Les affrontements, dont la ville de Ghardaïa a été le théâtre depuis jeudi, ont été analysés tantôt comme un conflit « tribal » entre Chaâmba et Mozabites tantôt comme un conflit « communautaire » entre Mozabites et Arabes, ou bien entre Arabophones et Mozabites, parfois on voit apparaitre dans certains titres l'expression « entre Arabes malékites et Mozabites ibadites ». Pourtant l'histoire de cette région contredit tous ces essais qui se veulent descriptifs de la réalité locale. On en veut pour preuve cette enquête sur la langue berbère réalisée au début du 20e siècle et qui atteste qu'une partie de la population arabe (chaâmba) de Ghardaïa de l'époque (des dizaines de milliers) s'étaient berbérisées en ce sens qu'elles avaient adopté le parler et les usages religieux des Mozabites. C'est un peu l'équivalent de la tribu arabophone des Amraoua de la région de Tizi-Ouzou, qui vers la même époque, s'était kabylisée. Disons qu'il y a donc difficulté à nommer ce conflit. En quoi consiste-t-il en fait ? Dans cette histoire de communautés qui se regardent en chiens de faïence, il y a certainement plus qu'une simple haine « ethnique ». Il y a forcément des gens qui sont arrivés dans cette contrée déshéritée avant les autres et de ce fait ils s'estiment les légitimes propriétaires des terres sur lesquelles ils se sont établis. Certes la différence d'origine entre les deux groupes est réelle mais elle n'a pas l'épaisseur historique que généralement on lui prête. En outre, les témoignages recueillis sur place notamment auprès de la section locale de la Ligue algérienne de défense des droits de l'Homme (LADDH), corroborent cette information puisqu'ils font état de litige foncier. Ce sont des lopins de terres qui ont mis le feu aux poudres. Cette question de spoliation des terres de la part d'une partie de la population n'a pas fait l'objet d'un traitement sérieux selon des informations recoupées. Il n'empêche, le calme semble être revenu vendredi dans la soirée, même si la tension reste vive, après l'arrestation de quelques jeunes. Ceci étant, peut-être que du fait que ce soient les gens du Nord qui commentent ces événements, on aurait eu du mal à imaginer que le Sud est gagné par la modernité et qu'il n'est plus le Sud d'antan, en témoigne ce qui se passe à Ouargla, à Béchar, etc. D'une certaine façon, la « nationalité » algérienne du Sud a été confirmée par la propagation des émeutes dans cette région. Crise de logement, crise du développement, chômage, problèmes d'urbanisme, de réseau routier, d'alimentation en eau, d'agriculture. Le gouvernement ne paraît pas du reste se tromper en y dépêchant hier les ministres de l'Agriculture, des Ressources en eau et le secrétaire général du ministère de l'Intérieur, même si cette visite a été programmée avant la survenue des derniers affrontements. Mais il reste à savoir le contenu réel du plan que compte mettre en œuvre le gouvernement pour sortir la région de la crise. En tous les cas hier les ministres de l'Agriculture et du Développement rural et des Ressources en eaux, respectivement, Rachid Benaïssa et Hocine Necib, ainsi que le secrétaire général du ministère de l'Intérieur, Abdelkader Ouali, étaient à pied d'œuvre au chef-lieu de wilaya où ils se sont réunis pour « se concerter et discuter des programmes de développement des régions du sud-est du pays » a rapporté l'APS. La délégation ministérielle est accompagnée des directeurs centraux de leurs secteurs respectifs. Une réunion devait être organisée dans l'après-midi avec les représentants de la société civile et les notables des wilayas de Ghardaïa, Laghouat, Biskra, El Oued et Ouargla, indique-t-on. Les affrontements, dont la ville de Ghardaïa a été le théâtre depuis jeudi, ont été analysés tantôt comme un conflit « tribal » entre Chaâmba et Mozabites tantôt comme un conflit « communautaire » entre Mozabites et Arabes, ou bien entre Arabophones et Mozabites, parfois on voit apparaitre dans certains titres l'expression « entre Arabes malékites et Mozabites ibadites ». Pourtant l'histoire de cette région contredit tous ces essais qui se veulent descriptifs de la réalité locale. On en veut pour preuve cette enquête sur la langue berbère réalisée au début du 20e siècle et qui atteste qu'une partie de la population arabe (chaâmba) de Ghardaïa de l'époque (des dizaines de milliers) s'étaient berbérisées en ce sens qu'elles avaient adopté le parler et les usages religieux des Mozabites. C'est un peu l'équivalent de la tribu arabophone des Amraoua de la région de Tizi-Ouzou, qui vers la même époque, s'était kabylisée. Disons qu'il y a donc difficulté à nommer ce conflit. En quoi consiste-t-il en fait ? Dans cette histoire de communautés qui se regardent en chiens de faïence, il y a certainement plus qu'une simple haine « ethnique ». Il y a forcément des gens qui sont arrivés dans cette contrée déshéritée avant les autres et de ce fait ils s'estiment les légitimes propriétaires des terres sur lesquelles ils se sont établis. Certes la différence d'origine entre les deux groupes est réelle mais elle n'a pas l'épaisseur historique que généralement on lui prête. En outre, les témoignages recueillis sur place notamment auprès de la section locale de la Ligue algérienne de défense des droits de l'Homme (LADDH), corroborent cette information puisqu'ils font état de litige foncier. Ce sont des lopins de terres qui ont mis le feu aux poudres. Cette question de spoliation des terres de la part d'une partie de la population n'a pas fait l'objet d'un traitement sérieux selon des informations recoupées. Il n'empêche, le calme semble être revenu vendredi dans la soirée, même si la tension reste vive, après l'arrestation de quelques jeunes. Ceci étant, peut-être que du fait que ce soient les gens du Nord qui commentent ces événements, on aurait eu du mal à imaginer que le Sud est gagné par la modernité et qu'il n'est plus le Sud d'antan, en témoigne ce qui se passe à Ouargla, à Béchar, etc. D'une certaine façon, la « nationalité » algérienne du Sud a été confirmée par la propagation des émeutes dans cette région. Crise de logement, crise du développement, chômage, problèmes d'urbanisme, de réseau routier, d'alimentation en eau, d'agriculture. Le gouvernement ne paraît pas du reste se tromper en y dépêchant hier les ministres de l'Agriculture, des Ressources en eau et le secrétaire général du ministère de l'Intérieur, même si cette visite a été programmée avant la survenue des derniers affrontements. Mais il reste à savoir le contenu réel du plan que compte mettre en œuvre le gouvernement pour sortir la région de la crise. En tous les cas hier les ministres de l'Agriculture et du Développement rural et des Ressources en eaux, respectivement, Rachid Benaïssa et Hocine Necib, ainsi que le secrétaire général du ministère de l'Intérieur, Abdelkader Ouali, étaient à pied d'œuvre au chef-lieu de wilaya où ils se sont réunis pour « se concerter et discuter des programmes de développement des régions du sud-est du pays » a rapporté l'APS. La délégation ministérielle est accompagnée des directeurs centraux de leurs secteurs respectifs. Une réunion devait être organisée dans l'après-midi avec les représentants de la société civile et les notables des wilayas de Ghardaïa, Laghouat, Biskra, El Oued et Ouargla, indique-t-on.