Le ministre de l'intérieur et des Collectivités locales, Daho Ould Kablia, l'a bien précisé lors de sa rencontre avec les walis de l'Ouest au cours de cette semaine. Plus de 5.000 points noirs sont à éradiquer impérativement pour que nos villes reprennent leur belle image et qu'elles soient enfin débarrassées des détritus qui entravent le quotidien des Algériens. Jusque-là, les 49.412 agents de propreté mobilisés à travers les quatre coins du pays ont pu ramasser près de 84.000 tonnes d'ordures. Il s'agit, dans l'essentiel, de détritus ménagers légués par les citoyens à la nature. Mais il faut savoir que beaucoup reste à faire sur ce plan là. Le plan d'action du gouvernement a été bien explicite sur la question. C'est d'ailleurs un véritable coup de cirage qui se prépare chez nous. «Délivrer le territoire des ordures et redonner à nos villes un coup d'éclat», tel est le mot d'ordre du gouvernement Sellal. Ce dernier n'a que dix huit mois pour faire disparaître la saleté et balayer toutes les zones infectées. Mais c'est à se demander à quel prix pourrons-nous enfin redorer l'image de nos villes ? Il s'avère que l'assainissement du pays à un prix. Et pas des moindres. La facture grossissante, de l'opération en question, ne risque en aucun cas de conforter l'économie nationale, bien au contraire. Car la prise en charge des ordures ménagères, qui relève directement des compétences des collectivités locales (APC), coûtera à l'Etat plusieurs centaines de milliards de DA cette année. Si aujourd'hui, l'on a fini par alerter l'opinion publique sur la nécessité de limiter les dépenses du budget de l'Etat par mesure de prévoyance, notamment, en annonçant un plan de prudence économique, il s'avère que la prolifération du fléau de la saleté ne saura contribuer à cet objectif. D'autant plus que les apports de la taxe d'assainissement imposée ne couvrent que 25% des charges des opérations de nettoiement des agglomérations. L'Etat continue, malheureusement, à assumer les trois quarts du prix à payer pour dégager les lieux communs des déchets. Les APC ont aussitôt entamé des opérations d'acquisition de gros moyens techniques et matériels en vue de mettre en application les nouvelles directives. Des centaines de camions de ramassage d'ordures silloneront le territoire national. Des systèmes automatisés seront expérimentés chez nous dans ce même cadre. Des dizaines d'entreprises privées seront sollicitées pour cette opération d'envergure nationale et des milliards de dinars seront injectés dans ce cadre là. A titre d'exemple, Constantine parle de pas moins de 30 milliards de centimes alloués pour la campagne ; à Oran, il s'agit de 50 milliards de centimes, quant à Alger, il est question de près de 100 milliards qui s'inscrivent dans le même cadre. Par ailleurs, si la taxe imposée chez nous pour l'enlèvement des ordures est fixée entre 500 et 1000 DA par habitant, le constat réel indique que les charges de nettoiement ont atteint les 4000 DA par habitant. Ce qui prouve, encore une fois, que beaucoup d'argent est ponctionné des revenus de l'Etat pour ramasser nos propres déchets, sanctionnant, par conséquent plusieurs secteurs d'activités vitaux qui nécessitent plus d'argent pour leur mise sur pied et au grand bonheur des concitoyens chômeurs essentiellement. Le tout nouveau ministre de l'Aménagement du territoire, Amara Benyounes, avait averti, lors de la rencontre avec les walis des villes de l'Ouest, "que toute atteinte à la propreté des villes serait, dorénavant, passible de sanctions". Cette nouvelle mesure figurait pourtant dans les démarches employées dans le cadre de la préservation de l'environnement et du tissu urbain, sans qu'aucune mise en application ne soit, malheureusement, effectuée. L'abandon des détritus aux abords des trottoirs, des rues et des places publiques se fait au vu et au su de tous, de jour comme de nuit. De nos jours, les mauvaises pratiques font partie du décor et on serait presque mécontents de s'en défaire. Paradoxalement, tout le monde s'en plaint. On remet en question les programmes d'assainissement et on s'en prend, parfois sans retenue, aux agents de l'hygiène. Dans la rue, les réclamations se font entendre sur la nécessité d'entreprendre un plan national pour la réhabilitation du cadre de vie sans pour autant s'intéresser au prix à y payer. En effet, rares sont les fois où l'on entend parler du prix à payer pour embellir nos villes. La contribution des citoyens dans le financement du maintien de l'hygiène publique est rarement suscitée dans les milieux sociaux. Cette insensibilité à la question se traduit par la démission collective des responsabilités communes pour la préservation du cadre de vie, notamment, au niveau des grandes cités où les engagements civiques manquent atrocement. Si l'on considère qu'on est 35 millions d'Algériens, et se référant aux 1000 DA de taxe imposée pour chaque citoyen, alors ceci veut dire que les plus de 35 milliards de dinars qui sont collectés annuellement ne suffisent pas pour rétablir l'hygiène chez nous. Manifestement, il sera difficile de défaire l'équation du payer moins pour salir plus, sans qu'un véritable assainissement des mentalités ne soit opéré. L'absence de l'engagement civique, le laissez-aller remarqué chez beaucoup d'acteurs du domaine en question, auquel s'ajoute l'impact du vieillissement du tissu urbain sont tout autant de facteurs qui rendent la lutte contre l'insalubrité une tâche des plus coûteuses. Le