Durant le premier trimestre de l'année 2006, les garde-côtes de la wilaya d'El-Tarf ont saisi 23 kilogrammes de corail rouge et ont arrêté 36 personnes impliquées dans ce trafic. Durant le premier trimestre de l'année 2006, les garde-côtes de la wilaya d'El-Tarf ont saisi 23 kilogrammes de corail rouge et ont arrêté 36 personnes impliquées dans ce trafic. Interdite par une loi promulguée en 1998, la pêche du corail rouge (corallium rubrum) prend des proportions effrayantes en Algérie notamment dans les deux wilayas côtières de l‘Est, Annaba et El-Tarf. Durant le premier trimestre de l‘année 2006, les garde-côtes de la wilaya d‘El-Tarf ont saisi 23 kilogrammes de corail rouge et ont arrêté 36 personnes impliquées dans ce trafic. Cette opération a renfloué les caisses de la Direction de la pêche, qui s‘est constituée partie civile dans cette affaire, d‘une amende de 600 millions de centimes. La dernière arrestation remonte au mois de mars dernier. A bord d‘un chalutier baptisé Saïda, cinq Tunisiens ont été appréhendés par les garde-côtes en violations des eaux territoriales algériennes. «Les sanctions ne sont pas assez coercitives. Au pire des cas, les contrevenants risquent trois mois de prison avec sursis et une amende de 10 000 dinars algériens», nous a déclaré un officier des Douanes. Même son de cloche de la part des services de la Gendarmerie. «Ce sont les lacunes juridiques dans le texte relatif à l‘interdiction, décrétées il y a sept ans, qui encouragent ce trafic. Les corailleurs clandestins opèrent en réseaux internationaux», nous a affirmé un gendarme sous réserve de l‘anonymat. Pour sa qualité, le corail de la ville d‘El- Kala, située dans la wilaya d‘El-Tarf, est convoité par des hommes d‘affaires nationaux et étrangers : Saoudiens, Tunisiens, Espagnols, Italiens, Grecs,… Contrairement à l‘Algérie, où le corail est apprécié seulement en joaillerie, sous d‘autres cieux notamment européens, il est utilisé, à titre d‘exemple, en médecine et dans bien d‘autres domaines. Tenter le diable «C‘est ce qui explique l‘intérêt porté à cette flore marine», a précisé notre interlocuteur. Selon certains habitants de la petite ville d‘El-Kala, la tentation est alléchante lorsqu‘on sait que le prix d‘un kilogramme de corail est estimé à 150 000 DA. «Plusieurs familles de cette région ont fait fortune avec le trafic du corail. Le désir de s‘enrichir, pour certains, et la misère, pour d‘autres, sont les principales raisons qui poussent ces pêcheurs à choisir ce créneau. Le risque en vaut la chandelle !», nous a lancé un groupe de jeunes chômeurs rencontrés à proximité du petit port de la ville d‘El-Kala. Les pêcheurs clandestins changent fréquemment les méthodes, nous a précisé un autre garde-côte. «Ils utilisent des méthodes sophistiquées, particulièrement pour localiser les bouées qu‘ils lancent à la mer quand ils a perçoivent les vedettes de surveillance. Lestées des fameuses croix de Saint-André, où sont accrochés les filets portant le corail, les bouées sont, un fois le danger passé, repérées par le système GPS dont les bateaux sont dotés». Si en mer calme, les garde-côtes ont plus de chance d‘apercevoir ces bouées et de récupérer le corail et le matériel utilisé, elles sont quasiment invisibles en grosse mer. «C‘est comme rechercher une aiguille dans une botte de foin», avouera un officier des garde-côtes, avant d‘ajouter «mais, nous ne leur laissons aucun répit. Surveillance et contrôle à la sortie et à l‘entrée du port et inspections inopinées en mer». L‘étendu des eaux territoriales au large d‘El-Kala, dont la superficie est plus grande que celle de la Tunisie, complique la mission de surveillance des services concernés. Un préjudice environnemental et économique