La société Biosantech se félicite des résultats des essais cliniques sur son candidat vaccin contre le VIH. Selon elle, il s'agit même du vaccin le plus avancé dans le monde. Il faudra cependant attendre plusieurs années avant qu'il ne voit le jour... La société Biosantech se félicite des résultats des essais cliniques sur son candidat vaccin contre le VIH. Selon elle, il s'agit même du vaccin le plus avancé dans le monde. Il faudra cependant attendre plusieurs années avant qu'il ne voit le jour... La vaccination contre le VIH a été un peu délaissée ces dernières années du fait de l'avènement des antirétroviraux. Mais ceux-ci ne sont pas pleinement efficaces, puisqu'ils ne guérissent pas du sida. Une solution plus radicale contre le VIH doit être trouvée. Viendra-t-elle de la société Biosantech ? En janvier 2013, une équipe de l'hôpital de la Timone à Marseille annonçait le lancement d'un essai clinique pour tester un candidat vaccin thérapeutique contre le virus du sida. Il cible une protéine du virus, appelée Tat, qui favorise la multiplication virale et bloque la réponse immunitaire. Son objectif est de faire produire par le système immunitaire des anticorps qui neutralisent Tat et de permettre l'élimination des cellules infectées par le VIH. « À l'issue de la phase I des essais cliniques, réalisée sur 48 patients séropositifs, aucune toxicité n'a été observée, s'enthousiasme Biosantech, une société de biotechnologie basée dans les Alpes-Maritimes à l'origine du projet. L'espoir d'un vaccin contre le VIH grandit et va bientôt devenir réalité. » Le vaccin a démontré une bonne tolérance et son efficacité doit désormais être évaluée. Dans la phase II, les chercheurs vont tenter de déterminer la dose efficace sur ces mêmes patients. Toutefois, comme l'assurait en janvier dernier Jean-François Delfraissy, directeur de l'Agence nationale de recherches sur le sida et les hépatites virales (ANRS), « ce vaccin ne pourra pas remplacer à terme les trithérapies. Il est là pour stimuler la réponse immunitaire et aider les patients à avoir un meilleur contrôle du virus. » Les promoteurs de l'essai se montrent cependant très optimistes et évoquent déjà la phase de commercialisation. Ils assurent même que leur vaccin est, à ce jour, le plus avancé au monde. De son côté, Willy Rozenbaum, chef du service des maladies infectieuses et tropicales à l'hôpital Saint-Louis à Paris, tempère. « Des centaines d'essais de vaccins dits thérapeutiques sont en cours. Obtenir un vaccin thérapeutique relève aujourd'hui de la pure spéculation. » La fillette en rémission de nouveau séropositive Aux Etats-Unis, la petite fille déclarée en rémission du VIH/Sida l'année dernière a été récemment testée positive au virus. À l'occasion d'un contrôle de routine, l'enfant présentait en effet des niveaux de VIH élevés et un taux de cellules immunitaires affaibli. Une déception. Pour autant, ce cas reste une source d'espoir pour la recherche contre la maladie. Début 2013, des médecins états-uniens annonçaient un cas unique. Une petite fille âgée de 2 ans était contrôleur après traitement. C'est ainsi que les spécialistes appellent les patients en rémission du VIH ayant été traités peu de temps après contamination sur une durée limitée. C'est le cas de certains adultes, parmi lesquels les membres de la cohorte Visconti, étudiée par le docteur Astier Saez-Cirion, chargé de recherche dans l'Unité de régulation des infections rétrovirales, à l'institut Pasteur. Toutefois, le cas de cet enfant, surnommé le bébé du Mississippi, est unique par plusieurs aspects. Née d'une mère séropositive, elle a reçu son traitement antirétroviral très précocement. Moins de 30 heures après sa naissance. Ensuite, elle n'a été traitée que pendant 18 mois, quand la plupart des autres cas connus l'ont été pendant au moins 3 ans. Perdue de vu par l'équipe médicale, l'enfant a cessé d'être traité pendant 5 mois. Ensuite, à nouveau examinée par un médecin, la prise de sang a montré que son organisme était capable, tout seul, de maintenir l'activité du virus à son plus bas niveau. Le traitement des nouveau-nés est efficace Malheureusement, son contrôle du virus a fini par être interrompu, près de quatre ans après l'arrêt du traitement. Dépistée séropositive au VIH, elle a été placée sous antirétroviraux. « Il est certain qu'il s'agit là d'une déception pour la jeune enfant, l'équipe médicale ainsi que la communauté scientifique », note Anthony S. Fauci, directeur du NIAID (National Institute of Allergy and Infectious Diseases). Toutefois, « on savait que c'était une possibilité, précise le docteur Astier Saez-Cirion. Depuis le début, les médecins suivant la petite fille détectaient systématiquement des traces d'ADN du virus dans ses cellules. » « On ne comprend pas encore bien le mécanisme qui permet à ces contrôleurs après traitement d'être en rémission sans antirétroviraux, indique le docteur Saez-Cirion. Il s'agit certainement d'un équilibre entre l'action du virus et la réponse de l'hôte. » Ainsi, « un traitement précoce pourrait peser en faveur de l'hôte en faisant baisser, de façon importante, la quantité de virus dans les cellules ». Malgré la tournure des événements, le cas précis de cette petite fille a permis de démontrer qu'un traitement très précoce, chez un nouveau-né contaminé, pouvait permettre une rémission sur plusieurs années. « L'objectif est maintenant de savoir si la période de rémission peut être