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L'Algérie de 2014, Entre incertitudes et espoir
Publié dans Le Midi Libre le 30 - 12 - 2013

L'année 2013 s'achève et commence l'année 2014 où se déroulera l'élection présidentielle sur au moins cinq années où l‘Economique sera déterminant pour l'avenir de l'Algérie. Quel est le bilan de l'économie algérienne afin de tracer les perspectives futures entre 2014/2020 ? Malheureusement, après plus de 50 années d'indépendance, c'est la prédominance de la rente des hydrocarbures qui irrigue toute l'économie et le corps social : Sonatrach c'est l'Algérie et l'Algérie, c'est Sonatrach
L'année 2013 s'achève et commence l'année 2014 où se déroulera l'élection présidentielle sur au moins cinq années où l‘Economique sera déterminant pour l'avenir de l'Algérie. Quel est le bilan de l'économie algérienne afin de tracer les perspectives futures entre 2014/2020 ? Malheureusement, après plus de 50 années d'indépendance, c'est la prédominance de la rente des hydrocarbures qui irrigue toute l'économie et le corps social : Sonatrach c'est l'Algérie et l'Algérie, c'est Sonatrach
1.-Les indicateurs financiers en 2013 se dégradent
Sonatrach a engrangé entre 2000 et 2013 environ 670 milliards de dollars selon les bilans officiels. Cela a permis une dépense publique sans précédent depuis l'indépendance politique. La dépense publique a été de 7 milliards de dollars entre 2001-2003, le président de la République ayant annoncé lors d'un Conseil des ministres durant le dernier trimestre 2011 que 500 milliards de dollars devaient être mobilisés entre 2004-2014.
En 2010, le gouvernement algérien a déclaré officiellement que 130 milliards de dollars sont des restes à réaliser du programme 2004/2009. Plus précis, la Direction générale de la prévision et des politiques (DGPP) du ministère algérien des Finances a déclaré, le 7 mai 2013 - information reprise par l'agence officielle APS - que les deux plans quinquennaux successifs ont été respectivement dotés de 100 et de 286 milliards de dollars, soit une enveloppe budgétaire globale de 386 milliards, pour la décennie 2005-2014.
L'écart entre le niveau de décaissement effectif, incluant les prévisions pour l'année 2012 selon la DGPP - qui restent cependant provisoires -, et celui inscrit dans les deux programmes - 500 milliards de dollars - s'explique par la faiblesse de la capacité du marché algérien à absorber les investissements projetés, notamment du secteur du BTP. Pourquoi a-t-on donc parlé initialement d'une dépense publique de 500 milliards de dollars pour la situer ensuite à 386 milliards, alors qu'aucun bilan n'a été réalisé à ce jour ?
Puisque la DGPP parle uniquement d'investissements, la différence est-elle due aux matières premières importées- le taux d'intégration, tant des entreprises publiques que privées algériennes, ne dépassant pas 15 % - et inclues dans la dépense publique ? Cependant un rapport de la banque mondiale sur les infrastructures en Algérie montre clairement des malfaçons du fait de non maturation de projets, surcoûts exorbitants de plus de 20% par rapport aux normes internationales, certains projets ayant été réévalués de 50% et un rapport de l'OCDE que l'Algérie dépense deux fois plus pour avoir deux fois moins de résultats en référence aux pays similaires de la région MENA.
.La rente des hydrocarbures a permis également d'importantes réserves de change – moyen et non facteur de développement estimées à 56 Mds $ en 2005, 77,78 Mds $ en 2006, 110 Mds $ en 2007 à 138,35 Mds $ en 2008, à 147,2 Mds $ en 2009, à 157 Mds $ fin 2010 à 188 Mds $ fin 2011 190 fin 2012, 189,750 milliards de dollars à fin juin 2013 selon le gouverneur de la banque d'Algérie en ce mois de décembre 2013 devant l'Assemblée populaire nationale, à l'occasion de la présentation du rapport relatif aux évolutions économiques et monétaires en 2012 dénotant une baisse des réserves de change , étant prévu selon le FMI 206 milliards de dollars fin 2013, montant auquel il faut ajouter 173 tonnes d'or dont le stock selon le FMI n'aurait pas évolué depuis 2009 alors qu'il y a production d'or dans al région de Tamanrasset. Ces réserves garantissent plus de trois années d'importation.
Le placement de ces réserves se fait actuellement à travers des dépôts auprès des banques centrales à raison de 6% selon le gouverneur de la banque d'Algérie. Or, en 2010 il affirmait devant les députés que ce taux était de 3% donc des placements à moyen et long terme et donc en majorité dans des banques commerciales.
