Louable est l'initiative prise par le Dr Slimane Mohabeddine, ophtalmologiste et responsable de la clinique Diar Saâda d'Alger, spécialisée dans la correction de la vision par laser, une technique de pointe pratiquée dans la chirurgie moderne. C'est dans le but de vulgariser ces nouvelles techniques chirurgicales que ce brillant ophtalmologue a organisé jeudi dernier, à la maison de la culture Taos-Amrouche de Béjaïa, une conférence-débat sur la cataracte et la chirurgie réfractive, à laquelle ont pris part de nombreux médecins généralistes et spécialistes en la matière, dont certains sont venus d'Alger et de Tizi-Ouzou. L'assistance, composée majoritairement de la famille médicale et paramédicale, suivra avec un vif intérêt les deux conférences soigneusement présentées dans une salle équipée du système de rétro-projection (data show). Ainsi, le Dr Mohabeddine entamera le premier thème relatif à la chirurgie moderne de la cataracte, rappelant que “c'est l'opération la plus pratiquée dans le monde”. La cataracte, explique le conférencier, “est une opacification du cristallin. Ce dernier situé dans la chambre postérieure de l'œil est une lentille normalement transparente. Pour des raisons pathologiques (diabète pas exemple), traumatiques ou sénile, cette lentille se trouble et devient ainsi opaque”. Quel remède pour la cataracte ? L'orateur dira : “Le seul traitement est chirurgical. La chirurgie moderne de la cataracte s'appelle la phacoémulsification. Il s'agit d'une technique qui utilise les ultrasons et une pompe pour successivement émulsifier, fragmenter et aspirer le cristallin cataracté. Un implant souple pliable est introduit dans le sac capsulaire à la place de la lentille naturelle. Cette implantation se fait à travers une petite incision cornéenne.” Concernant les avantages de la phacoémulsification, le conférencier citera la rapidité de la récupération visuelle ainsi que la réhabilitation socioprofessionnelle. Il indiquera, à titre informatif, que le célèbre chirurgien ophtalmologue français, Jacques Daviel (1693-1762), était le premier médecin à effectuer l'extraction de la catracte. Abordant le deuxième sujet, le Dr Mohabeddine s'étalera sur la chirurgie réfractive qui, selon lui, “consiste à corriger les vices de réfraction que sont la myopie, l'hypermétropie et l'astigmatisme”. Avant de revenir sur les moyens utilisés dans ce genre d'opérations, à savoir “le laser excimer et le laser femtoseconde pour les petits déficits et l'implantation de lentilles intraoculaires pour les fortes amétropies”. Le responsable de la clinique Diar Saâda tient à souligner qu'“actuellement les procédures sont automatisées et permettent de réaliser des traitements personnalisés”. “La chirurgie se fait en ambulatoire et le patient regagne son domicile immédiatement”, conclut-il. À noter qu'un débat fructueux sur les techniques et autres principes de traitement de certains cas jugés délicats en ophtalmologie a été mené à l'issue des deux conférences. Interrogé en marge de ces communications sur l'objectif de cette rencontre scientifique, le Dr Mohabeddine estime que “ce genre d'initiatives vise à promouvoir le concept de formation continue dont a besoin tout un chacun de nous. Je pense que c'est la meilleure façon de vulgariser les techniques modernes de la chirurgie ophtalmologiques qui sont réalisables ici en Algérie. Cette modeste contribution est une invitation à tous les hommes de science à partager leur savoir”.