Unir dans un même espace politique et économique des pays opposés, en guerre pour certains, déchirés par leurs démons intérieurs, relève de la gageure dans l'état actuel des choses. Unir dans un même espace politique et économique des pays opposés, en guerre pour certains, déchirés par leurs démons intérieurs, relève de la gageure dans l'état actuel des choses. Le professeur Chagnolleau, et Jean-Louis Guigou, président de l'Institut de prospective économique du monde méditerranéen sous tutelle du ministre français des Affaires étrangères, et Ghazi Hidouci, ancien ministre de l'Economie, ont tenté ce week-end de répondre aux nombreuses questions sur le projet d'union méditerranéenne proposé par le Président Sarkozy. Le débat parfois passionné a démontré que la tâche est loin d'être aisée. Unir dans un même espace politique et économique des pays opposés, en guerre pour certains, déchirés par leurs démons intérieurs, relève de la gageure dans l'état actuel des choses. L'incapacité des pays maghrebins à construire un bloc régional, l'échec répété des 5+5 et autre processus de Barcelone en sont une preuve supplémentaire. Pour Guigou, sarkozyste convaincu apparemment, et qui vient de rentrer d'Algérie, nul doute que ce projet est une réponse positive, car il exprime la volonté d'unir dans un même destin les peuples de la Méditerranée. La géopolitique moderne se manifestant par des grands blocs de systèmes intégrés qui fonctionnent en complémentarité, cette idée ne peut qu'opérer la connexion entre les deux rives. Il citera à l'appui Sarkozy et le Président Bouteflika sur la réalité géographique de cette région. Pour Guigou, les futurs partenaires seront, tous les pays qui ont un pied dans la Méditerranée. Les trois piliers du projet seront selon son initiateur Sarkozy, le sécuritaire avec son volet immigration, l'écologie et le développement durable et enfin le codéveloppement qui devrait permettre la création de millions d'emplois au Sud. Le politique ? Guigou reconnaît que la difficulté est bien réelle mais qu'importe, «la puissance économique et le marché sont la solution» pour dépasser cet obstacle. Le professeur Chagnolleau estime que «si la géographie nous relie, l'histoire nous sépare». Certes, il faut partager la paix, encore faut-il la faire d'abord. L'universitaire remettra la situation du Proche-Orient au cœur du débat, considérant, à l'inverse de Guigou, que l'union n'est possible que si la paix est instaurée. "Si l'on veut une union avec le Maghreb uniquement, il faut le dire ouvertement, autrement, le projet n'est pas possible.» Poursuivant dans le même esprit , et loin d'être aussi enthousiaste que Guigou, il énumérera toutes les difficultés telles que le système universitaire délabré des pays du Sud, système sans lequel évoquer la création de millions d'emplois est illusoire, le très faible niveau d'échanges commerciaux entre les Etats du Sud et, bien entendu, les nombreux problèmes politiques dont la menace islamiste qui n'est pas des moindres. Il faut, selon le professeur, cesser d'occulter les difficultés, une attitude qui a d'ailleurs mené à l'échec les expériences précédentes, processus de Barcelone, Meda, Forum méditerranéen… Citant pêle-mêle Marx et Weber, Guigou affirme que l'économique prime sur le politique et donc le marché résoudra les difficultés. Il proposera à ce propos un plan Marshall —plan américain de reconstruction de l'Europe après la Seconde Guerre mondiale— qui devrait selon lui forcer le politique à s'adapter et donc à réaliser la paix. La réaction ne s'est fait pas atteindre, Chagnolleau lance tout de suite : "C'est le politique qui prime. Parler du plan Marshall, c'est vite oublié qu'il a été mis en place après la paix retrouvée. Le Proche-Orient a besoin d'une volonté politique, tout le monde connaît les solutions au conflit.» Le responsable de l'Institut des relations internationales et de stratégie, présent dans la salle, ira dans le même sens. "Il n'est pas crédible de parler d'union méditerranéenne, de s'avancer sur les sujets d'écologie et développement durable alors que l'eau de la nappe phréatique palestinienne est «pompée» impunément par les Israéliens. Comment réparer cette injure faite aux Palestiniens ?» s'interroge t-il ajoutant à l'adresse de Guigou, «Certainement pas par l'économique mais bien par le politique». Le cas palestinien sera également évoqué par Ghazi Hidouci qui devait développer le point de vue d'un expert du Sud. Pourtant, l'ancien ministre du gouvernement Hamrouche a préféré se lancer dans une longue et parfois incohérente diatribe contre les régimes des pays du Sud. L'intervention décevante de la part d'un homme qui a occupé de hautes