Loin des yeux, tout près de la falaise, le phare de Tipasa s'effrite de jour en jour. Une situation qui perdure face à l'impuissance de ses gardiens d'une part et, d'autre part, devant l'insouciance et l'indifférence de l'Office national de signalisation maritime, un organisme public dépendant des Travaux publics. Ce monument, qui fait partie du patrimoine national aujourd'hui, a été construit en 1867. Il est classé phare de jalonnement, alors que celui de Cherchell est un phare d'atterrissage. La portée lumineuse du phare Ras El Kalia de Tipasa est projetée jusqu'à une distance de 33,5 km environ (18 miles nautiques). L'espace sur lequel est érigé ce phare est jonché de pierres archéologiques et de végétation. Il se situe, par rapport au niveau du sol, à une hauteur de 13,58 m et à une hauteur de 34,08 m par rapport au niveau de la mer. Durant la nuit, le phare de Tipasa est rythmé sur une fréquence de 3 secondes de lumière et une seconde d'obscurité. A l'intérieur de ce monument « âgé » de 143 ans, les dégâts sont nombreux. 45 marches d'escalier se trouvent dans ses entrailles. Abandonné à son sort, de surcroît livré aux catastrophes naturelles et à l'érosion, sans bénéficier des travaux de réfection et de confortement, ce phare risque à court terme de disparaître. Le ministre des Travaux Publics, Amar Ghoul, qui effectue souvent des visites de travail pour s'enquérir de l'avancement des projets des routes et des ports de la wilaya, devrait se pencher sérieusement sur ce cas. Car le phare, espace paradisiaque, est en mesure de générer des ressources pour la collectivité, s'il est réhabilité.