La cataracte est une maladie de l'œil liée à l'opacification du cristallin, normalement transparent. Le cristallin est une lentille naturelle située dans l'œil, en arrière de l'iris. Il fonctionne comme une lentille d'appareil photo et permet ainsi de focaliser l'image sur le centre de la rétine (la macula). La cataracte est une maladie de l'œil liée à l'opacification du cristallin, normalement transparent. Le cristallin est une lentille naturelle située dans l'œil, en arrière de l'iris. Il fonctionne comme une lentille d'appareil photo et permet ainsi de focaliser l'image sur le centre de la rétine (la macula). C'est principalement le vieillissement qui est à l'origine de l'opacification du cristallin, entraînant une modification progressive de la vision. Les personnes qui ont une cataracte ont l'impression d'avoir un voile devant les yeux, les couleurs leur paraissent plus ternes et la lumière les éblouit. La fréquence de la cataracte augmente avec l'âge : une personne sur dix est concernée avant 65 ans, une sur cinq à partir de 65 ans et plus de 60 % des personnes âgées de 85 ans et plus. Le seul traitement de la cataracte est la chirurgie qui fait appel à la technique de phakoémulsification. Cette intervention, réalisée sous anesthésie locale grâce à des gouttes seules (anesthésie topique) ou à une injection autour de l'œil (anesthésie péri-bulbaire), dure entre dix et vingt minutes. Celle-ci se déroule en ambulatoire, et si aucune personne ne peut accompagner le patient après la sortie, une hospitalisation d'une nuit peut être envisagée après avoir effectué une demande d'entente préalable auprès de la sécurité sociale.. Après avoir pratiqué une petite incision d'environ deux millimètres, le cristallin est pulvérisé puis aspiré. Ensuite un cristallin artificiel (implant intraoculaire), dont la puissance est calculée avant l'opération, est introduit. Transparent et souple, le matériau en acrylique permet son introduction dans l'œil sans ouvrir davantage l'incision initiale. Toute l'intervention est pratiquée sous microscope en milieu stérile. Un pansement est ensuite placé sur l'œil opéré. Les deux yeux ne sont pas opérés en même temps : si la cataracte touche les deux yeux, le délai entre les deux interventions est en général de 15 jours à 1 mois. Nouvelles solutions pour réparer les yeux Si l'on comparait l'œil à un appareil photo, notre cornée (membrane transparente et superficielle de l'œil) y jouerait le rôle de la lentille d'un objectif. L'iris, celui du diaphragme, s'ouvrant et se fermant brièvement pour laisser passer la lumière. Quant au cristallin, ce serait un petit zoom, indispensable pour faire la mise au point: en effet, au repos, le cristallin est allongé et réglé pour voir de loin. Pour permettre de voir de près, il doit se contracter mais, avec l'âge, il perd son élasticité. Les images ainsi mises au point arrivent sur la rétine avant d'être renvoyées dans l'aire visuelle du cerveau, via le nerf optique. «Mais, à la différence d'un appareil photo, l'œil est un organe si complexe qu'aucune équipe de recherche n'a encore jamais réussi à le reproduire entièrement de façon artificielle. Seuls certains de ses "composants" peuvent aujourd'hui être remplacés. Des améliorations très importantes sont ainsi régulièrement rapportées et les derniers grands bénéficiaires en sont les sexagénaires (et plus) qui se retrouvent tôt ou tard confrontés à un cristallin opacifié (cataracte)», notent le docteur Laurent Benzacken (chef de service d'ophtalmologie de l'hôpital Robert-Ballanger, Seine-Saint-Denis) et le professeur Paul Dighiero (ancien chef de service au CHU de Poitiers, aujourd'hui installé à Paris). L'extraction du cristallin L'idée de changer un «composant» à l'intérieur de l'œil n'est pas nouvelle. «Tout est parti du constat, lors de la Seconde Guerre mondiale, que des pilotes de la Royal Air Force qui avaient reçu des bouts d'éclats de verre de cockpit à l'intérieur de l'œil, ne présentaient pas de rejet de ce matériau, qui était très bien toléré. Ce constat a conduit à l'idée que l'intérieur de l'œil était capable de tolérer des lentilles correctrices. Et, les années passant, des progrès considérables ont été accomplis: après les implants capables de corriger la vision de loin que connaissent déjà tous ceux qui sont opérés de la cataracte depuis des années, sont apparus des implants correcteurs bifocaux (l'équivalent des verres à double foyer), puis les implants multifocaux. Sur 450 000 remplacements de cristallins réalisés chaque année, un tiers aujourd'hui le sont par des lentilles multifocales», note le Pr Dighiero. Mis à la place