Pour le reste des placements , selon le gouverneur, elles se font à travers des obligations, des bons du Trésor et des actifs, auprès d'établissements bénéficiant d'un bon rating, soit la notation triple A. Les dépôts auprès des banques centrales étrangères sont dominés par le dollar américain (61%) et l'euro (28%), et les obligations et bons du Trésor sont répartis sur plusieurs instruments dont les fonds souverains (65%), les établissements gouvernementaux (12,9%),les agences d'établissements supranationaux et internationaux (14,2%) et la Banque des règlements internationaux (BRI, 6%).
La répartition par portefeuilles de ces dépôts montre que les établissements supranationaux détiennent 21,8% des dépôts, les Etats-Unis 20,7%, détenus sous forme de bons du Trésor, l'Allemagne (15,2%), la France (12,4%), les Pays-Bas (9,6%) et le Royaume-Uni (8,2%). Là aussi un changement dans le discours puisque le ministre des finances en 2010, affirmait que la répartition était de 45% en dollars, 45% en euros, 5% en livre sterling et 5% en yen japonais puisque selon le gouverneur en 2013, ce panier des devises étrangères a évolué et est composé du dollar américain (52%), de l'euro (37%) et de la livre sterling (9,6%).
Comme les intérêts des placements à l'étranger ont été d'environ 5 milliards de dollars à un taux d'intérêt fixe de 6% ( le court terme étant actuellement entre 2 et 2,25%), ne pouvant retirer ces fonds avant terme sinon, ( il faudrait prendre en compte les conditions du contrat lors de ces placements), l'on perdrait les intérêts, il en résulte que plus de 83% des réserves de change sont placées à l'étranger.
Etant entendu que les placements au niveau du FMI d'environ 8 milliards de dollars de droits de tirages spéciaux le sont à un taux inférieur à 1% dont les 5 milliards de dollars de prêts accordés au FMI. Cette manne a permis à l'Algérie d'éteindre la dette extérieure de l'Algérie et d'éponger artificiellement une partie de sa dette intérieure.
Le FMI a classé l'Algérie au titre du pays le moins endetté des 20 pays de la région MENA pour l'année 2012, dans un rapport spécial sur les perspectives économiques de la région du Moyen Orient et de l'Afrique du Nord, la dette extérieure brute de l'Algérie ne représentant que 2,4 % du produit intérieur brut en 2012 et devra se maintenir au même taux en 2013 contre 2,8 % en 2011. En 2012, pour le Ministre des finances devant les députés a indiqué que l'Algérie a réduit sa dette extérieure de 28 milliards de dollars (55% du PIB) en 1999 à 410 millions de dollars en 2012.
Mais d'une manière générale, il faut se méfier des artifices comptables où selon le rapport du gouverneur cité précédemment, le déficit du compte courant de la balance des paiements s'est encore accentué en 2013 , avec la réduction des exportations d'hydrocarbures de 14,31% durant le premier semestre 2013 par rapport à la même période de 2012, baissant de 37,50 milliards de dollars à 32,14 milliards de dollars.
Ainsi , la balance des paiements extérieurs a été déficitaire durant le premier semestre 2013 et également pour les neuf premiers mois de 2013 de plus de 1,7 milliard de dollars, le compte courant de la balance des paiements ayant accusé un déficit de l'ordre de 1,2 milliard de dollars durant le premier semestre 2013 contre un excédent de 10 milliards de dollars durant la même période de 2012.
En plus, il ne faut pas se limiter à la balance commerciale, mais étudier la balance de paiements qui montre que le montant poste assistance technique étrangère est passé de 2 Mds $ en 2002 à 11 Mds$ entre 2009/2010 et a été d'environ 12 Mds $ en 2012.Cela témoigne de la fragilité de la balance des paiements extérieurs devant les chocs externes.
2.- La dérive du dinar algérien
La léthargie d'une économie rentière renvoie à la valeur réelle de la monnaie, le dinar algérien. On peut établir un coefficient de corrélation entre la cotation du dinar et l'évolution du cours des hydrocarbures pour un taux d'environ 70 %, 30 % étant dues aux phénomènes spéculatifs et aux sections hors hydrocarbures bien que limitées.
Créé en 1964, le dinar algérien était coté avec le franc jusqu'en 1973, un dinar pour un franc, et par rapport au dollar un dollar pour cinq dinars. Depuis 1974, la valeur du dinar a été fixée suivant l'évolution d'un panier de 14 monnaies avec une dépréciation entre 1986/1990 de 4,82 à 12,191 (cours USD/DZD), de 150% suivi d'une seconde dépréciation, de l'ordre de 22% en 1991.
