Un livre hommage vient de paraître aux éditions Barzakh en collaboration avec la revue Naqd. Il s'agit des actes du colloque organisé le 19 mai 2011 en reconnaissance au dévouement multiforme de cette combattante de tous les fronts. "Etre française de naissance et de culture et issue d'une famille de résistants à l'occupation allemande qui s'installe en Algérie en 1942, voilà déjà une caractéristique peu courante pour une jeune fille de l'est de la France". D'emblée, est ainsi présentée la militante de la cause nationale, Algérienne de cœur, Claudine Chaulet, par le comité d'organisation du colloque en introduction de ce livre-hommage à l'une des figures étrangères ayant épousé de toute son âme la cause nationale. Les concepteurs de l'hommage rappellent que le militantisme de Claudine a pris son essor en collaborant à "Consciences algériennes" et en côtoyant le groupe qui activait autour d'André Mandouze en 1951. Le passage à l'action s'opérera en 1954-1955 avec le ralliement aux rangs de l'Armée de libération nationale (ALN) et où elle ne se contentera pas des missions les moins hardies. Elle fera ce que, est-il noté, peu d'Algériennes avaient osé, entre autres, transporter en 1957 hors d'Alger Abane Ramdane à bord de sa voiture, son bébé à bord. Ce fait de bravoure n'étant qu'un parmi tant d'innombrables autres. L'engagement de Claudine se poursuivra jusqu'après le recouvrement de l'indépendance en se souciant de la meilleure manière de contribuer à la construction de la jeune nation algérienne, principalement dans le domaine des sciences sociales. L'ouvrage est compartimenté en trois parties : la première consacrée à Claudine Chaulet et "la production de savoir", la seconde à "l'encadrement et transmission de savoir" et, enfin, à "la question de la construction nationale, de la citoyenneté et du statut particulier de la paysannerie". Entre autres témoignages exprimés lors de cette journée, celui d'Abdelhamid Bencharif qui est intervenu sur "la contribution de Claudine Chaulet à la construction de l'économie agroalimentaire en Algérie". L'on saura ainsi toute l'empreinte de cette battante sur l'apport du Centre de recherche en économie appliquée pour le développement (Cread), dont elle fut l'un des membres fondateurs, et plus globalement dans le recherche et d'enseignement. "Claudine Chaulet a toujours mis au service des autres son temps, son énergie et ses compétences sans vouloir en tirer quelque avantage personnel. Cette humilité, cet engagement désintéressé sont la plus belle définition d'une citoyenneté authentique", dira d'elle le chercheur. Un chapitre passionnant du livre, celui dans lequel cette grande personnalité fait l'éloge du couscous comme plat traditionnel maghrébin par excellence et dont elle vante les mérites nutritifs et la dimension sociale. Mais au-delà de ces aspects, elle abordera celui économique et avait alors plaidé pour une solution qui réduirait les importations en privilégiant notamment la production de produits du terroir et de bonne qualité. "Je suis son étudiant depuis 56 ans". C'est par cet aveu empreint d'humilité et d'admiration que Pierre Chaulet a évoque celle qui partage sa vie sous toutes ses facettes, celle du quotidien que suppose une vie de coupe mais aussi celle des convictions, des luttes, des projets et autres projections d'avenir... Qui mieux en effet que son compagnon de route pour évoquer cette "parité" qui a été le socle de leur union et de leurs rapports aux êtres et aux événements? D'autres hommages émouvants de personnes ayant côtoyé à un moment privilégié de leur vie cette femme d'exception dont Rabah Zerari, dit le commandant Azzedine, qui parle d'une "fervente patriote", ainsi que les professeurs en sociologie Abdelmadjid Merdaci et Nadji Safir. En épilogue de ce livre, la liste des principales publications de Claudine Chaulet, lesquelles donnent la pleine mesure de l'étendue de son champ d'intervention sur des questions aussi cruciales que la gestion de la production nationale, la maîtrise de la politique alimentaire, le développement social, etc. Claudine Chaulet, née Guillot, voit le jour en 1931 à Longueau (France). A un moment de son action militante pour une Algérie indépendante, son engagement politique a été étroitement lié à celui de son époux. A l'indépendance, elle occupera de nombreuses fonctions dans le domaine de la recherche, notamment avant de devoir s'exiler en Suisse entre 1994 et 1998. De retour au bercail en 1999, elle contribue à l'encadrement des thèses de sociologie. Un