Pour rappeler aux Français et au monde la profondeur de l'histoire nationale, Lamamran s'est rendu à la prison romaine où fut détenu Jugurtha, l'un des héros de l'Algérie antique... Pour rappeler aux Français et au monde la profondeur de l'histoire nationale, Lamamran s'est rendu à la prison romaine où fut détenu Jugurtha, l'un des héros de l'Algérie antique... Au Président français Emmanuel Macron qui demandait le week-end dernier "si la nation algérienne existait avant la colonisation française", le chef de la diplomatie algérienne, Ramtane Lamamra, a convié Macron à réviser ses classiques en Histoire en lui répliquant par cette subtilité qu'on peut résumer comme suit : "Au cas où vous l'ignoriez, mes ancêtres ont croisé le fer avec la puissante Rome." En Italie, c'est en marge des travaux du sommet qu'il est revenu à la charge concernant les déclarations du Président français. Pour rappeler aux Français et au monde la profondeur de l'histoire nationale, il s'est rendu à la prison romaine où fut détenu Jugurtha, l'un des héros de l'Algérie antique. Une visite qu'il a partagée sur son compte Twitter. "Une séquence de l'histoire de l'Algérie, aux racines ancrées dans la profondeu de Rome. Le lieu où fut emprisonné et tué le roi de Numidie Jugurtha, fils de Cirta et petit-fils de Massinissa, en 104 avant Jesus-Christ, après une guerre féroce qui a duré 7 ans contre Rome", a écrit Ramtane Lamamra. Une manière de remettre les choses à leur place après l'interrogation d'Emmanuel Macron sur l'existence de la nation algérienne avant la colonisation française. Tous ceux qui, en France, partagent l'idée qui veut que l'Algérie n'ait aucune existence en tant que nation avant sa colonisation en 1830, peuvent lire entre les lignes ce message : vous ne pouvez pas remonter aussi loin pour parler de votre propre histoire. L'évocation de Jugurtha s'inscrit aussi en droite ligne des récentes déclarations du ministre des Affaires étrangères et de celles de toute l'Algérie officielle, concernant le colonialisme et sa prétendue "mission civilisatrice". Jugurtha est pour les Algériens le symbole de la résistance de leurs ancêtres à la Rome antique et à ses velléités d'expansion et de domination. À Bamako, Lamamra a déclaré que "l'Afrique est le berceau de l'humanité" mais aussi le tombeau du colonialisme". Les défaites infligées par l'armée de Jugurtha aux légions romaines sont l'illustration de cette affirmation. Aussi, le sort atroce qui lui a été réservé - il est mort de faim dans un cachot romain - est une séquence de la hideur du colonialisme, quel que soit son nom ou son époque. Ce n'est pas la première fois que le nom de Jugurtha est évoqué par l'Algérie pour porter la contradiction dans un litige diplomatique. En juillet dernier, un commentaire de la revue de l'ANP, El Djeich, rappelait au Maroc toutes ses trahisons envers l'Algérie à travers l'histoire, parmi lesquelles la livraison de Jugurtha à Rome par Bochus, roi de la Maurétanie césarienne, soit le Maroc actuel. L'Algérie peut s'en vouloir d'avoir elle-même occulté sa profondeur historique. Pendant au moins les 30 premières années de son indépendance, elle a presque complètement ignoré la dimension amazighe de son identité, et partant, les hommes et les faits antérieurs à la conquête musulmane au 7e siècle. Malgré les avancées enregistrées dans ce sens depuis les années 90, un personnage comme Jugurtha n'a toujours pas la place centrale qu'il devrait occuper dans le récit national. Les réactions en Algérie, du côté des officiels, de la société civile et même d'une partie de l'opposition, ont porté sur cette remise en cause. L'Algérie a décidé de rappeler son ambassadeur à Paris et fermé son espace aérien aux avions d l'armée française qui se rendent au Mali dans le cadre de l'opération Barkhane. Aux avant-lignes de cette riposte, le ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra. Au cours d'une visite au Mali justement, mardi 6 octobre, il a dénoncé une "faillite mémorielle qui met les relations de la France officielle avec certains de nos pays dans des situations de crise malencontreuses", appelant les autorités françaises à "décoloniser leur propre histoire" Ils ont "besoin de