d'un cristallin déjà victime d'une cataracte, ces implants de dernière génération (pas toujours pris en charge par la Sécurité sociale) permettent à la fois de résoudre le problème de la cataracte et de retrouver une bonne vision de près, intermédiaire et de loin. En ?effet, les autres troubles visuels - myopie, astigmatisme et hypermétropie - sont aussi corrigés. «Grâce à ces progrès, un sexagénaire peut aujourd'hui retrouver une vision de très bonne qualité, sans lunettes ni lentilles, et ce, grâce à une intervention durant un quart d'heure, réalisée en ambulatoire, avec une incision de moins de deux millimètres. On peut donc bien parler d'exploit!» estime le Pr Dighiero. Et si, dans le domaine de l'extraction du cristallin, les plus gros progrès ont été accomplis, on peut encore compter sur la technologie pour faire évoluer la capacité des implants à donner le maximum de vision confortable. Anneau percé Seul bémol à cette innovation : «Le cristallin ne peut être remplacé, notamment chez le grand myope, que lorsqu'il y a déjà un début de cataracte. Car, s'il est retiré trop tôt, le risque de décollement de la rétine n'est pas nul», précise le Dr Benzacken. C'est pourquoi certains ophtalmologistes proposent, chez le grand myope encore jeune dont la cornée est trop fine pour bénéficier d'une chirurgie réfractive au laser, de poser devant le cristallin (et non pas à sa place) une lentille correctrice afin que le patient se passe de lunettes et de lentilles. Cette solution n'est pas envisageable chez les hypermétropes dont l'œil est trop petit. Et elle n'est proposée qu'en dernier recours chez le grand myope, car la pose d'un implant devant le cristallin n'est pas sans risque de cataracte précoce (par frottement), de glaucome (par augmentation de la pression à l'intérieur de l'œil), voire d'infection. «Il est enfin possible de poser une pe?tite lentille correctrice de la presbytie à l'intérieur d'une cornée saine, ou un petit anneau percé en son centre (comme si la pupille était constamment resserrée) pour augmenter la profondeur de champ. Ces dispositifs intracornéens peuvent être proposés en alternative à la chirurgie réfractive au laser. Avantage : la technique est réversible. Inconvénient: cette intervention est encore confidentielle (plutôt réservée aux presbytes ne pouvant être traités au laser) et l'on manque donc de recul sur le long terme. Quelques rares cas de lésions cicatri?cielles ayant provoqué une baisse de la vision ont été décrits. Une évaluation à plus long terme est donc indispensable», estime le Pr Marc Muraine, chef du service d'ophtalmologie du CHU de Rouen. C'est principalement le vieillissement qui est à l'origine de l'opacification du cristallin, entraînant une modification progressive de la vision. Les personnes qui ont une cataracte ont l'impression d'avoir un voile devant les yeux, les couleurs leur paraissent plus ternes et la lumière les éblouit. La fréquence de la cataracte augmente avec l'âge : une personne sur dix est concernée avant 65 ans, une sur cinq à partir de 65 ans et plus de 60 % des personnes âgées de 85 ans et plus. Le seul traitement de la cataracte est la chirurgie qui fait appel à la technique de phakoémulsification. Cette intervention, réalisée sous anesthésie locale grâce à des gouttes seules (anesthésie topique) ou à une injection autour de l'œil (anesthésie péri-bulbaire), dure entre dix et vingt minutes. Celle-ci se déroule en ambulatoire, et si aucune personne ne peut accompagner le patient après la sortie, une hospitalisation d'une nuit peut être envisagée après avoir effectué une demande d'entente préalable auprès de la sécurité sociale.. Après avoir pratiqué une petite incision d'environ deux millimètres, le cristallin est pulvérisé puis aspiré. Ensuite un cristallin artificiel (implant intraoculaire), dont la puissance est calculée avant l'opération, est introduit. Transparent et souple, le matériau en acrylique permet son introduction dans l'œil sans ouvrir davantage l'incision initiale. Toute l'intervention est pratiquée sous microscope en milieu stérile. Un pansement est ensuite placé sur l'œil opéré. Les deux yeux ne sont pas opérés en même temps : si la cataracte touche les deux yeux, le délai entre les deux interventions est en général de 15 jours à 1 mois. Nouvelles solutions pour réparer les yeux Si l'on comparait l'œil à un appareil photo, notre cornée (membrane transparente et superficielle de l'œil) y jouerait le rôle de la lentille d'un objectif. L'iris, celui du diaphragme, s'ouvrant et se fermant brièvement pour laisser passer la lumière. Quant au cristallin, ce serait un petit