Avec la cessation de paiements en 1994 et suite au rééchelonnement et aux conditionnalités imposées par le FMI, il y a eu une nouvelle dévaluation de plus de 40% par rapport au dollar américain suivi dès 1995/1996 d'une convertibilité commerciale de la monnaie algérienne. le 26 décembre 2013 la cotation du dinar a été de près de 109 dinars pour un euro contre 112 le 24 octobre 2013 et 102 en juin 2013, ces fluctuations interdisant toute prévision pour les opérateurs.
Au 26 décembre 2013 le dinar tunisien s'échange à 2,26 un euro et pour le Maroc un euro 11,25 dirhams marocain (source: www.daily-bourse.fr). L'argument de la Banque d'Algérie concernant justement la cotation du dinar qui parle de glissement et non de dévaluation, le dinar est fixé par le marché interbancaire où interviennent 19 banques de la place en plus de la Banque d'Algérie, le gouverneur minimisant la question de la perte de change, surcoût supportés tant par les entreprises que par les consommateurs et que cela résulterait de l'inflation mondiale , contradiction alors qu'il est annoncé une baisse en glissement annuel en 2013.
Ces arguments sont-ils la seule explication et pourquoi la valeur du dinar algérien est-elle si insignifiante par rapport au dinar tunisien et au dirham marocain alors que ces deux pays connaissent un endettement avec ce paradoxe d'un glissement à la baisse du dinar tant par rapport au dollar et l'euro alors que leur cotation est inversement proportionnelle ?
L'explication principale est d'essayer de limiter les importations, et qui n'a pas eu els effets escomptés comme je le montrerai par la suite, car ne produisant presque rien et important presque tout, d'où le non sens de ce slogan creux d'encouragement à la production nationale , est de voiler l'importance du déficit budgétaire en gonflant artificiellement la fiscalité hydrocarbures mais également les taxes sur les produit importés toujours via les hydrocarbures ainsi que le fonds de régulation des recettes où le dollar et l'euro sont reconvertis en dinars algériens, accentuant par là l'inflation importée.
Si on suppose une appréciation du dinar de 50 % rejoignant, en tendance, les cotations des monnaies marocaine et tunisienne, le déficit budgétaire dépasserait largement 50-60% du produit intérieur brut, réduisant d'autant la fiscalité hydrocarbures où le montant en dollars est reconverti en dinars algériens au cours du mois.
Est-il nécessaire de préciser qu'une réévaluation du dinar réduirait d'autant le fonds de régulation des recettes, étant entendu que la technique retenue pour la loi de finances est le cours plancher de 37 dinars / un dollar le cours des hydrocarbures, la différence étant placée dans le fonds de régulation.
Face à cette dérive du dinar, reflet de la léthargie de l'économie, en plus de l'incertitude politique, outre que beaucoup de responsables vendent leurs biens pour acheter des biens à l'étranger , beaucoup de ménages se mettent dans la perspective d'une chute des revenus pétroliers et commencent à acheter les devises sur le marché informel, au lieu de l'or qui a chuté depuis deux années, accentuant l'écart entre le cours officiel et le cours sur le marché parallèle (entre 40/50%). .
3.-Une sphère réelle léthargique
L'économie algérienne se caractérise par 96/97% d'exportation d‘hydrocarbures à l'état brut et semi brut ( sur les 3/4% restant 50% sont constitués de dérivées d'hydrocarbures) donnant en réalité 98% provenant des hydrocarbures, et important 70-75% des besoins des ménages et des entreprises dont le taux d'intégration ne dépasse pas 15%, quelles soient publiques ou privées.
Car l'important n'est pas la sortie du produit en Algérie mais de savoir si les matières premières sont produites localement ou importées devant donc dresser la balance devises. Selon le FMI, plus de 40-45 % du produit intérieur brut (PIB) sont générés par les hydrocarbures mais en réalité, tenant compte des effets indirects de la dépense publique via toujours les hydrocarbures, le BTPH, qui tire la croissance actuelle, il reste moins de 20% pour les véritables producteurs de richesses s'autofinançant.
Comme le reconnait le Premier ministre algérien lors d'une récente réunion le 18 mai 2013, les assainissements répétés des entreprises publiques n'ont pas eu les effets escomptés. Je le cite : « 1000 milliards de dinars d'assainissement seulement ces dernières années sans résultats probants », ces montants s'ajoutant au 50 milliards de dollars entre 1971/2011. Côté importations aussi, l'Algérie se trouve dans une situation peu reluisante.
Le rapport réaliste mais alarmant du gouverneur de la Banque d'Algérie de décembre 2013, montre que les importations poursuivent leur tendance haussière en 2013, au rythme de 20% par rapport au premier semestre 2012. Ces importations ont atteint les 28,38 milliards de dollars contre 23,64 milliards de dollars durant la période considérée de 2012, y compris les carburants dont la facture a dépassé les 2 milliards de dollars en 2012.
