Si la cigarette électronique élimine certains effets nocifs liés à la combustion du tabac, elle délivre malgré tout de la nicotine laquelle agit sur le cerveau. Le principal risque : prédisposer à une dépendance aux drogues. Présentée comme une solution pour arrêter de fumer, la cigarette électronique soulève de plus en plus d'interrogations. La présence de nicotine dans la cigarette électronique favoriserait-elle l'addiction à d'autres drogues? Si la cigarette électronique élimine certains effets nocifs liés à la combustion du tabac, elle délivre malgré tout de la nicotine laquelle agit sur le cerveau. Le principal risque : prédisposer à une dépendance aux drogues. Présentée comme une solution pour arrêter de fumer, la cigarette électronique soulève de plus en plus d'interrogations. La présence de nicotine dans la cigarette électronique favoriserait-elle l'addiction à d'autres drogues? Pour deux chercheurs, Denise et Erik Kandel, les cigarettes électroniques de même que les cigarettes traditionnelles pourraient fonctionner comme une porte d'entrée vers d'autres substances en limitant le seuil d'addiction à d'autres drogues, comme la marijuana ou la cocaïne en raison de la présence de nicotine. Leurs recherches ont été présentées à la Massachussetts Medical Society puis reprises dans un article du New England Journal of Medicine. Dans les pays occidentaux, on observe généralement que le scénario de consommation de stupéfiants commence par une drogue légale pour aller vers des substances illicites. Par exemple, dans une étude portant sur des étudiants de 15,7 à 34,2 ans, la majorité des consommateurs de cocaïne (75,2 %) fumaient au cours du mois où ils ont commencé la prise. Dans d'autres études, ils ont trouvé que le taux de dépendance à la cocaïne était plus élevé (20,2 %) chez ceux qui avaient commencé après avoir fumé des cigarettes. La dépendance était plus faible chez ceux qui ont pris de la cocaïne avant de fumer (6,3 %). La nicotine prépare le terrain pour la cocaïne Chez la souris, l'exposition à la nicotine altère le cerveau du point de vue biochimique, au point de préparer la réponse de l'animal à la cocaïne : le fait de prendre d'abord cette substance toxique influence la plasticité synaptique dans le noyau accumbens, une région impliquée dans le circuit de la récompense et de la dépendance aux drogues. De plus, la nicotine augmente la récompense causée par la cocaïne en agissant sur les neurones dopaminergiques de l'aire tegmentale ventrale (ATV). En réalité, chez la souris, les expériences montrent que la nicotine stimule l'effet de la cocaïne. Au niveau moléculaire, cela s'explique par l'acétylation d'histones dans le striatum qui crée un environnement propice à l'induction de l'expression de certains gènes. La nicotine se fixe sur les récepteurs d'un neurotransmetteur dans le cerveau. Ces résultats posent des questions sur l'usage des e-cigarettes car on peut penser que la nicotine délivrée par ce moyen a le même effet sur le cerveau. Il y aurait donc un risque de devenir plus facilement dépendant à d'autres drogues. Eric Kandel, prix Nobel de Médecine en 2000, alerte notamment sur le risque encouru par les jeunes : « Les effets que nous avons vus chez des souris adultes sont probablement plus forts chez des animaux adolescents ». La prévention est indispensable auprès des jeunes L'usager typique de l'e-cigarette est un fumeur de longue durée qui n'a pas réussi à arrêter. Mais en même temps, l'utilisation de la cigarette électronique touche de plus en plus de jeunes. C'est pourquoi les chercheurs demandent plus de prévention, en raison de leur popularité chez les jeunes : « Les e-cigarettes ont les mêmes effets physiologiques sur le cerveau que les cigarettes normales et pourraient poser les mêmes risques d'addiction à d'autres drogues, en particulier chez les adolescents pendant une période critique du développement du cerveau ». Les chercheurs restent cependant prudents en raison du manque de recul sur ces nouvelles pratiques: « Nous ne savons pas pour l'instant si les e-cigarettes vont s'avérer être une porte d'entrée pour l'utilisation de cigarettes conventionnelles et de drogues illicites mais c'est certainement une possibilité. La nicotine agit clairement comme une drogue d'entrée sur le cerveau et cet effet a probablement lieu que l'exposition vienne des cigarettes que l'on fume, du tabagisme passif ou des e-cigarettes ». La cigarette électronique n'est pas un médicament Les députés européens ont tranché au Parlement de Strasbourg : la cigarette électronique ne sera pas vendue en pharmacie, mais bien dans les boutiques spécialisées, car il ne s'agit pas d'un médicament. En parallèle, la législation antitabac a été renforcée. La cigarette électronique, venue de Chine, est en plein essor et connaît plusieurs millions d'adeptes, appelés « vapoteurs », qui l'utilisent le plus souvent pour se sevrer du tabac. ils sont 7 millions en Europe et plus de 1,5 million rien qu'en France. Les adeptes de la cigarette électronique pourront toujours acheter leurs aides au sevrage tabagique dans les bureaux de tabac et les boutiques spécialisées, et pas en pharmacie, comme le préconisait un