zoom, indispensable pour faire la mise au point: en effet, au repos, le cristallin est allongé et réglé pour voir de loin. Pour permettre de voir de près, il doit se contracter mais, avec l'âge, il perd son élasticité. Les images ainsi mises au point arrivent sur la rétine avant d'être renvoyées dans l'aire visuelle du cerveau, via le nerf optique. «Mais, à la différence d'un appareil photo, l'œil est un organe si complexe qu'aucune équipe de recherche n'a encore jamais réussi à le reproduire entièrement de façon artificielle. Seuls certains de ses "composants" peuvent aujourd'hui être remplacés. Des améliorations très importantes sont ainsi régulièrement rapportées et les derniers grands bénéficiaires en sont les sexagénaires (et plus) qui se retrouvent tôt ou tard confrontés à un cristallin opacifié (cataracte)», notent le docteur Laurent Benzacken (chef de service d'ophtalmologie de l'hôpital Robert-Ballanger, Seine-Saint-Denis) et le professeur Paul Dighiero (ancien chef de service au CHU de Poitiers, aujourd'hui installé à Paris). L'extraction du cristallin L'idée de changer un «composant» à l'intérieur de l'œil n'est pas nouvelle. «Tout est parti du constat, lors de la Seconde Guerre mondiale, que des pilotes de la Royal Air Force qui avaient reçu des bouts d'éclats de verre de cockpit à l'intérieur de l'œil, ne présentaient pas de rejet de ce matériau, qui était très bien toléré. Ce constat a conduit à l'idée que l'intérieur de l'œil était capable de tolérer des lentilles correctrices. Et, les années passant, des progrès considérables ont été accomplis: après les implants capables de corriger la vision de loin que connaissent déjà tous ceux qui sont opérés de la cataracte depuis des années, sont apparus des implants correcteurs bifocaux (l'équivalent des verres à double foyer), puis les implants multifocaux. Sur 450 000 remplacements de cristallins réalisés chaque année, un tiers aujourd'hui le sont par des lentilles multifocales», note le Pr Dighiero. Mis à la place d'un cristallin déjà victime d'une cataracte, ces implants de dernière génération (pas toujours pris en charge par la Sécurité sociale) permettent à la fois de résoudre le problème de la cataracte et de retrouver une bonne vision de près, intermédiaire et de loin. En ?effet, les autres troubles visuels - myopie, astigmatisme et hypermétropie - sont aussi corrigés. «Grâce à ces progrès, un sexagénaire peut aujourd'hui retrouver une vision de très bonne qualité, sans lunettes ni lentilles, et ce, grâce à une intervention durant un quart d'heure, réalisée en ambulatoire, avec une incision de moins de deux millimètres. On peut donc bien parler d'exploit!» estime le Pr Dighiero. Et si, dans le domaine de l'extraction du cristallin, les plus gros progrès ont été accomplis, on peut encore compter sur la technologie pour faire évoluer la capacité des implants à donner le maximum de vision confortable. Anneau percé Seul bémol à cette innovation : «Le cristallin ne peut être remplacé, notamment chez le grand myope, que lorsqu'il y a déjà un début de cataracte. Car, s'il est retiré trop tôt, le risque de décollement de la rétine n'est pas nul», précise le Dr Benzacken. C'est pourquoi certains ophtalmologistes proposent, chez le grand myope encore jeune dont la cornée est trop fine pour bénéficier d'une chirurgie réfractive au laser, de poser devant le cristallin (et non pas à sa place) une lentille correctrice afin que le patient se passe de lunettes et de lentilles. Cette solution n'est pas envisageable chez les hypermétropes dont l'œil est trop petit. Et elle n'est proposée qu'en dernier recours chez le grand myope, car la pose d'un implant devant le cristallin n'est pas sans risque de cataracte précoce (par frottement), de glaucome (par augmentation de la pression à l'intérieur de l'œil), voire d'infection. «Il est enfin possible de poser une pe?tite lentille correctrice de la presbytie à l'intérieur d'une cornée saine, ou un petit anneau percé en son centre (comme si la pupille était constamment resserrée) pour augmenter la profondeur de champ. Ces dispositifs intracornéens peuvent être proposés en alternative à la chirurgie réfractive au laser. Avantage : la technique est réversible. Inconvénient: cette intervention est encore confidentielle (plutôt réservée aux presbytes ne pouvant être traités au laser) et l'on manque donc de recul sur le long terme. Quelques rares cas de lésions cicatri?cielles ayant provoqué une baisse de la vision ont été décrits. Une évaluation à plus long terme est donc indispensable», estime le Pr Marc Muraine, chef du service d'ophtalmologie du CHU de Rouen.