encore prolongée », indique le docteur Fauci. Pour cela, « les différentes études à l'oeuvre actuellement dans le monde tentent de déterminer l'équilibre optimal entre le moment de l'initiation du traitement et sa durée », conclut Astier Saez-Cirion. La vaccination contre le VIH a été un peu délaissée ces dernières années du fait de l'avènement des antirétroviraux. Mais ceux-ci ne sont pas pleinement efficaces, puisqu'ils ne guérissent pas du sida. Une solution plus radicale contre le VIH doit être trouvée. Viendra-t-elle de la société Biosantech ? En janvier 2013, une équipe de l'hôpital de la Timone à Marseille annonçait le lancement d'un essai clinique pour tester un candidat vaccin thérapeutique contre le virus du sida. Il cible une protéine du virus, appelée Tat, qui favorise la multiplication virale et bloque la réponse immunitaire. Son objectif est de faire produire par le système immunitaire des anticorps qui neutralisent Tat et de permettre l'élimination des cellules infectées par le VIH. « À l'issue de la phase I des essais cliniques, réalisée sur 48 patients séropositifs, aucune toxicité n'a été observée, s'enthousiasme Biosantech, une société de biotechnologie basée dans les Alpes-Maritimes à l'origine du projet. L'espoir d'un vaccin contre le VIH grandit et va bientôt devenir réalité. » Le vaccin a démontré une bonne tolérance et son efficacité doit désormais être évaluée. Dans la phase II, les chercheurs vont tenter de déterminer la dose efficace sur ces mêmes patients. Toutefois, comme l'assurait en janvier dernier Jean-François Delfraissy, directeur de l'Agence nationale de recherches sur le sida et les hépatites virales (ANRS), « ce vaccin ne pourra pas remplacer à terme les trithérapies. Il est là pour stimuler la réponse immunitaire et aider les patients à avoir un meilleur contrôle du virus. » Les promoteurs de l'essai se montrent cependant très optimistes et évoquent déjà la phase de commercialisation. Ils assurent même que leur vaccin est, à ce jour, le plus avancé au monde. De son côté, Willy Rozenbaum, chef du service des maladies infectieuses et tropicales à l'hôpital Saint-Louis à Paris, tempère. « Des centaines d'essais de vaccins dits thérapeutiques sont en cours. Obtenir un vaccin thérapeutique relève aujourd'hui de la pure spéculation. » La fillette en rémission de nouveau séropositive Aux Etats-Unis, la petite fille déclarée en rémission du VIH/Sida l'année dernière a été récemment testée positive au virus. À l'occasion d'un contrôle de routine, l'enfant présentait en effet des niveaux de VIH élevés et un taux de cellules immunitaires affaibli. Une déception. Pour autant, ce cas reste une source d'espoir pour la recherche contre la maladie. Début 2013, des médecins états-uniens annonçaient un cas unique. Une petite fille âgée de 2 ans était contrôleur après traitement. C'est ainsi que les spécialistes appellent les patients en rémission du VIH ayant été traités peu de temps après contamination sur une durée limitée. C'est le cas de certains adultes, parmi lesquels les membres de la cohorte Visconti, étudiée par le docteur Astier Saez-Cirion, chargé de recherche dans l'Unité de régulation des infections rétrovirales, à l'institut Pasteur. Toutefois, le cas de cet enfant, surnommé le bébé du Mississippi, est unique par plusieurs aspects. Née d'une mère séropositive, elle a reçu son traitement antirétroviral très précocement. Moins de 30 heures après sa naissance. Ensuite, elle n'a été traitée que pendant 18 mois, quand la plupart des autres cas connus l'ont été pendant au moins 3 ans. Perdue de vu par l'équipe médicale, l'enfant a cessé d'être traité pendant 5 mois. Ensuite, à nouveau examinée par un médecin, la prise de sang a montré que son organisme était capable, tout seul, de maintenir l'activité du virus à son plus bas niveau. Le traitement des nouveau-nés est efficace Malheureusement, son contrôle du virus a fini par être interrompu, près de quatre ans après l'arrêt du traitement. Dépistée séropositive au VIH, elle a été placée sous antirétroviraux. « Il est certain qu'il s'agit là d'une déception pour la jeune enfant, l'équipe médicale ainsi que la communauté scientifique », note Anthony S. Fauci, directeur du NIAID (National Institute of Allergy and Infectious Diseases). Toutefois, « on savait que c'était une possibilité, précise le docteur Astier Saez-Cirion. Depuis le début, les médecins suivant la petite fille détectaient systématiquement des traces d'ADN du virus dans ses cellules. » « On ne comprend pas encore bien le mécanisme qui permet à ces contrôleurs après traitement d'être en rémission sans antirétroviraux, indique le docteur Saez-Cirion. Il s'agit certainement d'un équilibre entre l'action du virus et la réponse de l'hôte. » Ainsi, « un traitement précoce pourrait peser en faveur de l'hôte en faisant baisser, de façon importante, la quantité de virus dans les cellules ». Malgré la tournure des événements, le cas précis de cette petite fille a permis de démontrer qu'un traitement très précoce, chez un nouveau-né contaminé, pouvait permettre une rémission sur plusieurs années. « L'objectif est maintenant de savoir si la période de rémission peut être encore prolongée », indique le docteur Fauci. Pour cela, « les différentes études à l'oeuvre actuellement dans le monde tentent de déterminer l'équilibre optimal entre le moment de l'initiation du traitement et sa durée », conclut Astier Saez-Cirion.