ministre de l'intérieur et des Collectivités locales, Daho Ould Kablia, l'a bien précisé lors de sa rencontre avec les walis de l'Ouest au cours de cette semaine. Plus de 5.000 points noirs sont à éradiquer impérativement pour que nos villes reprennent leur belle image et qu'elles soient enfin débarrassées des détritus qui entravent le quotidien des Algériens. Jusque-là, les 49.412 agents de propreté mobilisés à travers les quatre coins du pays ont pu ramasser près de 84.000 tonnes d'ordures. Il s'agit, dans l'essentiel, de détritus ménagers légués par les citoyens à la nature. Mais il faut savoir que beaucoup reste à faire sur ce plan là. Le plan d'action du gouvernement a été bien explicite sur la question. C'est d'ailleurs un véritable coup de cirage qui se prépare chez nous. «Délivrer le territoire des ordures et redonner à nos villes un coup d'éclat», tel est le mot d'ordre du gouvernement Sellal. Ce dernier n'a que dix huit mois pour faire disparaître la saleté et balayer toutes les zones infectées. Mais c'est à se demander à quel prix pourrons-nous enfin redorer l'image de nos villes ? Il s'avère que l'assainissement du pays à un prix. Et pas des moindres. La facture grossissante, de l'opération en question, ne risque en aucun cas de conforter l'économie nationale, bien au contraire. Car la prise en charge des ordures ménagères, qui relève directement des compétences des collectivités locales (APC), coûtera à l'Etat plusieurs centaines de milliards de DA cette année. Si aujourd'hui, l'on a fini par alerter l'opinion publique sur la nécessité de limiter les dépenses du budget de l'Etat par mesure de prévoyance, notamment, en annonçant un plan de prudence économique, il s'avère que la prolifération du fléau de la saleté ne saura contribuer à cet objectif. D'autant plus que les apports de la taxe d'assainissement imposée ne couvrent que 25% des charges des opérations de nettoiement des agglomérations. L'Etat continue, malheureusement, à assumer les trois quarts du prix à payer pour dégager les lieux communs des déchets. Les APC ont aussitôt entamé des opérations d'acquisition de gros moyens techniques et matériels en vue de mettre en application les nouvelles directives. Des centaines de camions de ramassage d'ordures silloneront le territoire national. Des systèmes automatisés seront expérimentés chez nous dans ce même cadre. Des dizaines d'entreprises privées seront sollicitées pour cette opération d'envergure nationale et des milliards de dinars seront injectés dans ce cadre là. A titre d'exemple, Constantine parle de pas moins de 30 milliards de centimes alloués pour la campagne ; à Oran, il s'agit de 50 milliards de centimes, quant à Alger, il est question de près de 100 milliards qui s'inscrivent dans le même cadre. Par ailleurs, si la taxe imposée chez nous pour l'enlèvement des ordures est fixée entre 500 et 1000 DA par habitant, le constat réel indique que les charges de nettoiement ont atteint les 4000 DA par habitant. Ce qui prouve, encore une fois, que beaucoup d'argent est ponctionné des revenus de l'Etat pour ramasser nos propres déchets, sanctionnant, par conséquent plusieurs secteurs d'activités vitaux qui nécessitent plus d'argent pour leur mise sur pied et au grand bonheur des concitoyens chômeurs essentiellement. Le tout nouveau ministre de l'Aménagement du territoire, Amara Benyounes, avait averti, lors de la rencontre avec les walis des villes de l'Ouest, "que toute atteinte à la propreté des villes serait, dorénavant, passible de sanctions". Cette nouvelle mesure figurait pourtant dans les démarches employées dans le cadre de la préservation de l'environnement et du tissu urbain, sans qu'aucune mise en application ne soit, malheureusement, effectuée. L'abandon des détritus aux abords des trottoirs, des rues et des places publiques se fait au vu et au su de tous, de jour comme de nuit. De nos jours, les mauvaises pratiques font partie du décor et on serait presque mécontents de s'en défaire. Paradoxalement, tout le monde s'en plaint. On remet en question les programmes d'assainissement et on s'en prend, parfois sans retenue, aux agents de l'hygiène. Dans la rue, les réclamations se font entendre sur la nécessité d'entreprendre un plan national pour la réhabilitation du cadre de vie sans pour autant s'intéresser au prix à y payer. En effet, rares sont les fois où l'on entend parler du prix à payer pour embellir nos villes. La contribution des citoyens dans le financement du maintien de l'hygiène publique est rarement suscitée dans les milieux sociaux. Cette insensibilité à la question se traduit par la démission collective des responsabilités communes pour la préservation du cadre de vie, notamment, au niveau des grandes cités où les engagements civiques manquent atrocement. Si l'on considère qu'on est 35 millions d'Algériens, et se référant aux 1000 DA de taxe imposée pour chaque citoyen, alors ceci veut dire que les plus de 35 milliards de dinars qui sont collectés annuellement ne suffisent pas pour rétablir l'hygiène chez nous. Manifestement, il sera difficile de défaire l'équation du payer moins pour salir plus, sans qu'un véritable assainissement des mentalités ne soit opéré. L'absence de l'engagement civique, le laissez-aller remarqué chez beaucoup d'acteurs du domaine en question, auquel s'ajoute l'impact du vieillissement du tissu urbain sont tout autant de facteurs qui rendent la lutte contre l'insalubrité une tâche des plus coûteuses.