Photo : A. Lemili De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi En matière d'hygiène, faut–il le souligner d'emblée, la commune de Constantine ne souffre pas autant depuis plus d'une année. Cela n'est guère fortuit étant donné l'action aussi rigoureuse qu'efficace entreprise par les services de la commune. En effet, force est de constater que la ville s'est du moins débarrassée des odeurs nauséabondes générées par les sacs noirs, «monstres» étalés un peu partout sur les trottoirs des différentes artères principales de la cité. Un véritable coup de balai vient ainsi éradiquer une saleté qui avait trop duré par le passé. A la faveur des 5 000 bacs de pré-collecte des déchets ménagers répartis un peu partout depuis le début de l'année 2007 dans la wilaya, la ville des Ponts a franchi un premier pas dans l'assainissement et l'hygiène de ses quartiers. Reste à sensibiliser davantage les citoyens récalcitrants, toujours en phase d'apprentissage du maître mot civisme, afin qu'ils adhèrent à cette campagne de salubrité et que soit mis un terme à l'utilisation des poubelles sauvages, autrement dit aux ordures jetées n'importe où. Sur ce dernier point justement, nous dira le Dr Arab, vice-président de l'APC chargé de l'hygiène, de la santé et de l'environnement, «notre but désormais est l'anéantissement des poubelles aléatoires implantées notamment dans les cités où les constructions sont individuelles. Ainsi, nous envisageons d'entamer un premier plan d'action, voire de sensibilisation en juin prochain, se traduisant par la prise comme cité pilote la cité Arafa [zaouche]. Il y est attendu la distribution des bacs en plastique en plus d'une opération d'assainissement». Cependant, cette opération devra s'élargir à d'autres cités «populeuses», c'est le cas d'El gammas et de Oued El hadd, une façon d'habituer ces locataires à oublier leurs mauvaises habitudes. Qui se charge du ramassage des 400 tonnes d'ordures quotidiennement au niveau de la wilaya ? «En particulier la commune qui s'occupe de la rive est en compagnie d'une entreprise communale [EPCTCPC] activant dans l'ouest de la wilaya et qui assure aussi l'entretien et l'éclairage public», devait souligner hier notre interlocuteur avant de préciser que «la société Netcom n'est pas sollicitée par l'APC du fait que la commune de Constantine suffit à elle-même. Il n'empêche que, dans le cadre de la “solidarité blanche d'Algérie”», une action est menée de concert avec la DAS qui fournit de jeunes chômeurs au service d'hygiène de l'APC, lesquels assurent des travaux d'assainissement et d'arrosage». Par ailleurs, pour répondre à tous les besoins de la commune ayant trait à l'hygiène et à l'embellissement des cités, on apprend qu'un cahier des charges sera destiné incessamment aux jeunes entreprises désireuses de s'occuper de l'entretien des espaces verts. Serait-ce pour dire que Constantine aura dépassé le stade classique de ramassage des poubelles et songe à une médaille de ville propre ? En tout état de cause, selon le responsable de l'hygiène, la ville des Ponts n'a rien n'à envier aux autres wilayas de l'Est. Mieux, selon une source communale, les délégations belge et allemande qui effectuaient une virée dans l'Est dans le cadre d'un cycle de formation en matière d'environnement ont laissé entendre que «Constantine demeure propre comparativement à d'autres villes qu'on a sillonnées», paroles d'expert en environnement qui mettent, certes, du baume au cœur de la population constantinoise mais cette dernière est beaucoup plus interpellée pour faire preuve d'engagement et faciliter le travail des «nobles ramasseurs d'ordures» et, par ricochet, elle participe à la préservation de ce qui reste d'un environnement déjà pollué par les déchets industriels ! Sur un autre chapitre et dans la perspective des chaleurs estivales où la prolifération de toutes sortes de maladies n'est pas à exclure faute d'une hygiène appliquée, la commune a réservé une somme d'1 million de dinars aux différentes opérations de démoustication et de tout ce qui s'ensuit. Soit un budget «rallonge» aux 4 milliards de centimes déjà versés dans la réhabilitation des jardins publics situés à El Kantara, Saint-Jean, square Benacer… En somme, Cirta gravit des échelons dans le domaine de la propreté, ces degrés seront inéluctablement enregistrés à la hausse au niveau des autres communes, dès la réception du centre d'enfouissement technique situé à Benbadis, qui traîne… et qui stockera la majeure partie des déchets en provenance des communes d'El Khroub, d'Aïn Abid, de Constantine, d'Ouled Rahmoun, d'Aïn Smara, soit les cités plus «productives de déchets». D'ici là, la décharge publique au 13ème Km à Aïn Smara continue de subir le poids des tonnes de détritus.