Sur les falaises de l'île d'Ouessant, au large de la Bretagne, le phare du Créac'h abrite un musée unique en Europe dédié à la signalisation maritime et à son évolution jusqu'à l'automatisation quasi-totale des phares français. L'ancienne salle des machines du phare, parmi les plus puissants de la façade Atlantique, accueille ce petit musée inauguré en 1988, peu de temps avant le début de l'automatisation des phares du Finistère. «Voilà ce que j'ai astiqué pendant 25 ans», indique Michel Berthelé, 73 ans, en admirant une copie aux dimensions impressionnantes de la lanterne du Stiff, l'un des plus anciens phares construit en 1699 sur une autre côte d'Ouessant. Gardien du phare de la Jument, puis de Kéréon, avant le Stiff entre 1968 et 1993, le Ouessantin fait part de ses craintes pour la sauvegarde des phares automatisés désormais inhabités. «Quand il n'y a plus personne, c'est le bâtiment qui en prend un coup. Le gardien l'entretenait comme si c'était chez lui», témoigne-t-il. Mais «tant qu'on ne voit pas le soleil à travers les pierres on est bon», relativise-t-il sous la forme d'un dicton. L'un des derniers phares désertés par ses gardiens a été Ar Men, qui garde la chaussée de Sein, zone de récifs et rochers redoutés par les marins au large du Finistère (extrême-ouest de la France). Le musée propose une reconstitution à l'identique de la chambre de ses gardiens, qui vivaient à la dure avec un simple lit à étage et un mobilier très strict. Les documents et objets collectionnés permettent de remonter à la genèse du phare, à l'origine un simple réchaud que l'on installait sur un point culminant du littoral et qui ne brûlait que quelques heures par nuit. La véritable révolution a été l'invention de la lentille de verre à éclats par le Polytechnicien Augustin Fresnel (1788-1827). Auteur de la théorie ondulatoire de la lumière, Fresnel révolutionna le système de signalisation en donnant en 1823 au phare de Cordouan (Gironde) un système optique de plus grande portée assorti d'apparences plus variées. Les lentilles Fresnel équiperont ensuite tous les autres phares, dont celui du Créac'h en 1863. Pour illustrer cette évolution, le musée expose des spécimens de lentilles de toute époque, souvent remarquables pour leur aspect artistique, et des premières lampes électriques, lampes à Arc sous atmosphère Xénon, ou dernières halogènes. Le musée des phares et balises «accueille 20.000 visiteurs par an», se félicite Jean-Yves Cozan, un élu local régionaliste d'Ouessant, à l'initiative du projet. Pour ses promoteurs, l'ouverture de ce musée s'imposait sur cette île à l'extrême-ouest de la pointe Bretagne dont les cinq phares (trois à terre et deux à mer) cherchent à faire mentir ce dicton connu de tous les marins : «Qui voit Ouessant voit son sang.» Sur les falaises de l'île d'Ouessant, au large de la Bretagne, le phare du Créac'h abrite un musée unique en Europe dédié à la signalisation maritime et à son évolution jusqu'à l'automatisation quasi-totale des phares français. L'ancienne salle des machines du phare, parmi les plus puissants de la façade Atlantique, accueille ce petit musée inauguré en 1988, peu de temps avant le début de l'automatisation des phares du Finistère. «Voilà ce que j'ai astiqué pendant 25 ans», indique Michel Berthelé, 73 ans, en admirant une copie aux dimensions impressionnantes de la lanterne du Stiff, l'un des plus anciens phares construit en 1699 sur une autre côte d'Ouessant. Gardien du phare de la Jument, puis de Kéréon, avant le Stiff entre 1968 et 1993, le Ouessantin fait part de ses craintes pour la sauvegarde des phares automatisés désormais inhabités. «Quand il n'y a plus personne, c'est le bâtiment qui en prend un coup. Le gardien l'entretenait comme si c'était chez lui», témoigne-t-il. Mais «tant qu'on ne voit pas le soleil à travers les pierres on est bon», relativise-t-il sous la forme d'un dicton. L'un des derniers phares désertés par ses gardiens a été Ar Men, qui garde la chaussée de Sein, zone de récifs et rochers redoutés par les marins au large du Finistère (extrême-ouest de la France). Le musée propose une reconstitution à l'identique de la chambre de ses gardiens, qui vivaient à la dure avec un simple lit à étage et un mobilier très strict. Les documents et objets collectionnés permettent de remonter à la genèse du phare, à l'origine un simple réchaud que l'on installait sur un point culminant du littoral et qui ne brûlait que quelques heures par nuit. La véritable révolution a été l'invention de la lentille de verre à éclats par le Polytechnicien Augustin Fresnel (1788-1827). Auteur de la théorie ondulatoire de la lumière, Fresnel révolutionna le système de signalisation en donnant en 1823 au phare de Cordouan (Gironde) un système optique de plus grande portée assorti d'apparences plus variées. Les lentilles Fresnel équiperont ensuite tous les autres phares, dont celui du Créac'h en 1863. Pour illustrer cette évolution, le musée expose des spécimens de lentilles de toute époque, souvent remarquables pour leur aspect artistique, et des premières lampes électriques, lampes à Arc sous atmosphère Xénon, ou dernières halogènes. Le musée des phares et balises «accueille 20.000 visiteurs par an», se félicite Jean-Yves Cozan, un élu local régionaliste d'Ouessant, à l'initiative du projet. Pour ses promoteurs, l'ouverture de ce musée s'imposait sur cette île à l'extrême-ouest de la pointe Bretagne dont les cinq phares (trois à terre et deux à mer) cherchent à faire mentir ce dicton connu de tous les marins : «Qui voit Ouessant voit son sang.»