Mais existe un paradoxe, malgré l'importance de la dépense publique, le PIB reste modeste, encore que l'indice du développement humain ( IRH) est un indicateur plus fiable que le PIB. Pour l'Algérie le PIB à prix courants en 2013 est estimé par le FMI à 216 milliards de dollars en 2013 contre 209 en 2012, pour un PIB mondial estimé à 73.000 milliards de dollars,
L'Algérie pour une population d'environ 38 millions d'habitants en 2013, représente 1,33% du PIB des Etats Unis d'Amérique et 0,29% du PIB mondial et le PIB de l'ensemble des pays du Maghreb ne dépasse pas 420 milliards de dollars, témoignant d'une marginalisation croissante de ces pays au sein de l'économie mondiale.
Entre 2000/2012, le taux de croissance moyen en Algérie n'a pas dépassé 3% avec une prévision en baisse pour 2013 selon la FMI (2,7%) alors qu'il aurait du être de plus de 10% au vu de l'importance de la dépense publique. Bien que ce taux puisse faire rêver bien des pays européens, il faut relativiser.
En termes de calcul, le taux de croissance se calcule par rapport à la période précédente et qu'un accroissement appliqué à un produit intérieur brut faible (PIB) en 2012 donne globalement un taux faible en 2013. Cela montre un divorce entre la bonne santé financière de l'Etat, due aux hydrocarbures, et la sphère réelle de l'économie, avec cet adage, un pays riche mais une population de plus en plus pauvre du fait de la concentration excessive du revenu national au profit d'une minorité rentière, expliquant le malaise social.
Tenons-nous à deux indicateurs fondamentaux l'inflation le chômage. Cancer de la rente l'inflation a doublé par rapport à 2011 à 8,89 % en 2012 selon les chiffres officiels - et même 15 % pour les produits de première nécessité auxquels s'adresse la majorité de la population, bien qu'en baisse ̧ selon les officiels, pour 2013 (4%).
Mais attention, aux fausses interprétations. Le taux d'inflation s'analyse par rapport à la répartition du revenu du modèle de consommation par couches sociales, un Algérien percevant 20.000 dinars par mois n'ayant pas la même perception de l'inflation que celui qui perçoit 300.000 dinars par mois, 70% de son modeste revenu étant destinés aux produits de première nécessité. D'où l'importance d'éclater l'indice par produits, le besoin étant historiquement daté et un indice global n'ayant que peu de signification.
Le taux d'inflation se calcule par rapport à la période précédente. Un taux relativement faible en 2013 par rapport à un taux élevé en 2012 donne un taux cumulé élevé. Encore faut-il considérer que le taux officiel d'inflation est comprimé par des subventions généralisées et non ciblé avec un faible impact de ces subventions.
Quant aux IDE, contrairement aux données euphoriques de l'ANDI, de l'ANSEJ, comme le montre une importante étude du réseau euro-méditerranéen FEMISE, assimilant projets déposés avec réalisation en plus se concentrant dans le transport, 50% des projets étant abandonnés après avoir bénéficié des avantages, les résultats hors hydrocarbures, l'environnement es affaires dont la bureaucratie paralysante se détériorant, sont mitigés.
Surtout depuis la promulgation des lois de Finances complémentaires de 2009/2010, qui interdisent à tout investisseur étranger de détenir plus de 49 % des parts d'une société locale, et l'oblige donc à accepter un actionnariat algérien majoritaire, à 51 % minimum, l'Etat algérien supportant tous les surcoûts.
Si cette règle peut se comprendre pour les secteurs stratégiques, généralisées à l'ensemble de l'économie, elle a produit peu d'effets positifs sans dynamiser le tissu économique. Il faudrait privilégier un co-partenariat basé sur un e balance devise et un transfert technologique et managérial au profit de l'Algérie. Pour les co-localisations, pour l‘instant la Banque d'Algérie interdisant tout transfert de devises, selon la loi sur la monnaie et le crédit, cela ne peut se faire qu'à sens unique en Algérie. Je préconise à l'avenir que 25% des réserves de change se transforme en fonds souverains.
Pour le taux de chômage, le taux officiel est de 10 % - relativement modeste au regard des autres pays du Maghreb, mais aussi de l'Espagne et de la Grèce, toutes deux autour de 27 % -, met surtout en exergue la faible crédibilité de certaines statistiques algériennes. D'une part, parce que selon, le rapport 2012 de l'ONS, le secteur informel représente autour de 50 % de l'activité économique du pays.
D'autre part, ces statistiques incluent les sureffectifs des entreprises publiques, des emplois fictifs - comme faire et refaire des trottoirs, les emplois temporaires de moins de six mois improductifs ou faiblement productifs, et les emplois rentes dans l'administration d'ailleurs de plus en plus nombreux où l'on approche des 2 millions de fonctionnaires pour une population active totale estimée à 11,5 millions en 2012 par la Banque mondiale.
