L'Algérie est classée au 14e rang des pays manquant d'eau et, en 2025, elle sera, «démographie oblige, classée à la sixième place, déjà que l'Algérien consomme uniquement 55 m3 par an». Où est donc la solution ? Comme l'Algérie dispose de 1.200 kilomètres de littoral, la seule solution consiste à dessaler l'eau de mer. L'Algérie est classée au 14e rang des pays manquant d'eau et, en 2025, elle sera, «démographie oblige, classée à la sixième place, déjà que l'Algérien consomme uniquement 55 m3 par an». Où est donc la solution ? Comme l'Algérie dispose de 1.200 kilomètres de littoral, la seule solution consiste à dessaler l'eau de mer. Chaque année, à la même période, soit à l'approche de l'été, rebelote ! le problème de l'eau se pose avec acuité aux responsables chargés de la gestion de cette ressource rare, mais surtout aux ménages, confrontés aux difficultés de la vie quotidienne, pour faire la cuisine, se laver, avoir une ration suffisante d'eau potable pendant les longues journées caniculaires de juillet et d'août. De façon récurrente, à partir du mois de juin, comme un percepteur des impôts, il vient se rappeler à notre souvenir et frapper à la porte pour prendre sa dîme. La position géographique de l'Algérie la place dans une région semi-aride. Dans cette zone du pourtour de la Méditerranée, située plutôt au sud de la planète, les précipitations sont espacées dans le temps et ne remplissent pas les cours d'eau, qui sont à sec durant une bonne partie de l'année. D'autant plus que s'il pleut assez dans la partie nord du pays, l'eau se fait plus rare au fur et à mesure que l'on descend vers le sud, ce qui fait qu'à 200 ou 300 kilomètres de la côte, à partir de Boussaâda, on est déjà aux portes du désert. La sécheresse qui sévit depuis une bonne vingtaine d'années a amené les autorités à prendre des mesures draconiennes de rationnement d'eau : un jour sur trois, puis sur quatre dans certains quartiers de la capitale, à des heures indues (en pleine nuit) et selon un débit faible à faire monter la tension ou à donner des ulcères. Dans certains bâtiments la pression n'est pas assez puissante pour desservir les étages supérieurs, ce qui amène les locataires à s'équiper en suppresseurs, pratique qui est elle-même source de malentendus et de conflits parfois violents entre voisins. Cette situation est vécue comme un véritable calvaire par les citoyens des différentes couches sociales. Dans ces conditions, le jerrican est devenu l'ustensile le plus indispensable pour les ménages, tout en étant le symbole de la misère sociale. Une chanson « Dja el ma ! Noudh et amar » (Il y a de l'eau, va remplir tes seaux) est devenu en une soirée un tube pour les enfants algériens, tant elle reflète une réalité bien amère. Quelles sont les causes principales de cet état de fait ? On l'a vu, on a hérité d'un climat semiaride et une pluviométrie des plus capricieuses. Mais il y a aussi des facteurs humains, liés à l'effet de serre, et qui ont provoqué un réchauffement de la planète, un enneigement en diminution constante ces cinquante dernières années. A cela il faut ajouter des besoins en consommation de plus en plus importants. Il y a d'abord une démographie galopante : de 10 millions d'habitants à l'indépendance, l'Algérie est passée à 34 millions d'âmes en 2007. L'activité économique elle-même nécessite des quantités de plus en plus importantes, pour satisfaire une industrie gourmande d'eau, une agriculture qui l'est tout autant, alors que la pollution ne cesse de dégrader la qualité de l'eau disponible et d'en réduire les quantités disponibles. C'est la quadrature du cercle. Et pourtant, il faut le dire, l'Algérie a investi des sommes colossales pour construire des barrages. Sans résultat apparemment : Envasement, mauvais entretien, précipitations insuffisantes. On est confronté à un problème de gestion : on n'a pas su exploiter