La Turquie a relancé, lundi, l'hypothèse de négociations avec les séparatistes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) au lendemain de l'arrêt d'une grève de la faim observée par des centaines de détenus kurdes depuis plus de deux mois. ``"Ces discussions ont eu lieu par le passé quand elles étaient jugées nécessaires et elles se tiendront à l'avenir", a déclaré le ministre de la Justice, Sadullah Ergin. Les quelque 1.700 détenus en grève de la faim depuis 68 jours pour dénoncer le maintien à l'isolement d'Abdullah Öcalan ont cessé leur jeûne dimanche à l'appel du fondateur et chef du PKK, emprisonné depuis 1999. D'après le journal turc Radikal, cet appel a fait suite à une série de discussions entre le chef rebelle et des responsables des services de renseignement (MIT), qui l'ont rencontré dans sa prison sur l'île d'Imrali, en mer de Marmara. Des enregistrements ayant fuité l'an dernier ont montré que de hauts responsables des renseignements turcs avaient alors pris contact secrètement à Oslo avec le PKK. Ces contacts, encore impensables il y a quelques années, sont vivement critiqués par l'opposition nationaliste. Le PKK, qui a pris les armes en 1984 contre le gouvernement turc, est classé comme organisation terroriste par Ankara, les Etats-Unis et l'Union européenne. Plus de 40.000 personnes ont péri dans les violences politiques depuis le début de sa lutte armée pour la sécession du Sud-Est turc, à majorité kurde. "Nous sommes tous pour des discussions avec Öcalan et toutes les autres parties, tant que cela produit des résultats clairs et concrets", a déclaré lundi Faruk Logoglu, vice-président du principal parti d'opposition, le Parti républicain du peuple. "Mais le bilan de ce gouvernement est tel qu'il ne donne pas confiance dans sa manière de mener des discussions de manière claire et efficace, sans amener le PKK à formuler des exigences inacceptables", a-t-il ajouté. Idris Baluken, haut responsable du Parti pour la paix et la démocratie (BDP, pro-kurde), qui soutenait les grévistes de la faim, a déclaré que la fin du jeûne fournissait au gouvernement une occasion à saisir mais qu'il faudra qu'Ankara négocie avec Abdullah Öcalan s'il veut mettre fin au conflit.Le chef du PKK réclamerait, outre la fin de son maintien à l'isolement, l'usage de la langue kurde dans l'éducation et l'administration. Les Kurdes représentent environ 20% de la population turque, forte au total de 75 millions d'habitants.Depuis son arrivée au pouvoir il y a neuf ans, le gouvernement Erdogan a renforcé les droits culturels de la minorité kurde, qui réclame toutefois de plus grandes réformes politiques et une forme d'autonomie pour le Sud-Est turc. Rien n'indique toutefois qu'une initiative spécifique du gouvernement soit imminente. La possibilité de discussions a déjà été évoquée par Sadullah Ergin et d'autres responsables du gouvernement par le passé. Le Premier ministre, Recep Tayyip Erdogan, a lui-même évoqué cette hypothèse en septembre.Depuis les élections législatives de juin 2011, les combats entre militants kurdes et armée turque ont fait plus de 700 morts, le bilan le plus lourd sur une telle période depuis l'arrestation d'Abdullah Öcalan en 1999, selon un récent rapport de l'International Crisis Group.Ankara a lié ce regain de violence au conflit en Syrie et accuse le président syrien Bachar al Assad d'armer le PKK. La Turquie a relancé, lundi, l'hypothèse de négociations avec les séparatistes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) au lendemain de l'arrêt d'une grève de la faim observée par des centaines de détenus kurdes depuis plus de deux mois. ``"Ces discussions ont eu lieu par le passé quand elles étaient jugées nécessaires et elles se tiendront à l'avenir", a déclaré le ministre de la Justice, Sadullah Ergin. Les quelque 1.700 détenus en grève de la faim depuis 68 jours pour dénoncer le maintien à l'isolement d'Abdullah Öcalan ont cessé leur jeûne dimanche à l'appel du fondateur et chef du PKK, emprisonné depuis 1999. D'après le journal turc Radikal, cet appel a fait suite à une série de discussions entre le chef rebelle et des responsables des services de renseignement (MIT), qui l'ont rencontré dans sa prison sur l'île d'Imrali, en mer de Marmara. Des enregistrements ayant fuité l'an dernier ont montré que de hauts responsables des renseignements turcs avaient alors pris contact secrètement à Oslo avec le PKK. Ces contacts, encore impensables il y a quelques années, sont vivement critiqués par l'opposition nationaliste. Le PKK, qui a pris les armes en 1984 contre le gouvernement turc, est classé comme organisation terroriste par Ankara, les Etats-Unis et l'Union européenne. Plus de 40.000 personnes ont péri dans les violences politiques depuis le début de sa lutte armée pour la sécession du Sud-Est turc, à majorité kurde. "Nous sommes tous pour des discussions avec Öcalan et toutes les autres parties, tant que cela produit des résultats clairs et concrets", a déclaré lundi Faruk Logoglu, vice-président du principal parti d'opposition, le Parti républicain du peuple. "Mais le bilan de ce gouvernement est tel qu'il ne donne pas confiance dans sa manière de mener des discussions de manière claire et efficace, sans amener le PKK à formuler des exigences inacceptables", a-t-il ajouté. Idris Baluken, haut responsable du Parti pour la paix et la démocratie (BDP, pro-kurde), qui soutenait les grévistes de la faim, a déclaré que la fin du jeûne fournissait au gouvernement une occasion à saisir mais qu'il faudra qu'Ankara négocie avec Abdullah Öcalan s'il veut mettre fin au conflit.Le chef du PKK réclamerait, outre la fin de son maintien à l'isolement, l'usage de la langue kurde dans l'éducation et l'administration. Les Kurdes représentent environ 20% de la population turque, forte au total de 75 millions d'habitants.Depuis son arrivée au pouvoir il y a neuf ans, le gouvernement Erdogan a renforcé les droits culturels de la minorité kurde, qui réclame toutefois de plus grandes réformes politiques et une forme d'autonomie pour le Sud-Est turc. Rien n'indique toutefois qu'une initiative spécifique du gouvernement soit imminente. La possibilité de discussions a déjà été évoquée par Sadullah Ergin et d'autres responsables du gouvernement par le passé. Le Premier ministre, Recep Tayyip Erdogan, a lui-même évoqué cette hypothèse en septembre.Depuis les élections législatives de juin 2011, les combats entre militants kurdes et armée turque ont fait plus de 700 morts, le bilan le plus lourd sur une telle période depuis l'arrestation d'Abdullah Öcalan en 1999, selon un récent rapport de l'International Crisis Group.Ankara a lié ce regain de violence au conflit en Syrie et accuse le président syrien Bachar al Assad d'armer le PKK.