Redressé en rapport aux emplois produisant de la valeur directement (sphère économique) et indirectement (santé –éducation) le taux réel de chômage dépasse les 20/25%. Encore que pour l'éducation, le défi futur est de privilégier la qualité et non la quantité, de tisser des relations étroites avec les besoins réels de l'économie, si l'on veut éviter de fabriquer des diplômés chômeurs, plus de 1,5 millions d'étudiants devant sortir des universités horizon 2017.
1.-Les indicateurs financiers en 2013 se dégradent
Sonatrach a engrangé entre 2000 et 2013 environ 670 milliards de dollars selon les bilans officiels. Cela a permis une dépense publique sans précédent depuis l'indépendance politique. La dépense publique a été de 7 milliards de dollars entre 2001-2003, le président de la République ayant annoncé lors d'un Conseil des ministres durant le dernier trimestre 2011 que 500 milliards de dollars devaient être mobilisés entre 2004-2014.
En 2010, le gouvernement algérien a déclaré officiellement que 130 milliards de dollars sont des restes à réaliser du programme 2004/2009. Plus précis, la Direction générale de la prévision et des politiques (DGPP) du ministère algérien des Finances a déclaré, le 7 mai 2013 - information reprise par l'agence officielle APS - que les deux plans quinquennaux successifs ont été respectivement dotés de 100 et de 286 milliards de dollars, soit une enveloppe budgétaire globale de 386 milliards, pour la décennie 2005-2014.
L'écart entre le niveau de décaissement effectif, incluant les prévisions pour l'année 2012 selon la DGPP - qui restent cependant provisoires -, et celui inscrit dans les deux programmes - 500 milliards de dollars - s'explique par la faiblesse de la capacité du marché algérien à absorber les investissements projetés, notamment du secteur du BTP. Pourquoi a-t-on donc parlé initialement d'une dépense publique de 500 milliards de dollars pour la situer ensuite à 386 milliards, alors qu'aucun bilan n'a été réalisé à ce jour ?
Puisque la DGPP parle uniquement d'investissements, la différence est-elle due aux matières premières importées- le taux d'intégration, tant des entreprises publiques que privées algériennes, ne dépassant pas 15 % - et inclues dans la dépense publique ? Cependant un rapport de la banque mondiale sur les infrastructures en Algérie montre clairement des malfaçons du fait de non maturation de projets, surcoûts exorbitants de plus de 20% par rapport aux normes internationales, certains projets ayant été réévalués de 50% et un rapport de l'OCDE que l'Algérie dépense deux fois plus pour avoir deux fois moins de résultats en référence aux pays similaires de la région MENA.
.La rente des hydrocarbures a permis également d'importantes réserves de change – moyen et non facteur de développement estimées à 56 Mds $ en 2005, 77,78 Mds $ en 2006, 110 Mds $ en 2007 à 138,35 Mds $ en 2008, à 147,2 Mds $ en 2009, à 157 Mds $ fin 2010 à 188 Mds $ fin 2011 190 fin 2012, 189,750 milliards de dollars à fin juin 2013 selon le gouverneur de la banque d'Algérie en ce mois de décembre 2013 devant l'Assemblée populaire nationale, à l'occasion de la présentation du rapport relatif aux évolutions économiques et monétaires en 2012 dénotant une baisse des réserves de change , étant prévu selon le FMI 206 milliards de dollars fin 2013, montant auquel il faut ajouter 173 tonnes d'or dont le stock selon le FMI n'aurait pas évolué depuis 2009 alors qu'il y a production d'or dans al région de Tamanrasset. Ces réserves garantissent plus de trois années d'importation.
Le placement de ces réserves se fait actuellement à travers des dépôts auprès des banques centrales à raison de 6% selon le gouverneur de la banque d'Algérie. Or, en 2010 il affirmait devant les députés que ce taux était de 3% donc des placements à moyen et long terme et donc en majorité dans des banques commerciales.
Pour le reste des placements , selon le gouverneur, elles se font à travers des obligations, des bons du Trésor et des actifs, auprès d'établissements bénéficiant d'un bon rating, soit la notation triple A. Les dépôts auprès des banques centrales étrangères sont dominés par le dollar américain (61%) et l'euro (28%), et les obligations et bons du Trésor sont répartis sur plusieurs instruments dont les fonds souverains (65%), les établissements gouvernementaux (12,9%),les agences d'établissements supranationaux et internationaux (14,2%) et la Banque des règlements internationaux (BRI, 6%).