de façon rationnelle cette ressource rare. Et puis venue l'idée du dessalement. Pourquoi n'y avait-on pas songé plus tôt ? En fait, lorsqu'une telle option fut abordée, à la fin des années 1990, il n'était pas évident qu'elle soit retenue, le coût de revient d'une unité de dessalement étant au-dessus des moyens financiers de l'époque, le prix du baril étant descendu à 9 dollars. Aujourd'hui, grâce à l'embellie financière et au matelas des réserves de change, les choses ont changé, et des avis d'appel d'offres ont été lancés pour la construction de dizaines d'unités de dessalement. Bien sûr, il fallait commencer par l'Ouest du pays, région qui est le plus exposée à la sécheresse et à la pénurie. Dans une étude réalisée par Salim Kehal, du centre de développement des énergies renouvelables, à Bouzaréah, il est mentionné qu'à l'instar des autres pays méditerranéens, l'Algérie est, et elle le sera davantage, confrontée à d'énormes problèmes en matière de politique de l'eau. «La surcharge du littoral, les disparités entre zones rurales et urbaines, les périodes de sécheresse et l'accroissement de la pollution sont autant de facteurs qui déstabilisent l'équilibre déjà précaire de l'environnement». L'auteur de l'étude nous apprend aussi que ce déficit fait que l'Algérie est classée au 14 ème rang des pays manquant d'eau et qu'en 2025, elle sera « démographie oblige, classée à la sixième place, déjà que l'Algérien consomme uniquement 55 m3 par an ». Où est donc la solution ? Comme l'Algérie dispose de 1200 kilomètres de littoral, la seule solution consiste à dessaler l'eau de mer. Mis à part le recours au dessalement pour un usage lié à l'activité industrielle, notamment l'industrie pétrolière et sidérurgique, il faut signaler que l'Algérie n'a pas utilisé le dessalement pour alimenter les ménages en eau potable. Mais cette option est devenue inévitable. Par exemple, la région oranaise qui accuse un déficit alarmant en matière d'eau est presque « condamnée à puiser son eau de la mer ». Dès l'année 2002, le gouvernement avait défini, dans sa feuille de route, un programme de réalisation de stations de dessalement. 21 unités furent d'abord programmées, dont l'entrée en activité est venue réduire la pénurie, offrant aux foyers algériens une eau de mer qui une fois traitée, ne diffère pas beaucoup au goût de celle qu'ils ont l'habitude de consommer. Pour Nabila Benaida (citée par Badara Diouf et Dvid Cadasse), responsable chargée de communication au sein de l'AEC, le gout de l'eau est différent selon sa source. «Même pour l'eau conventionnelle, signale-telle, il existe des différences selon les minéraux qu'elle contient. En ce qui concerne le dessalement, ce sont les organismes chargés du secteur de l'eau qui exigent les caractéristiques et la qualité de l'eau qu'ils veulent selon les normes appliquées par les organismes internationaux, notamment l'OMS », ajoute-t-elle. Et puis dans le schéma proposé par l'Exécutif, est venu s'ajouter un lot de treize autres unités, qui porteront la capacité d'eau dessalée à deux millions de mètres cube par an, dont l'unité du Hamma, qui devra être inaugurée bientôt. Alors qu'on nous promet depuis plus d'une décennie de l'eau 24 heures sur 24, on peut donc espérer que cette fois sera la bonne, grâce à la Méditerranée, bien sûr, mais aussi à la manne pétrolière qui a rendu possible la réalisation de ce rêve. L'année 2019 est le nouveau cap fixé par les autorités ; date à laquelle le pays aura construit quelque 43 unités de dessalement. Si l'usine de dessalement d'eau du Hamma, qui produira quelque 200.000 m3 par jour, sera considérée comme la plus grande d'Afrique, parviendra-t-elle à desserrer l'étau sur l'alimentation en eau de la capitale, il est bon de signaler que l'eau dessalée, de par son coût élevé, sera réservée à la consommation domestique, même si l'usager ne verra pas de