Chadli Bendjedid, 3e président de l'Algérie indépendante (1979-1992), est décédé samedi à Alger à l'âge de 83 ans, des suites d'une longue maladie. Né en 1929 à Seba'a dans la commune de Bouteldja (El-Taref), Chadli Bendjedid s'est engagé, dès 1954, au FLN, avant de rallier une année plus tard l'Armée de libération nationale (ALN) dans la wilaya II (Constantinois). En 1956, Chadli occupa une responsabilité dans sa région, pour devenir en 1957 adjoint du chef de zone et capitaine chef de zone en 1958. Il fait un bref passage au commandement opérationnel de la zone Nord en 1961 et, une année après, il fut nommé chef de la 5e région militaire (Constantine) avec le grade de commandant. A l'indépendance, en 1963, il supervise le retrait des troupes françaises de cette région avant de prendre le commandement de la 2ème Région militaire (Oranie) le 4 juin 1964. Il fut membre du Conseil national de la révolution algérienne (CNRA), le 19 juin 1965, après le renversement du président Ahmed Ben Bella. En février 1968, il contrôle également le retrait des troupes françaises de l'Oranie, en particulier l'évacuation de Mers el-Kebir. Une année plus tard, il est promu au grade de colonel. Pendant la maladie du défunt Houari Boumediene en 1978, Chadli Bendjedid est chargé d'assurer la coordination des affaires de la défense nationale. Désigné secrétaire général du FLN en janvier 1979, à l'issue du 4e congrès, puis candidat à l'élection présidentielle, il fût élu président de la République le 7 février 1979, tout en assumant le portefeuille du ministère de la Défense nationale, jusqu'en juillet 1990, date où il a cédé ce poste au chef d'état-major de l'ANP le général Khaled Nezzar. Réélu au poste de secrétaire général du parti FLN en décembre 1983, Chadli Bendjedid est choisi comme candidat à la présidence de la République par le 5e congrès du FLN pour un second mandat. Il sera réélu président de la République par deux fois de suite en 1984 et en 1989. Au lendemain des événements d'octobre 1988, Chadli Bendjedid engage diverses réformes politiques parmi lesquelles la révision de la Constitution qui consacrera le multipartisme dès février 1989. En juin 1991, il proclama l'état d'urgence sur l'ensemble du territoire national et décida le report des élections législatives du 27 juin de la même année. Après avoir procédé le 4 janvier 1992 à la dissolution de l'Assemblée populaire nationale (APN), Chadli quitte la responsabilité de l'Etat en remettant sa démission le 11 janvier 1992 au Conseil constitutionnel, devant les caméras de la télévision nationale. Durant la période qu'il a passé à la tête de l'Etat algérien, il a été à l'origine de la création de l'Union du Maghreb arabe (UMA) à l'issue d'une rencontre en 1989 à Zeralda entre les dirigeants des pays du Maghreb arabe.