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Le Maroc pourra-t-il importer le gaz algérien via l'Espagne ?
Le royaume chérifien dans l'embarras
Publié dans Le Midi Libre le 10 - 11 - 2021

Les répercussions de la guerre diplomatique entre Alger et Rabat commencent à se faire ressentir. Outre l'aspect politique, historique et social de la crise, le secteur économique est visiblement le plus touché cette fois-ci.
Les répercussions de la guerre diplomatique entre Alger et Rabat commencent à se faire ressentir. Outre l'aspect politique, historique et social de la crise, le secteur économique est visiblement le plus touché cette fois-ci.
Il s'agit évidemment de l'affaire du gazoduc Maghreb-Europe dont l'Algérie a refusé de renouveler le contrat. Une telle décision semble apparemment impacter négativement l'économie du royaume chérifien. Selon certains spécialistes, l'inversement du flux gazier, pour acheminer du gaz algérien exporté vers l'Espagne via le GME marocain, est loin d'être une bonne solution sur le plan juridique, mais aussi technique. En effet, les contrats gaziers à long terme notamment ceux de Sonatrach comportent certaines clauses qui interdisent la réexportation du gazier par le client sans avoir l'accord préalable du fournisseur.
Il s'agit de ce qui est appelé la « clause de destination » contenue dans les contrats de Sonatrach avec ses clients, et qui impose à « ces derniers d'avoir l'accord préalable du fournisseur pour réexporter le gaz qu'il leur fournit ». Cependant, si Sonatrach accepte une telle démarche, elle bénéficierait d'un pourcentage de cette transaction. Selon des spécialistes, l'Espagne jugerait plus judicieux de revendre le gaz algérien sur le marché SPOT que par le biais d'un gazoduc. « Techniquement, cette inversion est faisable. Mais cette opération a un cout et nécessite plusieurs modifications sur les installations. Il faudrait aussi du temps pour la réaliser. Le coût du gaz serait très cher pour le Maroc », estime l'expert énergétique Mahmah Bouziane dans une déclaration accordée à l'APS. Ainsi, l'intervenant précise que cette démarche requiert « l'installation d'unités en Espagne pour pouvoir reconvertir le GNL en gaz naturel pour l'acheminer via le GME », sachant que le GNL est importé à des prix plus chers que le GN. Rabat dans l'embarra Il convient d'indiquer par ailleurs que la question relative à l'éventuel inversement du flux gazier constitue ces derniers temps un des thèmes les plus traités par la presse marocaine qui a affirmé que Rabat compte opter pour cette alternative.
À ce sujet, l'expert pétrolier, Mourad Preure considère qu'« il est normal que dans une situation de crise grave qu'il a provoquée, le Maroc déploie une communication tous azimuts, pas toujours éthique, pour amoindrir le choc, rassurer sa population et soigner tant soit peu son image sérieusement affectée ». Après avoir expliqué d'un point de vue technique et juridique, mais aussi économique l'inversion du flux gazier, de l'Espagne vers le Maroc, l'expert n'a pas manqué à rassurer quant à la capacité e les engagements de l'Algérie envers l'Europe, plus précisément l'Espagne. « Même durant la décennie noire, et avec les risques terroristes, les clients de l'Algérie ont été rassurés et ont investi avec elle dans le secteur des hydrocarbures », fait-il savoir, tout en affirmant que l'Algérie est un partenaire fiable dont la performance a été longtemps reconnu.
Il s'agit évidemment de l'affaire du gazoduc Maghreb-Europe dont l'Algérie a refusé de renouveler le contrat. Une telle décision semble apparemment impacter négativement l'économie du royaume chérifien. Selon certains spécialistes, l'inversement du flux gazier, pour acheminer du gaz algérien exporté vers l'Espagne via le GME marocain, est loin d'être une bonne solution sur le plan juridique, mais aussi technique. En effet, les contrats gaziers à long terme notamment ceux de Sonatrach comportent certaines clauses qui interdisent la réexportation du gazier par le client sans avoir l'accord préalable du fournisseur.
Il s'agit de ce qui est appelé la « clause de destination » contenue dans les contrats de Sonatrach avec ses clients, et qui impose à « ces derniers d'avoir l'accord préalable du fournisseur pour réexporter le gaz qu'il leur fournit ». Cependant, si Sonatrach accepte une telle démarche, elle bénéficierait d'un pourcentage de cette transaction. Selon des spécialistes, l'Espagne jugerait plus judicieux de revendre le gaz algérien sur le marché SPOT que par le biais d'un gazoduc. « Techniquement, cette inversion est faisable. Mais cette opération a un cout et nécessite plusieurs modifications sur les installations. Il faudrait aussi du temps pour la réaliser. Le coût du gaz serait très cher pour le Maroc », estime l'expert énergétique Mahmah Bouziane dans une déclaration accordée à l'APS. Ainsi, l'intervenant précise que cette démarche requiert « l'installation d'unités en Espagne pour pouvoir reconvertir le GNL en gaz naturel pour l'acheminer via le GME », sachant que le GNL est importé à des prix plus chers que le GN. Rabat dans l'embarra Il convient d'indiquer par ailleurs que la question relative à l'éventuel inversement du flux gazier constitue ces derniers temps un des thèmes les plus traités par la presse marocaine qui a affirmé que Rabat compte opter pour cette alternative.
À ce sujet, l'expert pétrolier, Mourad Preure considère qu'« il est normal que dans une situation de crise grave qu'il a provoquée, le Maroc déploie une communication tous azimuts, pas toujours éthique, pour amoindrir le choc, rassurer sa population et soigner tant soit peu son image sérieusement affectée ». Après avoir expliqué d'un point de vue technique et juridique, mais aussi économique l'inversion du flux gazier, de l'Espagne vers le Maroc, l'expert n'a pas manqué à rassurer quant à la capacité e les engagements de l'Algérie envers l'Europe, plus précisément l'Espagne. « Même durant la décennie noire, et avec les risques terroristes, les clients de l'Algérie ont été rassurés et ont investi avec elle dans le secteur des hydrocarbures », fait-il savoir, tout en affirmant que l'Algérie est un partenaire fiable dont la performance a été longtemps reconnu.


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