La résolution 2085 du conseil de sécurité de l'Onu est le texte qui autorise le déploiement d'une force africaine au Mali pour permettre à ce pays de recouvrer son intégrité territoriale. Hier à Alger le forum géostratégique d'El Moudjahid a invité des experts pour débattre de la pertinence de cette résolution et des implications qui en découleraient pour l'Algérie, le Maghreb, voire pour toute l'Afrique. Le débat d'hier a eu le mérite de réunir un panel de personnalités qui a développé selon les qualifications et les sensibilités des uns et des autres, un argumentaire plutôt plurivoque. Le politologue Mhand Berkouk, directeur du Centre de recherches stratégiques et sécuritaires (CRSS) a fait une « lecture politico-sécuritaire », pour reprendre ses propres termes, de cette résolution, tandis que le professeur de droit international, Karim Khelfane, maître de conférences à l'université Mouloud-Mammeri de Tizi-Ouzou, a axé son intervention sur les aspects légaux de cette résolution. L'exposé de Khelfane est presque un discours de louanges des mérites du Conseil de sécurité qui selon lui a « recouvert son autorité » ces dernières années. Un discours surprenant, peu consommable dans un pays où toute ingérence étrangère est associée à l'expansionnisme impérialiste occidental. Khelfane insiste sur la notion des droits de l'Homme tout en soulignant les évolutions en cours en matière de droit international. « Le conseil de sécurité aujourd'hui n'hésite pas à dialoguer avec les entités non étatiques, véritables nouveaux acteurs sachant que ces derniers peuvent évoluer vers des formes étatiques » a-t-il asséné. Mhand Berkouk a, quant à lui, estimé que l'intervention étrangère au Mali viendrait comme une réponse à « beaucoup d'enjeux, de menaces et d'intérêts ». Et d'ajouter « il ne pourrait y avoir une stabilisation au Mali sans l'implication des citoyens » non sans souligner que le conflit au Sahel se caractérise par une ambiguïté au niveau de la notion de la priorité. « Il y a ceux qui considèrent que le conflit représente une menace terroriste, d'autres une menace extrémiste et d'autres une menace sur la stabilité nationale du Mali, ces trois discours sont parfaitement contradictoires dans les rhétoriques occidentales » a-t-il ajouté. Berkouk prévient « lorsqu'on parle d'ingérence étrangère pour lutter contre le terrorisme, il y a toujours des complications, on l'a vu en Afghanistan avec les Américains, en Irak, et on risque de le voir en Syrie ». A ses yeux le Sahel « est déjà dans un front sous-régional, qui risque de devenir une couveuse du terrorisme international ». Et Berkouk d'ajouter « avec l'échec du projet d'Al Qaïda en Irak et au Yémen, le Sahel risque de devenir un nouveau front international ». D'après lui « depuis plusieurs années, le terrorisme au Sahel connaît une métamorphose, après des débuts particulièrement maghrébins suivis d'une mutation afro-maghrébine, maintenant il s'internationalise de plus en plus ». Mais l'orateur a déploré « l'occultation des organes régionaux de lutte contre le terrorisme comme le Cemoc » En cas d'intervention étrangère, Berkouk craint trois scénarios possibles : la sanctuarisation du terrorisme au Mali dans deux villes principales, une prolifération du terrorisme vers le nord du Mali, on est dans le scénario-catastrophe, le terrorisme va s'étendre vers la Libye, qui est un état en échec sans appareil sécuritaire. La résolution 2085 du conseil de sécurité de l'Onu est le texte qui autorise le déploiement d'une force africaine au Mali pour permettre à ce pays de recouvrer son intégrité territoriale. Hier à Alger le forum géostratégique d'El Moudjahid a invité des experts pour débattre de la pertinence de cette résolution et des implications qui en découleraient pour l'Algérie, le Maghreb, voire pour toute l'Afrique. Le débat d'hier a eu le mérite de réunir un panel de personnalités qui a développé selon les qualifications et les sensibilités des uns et des autres, un argumentaire plutôt plurivoque. Le politologue Mhand Berkouk, directeur du Centre de recherches stratégiques et sécuritaires (CRSS) a fait une « lecture politico-sécuritaire », pour reprendre ses propres termes, de cette résolution, tandis que le professeur de droit international, Karim Khelfane, maître de conférences à l'université Mouloud-Mammeri de Tizi-Ouzou, a axé son intervention sur les aspects légaux de cette résolution. L'exposé de Khelfane est presque un discours de louanges des mérites du Conseil de sécurité qui selon lui a « recouvert son autorité » ces dernières années. Un discours surprenant, peu consommable dans un pays où toute ingérence étrangère est associée à l'expansionnisme impérialiste occidental. Khelfane insiste sur la notion des droits de l'Homme tout en soulignant les évolutions en cours en matière de droit international. « Le conseil de sécurité aujourd'hui n'hésite pas à dialoguer avec les entités non étatiques, véritables nouveaux acteurs sachant que ces derniers peuvent évoluer vers des formes étatiques » a-t-il asséné. Mhand Berkouk a, quant à lui, estimé que l'intervention étrangère au Mali viendrait comme une réponse à « beaucoup d'enjeux, de menaces et d'intérêts ». Et d'ajouter « il ne pourrait y avoir une stabilisation au Mali sans l'implication des citoyens » non sans souligner que le conflit au Sahel se caractérise par une ambiguïté au niveau de la notion de la priorité. « Il y a ceux qui considèrent que le conflit représente une menace terroriste, d'autres une menace extrémiste et d'autres une menace sur la stabilité nationale du Mali, ces trois discours sont parfaitement contradictoires dans les rhétoriques occidentales » a-t-il ajouté. Berkouk prévient « lorsqu'on parle d'ingérence étrangère pour lutter contre le terrorisme, il y a toujours des complications, on l'a vu en Afghanistan avec les Américains, en Irak, et on risque de le voir en Syrie ». A ses yeux le Sahel « est déjà dans un front sous-régional, qui risque de devenir une couveuse du terrorisme international ». Et Berkouk d'ajouter « avec l'échec du projet d'Al Qaïda en Irak et au Yémen, le Sahel risque de devenir un nouveau front international ». D'après lui « depuis plusieurs années, le terrorisme au Sahel connaît une métamorphose, après des débuts particulièrement maghrébins suivis d'une mutation afro-maghrébine, maintenant il s'internationalise de plus en plus ». Mais l'orateur a déploré « l'occultation des organes régionaux de lutte contre le terrorisme comme le Cemoc » En cas d'intervention étrangère, Berkouk craint trois scénarios possibles : la sanctuarisation du terrorisme au Mali dans deux villes principales, une prolifération du terrorisme vers le nord du Mali, on est dans le scénario-catastrophe, le terrorisme va s'étendre vers la Libye, qui est un état en échec sans appareil sécuritaire.