projet de loi débattu au Parlement européen de Strasbourg. Ce mardi 8 octobre, la majorité des eurodéputés a voté pour que l'on ne considère pas l'e-cigarette comme un médicament. Ces produits, dont l'innocuité n'a pas été prouvée, contiennent de la nicotine, molécule associée à la dépendance tabagique. Mais à la différence de la cigarette classique, ils sont exemptés de goudrons et autres particules solides qui contribuent à la toxicité du tabac. Pour deux chercheurs, Denise et Erik Kandel, les cigarettes électroniques de même que les cigarettes traditionnelles pourraient fonctionner comme une porte d'entrée vers d'autres substances en limitant le seuil d'addiction à d'autres drogues, comme la marijuana ou la cocaïne en raison de la présence de nicotine. Leurs recherches ont été présentées à la Massachussetts Medical Society puis reprises dans un article du New England Journal of Medicine. Dans les pays occidentaux, on observe généralement que le scénario de consommation de stupéfiants commence par une drogue légale pour aller vers des substances illicites. Par exemple, dans une étude portant sur des étudiants de 15,7 à 34,2 ans, la majorité des consommateurs de cocaïne (75,2 %) fumaient au cours du mois où ils ont commencé la prise. Dans d'autres études, ils ont trouvé que le taux de dépendance à la cocaïne était plus élevé (20,2 %) chez ceux qui avaient commencé après avoir fumé des cigarettes. La dépendance était plus faible chez ceux qui ont pris de la cocaïne avant de fumer (6,3 %). La nicotine prépare le terrain pour la cocaïne Chez la souris, l'exposition à la nicotine altère le cerveau du point de vue biochimique, au point de préparer la réponse de l'animal à la cocaïne : le fait de prendre d'abord cette substance toxique influence la plasticité synaptique dans le noyau accumbens, une région impliquée dans le circuit de la récompense et de la dépendance aux drogues. De plus, la nicotine augmente la récompense causée par la cocaïne en agissant sur les neurones dopaminergiques de l'aire tegmentale ventrale (ATV). En réalité, chez la souris, les expériences montrent que la nicotine stimule l'effet de la cocaïne. Au niveau moléculaire, cela s'explique par l'acétylation d'histones dans le striatum qui crée un environnement propice à l'induction de l'expression de certains gènes. La nicotine se fixe sur les récepteurs d'un neurotransmetteur dans le cerveau. Ces résultats posent des questions sur l'usage des e-cigarettes car on peut penser que la nicotine délivrée par ce moyen a le même effet sur le cerveau. Il y aurait donc un risque de devenir plus facilement dépendant à d'autres drogues. Eric Kandel, prix Nobel de Médecine en 2000, alerte notamment sur le risque encouru par les jeunes : « Les effets que nous avons vus chez des souris adultes sont probablement plus forts chez des animaux adolescents ». La prévention est indispensable auprès des jeunes L'usager typique de l'e-cigarette est un fumeur de longue durée qui n'a pas réussi à arrêter. Mais en même temps, l'utilisation de la cigarette électronique touche de plus en plus de jeunes. C'est pourquoi les chercheurs demandent plus de prévention, en raison de leur popularité chez les jeunes : « Les e-cigarettes ont les mêmes effets physiologiques sur le cerveau que les cigarettes normales et pourraient poser les mêmes risques d'addiction à d'autres drogues, en particulier chez les adolescents pendant une période critique du développement du cerveau ». Les chercheurs restent cependant prudents en raison du manque de recul sur ces nouvelles pratiques: « Nous ne savons pas pour l'instant si les e-cigarettes vont s'avérer être une porte d'entrée pour l'utilisation de cigarettes conventionnelles et de drogues illicites mais c'est certainement une possibilité. La nicotine agit clairement comme une drogue d'entrée sur le cerveau et cet effet a probablement lieu que l'exposition vienne des cigarettes que l'on fume, du tabagisme passif ou des e-cigarettes ». La cigarette électronique n'est pas un médicament Les députés européens ont tranché au Parlement de Strasbourg : la cigarette électronique ne sera pas vendue en pharmacie, mais bien dans les boutiques spécialisées, car il ne s'agit pas d'un médicament. En parallèle, la législation antitabac a été renforcée. La cigarette électronique, venue de Chine, est en plein essor et connaît plusieurs millions d'adeptes, appelés « vapoteurs », qui l'utilisent le plus souvent pour se sevrer du tabac. ils sont 7 millions en Europe et plus de 1,5 million rien qu'en France. Les adeptes de la cigarette électronique pourront toujours acheter leurs aides au sevrage tabagique dans les bureaux de tabac et les boutiques spécialisées, et pas en pharmacie, comme le préconisait un projet de loi débattu au Parlement européen de Strasbourg. Ce mardi 8 octobre, la majorité des eurodéputés a voté pour que l'on ne considère pas l'e-cigarette comme un médicament. Ces produits, dont l'innocuité n'a pas été prouvée, contiennent de la nicotine, molécule associée à la dépendance tabagique. Mais à la différence de la cigarette classique, ils sont exemptés de goudrons et autres particules solides qui contribuent à la toxicité du tabac.