Ils sont nombreux ceux qui ont encore en tête ce 25 juin 1998, la stupeur au moment où les médias ont annoncé la mort de Matoub dans un terrible attentat dressé con re lui au lieu dit Tala-Bounane, sur la route reliant Tizi-Ouzou à son village Taourirt-Moussa. Ils sont nombreux ceux qui ont encore en tête ce 25 juin 1998, la stupeur au moment où les médias ont annoncé la mort de Matoub dans un terrible attentat dressé con re lui au lieu dit Tala-Bounane, sur la route reliant Tizi-Ouzou à son village Taourirt-Moussa. Un jour fatidique qui restera gravé à jamais dans la mémoire des milliers, pour ne pas dire des millions de fans dans les quatre coins du pays, notamment en Kabylie et un peu partout à travers le monde. Il y a dixneuf ans jour pour jour, la Kabylie pleure toujours son enfant prodige, tombait sous les balles assassines d'un groupe armé. Ainsi, Lounès demeure toujours vivant à travers ses positions courageuses et ses chansons qui immortalisent son oeuvre. Ce patriote de toutes les patries opprimées a su séduire, avec des textes subtils et poétiques, un public qui l'adule, notamment grâce à son engagement farouche dans la revendication identitaire. Lounés, le rebelle Pour certains, son nom se résume à une oeuvre artistique et poétique inédite dans les annales de la chanson amazighe. Mais Lounès Matoub n'était pas seulement un poète ou un chanteur, mais tout un symbole d'un combat mené avec acharnement pour l'identité et la langue amazighes, formes d'oppression. Le nom - Rebelle - est sur toutes les lèvres, mais celui de "maquisard de la chanson", ce surnom attribué par Kateb Yacine à une génération de chanteurs berbères, nul autre mieux que lui ne l'a mérité jusqu'à la preuve du contraire. Une terrible succession d'épreuves ne l'a pas fait dévier de son combat pour l'identité amazighe. Il n'a cédé d'un iota, ni aux menaces, ni aux intimidations. L'impunité n'y peut vraisemblablement rien devant sa conviction. C'est le message que comptait transmettre le chantre kabyle à ceux qui voulaient se mettre à travers son chemin. D'ailleurs, dès l'adolescence, il n'arrivait plus à ce mettre au diapason avec le programme scolaire! Lounès, très éveillé, dès son jeune âge se posait la question: je parle berbère à la maison et à l'école j'apprends que mes ancêtres sont arabes. La génération précédant apprenait que nos ancêtres sont Gaulois. Mais alors qui sommes-nous? se demande-t-il. C'est ainsi qu'il rejette toute autre "colonisation morale" et devient jeune autodidacte dans la vie. Son souci a toujours été de "restaurer" l'identité d'origine à savoir amazigh (berbère), jusqu'à ce qu'il ait payé de sa vie, mais dans le coeur de tous les Amazighs, il demeure immortel. Iln est pour ces derniers, ce que Che Guevara est pour les Latino-Américains, ce que Nelson Mandela est pour les Sud- Africains. Matoub, le sentimental Ses sentiments pour les femmes et la terre Tamazgha sont paroxystiques. Si pour la patrie, ils étaient à la limite du national chauvinisme, pour les femmes, ils ont été incarnés dans la forme d'anges, d'un ange pouvant descendre du ciel ou s'extirper de sous terre. S'il est peu commun d'entendre ou de lire l'amour comme une dimension fondamentale dans le bonheur global d'un peuple, l'art de Lounès Matoub le sublime. Il en a fait un vecteur principal de sa quête de liberté, d'être ce qu'il est et non ce qu'il doit être. Chez Lounès, l'amour est une variable qui mesure l'attachement autant pour la patrie que pour la femme. Il est la compassion pour tout être qui souffre. Militant de toutes les causes opprimées Comme les révolutionnaires utopiques, Lounès Matoub a défendu tous les droits qu'ils soient civils, politiques, culturels, sociaux