L'exploitation restera purement algérienne et pourra entraîner la création de PME. Un contrat d'étude pour l'évaluation des ressources coralliennes a été signé hier entre le ministère de la Pêche et un groupement français. «L'étude, d'une durée de 17 mois, permettra d'établir un plan d'aménagement et de gestion des ressources par zone», expliquera le ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques, le docteur Smaïl Mimoun. Le groupement français a été choisi après avoir lancé des appels d'offres nationaux et internationaux qui étaient infructueux, selon le ministre. Bien qu'interdite par une loi de 1998, la pêche du corail rouge, faut-il le souligner, prend des proportions effrayantes en Algérie. Sachant que le corail rouge n'existe que sur le littoral algérien, et attire de plus en plus d'exploitants clandestins. Rappelons que durant le premier trimestre 2005, les gardes-côtes de la wilaya d'El-Tarf (frontalière de la Tunisie) ont saisi 23 kilos de corail rouge (corallium rubrum) et arrêté 36 personnes impliquées dans ce trafic. En 2004, 197 kg de corail ont été saisis par les services de la gendarmerie et des douanes. Au cours d'une seule journée, le 1er octobre, les douaniers ont découvert 170 kg de corail dissimulés soigneusement dans deux véhicules qui se dirigeaient vers la Tunisie. Mais il faut reconnaître que les sanctions ne sont pas assez sévères. Au pire des cas, les contrevenants risquent trois mois de prison avec sursis et une amende de 10.000 DA. Le corail d'El Kala, située dans la wilaya de Tarf, est convoité pour sa qualité par des hommes d'affaires nationaux et étrangers en particulier des Espagnols et des Italiens. Chose qui a poussé les pouvoirs publics à interdire la pêcher du corail pendant dix ans pour lui laisser le temps de se régénérer et en tirer des ressources par la suite. Le lancement de cette étude pourrait en quelque sorte, selon le ministre, mettre fin à l'exploitation anarchique des ressources coralliennes qui se vendent à 150.000 DA le kilo. A ce propos, il a affirmé que l'exploitation du corail restera purement algérienne sachant qu'il existe actuellement 20 corailleurs. L'exploitation rationnelle du corail, a indiqué M.Mimoun, peut entraîner la création de PME donc de postes d'emploi. Notons que la signature de ce contrat a été effectuée en marge de la session du conseil national de la Chambre algérienne de la pêche et de l'aquaculture. La couverture sociale du pêcheur a été évoquée à cette occasion. Sur ce point, M. Mimoun a fait rappeler le décret exécutif du 26 mars 2005 fixant le régime spécifique des relations de travail des personnels navigants des navires de transport maritime, de commerce et de pêche. «Le marin pêcheur doit être recruté par contrat d'engagement», a-t-il précisé. Il ajoutera dans le même ordre d'idées que le ministère est en train de sensibiliser les pêcheurs sur l'assurance-vie.