livre hommage vient de paraître aux éditions Barzakh en collaboration avec la revue Naqd. Il s'agit des actes du colloque organisé le 19 mai 2011 en reconnaissance au dévouement multiforme de cette combattante de tous les fronts. "Etre française de naissance et de culture et issue d'une famille de résistants à l'occupation allemande qui s'installe en Algérie en 1942, voilà déjà une caractéristique peu courante pour une jeune fille de l'est de la France". D'emblée, est ainsi présentée la militante de la cause nationale, Algérienne de cœur, Claudine Chaulet, par le comité d'organisation du colloque en introduction de ce livre-hommage à l'une des figures étrangères ayant épousé de toute son âme la cause nationale. Les concepteurs de l'hommage rappellent que le militantisme de Claudine a pris son essor en collaborant à "Consciences algériennes" et en côtoyant le groupe qui activait autour d'André Mandouze en 1951. Le passage à l'action s'opérera en 1954-1955 avec le ralliement aux rangs de l'Armée de libération nationale (ALN) et où elle ne se contentera pas des missions les moins hardies. Elle fera ce que, est-il noté, peu d'Algériennes avaient osé, entre autres, transporter en 1957 hors d'Alger Abane Ramdane à bord de sa voiture, son bébé à bord. Ce fait de bravoure n'étant qu'un parmi tant d'innombrables autres. L'engagement de Claudine se poursuivra jusqu'après le recouvrement de l'indépendance en se souciant de la meilleure manière de contribuer à la construction de la jeune nation algérienne, principalement dans le domaine des sciences sociales. L'ouvrage est compartimenté en trois parties : la première consacrée à Claudine Chaulet et "la production de savoir", la seconde à "l'encadrement et transmission de savoir" et, enfin, à "la question de la construction nationale, de la citoyenneté et du statut particulier de la paysannerie". Entre autres témoignages exprimés lors de cette journée, celui d'Abdelhamid Bencharif qui est intervenu sur "la contribution de Claudine Chaulet à la construction de l'économie agroalimentaire en Algérie". L'on saura ainsi toute l'empreinte de cette battante sur l'apport du Centre de recherche en économie appliquée pour le développement (Cread), dont elle fut l'un des membres fondateurs, et plus globalement dans le recherche et d'enseignement. "Claudine Chaulet a toujours mis au service des autres son temps, son énergie et ses compétences sans vouloir en tirer quelque avantage personnel. Cette humilité, cet engagement désintéressé sont la plus belle définition d'une citoyenneté authentique", dira d'elle le chercheur. Un chapitre passionnant du livre, celui dans lequel cette grande personnalité fait l'éloge du couscous comme plat traditionnel maghrébin par excellence et dont elle vante les mérites nutritifs et la dimension sociale. Mais au-delà de ces aspects, elle abordera celui économique et avait alors plaidé pour une solution qui réduirait les importations en privilégiant notamment la production de produits du terroir et de bonne qualité. "Je suis son étudiant depuis 56 ans". C'est par cet aveu empreint d'humilité et d'admiration que Pierre Chaulet a évoque celle qui partage sa vie sous toutes ses facettes, celle du quotidien que suppose une vie de coupe mais aussi celle des convictions, des luttes, des projets et autres projections d'avenir... Qui mieux en effet que son compagnon de route pour évoquer cette "parité" qui a été le socle de leur union et de leurs rapports aux êtres et aux événements? D'autres hommages émouvants de personnes ayant côtoyé à un moment privilégié de leur vie cette femme d'exception dont Rabah Zerari, dit le commandant Azzedine, qui parle d'une "fervente patriote", ainsi que les professeurs en sociologie Abdelmadjid Merdaci et Nadji Safir. En épilogue de ce livre, la liste des principales publications de Claudine Chaulet, lesquelles donnent la pleine mesure de l'étendue de son champ d'intervention sur des questions aussi cruciales que la gestion de la production nationale, la maîtrise de la politique alimentaire, le développement social, etc. Claudine Chaulet, née Guillot, voit le jour en 1931 à Longueau (France). A un moment de son action militante pour une Algérie indépendante, son engagement politique a été étroitement lié à celui de son époux. A l'indépendance, elle occupera de nombreuses fonctions dans le domaine de la recherche, notamment avant de devoir s'exiler en Suisse entre 1994 et 1998. De retour au bercail en 1999, elle contribue à l'encadrement des thèses de sociologie.