différence sur sa facture. En cette étape cruciale, on vient d'apprendre que l'Etat continuera à jouer son rôle social, après avoir songé un moment à céder toutes ces prérogatives à l'initiative privée. L'option de dessalement est donc une solution qui vise à arracher l'alimentation en eau potable aux aléas climatiques. Chaque année, à la même période, soit à l'approche de l'été, rebelote ! le problème de l'eau se pose avec acuité aux responsables chargés de la gestion de cette ressource rare, mais surtout aux ménages, confrontés aux difficultés de la vie quotidienne, pour faire la cuisine, se laver, avoir une ration suffisante d'eau potable pendant les longues journées caniculaires de juillet et d'août. De façon récurrente, à partir du mois de juin, comme un percepteur des impôts, il vient se rappeler à notre souvenir et frapper à la porte pour prendre sa dîme. La position géographique de l'Algérie la place dans une région semi-aride. Dans cette zone du pourtour de la Méditerranée, située plutôt au sud de la planète, les précipitations sont espacées dans le temps et ne remplissent pas les cours d'eau, qui sont à sec durant une bonne partie de l'année. D'autant plus que s'il pleut assez dans la partie nord du pays, l'eau se fait plus rare au fur et à mesure que l'on descend vers le sud, ce qui fait qu'à 200 ou 300 kilomètres de la côte, à partir de Boussaâda, on est déjà aux portes du désert. La sécheresse qui sévit depuis une bonne vingtaine d'années a amené les autorités à prendre des mesures draconiennes de rationnement d'eau : un jour sur trois, puis sur quatre dans certains quartiers de la capitale, à des heures indues (en pleine nuit) et selon un débit faible à faire monter la tension ou à donner des ulcères. Dans certains bâtiments la pression n'est pas assez puissante pour desservir les étages supérieurs, ce qui amène les locataires à s'équiper en suppresseurs, pratique qui est elle-même source de malentendus et de conflits parfois violents entre voisins. Cette situation est vécue comme un véritable calvaire par les citoyens des différentes couches sociales. Dans ces conditions, le jerrican est devenu l'ustensile le plus indispensable pour les ménages, tout en étant le symbole de la misère sociale. Une chanson « Dja el ma ! Noudh et amar » (Il y a de l'eau, va remplir tes seaux) est devenu en une soirée un tube pour les enfants algériens, tant elle reflète une réalité bien amère. Quelles sont les causes principales de cet état de fait ? On l'a vu, on a hérité d'un climat semiaride et une pluviométrie des plus capricieuses. Mais il y a aussi des facteurs humains, liés à l'effet de serre, et qui ont provoqué un réchauffement de la planète, un enneigement en diminution constante ces cinquante dernières années. A cela il faut ajouter des besoins en consommation de plus en plus importants. Il y a d'abord une démographie galopante : de 10 millions d'habitants à l'indépendance, l'Algérie est passée à 34 millions d'âmes en 2007. L'activité économique elle-même nécessite des quantités de plus en plus importantes, pour satisfaire une industrie gourmande d'eau, une agriculture qui l'est tout autant, alors que la pollution ne cesse de dégrader la qualité de l'eau disponible et d'en réduire les quantités disponibles. C'est la quadrature du cercle. Et pourtant, il faut le dire, l'Algérie a investi des sommes colossales pour construire des barrages. Sans résultat apparemment : Envasement, mauvais entretien, précipitations insuffisantes. On est confronté à un problème de gestion : on n'a pas su exploiter de façon rationnelle cette ressource rare. Et puis venue l'idée du dessalement. Pourquoi n'y avait-on pas songé plus tôt ? En fait, lorsqu'une telle option fut abordée, à la fin des années 1990, il n'était pas évident qu'elle soit retenue, le coût de revient d'une unité de dessalement étant au-dessus des moyens