se libérer de certaines attitudes et visions qui sont intrinsèquement liés à la logique incohérente portée par la prétendue mission civilisatrice de l'Occident", a-t-il dit à Bamako. Au Président français Emmanuel Macron qui demandait le week-end dernier "si la nation algérienne existait avant la colonisation française", le chef de la diplomatie algérienne, Ramtane Lamamra, a convié Macron à réviser ses classiques en Histoire en lui répliquant par cette subtilité qu'on peut résumer comme suit : "Au cas où vous l'ignoriez, mes ancêtres ont croisé le fer avec la puissante Rome." En Italie, c'est en marge des travaux du sommet qu'il est revenu à la charge concernant les déclarations du Président français. Pour rappeler aux Français et au monde la profondeur de l'histoire nationale, il s'est rendu à la prison romaine où fut détenu Jugurtha, l'un des héros de l'Algérie antique. Une visite qu'il a partagée sur son compte Twitter. "Une séquence de l'histoire de l'Algérie, aux racines ancrées dans la profondeu de Rome. Le lieu où fut emprisonné et tué le roi de Numidie Jugurtha, fils de Cirta et petit-fils de Massinissa, en 104 avant Jesus-Christ, après une guerre féroce qui a duré 7 ans contre Rome", a écrit Ramtane Lamamra. Une manière de remettre les choses à leur place après l'interrogation d'Emmanuel Macron sur l'existence de la nation algérienne avant la colonisation française. Tous ceux qui, en France, partagent l'idée qui veut que l'Algérie n'ait aucune existence en tant que nation avant sa colonisation en 1830, peuvent lire entre les lignes ce message : vous ne pouvez pas remonter aussi loin pour parler de votre propre histoire. L'évocation de Jugurtha s'inscrit aussi en droite ligne des récentes déclarations du ministre des Affaires étrangères et de celles de toute l'Algérie officielle, concernant le colonialisme et sa prétendue "mission civilisatrice". Jugurtha est pour les Algériens le symbole de la résistance de leurs ancêtres à la Rome antique et à ses velléités d'expansion et de domination. À Bamako, Lamamra a déclaré que "l'Afrique est le berceau de l'humanité" mais aussi le tombeau du colonialisme". Les défaites infligées par l'armée de Jugurtha aux légions romaines sont l'illustration de cette affirmation. Aussi, le sort atroce qui lui a été réservé - il est mort de faim dans un cachot romain - est une séquence de la hideur du colonialisme, quel que soit son nom ou son époque. Ce n'est pas la première fois que le nom de Jugurtha est évoqué par l'Algérie pour porter la contradiction dans un litige diplomatique. En juillet dernier, un commentaire de la revue de l'ANP, El Djeich, rappelait au Maroc toutes ses trahisons envers l'Algérie à travers l'histoire, parmi lesquelles la livraison de Jugurtha à Rome par Bochus, roi de la Maurétanie césarienne, soit le Maroc actuel. L'Algérie peut s'en vouloir d'avoir elle-même occulté sa profondeur historique. Pendant au moins les 30 premières années de son indépendance, elle a presque complètement ignoré la dimension amazighe de son identité, et partant, les hommes et les faits antérieurs à la conquête musulmane au 7e siècle. Malgré les avancées enregistrées dans ce sens depuis les années 90, un personnage comme Jugurtha n'a toujours pas la place centrale qu'il devrait occuper dans le récit national. Les réactions en Algérie, du côté des officiels, de la société civile et même d'une partie de l'opposition, ont porté sur cette remise en cause. L'Algérie a décidé de rappeler son ambassadeur à Paris et fermé son espace aérien aux avions d l'armée française qui se rendent au Mali dans le cadre de l'opération Barkhane. Aux avant-lignes de cette riposte, le ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra. Au cours d'une visite au Mali justement, mardi 6 octobre, il a dénoncé une "faillite mémorielle qui met les relations de la France officielle avec certains de nos pays dans des situations de crise malencontreuses", appelant les autorités françaises à "décoloniser leur propre histoire" Ils ont "besoin de se libérer de certaines attitudes et visions qui sont intrinsèquement liés à la logique incohérente portée par la prétendue mission civilisatrice de l'Occident", a-t-il dit à Bamako.