Le manuscrit du célèbre "Appel pour une trêve civile en Algérie" d'Albert Camus, prononcé à Alger le 22 janvier 1956, a été vendu mardi 94.800 euros (frais compris) lors d'une vente aux enchères organisée à Paris, a indiqué la maison de ventes Artcurial. Le manuscrit du célèbre "Appel pour une trêve civile en Algérie" d'Albert Camus, prononcé à Alger le 22 janvier 1956, a été vendu mardi 94.800 euros (frais compris) lors d'une vente aux enchères organisée à Paris, a indiqué la maison de ventes Artcurial. " I l s'agit d'un manuscrit important de l'écrivain, un texte fort qui se situe hors de la norme littéraire de Camus, et qui s'inscrit dans l'Histoire. Camus est toujours aussi recherché y compris par les collectionneurs", a déclaré Olivier Devers, expert, à l'issue de la vente. Le manuscrit, qui était estimé de 70.000 à 80.000 euros, a été acheté par un collectionneur européen dont l'identité n'a pas été communiquée. Lors de la même vente, trois lettres de Camus, dont l'une des plus belles de l'écrivain sur son amour pour l'Algérie, adressées à Evelyne Sintès, sur en-tête NRF, datées de février à septembre 1956 (estimées entre 10.000 et 12.000 euros) ont été adjugées à 20.800 euros, précise Artcurial. Tiré confidentiellement dans la plaquette "Appel" d'Albert Camus, puis publié dans Actuelles III, chez Gallimard en 1958, le manuscrit éclaire une période capitale de l'Histoire et marque l'apogée du combat de Camus pour tenter de concilier les communautés d'Algérie. Il est dédicacé "À Evelyne et à René Sintès/leur frère en Algérie/Sintès-Camus". René Sintès est un jeune peintre né à Alger qui partageait avec Camus le désir de nouer un dialogue interculturel. Enlevé par l'OAS en 1962, il paiera de sa vie, à 29 ans, son engagement pacifiste. Son épouse Evelyne avait dactylographié en 1956 le manuscrit de Camus. Le 16 janvier 1956, le Comité pour une Trêve Civile avait invité Camus à écrire et à prononcer ce discours de la dernière chance. "Aucune cause ne justifie la mort de l'innocent" : le 22 janvier, devant la salle comble du Cercle du Progrès à Alger, Camus lance son fameux appel. A l'extérieur, la tension est grande. On profère des menaces de mort. L'écrivain veut "obtenir que le mouvement arabe et les autorités françaises (...) déclarent simultanément, que pendant toute la durée des troubles, la population civile sera, en toute occasion, respectée et protégée." La proposition de Camus, Nobel de littérature en 1957, sera un échec. " I l s'agit d'un manuscrit important de l'écrivain, un texte fort qui se situe hors de la norme littéraire de Camus, et qui s'inscrit dans l'Histoire. Camus est toujours aussi recherché y compris par les collectionneurs", a déclaré Olivier Devers, expert, à l'issue de la vente. Le manuscrit, qui était estimé de 70.000 à 80.000 euros, a été acheté par un collectionneur européen dont l'identité n'a pas été communiquée. Lors de la même vente, trois lettres de Camus, dont l'une des plus belles de l'écrivain sur son amour pour l'Algérie, adressées à Evelyne Sintès, sur en-tête NRF, datées de février à septembre 1956 (estimées entre 10.000 et 12.000 euros) ont été adjugées à 20.800 euros, précise Artcurial. Tiré confidentiellement dans la plaquette "Appel" d'Albert Camus, puis publié dans Actuelles III, chez Gallimard en 1958, le manuscrit éclaire une période capitale de l'Histoire et marque l'apogée du combat de Camus pour tenter de concilier les communautés d'Algérie. Il est dédicacé "À Evelyne et à René Sintès/leur frère en Algérie/Sintès-Camus". René Sintès est un jeune peintre né à Alger qui partageait avec Camus le désir de nouer un dialogue interculturel. Enlevé par l'OAS en 1962, il paiera de sa vie, à 29 ans, son engagement pacifiste. Son épouse Evelyne avait dactylographié en 1956 le manuscrit de Camus. Le 16 janvier 1956, le Comité pour une Trêve Civile avait invité Camus à écrire et à prononcer ce discours de la dernière chance. "Aucune cause ne justifie la mort de l'innocent" : le 22 janvier, devant la salle comble du Cercle du Progrès à Alger, Camus lance son fameux appel. A l'extérieur, la tension est grande. On profère des menaces de mort. L'écrivain veut "obtenir que le mouvement arabe et les autorités françaises (...) déclarent simultanément, que pendant toute la durée des troubles, la population civile sera, en toute occasion, respectée et protégée." La proposition de Camus, Nobel de littérature en 1957, sera un échec.