme et qui simultanément sonnait le glas de l'ère du parti unique. Un vent de démocratie souffle alors et la presse indépendante fait ses premiers pas sur la scène médiatique. Sur le plan économique, il donne la priorité aux importations, ce sera l'avènement de l'économie de bazar et ce sera la mort du développement local. De nombreuses entreprises mettent la clé sous le paillasson ; en un mot il porte le chapeau de l'échec économique.
Octobre 88 qui a été le coup de starter des réformes politiques aura, avec la gestion scabreuse de la grève illimitée, précipité la chute du défunt président. Premier acte : le FIS agréé sur la base de la religion alors que la Constitution algérienne l'interdit. Le FIS gagne en popularité et remporte haut la main les élections de décembre 91 qui sont un véritable vote sanction contre un FLN où la hogra, le désoeuvrement des jeunes, la corruption et le clientélisme sont les grandes dérives du parti unique. Beaucoup de choses ont circulé sur les véritables intentions du défunt président.
Il s'est dit çà et là qu'il aurait été question de négociations avec le responsable du Fis, Abdelkader Hachani pour partager le pouvoir. Ne s'arrêtant pas là, le Fis aurait demandé la tête des patrons militaires à savoir Nezzar, Ghenaizia, Larbi Belkheir, Mohamed Mediene (Toufik), Abbas Ghezaiel. Pas question que le Fis fasse son entrée au gouvernement particulièrement pour le commandement de l'armée. Entre temps, Hachani menace : il appelle l'armée, les forces de police et la gendarmerie à prendre leurs responsabilités dans le maintien du choix populaire.
Le dilemme est difficile et le président est ainsi coincé entre le marteau et l'enclume. L'interruption du processus électoral est décidée. Le 11 janvier 1992 le président Chadli remet sa démission retransmise à la télévision algérienne. Une démission dira t-il, «dans l'intérêt du pays, dans l'intérêt supérieur de la nation». Une décision qu'il aurait prise «devant l'ampleur du danger». Mais devant l'ampleur du danger, les démocrates ont préféré remettre leur sort entre les mains de l'armée, le Fis ayant organisé ses maquis.
La vacance de la présidence est prononcée par le Conseil constitutionnel. Le 14 janvier, Le Haut Comité de l'Etat est né. Une nouvelle ère et non moins courte s'ouvre avec le défunt président Mohamed Boudiaf.
Chadli Bendjeddid sera, dès lors, assigné à résidence, à Oran par ceux- là mêmes qu'il l'ont intrônisé. Avec l'arrivée du président Abdelaziz Bouteflika, il retrouve la liberté et vit en reclus avec les siens à Oran. En janvier dernier puis en mai, il est admis dans un hôpital parisien pour des soins.
Il devait publier ses mémoires à l'occasion du Sila. Cela est reporté au 1er Novembre. Il aura quitté ce monde, ironie du sort, un jour après le 5 octobre et quelques jours avant la date anniversaire du déclenchement de la Révolution.
Décembre 78 le président Houari Boumediène décède. Sur son lit de mort, il confie son burnous à un colonel de l'armée peu médiatisé, il s'agit du colonel Chadli Bendjedid, commandant de la 2ème région militaire. Il va donc prendre les rênes du pays avec la bénédiction du défunt président. Ce militaire de carrière au costume taillé chez Smalto est le plus ancien dans la hérarchie militaire. Dès son accession il s'attelle à diminuer les pouvoirs des appareils répressifs de l'Etat comme la Sécurité militaire, la DGSN, mais réprime et emprisonne les acteurs du Printemps berbère en quête d'identité. Pour cela il dira une dizaine d'années plus tard : «Je suis un Berbère que l'Islam a arabisé».
On retiendra de lui qu'il a fait libérer Ben Bella, qu'il a ouvert grandes les portes de l'Algérie aux opposants après la promulgation de la nouvelle Constitution de 1989 qui consacrait le multipartisme et qui simultanément sonnait le glas de l'ère du parti unique. Un vent de démocratie souffle alors et la presse indépendante fait ses premiers pas sur la scène médiatique. Sur le plan économique, il donne la priorité aux importations, ce sera l'avènement de l'économie de bazar et ce sera la mort du développement local. De nombreuses entreprises mettent la clé sous le paillasson ; en un mot il porte le chapeau de l'échec économique.
Octobre 88 qui a été le coup de starter des réformes politiques aura, avec la gestion scabreuse de la grève illimitée, précipité la chute du défunt président. Premier acte : le FIS agréé sur la base de la religion alors que la Constitution algérienne l'interdit. Le FIS gagne en popularité et remporte haut la main les élections de décembre 91 qui sont un véritable vote sanction contre un FLN où la hogra, le désoeuvrement des jeunes, la corruption et le clientélisme sont les grandes dérives du parti unique. Beaucoup de choses ont circulé sur les véritables intentions du défunt président.
Il s'est dit çà et là qu'il aurait été question de négociations avec le responsable du Fis, Abdelkader Hachani pour partager le pouvoir. Ne s'arrêtant pas là, le Fis aurait demandé la tête des patrons militaires à savoir Nezzar, Ghenaizia, Larbi Belkheir, Mohamed Mediene (Toufik), Abbas Ghezaiel. Pas question que le Fis fasse son entrée au gouvernement particulièrement pour le commandement de l'armée. Entre temps, Hachani menace : il appelle l'armée, les forces de police et la gendarmerie à prendre leurs responsabilités dans le maintien du choix populaire.
Le dilemme est difficile et le président est ainsi coincé entre le marteau et l'enclume. L'interruption du processus électoral est décidée. Le 11 janvier 1992 le président Chadli remet sa démission retransmise à la télévision algérienne. Une démission dira t-il, «dans l'intérêt du pays, dans l'intérêt supérieur de la nation». Une décision qu'il aurait prise «devant l'ampleur du danger». Mais devant l'ampleur du danger, les démocrates ont préféré remettre leur sort entre les mains de l'armée, le Fis ayant organisé ses maquis.
La vacance de la présidence est prononcée par le Conseil constitutionnel. Le 14 janvier, Le Haut Comité de l'Etat est né. Une nouvelle ère et non moins courte s'ouvre avec le défunt président Mohamed Boudiaf.
Chadli Bendjeddid sera, dès lors, assigné à résidence, à Oran par ceux- là mêmes qu'il l'ont intrônisé. Avec l'arrivée du président Abdelaziz Bouteflika, il retrouve la liberté et vit en reclus avec les siens à Oran. En janvier dernier puis en mai, il est admis dans un hôpital parisien pour des soins.
Il devait publier ses mémoires à l'occasion du Sila. Cela est reporté au 1er Novembre. Il aura quitté ce monde, ironie du sort, un jour après le 5 octobre et quelques jours avant la date anniversaire du déclenchement de la Révolution.


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