En sus de l‘atteinte portée à l‘économie nationale, le préjudice est aussi environnemental. De jeunes colonies de corail sont détruites par les lourds madriers utilisés par les pêcheurs clandestins qui y attachent leurs filets où resteront accrochées les branchettes. Les croix de Saint-André, fabriquées avec des rails de fer, sont plus nuisibles. Elles peuvent descendre à une profondeur de plus de 80 mètres. Très fragile, le corail ne peut alors plus se régénérer. Cette espèce pousse de deux à six centimètres seulement par an. Les trafiquants ont plus d‘un tour dans leur sac. l‘autre méthode utilisée est celle de dissimuler le corail pêché dans des criques du littoral pour être, par la suite, récupéré par d‘autres personnes pour l‘acheminer vers la Tunisie, via les maquis. «C‘est un véritable massacre qui s‘opère ces dernière années. Pour permettre au corail de se régénérer, il faut le cueillir avec un marteau effilé que les plongeurs utilisaient autrefois. Mais ce temps est révolu. Actuellement, nous assistons impuissants à la mise à mort de cette richesse», a indiqué M. Kemache, professeur à l‘Ecole de pêche d‘Annaba. La qualité du corail en Algérie se détériore d‘année en année, a-t-il noté. Il est à signaler que durant l‘année 2004, 197 kilogrammes de corail ont été saisis par les services de la Gendarmerie et des Douanes. Au cours de la journée du 1er octobre 2004, les douaniers ont découvert 170 kilogrammes de corail dissimulés soigneusement dans deux véhicules qui se dirigaient vers la Tunisie, en provenance de Bouhadjar, une commune dans la wilaya d‘El-Tarf. Deux Tunisiens et un Algérien ont été arrêtés, au cours de cette opération. La valeur de cette marchandise a été évaluée à 1 750 000 dinars algériens. Pour contrecarrer ce trafic, des garde-côtes et des gendarmes ont proposé de procéder au retrait des fascicules de navigation des pêcheurs pris en flagrant délit et de l‘assimiler au crime économique. En attendant qu‘une mesure drastique soit prise, des bancs de corail continus à être dilapidés. Interdite par une loi promulguée en 1998, la pêche du corail rouge (corallium rubrum) prend des proportions effrayantes en Algérie notamment dans les deux wilayas côtières de l‘Est, Annaba et El-Tarf. Durant le premier trimestre de l‘année 2006, les garde-côtes de la wilaya d‘El-Tarf ont saisi 23 kilogrammes de corail rouge et ont arrêté 36 personnes impliquées dans ce trafic. Cette opération a renfloué les caisses de la Direction de la pêche, qui s‘est constituée partie civile dans cette affaire, d‘une amende de 600 millions de centimes. La dernière arrestation remonte au mois de mars dernier. A bord d‘un chalutier baptisé Saïda, cinq Tunisiens ont été appréhendés par les garde-côtes en violations des eaux territoriales algériennes. «Les sanctions ne sont pas assez coercitives. Au pire des cas, les contrevenants risquent trois mois de prison avec sursis et une amende de 10 000 dinars algériens», nous a déclaré un officier des Douanes. Même son de cloche de la part des services de la Gendarmerie. «Ce sont les lacunes juridiques dans le texte relatif à l‘interdiction, décrétées il y a sept ans, qui encouragent ce trafic. Les corailleurs clandestins opèrent en réseaux internationaux», nous a affirmé un gendarme sous réserve de l‘anonymat. Pour sa qualité, le corail de la ville d‘El- Kala, située dans la wilaya d‘El-Tarf, est convoité par des hommes d‘affaires nationaux et étrangers : Saoudiens, Tunisiens, Espagnols, Italiens, Grecs,… Contrairement à l‘Algérie, où le corail est apprécié seulement en joaillerie, sous d‘autres cieux notamment européens, il est utilisé, à titre d‘exemple, en médecine et dans bien d‘autres domaines. Tenter le diable «C‘est ce qui