La répartition par portefeuilles de ces dépôts montre que les établissements supranationaux détiennent 21,8% des dépôts, les Etats-Unis 20,7%, détenus sous forme de bons du Trésor, l'Allemagne (15,2%), la France (12,4%), les Pays-Bas (9,6%) et le Royaume-Uni (8,2%). Là aussi un changement dans le discours puisque le ministre des finances en 2010, affirmait que la répartition était de 45% en dollars, 45% en euros, 5% en livre sterling et 5% en yen japonais puisque selon le gouverneur en 2013, ce panier des devises étrangères a évolué et est composé du dollar américain (52%), de l'euro (37%) et de la livre sterling (9,6%).
Comme les intérêts des placements à l'étranger ont été d'environ 5 milliards de dollars à un taux d'intérêt fixe de 6% ( le court terme étant actuellement entre 2 et 2,25%), ne pouvant retirer ces fonds avant terme sinon, ( il faudrait prendre en compte les conditions du contrat lors de ces placements), l'on perdrait les intérêts, il en résulte que plus de 83% des réserves de change sont placées à l'étranger.
Etant entendu que les placements au niveau du FMI d'environ 8 milliards de dollars de droits de tirages spéciaux le sont à un taux inférieur à 1% dont les 5 milliards de dollars de prêts accordés au FMI. Cette manne a permis à l'Algérie d'éteindre la dette extérieure de l'Algérie et d'éponger artificiellement une partie de sa dette intérieure.
Le FMI a classé l'Algérie au titre du pays le moins endetté des 20 pays de la région MENA pour l'année 2012, dans un rapport spécial sur les perspectives économiques de la région du Moyen Orient et de l'Afrique du Nord, la dette extérieure brute de l'Algérie ne représentant que 2,4 % du produit intérieur brut en 2012 et devra se maintenir au même taux en 2013 contre 2,8 % en 2011. En 2012, pour le Ministre des finances devant les députés a indiqué que l'Algérie a réduit sa dette extérieure de 28 milliards de dollars (55% du PIB) en 1999 à 410 millions de dollars en 2012.
Mais d'une manière générale, il faut se méfier des artifices comptables où selon le rapport du gouverneur cité précédemment, le déficit du compte courant de la balance des paiements s'est encore accentué en 2013 , avec la réduction des exportations d'hydrocarbures de 14,31% durant le premier semestre 2013 par rapport à la même période de 2012, baissant de 37,50 milliards de dollars à 32,14 milliards de dollars.
Ainsi , la balance des paiements extérieurs a été déficitaire durant le premier semestre 2013 et également pour les neuf premiers mois de 2013 de plus de 1,7 milliard de dollars, le compte courant de la balance des paiements ayant accusé un déficit de l'ordre de 1,2 milliard de dollars durant le premier semestre 2013 contre un excédent de 10 milliards de dollars durant la même période de 2012.
En plus, il ne faut pas se limiter à la balance commerciale, mais étudier la balance de paiements qui montre que le montant poste assistance technique étrangère est passé de 2 Mds $ en 2002 à 11 Mds$ entre 2009/2010 et a été d'environ 12 Mds $ en 2012.Cela témoigne de la fragilité de la balance des paiements extérieurs devant les chocs externes.
2.- La dérive du dinar algérien
La léthargie d'une économie rentière renvoie à la valeur réelle de la monnaie, le dinar algérien. On peut établir un coefficient de corrélation entre la cotation du dinar et l'évolution du cours des hydrocarbures pour un taux d'environ 70 %, 30 % étant dues aux phénomènes spéculatifs et aux sections hors hydrocarbures bien que limitées.
Créé en 1964, le dinar algérien était coté avec le franc jusqu'en 1973, un dinar pour un franc, et par rapport au dollar un dollar pour cinq dinars. Depuis 1974, la valeur du dinar a été fixée suivant l'évolution d'un panier de 14 monnaies avec une dépréciation entre 1986/1990 de 4,82 à 12,191 (cours USD/DZD), de 150% suivi d'une seconde dépréciation, de l'ordre de 22% en 1991.
Avec la cessation de paiements en 1994 et suite au rééchelonnement et aux conditionnalités imposées par le FMI, il y a eu une nouvelle dévaluation de plus de 40% par rapport au dollar américain suivi dès 1995/1996 d'une convertibilité commerciale de la monnaie algérienne. le 26 décembre 2013 la cotation du dinar a été de près de 109 dinars pour un euro contre 112 le 24 octobre 2013 et 102 en juin 2013, ces fluctuations interdisant toute prévision pour les opérateurs.
