Il n'y a pas le feu à la maison et donc pas lieu de s'alarmer, «aucune pénurie de médicaments n'est constatée sur le marché». Ce sont là les propos rassurants du président de l'Association algérienne de pharmacie. Farid Ben Hamdine a exclut tout manque de médicaments, notamment ceux destinés aux malades chroniques. En s'exprimant sur les ondes de la radio Chaîne III, le président de l'Association algérienne de pharmacie a confirmé, par ailleurs, le retard enregistré chez les importateurs dans leurs programmes. Initialement prévu pour «la fin décembre, le programme des importateurs n'a été élaboré qu'à la mi-février dernier», souligne-t-il. Le seul risque qui peut survenir est relatif à l'épuisement des stocks de médicaments car «le nouvel arrivage demande du temps comme le délai de fabrication». Sur ce point, Farid Ben Hamdine dit ne pas être au fait de la disponibilité «des stocks chez les importateurs, contrairement à la Pharmacie centrale qui dispose toujours de quantités suffisantes en médicaments, car elle a une liberté d'action». La facture des médicaments reste en tout cas le souci majeur des pouvoirs publics, et le président de l'association de préciser que la directive du ministère de la Santé vise «à réduire le coût mais pas la quantité des médicaments». L'Algérie selon lui, «n'est pas un pays grand consommateur de médicaments». Pour étayer ses dires, il fait le parallèle avec d'autres pays comme «la France qui enregistre 500 euros par habitant /an et 700 dollars aux Etats-Unis alors que l'Algérien ne consomme que 33 euros par an». Quant à la facture de l'importation elle est de «1 milliard 200 millions de dollars» et jugée «pas énorme» par Farid Ben Hamdine. Mais «la consommation est appelée à augmenter dans les années à venir» au vu de plusieurs paramètres dont «la démographie, la longévité de la vie et les moyens médicaux modernes», a soutenu l'invité de la radio. Cette situation ne sera pas sans conséquence sur la facture qui «augmentera elle aussi crescendo». La solution, viendrait, selon Farid Ben Hamdine dans «l'encouragement de la production nationale, notamment l'utilisation du générique qui n'est pas très répandue car la politique de sa mise en œuvre n'est pas bien préparée». Sur le terrain le constat fait état de la faiblesse de la production nationale. «50 unités de fabrication ne tournent qu'à hauteur de 30% de leurs capacités faute de demande». Le président de l'Association algérienne de pharmacie ne se cache pas derrière les mots pour avouer que «quelque chose ne tourne pas rond» et de se demander au fond «si quelque part on ne veut pas tout simplement favoriser l'importation au détriment de la production nationale». Il citera à cet effet, le Maroc où «1500 produits sont fabriqués par les multinationales et 1400 en Tunisie et seulement une centaine en Algérie». Pour lui «l'importation est derrière la hausse des prix». Farid ben Hamdine lance un appel aux pouvoirs publics afin de décréter des mesures pour développer le générique «comme l'allégement des procédures d'enregistrement». L'objectif est de protéger «la production nationale même au sein de l'OMC car des pays ayant adhéré l'on déjà fait comme la Tunisie», a-t-il déclaré. A propos de la création de l'Agence du médicament, un projet vieux mais relancé récemment après son adoption par le Conseil de gouvernement et le Conseil des ministres, le président de l'Association nationale de pharmacie s'est montré très critique. Comme griefs retenus par Farid Ben Hamdine «les prérogatives de contrôle dont ne dispose pas cette agence ou encore l'expertise et le Conseil d'administration inexistant», a-t-il souligné.