fonctions a été qualifiée de «vomie» par un Guigou venu plaider la cause du projet et qui n'a pas tari d'éloges sur les performances de certaines économies du Sud, notamment algérienne. Le professeur Chagnolleau, et Jean-Louis Guigou, président de l'Institut de prospective économique du monde méditerranéen sous tutelle du ministre français des Affaires étrangères, et Ghazi Hidouci, ancien ministre de l'Economie, ont tenté ce week-end de répondre aux nombreuses questions sur le projet d'union méditerranéenne proposé par le Président Sarkozy. Le débat parfois passionné a démontré que la tâche est loin d'être aisée. Unir dans un même espace politique et économique des pays opposés, en guerre pour certains, déchirés par leurs démons intérieurs, relève de la gageure dans l'état actuel des choses. L'incapacité des pays maghrebins à construire un bloc régional, l'échec répété des 5+5 et autre processus de Barcelone en sont une preuve supplémentaire. Pour Guigou, sarkozyste convaincu apparemment, et qui vient de rentrer d'Algérie, nul doute que ce projet est une réponse positive, car il exprime la volonté d'unir dans un même destin les peuples de la Méditerranée. La géopolitique moderne se manifestant par des grands blocs de systèmes intégrés qui fonctionnent en complémentarité, cette idée ne peut qu'opérer la connexion entre les deux rives. Il citera à l'appui Sarkozy et le Président Bouteflika sur la réalité géographique de cette région. Pour Guigou, les futurs partenaires seront, tous les pays qui ont un pied dans la Méditerranée. Les trois piliers du projet seront selon son initiateur Sarkozy, le sécuritaire avec son volet immigration, l'écologie et le développement durable et enfin le codéveloppement qui devrait permettre la création de millions d'emplois au Sud. Le politique ? Guigou reconnaît que la difficulté est bien réelle mais qu'importe, «la puissance économique et le marché sont la solution» pour dépasser cet obstacle. Le professeur Chagnolleau estime que «si la géographie nous relie, l'histoire nous sépare». Certes, il faut partager la paix, encore faut-il la faire d'abord. L'universitaire remettra la situation du Proche-Orient au cœur du débat, considérant, à l'inverse de Guigou, que l'union n'est possible que si la paix est instaurée. "Si l'on veut une union avec le Maghreb uniquement, il faut le dire ouvertement, autrement, le projet n'est pas possible.» Poursuivant dans le même esprit , et loin d'être aussi enthousiaste que Guigou, il énumérera toutes les difficultés telles que le système universitaire délabré des pays du Sud, système sans lequel évoquer la création de millions d'emplois est illusoire, le très faible niveau d'échanges commerciaux entre les Etats du Sud et, bien entendu, les nombreux problèmes politiques dont la menace islamiste qui n'est pas des moindres. Il faut, selon le professeur, cesser d'occulter les difficultés, une attitude qui a d'ailleurs mené à l'échec les expériences précédentes, processus de Barcelone, Meda, Forum méditerranéen… Citant pêle-mêle Marx et Weber, Guigou affirme que l'économique prime sur le politique et donc le marché résoudra les difficultés. Il proposera à ce propos un plan Marshall —plan américain de reconstruction de l'Europe après la Seconde Guerre mondiale— qui devrait selon lui forcer le politique à s'adapter et donc à réaliser la paix. La réaction ne s'est fait pas atteindre, Chagnolleau lance tout de suite : "C'est le politique qui prime. Parler du plan Marshall, c'est vite oublié qu'il a été mis en place après la paix retrouvée. Le Proche-Orient a besoin d'une volonté politique, tout le monde connaît les solutions au conflit.» Le responsable de l'Institut des relations internationales et de stratégie, présent dans la salle, ira dans le même sens. "Il n'est pas crédible de parler d'union méditerranéenne, de s'avancer sur les sujets d'écologie et développement durable alors que l'eau de la nappe phréatique palestinienne est «pompée» impunément par les Israéliens. Comment réparer cette injure faite aux Palestiniens ?» s'interroge t-il ajoutant à l'adresse de Guigou, «Certainement pas par l'économique mais bien par le politique». Le cas palestinien sera également évoqué par Ghazi Hidouci qui devait développer le point de vue d'un expert du Sud. Pourtant, l'ancien ministre du gouvernement Hamrouche a préféré se lancer dans une longue et parfois incohérente diatribe contre les régimes des pays du Sud. L'intervention décevante de la part d'un homme qui a occupé de hautes fonctions a été qualifiée de «vomie» par un Guigou venu plaider la cause du projet et qui n'a pas tari d'éloges sur les performances de certaines économies du Sud, notamment algérienne.