Au 26 décembre 2013 le dinar tunisien s'échange à 2,26 un euro et pour le Maroc un euro 11,25 dirhams marocain (source: www.daily-bourse.fr). L'argument de la Banque d'Algérie concernant justement la cotation du dinar qui parle de glissement et non de dévaluation, le dinar est fixé par le marché interbancaire où interviennent 19 banques de la place en plus de la Banque d'Algérie, le gouverneur minimisant la question de la perte de change, surcoût supportés tant par les entreprises que par les consommateurs et que cela résulterait de l'inflation mondiale , contradiction alors qu'il est annoncé une baisse en glissement annuel en 2013.
Ces arguments sont-ils la seule explication et pourquoi la valeur du dinar algérien est-elle si insignifiante par rapport au dinar tunisien et au dirham marocain alors que ces deux pays connaissent un endettement avec ce paradoxe d'un glissement à la baisse du dinar tant par rapport au dollar et l'euro alors que leur cotation est inversement proportionnelle ?
L'explication principale est d'essayer de limiter les importations, et qui n'a pas eu els effets escomptés comme je le montrerai par la suite, car ne produisant presque rien et important presque tout, d'où le non sens de ce slogan creux d'encouragement à la production nationale , est de voiler l'importance du déficit budgétaire en gonflant artificiellement la fiscalité hydrocarbures mais également les taxes sur les produit importés toujours via les hydrocarbures ainsi que le fonds de régulation des recettes où le dollar et l'euro sont reconvertis en dinars algériens, accentuant par là l'inflation importée.
Si on suppose une appréciation du dinar de 50 % rejoignant, en tendance, les cotations des monnaies marocaine et tunisienne, le déficit budgétaire dépasserait largement 50-60% du produit intérieur brut, réduisant d'autant la fiscalité hydrocarbures où le montant en dollars est reconverti en dinars algériens au cours du mois.
Est-il nécessaire de préciser qu'une réévaluation du dinar réduirait d'autant le fonds de régulation des recettes, étant entendu que la technique retenue pour la loi de finances est le cours plancher de 37 dinars / un dollar le cours des hydrocarbures, la différence étant placée dans le fonds de régulation.
Face à cette dérive du dinar, reflet de la léthargie de l'économie, en plus de l'incertitude politique, outre que beaucoup de responsables vendent leurs biens pour acheter des biens à l'étranger , beaucoup de ménages se mettent dans la perspective d'une chute des revenus pétroliers et commencent à acheter les devises sur le marché informel, au lieu de l'or qui a chuté depuis deux années, accentuant l'écart entre le cours officiel et le cours sur le marché parallèle (entre 40/50%). .
3.-Une sphère réelle léthargique
L'économie algérienne se caractérise par 96/97% d'exportation d‘hydrocarbures à l'état brut et semi brut ( sur les 3/4% restant 50% sont constitués de dérivées d'hydrocarbures) donnant en réalité 98% provenant des hydrocarbures, et important 70-75% des besoins des ménages et des entreprises dont le taux d'intégration ne dépasse pas 15%, quelles soient publiques ou privées.
Car l'important n'est pas la sortie du produit en Algérie mais de savoir si les matières premières sont produites localement ou importées devant donc dresser la balance devises. Selon le FMI, plus de 40-45 % du produit intérieur brut (PIB) sont générés par les hydrocarbures mais en réalité, tenant compte des effets indirects de la dépense publique via toujours les hydrocarbures, le BTPH, qui tire la croissance actuelle, il reste moins de 20% pour les véritables producteurs de richesses s'autofinançant.
Comme le reconnait le Premier ministre algérien lors d'une récente réunion le 18 mai 2013, les assainissements répétés des entreprises publiques n'ont pas eu les effets escomptés. Je le cite : « 1000 milliards de dinars d'assainissement seulement ces dernières années sans résultats probants », ces montants s'ajoutant au 50 milliards de dollars entre 1971/2011. Côté importations aussi, l'Algérie se trouve dans une situation peu reluisante.
Le rapport réaliste mais alarmant du gouverneur de la Banque d'Algérie de décembre 2013, montre que les importations poursuivent leur tendance haussière en 2013, au rythme de 20% par rapport au premier semestre 2012. Ces importations ont atteint les 28,38 milliards de dollars contre 23,64 milliards de dollars durant la période considérée de 2012, y compris les carburants dont la facture a dépassé les 2 milliards de dollars en 2012.
Mais existe un paradoxe, malgré l'importance de la dépense publique, le PIB reste modeste, encore que l'indice du développement humain ( IRH) est un indicateur plus fiable que le PIB. Pour l'Algérie le PIB à prix courants en 2013 est estimé par le FMI à 216 milliards de dollars en 2013 contre 209 en 2012, pour un PIB mondial estimé à 73.000 milliards de dollars,
L'Algérie pour une population d'environ 38 millions d'habitants en 2013, représente 1,33% du PIB des Etats Unis d'Amérique et 0,29% du PIB mondial et le PIB de l'ensemble des pays du Maghreb ne dépasse pas 420 milliards de dollars, témoignant d'une marginalisation croissante de ces pays au sein de l'économie mondiale.