financiers de l'époque, le prix du baril étant descendu à 9 dollars. Aujourd'hui, grâce à l'embellie financière et au matelas des réserves de change, les choses ont changé, et des avis d'appel d'offres ont été lancés pour la construction de dizaines d'unités de dessalement. Bien sûr, il fallait commencer par l'Ouest du pays, région qui est le plus exposée à la sécheresse et à la pénurie. Dans une étude réalisée par Salim Kehal, du centre de développement des énergies renouvelables, à Bouzaréah, il est mentionné qu'à l'instar des autres pays méditerranéens, l'Algérie est, et elle le sera davantage, confrontée à d'énormes problèmes en matière de politique de l'eau. «La surcharge du littoral, les disparités entre zones rurales et urbaines, les périodes de sécheresse et l'accroissement de la pollution sont autant de facteurs qui déstabilisent l'équilibre déjà précaire de l'environnement». L'auteur de l'étude nous apprend aussi que ce déficit fait que l'Algérie est classée au 14 ème rang des pays manquant d'eau et qu'en 2025, elle sera « démographie oblige, classée à la sixième place, déjà que l'Algérien consomme uniquement 55 m3 par an ». Où est donc la solution ? Comme l'Algérie dispose de 1200 kilomètres de littoral, la seule solution consiste à dessaler l'eau de mer. Mis à part le recours au dessalement pour un usage lié à l'activité industrielle, notamment l'industrie pétrolière et sidérurgique, il faut signaler que l'Algérie n'a pas utilisé le dessalement pour alimenter les ménages en eau potable. Mais cette option est devenue inévitable. Par exemple, la région oranaise qui accuse un déficit alarmant en matière d'eau est presque « condamnée à puiser son eau de la mer ». Dès l'année 2002, le gouvernement avait défini, dans sa feuille de route, un programme de réalisation de stations de dessalement. 21 unités furent d'abord programmées, dont l'entrée en activité est venue réduire la pénurie, offrant aux foyers algériens une eau de mer qui une fois traitée, ne diffère pas beaucoup au goût de celle qu'ils ont l'habitude de consommer. Pour Nabila Benaida (citée par Badara Diouf et Dvid Cadasse), responsable chargée de communication au sein de l'AEC, le gout de l'eau est différent selon sa source. «Même pour l'eau conventionnelle, signale-telle, il existe des différences selon les minéraux qu'elle contient. En ce qui concerne le dessalement, ce sont les organismes chargés du secteur de l'eau qui exigent les caractéristiques et la qualité de l'eau qu'ils veulent selon les normes appliquées par les organismes internationaux, notamment l'OMS », ajoute-t-elle. Et puis dans le schéma proposé par l'Exécutif, est venu s'ajouter un lot de treize autres unités, qui porteront la capacité d'eau dessalée à deux millions de mètres cube par an, dont l'unité du Hamma, qui devra être inaugurée bientôt. Alors qu'on nous promet depuis plus d'une décennie de l'eau 24 heures sur 24, on peut donc espérer que cette fois sera la bonne, grâce à la Méditerranée, bien sûr, mais aussi à la manne pétrolière qui a rendu possible la réalisation de ce rêve. L'année 2019 est le nouveau cap fixé par les autorités ; date à laquelle le pays aura construit quelque 43 unités de dessalement. Si l'usine de dessalement d'eau du Hamma, qui produira quelque 200.000 m3 par jour, sera considérée comme la plus grande d'Afrique, parviendra-t-elle à desserrer l'étau sur l'alimentation en eau de la capitale, il est bon de signaler que l'eau dessalée, de par son coût élevé, sera réservée à la consommation domestique, même si l'usager ne verra pas de différence sur sa facture. En cette étape cruciale, on vient d'apprendre que l'Etat continuera à jouer son rôle social, après avoir songé un moment à céder toutes ces prérogatives à l'initiative privée. L'option de dessalement est donc une solution qui vise à arracher l'alimentation en eau potable aux aléas climatiques.