et économiques de tous les Algériens. Il est l'égal du Chilien Victor Jara à qui les doigts ont été coupés. Il a révolutionné l'esprit des compositions musicales et poétiques en Algérie. Grâce à lui, des Burundais, Américains et des citoyens d'autres nationalités en le reprenant ont appris sa langue, le tamazight et en sont imprégnés de son art et de sa finalité. Les textes de Lounès Matoub sont clairement revendicatifs. Il dénonce la dictature et l'islamisme radical en Algérie. Lounès Matoub est un ardent partisan de la laïcité et de la démocratie, qui se fait le porte-parole des laisséspour- compte et des femmes. Opposé à l'islamisme et au terrorisme islamiste, il condamne l'assassinat d'intellectuels, il fut enlevé le 25 septembre 1994 par le GIA (Groupe islamique armé), puis libéré au terme d'une forte mobilisation de l'opinion kabyle. La même année, il publie un ouvrage autobiographique Le Rebelle et reçoit le Prix de la mémoire des mains de Danielle Mitterrand. En 1996, il participe à la marche des Rameaux en Italie pour l'abolition de la peine de mort alors qu'en en mars 1995, le SCIJ (Canada) lui remet Le Prix de la Liberté d'expression. Au-delà de la reconnaissance... Depuis sa mort, Lounès fait l'objet d'un véritable culte. Beaucoup de fans qui passent par Taourirt-Moussa viennent faire un pèlerinage. Des citoyens venus de partout prennent d'assaut la tombe de l'artiste. Un moment d'une intense émotion pour ces derniers et dont ont fait partie des jeunes qui n'ont pas connu le Rebelle de son vivant. Aujourd'hui encore, la Kabylie, qui demeure profondément attachée à l'oeuvre libératrice, émancipatrice et revendicative de Matoub, s'apprête comme chaque année à la même date à se recueillir à la mémoire de celui pour qui la chanson n'a été, comme lui-même le disait, qu'un moyen pour crier sa colère. "La colère est ma chanson", disait-il. La colère de la race à laquelle il appartient reste plutôt celle provoquée par le non-jugement de tous ceux qui ont du mal à notre patrie en general et des auteurs de l'ignoble crime de Tala-Bounane en particulier. Un jour fatidique qui restera gravé à jamais dans la mémoire des milliers, pour ne pas dire des millions de fans dans les quatre coins du pays, notamment en Kabylie et un peu partout à travers le monde. Il y a dixneuf ans jour pour jour, la Kabylie pleure toujours son enfant prodige, tombait sous les balles assassines d'un groupe armé. Ainsi, Lounès demeure toujours vivant à travers ses positions courageuses et ses chansons qui immortalisent son oeuvre. Ce patriote de toutes les patries opprimées a su séduire, avec des textes subtils et poétiques, un public qui l'adule, notamment grâce à son engagement farouche dans la revendication identitaire. Lounés, le rebelle Pour certains, son nom se résume à une oeuvre artistique et poétique inédite dans les annales de la chanson amazighe. Mais Lounès Matoub n'était pas seulement un poète ou un chanteur, mais tout un symbole d'un combat mené avec acharnement pour l'identité et la langue amazighes, formes d'oppression. Le nom - Rebelle - est sur toutes les lèvres, mais celui de "maquisard de la chanson", ce surnom attribué par Kateb Yacine à une génération de chanteurs berbères, nul autre mieux que lui ne l'a mérité jusqu'à la preuve du contraire. Une terrible succession d'épreuves ne l'a pas fait dévier de son combat pour l'identité amazighe. Il n'a cédé d'un iota, ni aux menaces, ni aux intimidations. L'impunité n'y peut vraisemblablement rien devant sa conviction. C'est le message que comptait transmettre le chantre kabyle à ceux qui voulaient se mettre à travers son chemin. D'ailleurs, dès l'adolescence, il n'arrivait