Entre 2000/2012, le taux de croissance moyen en Algérie n'a pas dépassé 3% avec une prévision en baisse pour 2013 selon la FMI (2,7%) alors qu'il aurait du être de plus de 10% au vu de l'importance de la dépense publique. Bien que ce taux puisse faire rêver bien des pays européens, il faut relativiser.
En termes de calcul, le taux de croissance se calcule par rapport à la période précédente et qu'un accroissement appliqué à un produit intérieur brut faible (PIB) en 2012 donne globalement un taux faible en 2013. Cela montre un divorce entre la bonne santé financière de l'Etat, due aux hydrocarbures, et la sphère réelle de l'économie, avec cet adage, un pays riche mais une population de plus en plus pauvre du fait de la concentration excessive du revenu national au profit d'une minorité rentière, expliquant le malaise social.
Tenons-nous à deux indicateurs fondamentaux l'inflation le chômage. Cancer de la rente l'inflation a doublé par rapport à 2011 à 8,89 % en 2012 selon les chiffres officiels - et même 15 % pour les produits de première nécessité auxquels s'adresse la majorité de la population, bien qu'en baisse ̧ selon les officiels, pour 2013 (4%).
Mais attention, aux fausses interprétations. Le taux d'inflation s'analyse par rapport à la répartition du revenu du modèle de consommation par couches sociales, un Algérien percevant 20.000 dinars par mois n'ayant pas la même perception de l'inflation que celui qui perçoit 300.000 dinars par mois, 70% de son modeste revenu étant destinés aux produits de première nécessité. D'où l'importance d'éclater l'indice par produits, le besoin étant historiquement daté et un indice global n'ayant que peu de signification.
Le taux d'inflation se calcule par rapport à la période précédente. Un taux relativement faible en 2013 par rapport à un taux élevé en 2012 donne un taux cumulé élevé. Encore faut-il considérer que le taux officiel d'inflation est comprimé par des subventions généralisées et non ciblé avec un faible impact de ces subventions.
Quant aux IDE, contrairement aux données euphoriques de l'ANDI, de l'ANSEJ, comme le montre une importante étude du réseau euro-méditerranéen FEMISE, assimilant projets déposés avec réalisation en plus se concentrant dans le transport, 50% des projets étant abandonnés après avoir bénéficié des avantages, les résultats hors hydrocarbures, l'environnement es affaires dont la bureaucratie paralysante se détériorant, sont mitigés.
Surtout depuis la promulgation des lois de Finances complémentaires de 2009/2010, qui interdisent à tout investisseur étranger de détenir plus de 49 % des parts d'une société locale, et l'oblige donc à accepter un actionnariat algérien majoritaire, à 51 % minimum, l'Etat algérien supportant tous les surcoûts.
Si cette règle peut se comprendre pour les secteurs stratégiques, généralisées à l'ensemble de l'économie, elle a produit peu d'effets positifs sans dynamiser le tissu économique. Il faudrait privilégier un co-partenariat basé sur un e balance devise et un transfert technologique et managérial au profit de l'Algérie. Pour les co-localisations, pour l‘instant la Banque d'Algérie interdisant tout transfert de devises, selon la loi sur la monnaie et le crédit, cela ne peut se faire qu'à sens unique en Algérie. Je préconise à l'avenir que 25% des réserves de change se transforme en fonds souverains.
Pour le taux de chômage, le taux officiel est de 10 % - relativement modeste au regard des autres pays du Maghreb, mais aussi de l'Espagne et de la Grèce, toutes deux autour de 27 % -, met surtout en exergue la faible crédibilité de certaines statistiques algériennes. D'une part, parce que selon, le rapport 2012 de l'ONS, le secteur informel représente autour de 50 % de l'activité économique du pays.
D'autre part, ces statistiques incluent les sureffectifs des entreprises publiques, des emplois fictifs - comme faire et refaire des trottoirs, les emplois temporaires de moins de six mois improductifs ou faiblement productifs, et les emplois rentes dans l'administration d'ailleurs de plus en plus nombreux où l'on approche des 2 millions de fonctionnaires pour une population active totale estimée à 11,5 millions en 2012 par la Banque mondiale.
Redressé en rapport aux emplois produisant de la valeur directement (sphère économique) et indirectement (santé –éducation) le taux réel de chômage dépasse les 20/25%. Encore que pour l'éducation, le défi futur est de privilégier la qualité et non la quantité, de tisser des relations étroites avec les besoins réels de l'économie, si l'on veut éviter de fabriquer des diplômés chômeurs, plus de 1,5 millions d'étudiants devant sortir des universités horizon 2017.


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