explique l‘intérêt porté à cette flore marine», a précisé notre interlocuteur. Selon certains habitants de la petite ville d‘El-Kala, la tentation est alléchante lorsqu‘on sait que le prix d‘un kilogramme de corail est estimé à 150 000 DA. «Plusieurs familles de cette région ont fait fortune avec le trafic du corail. Le désir de s‘enrichir, pour certains, et la misère, pour d‘autres, sont les principales raisons qui poussent ces pêcheurs à choisir ce créneau. Le risque en vaut la chandelle !», nous a lancé un groupe de jeunes chômeurs rencontrés à proximité du petit port de la ville d‘El-Kala. Les pêcheurs clandestins changent fréquemment les méthodes, nous a précisé un autre garde-côte. «Ils utilisent des méthodes sophistiquées, particulièrement pour localiser les bouées qu‘ils lancent à la mer quand ils a perçoivent les vedettes de surveillance. Lestées des fameuses croix de Saint-André, où sont accrochés les filets portant le corail, les bouées sont, un fois le danger passé, repérées par le système GPS dont les bateaux sont dotés». Si en mer calme, les garde-côtes ont plus de chance d‘apercevoir ces bouées et de récupérer le corail et le matériel utilisé, elles sont quasiment invisibles en grosse mer. «C‘est comme rechercher une aiguille dans une botte de foin», avouera un officier des garde-côtes, avant d‘ajouter «mais, nous ne leur laissons aucun répit. Surveillance et contrôle à la sortie et à l‘entrée du port et inspections inopinées en mer». L‘étendu des eaux territoriales au large d‘El-Kala, dont la superficie est plus grande que celle de la Tunisie, complique la mission de surveillance des services concernés. Un préjudice environnemental et économique En sus de l‘atteinte portée à l‘économie nationale, le préjudice est aussi environnemental. De jeunes colonies de corail sont détruites par les lourds madriers utilisés par les pêcheurs clandestins qui y attachent leurs filets où resteront accrochées les branchettes. Les croix de Saint-André, fabriquées avec des rails de fer, sont plus nuisibles. Elles peuvent descendre à une profondeur de plus de 80 mètres. Très fragile, le corail ne peut alors plus se régénérer. Cette espèce pousse de deux à six centimètres seulement par an. Les trafiquants ont plus d‘un tour dans leur sac. l‘autre méthode utilisée est celle de dissimuler le corail pêché dans des criques du littoral pour être, par la suite, récupéré par d‘autres personnes pour l‘acheminer vers la Tunisie, via les maquis. «C‘est un véritable massacre qui s‘opère ces dernière années. Pour permettre au corail de se régénérer, il faut le cueillir avec un marteau effilé que les plongeurs utilisaient autrefois. Mais ce temps est révolu. Actuellement, nous assistons impuissants à la mise à mort de cette richesse», a indiqué M. Kemache, professeur à l‘Ecole de pêche d‘Annaba. La qualité du corail en Algérie se détériore d‘année en année, a-t-il noté. Il est à signaler que durant l‘année 2004, 197 kilogrammes de corail ont été saisis par les services de la Gendarmerie et des Douanes. Au cours de la journée du 1er octobre 2004, les douaniers ont découvert 170 kilogrammes de corail dissimulés soigneusement dans deux véhicules qui se dirigaient vers la Tunisie, en provenance de Bouhadjar, une commune dans la wilaya d‘El-Tarf. Deux Tunisiens et un Algérien ont été arrêtés, au cours de cette opération. La valeur de cette marchandise a été évaluée à 1 750 000 dinars algériens. Pour contrecarrer ce trafic, des garde-côtes et des gendarmes ont proposé de procéder au retrait des fascicules de navigation des pêcheurs pris en flagrant délit et de l‘assimiler au crime économique. En attendant qu‘une mesure drastique soit prise, des bancs de corail continus à être dilapidés.