plus à ce mettre au diapason avec le programme scolaire! Lounès, très éveillé, dès son jeune âge se posait la question: je parle berbère à la maison et à l'école j'apprends que mes ancêtres sont arabes. La génération précédant apprenait que nos ancêtres sont Gaulois. Mais alors qui sommes-nous? se demande-t-il. C'est ainsi qu'il rejette toute autre "colonisation morale" et devient jeune autodidacte dans la vie. Son souci a toujours été de "restaurer" l'identité d'origine à savoir amazigh (berbère), jusqu'à ce qu'il ait payé de sa vie, mais dans le coeur de tous les Amazighs, il demeure immortel. Iln est pour ces derniers, ce que Che Guevara est pour les Latino-Américains, ce que Nelson Mandela est pour les Sud- Africains. Matoub, le sentimental Ses sentiments pour les femmes et la terre Tamazgha sont paroxystiques. Si pour la patrie, ils étaient à la limite du national chauvinisme, pour les femmes, ils ont été incarnés dans la forme d'anges, d'un ange pouvant descendre du ciel ou s'extirper de sous terre. S'il est peu commun d'entendre ou de lire l'amour comme une dimension fondamentale dans le bonheur global d'un peuple, l'art de Lounès Matoub le sublime. Il en a fait un vecteur principal de sa quête de liberté, d'être ce qu'il est et non ce qu'il doit être. Chez Lounès, l'amour est une variable qui mesure l'attachement autant pour la patrie que pour la femme. Il est la compassion pour tout être qui souffre. Militant de toutes les causes opprimées Comme les révolutionnaires utopiques, Lounès Matoub a défendu tous les droits qu'ils soient civils, politiques, culturels, sociaux et économiques de tous les Algériens. Il est l'égal du Chilien Victor Jara à qui les doigts ont été coupés. Il a révolutionné l'esprit des compositions musicales et poétiques en Algérie. Grâce à lui, des Burundais, Américains et des citoyens d'autres nationalités en le reprenant ont appris sa langue, le tamazight et en sont imprégnés de son art et de sa finalité. Les textes de Lounès Matoub sont clairement revendicatifs. Il dénonce la dictature et l'islamisme radical en Algérie. Lounès Matoub est un ardent partisan de la laïcité et de la démocratie, qui se fait le porte-parole des laisséspour- compte et des femmes. Opposé à l'islamisme et au terrorisme islamiste, il condamne l'assassinat d'intellectuels, il fut enlevé le 25 septembre 1994 par le GIA (Groupe islamique armé), puis libéré au terme d'une forte mobilisation de l'opinion kabyle. La même année, il publie un ouvrage autobiographique Le Rebelle et reçoit le Prix de la mémoire des mains de Danielle Mitterrand. En 1996, il participe à la marche des Rameaux en Italie pour l'abolition de la peine de mort alors qu'en en mars 1995, le SCIJ (Canada) lui remet Le Prix de la Liberté d'expression. Au-delà de la reconnaissance... Depuis sa mort, Lounès fait l'objet d'un véritable culte. Beaucoup de fans qui passent par Taourirt-Moussa viennent faire un pèlerinage. Des citoyens venus de partout prennent d'assaut la tombe de l'artiste. Un moment d'une intense émotion pour ces derniers et dont ont fait partie des jeunes qui n'ont pas connu le Rebelle de son vivant. Aujourd'hui encore, la Kabylie, qui demeure profondément attachée à l'oeuvre libératrice, émancipatrice et revendicative de Matoub, s'apprête comme chaque année à la même date à se recueillir à la mémoire de celui pour qui la chanson n'a été, comme lui-même le disait, qu'un moyen pour crier sa colère. "La colère est ma chanson", disait-il. La colère de la race à laquelle il appartient reste plutôt celle provoquée par le non-jugement de tous ceux qui ont du mal à notre patrie en general et des auteurs de l'ignoble crime de Tala-Bounane en particulier.