Les députés turcs élus lors des élections du 22 juillet, marquées par une large victoire du parti du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, ont prêté serment hier au cours d'une cérémonie marathon qui s'est achevée dans le calme, tard dans la nuit. Tous les regards étaient fixés avec une légère anxiété sur les députés pro-Kurdes qui, sous les couleurs du Parti pour une société démocratique (DTP), faisaient leur retour 16 ans après une première et mouvementée apparition dans l'hémicyle. Aucun d'eux n'a cependant réédité le défi de Mme Zana, la première femme kurde à entrer au Parlement, qui au cours d'une cérémonie inaugurale restée dans l'histoire, en 1991, avait stupéfié les députés en leur adressant un message de paix en langue kurde, alors bannie de la sphère publique. La députée portait en outre un serre-tête aux couleurs rouge, jaune et verte des rebelles séparatistes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). Trois ans plus tard, Mme Zana et trois de ses collègues étaient condamnés à 15 ans de prison — ils en purgeront dix — pour soutien à une organisation terroriste. Les élus kurdes ont opté cette fois pour la conciliation. "Nous voulons participer à l'élaboration d'un processus pacifique et démocratique dans un esprit de conciliation et de dialogue: c'est avec ces sentiments que nous voulons accomplir notre mission dans ce Parlement", a déclaré samedi sur la chaîne d'information CNN-Türk Ahmet Türk, le chef du DTP. Au cours des dernières années, la Turquie, répondant aux demandes de l'Union européenne à laquelle elle souhaite adhérer, a mis fin à l'état d'urgence dans le Sud-Est et accordé aux Kurdes divers droits culturels. Dans l'hémicycle, M. Türk, imité par d'autres députés DTP, est allé jusqu'à serrer la main du président du Parti de l'action nationaliste (MHP, nationaliste), Devlet Bahçeli, pourtant partisan d'une guerre sans pitié contre le PKK. "Nos idées peuvent ne pas être les mêmes, mais nous allons travailler sous un même toit. Nous sommes des gens civilisés, nous allons avoir des relations", a commenté le député kurde, cité par l'agence de presse Anatolie. La séance, qui s'était ouverte à 15H00 (12H00 GMT) samedi sous la présidence provisoire du député le plus âgé, Sükrü Elekdag, 83 ans, membre du Parti républicain du peuple (CHP, opposition social-démocrate), s'est achevée 10 heures plus tard, après que chacun des parlementaires eut juré fidélité à la "République turque laïque et démocratique". Le Parti de la justice et du développement (AKP, ex-islamiste) de M. Erdogan a remporté le 22 juillet 341 des 550 sièges du Parlement monocaméral, suivi par le CHP avec 99 sièges, le MHP (70 sièges), le DTP (20 sièges) et le Parti de la gauche démocratique (DSP, gauche, 13 sièges). Six sièges reviennent à des élus indépendants et un reste vacant après la mort de son nouveau titulaire peu après les élections. M. Erdogan a été contraint d'avancer la date des législatives — à l'origine prévues en novembre — après l'échec de l'AKP dans sa tentative de faire élire par le Parlement son candidat à la présidence de la République, le chef de la diplomatie Abdullah Gül. L'opposition social-démocrate avait boycotté l'élection présidentielle, entraînant son annulation, faute de quorum, pour empêcher une mainmise sur les institutions de l'AKP, qu'elle accuse de vouloir islamiser la société turque. L'AKP rejette cette accusation et affirme s'être mué en un parti conservateur et démocrate. Les députés ont désormais cinq jours pour présenter leurs candidats à la présidence du Parlement, puis cinq de plus pour procéder à son élection. Une des premières tâches du nouveau Parlement sera ensuite d'élire le président de la République. M. Gül a fait savoir qu'il restait candidat. Les députés turcs élus lors des élections du 22 juillet, marquées par une large victoire du parti du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, ont prêté serment hier au cours d'une cérémonie marathon qui s'est achevée dans le calme, tard dans la nuit. Tous les regards étaient fixés avec une légère anxiété sur les députés pro-Kurdes qui, sous les couleurs du Parti pour une société démocratique (DTP), faisaient leur retour 16 ans après une première et mouvementée apparition dans l'hémicyle. Aucun d'eux n'a cependant réédité le défi de Mme Zana, la première femme kurde à entrer au Parlement, qui au cours d'une cérémonie inaugurale restée dans l'histoire, en 1991, avait stupéfié les députés en leur adressant un message de paix en langue kurde, alors bannie de la sphère publique. La députée portait en outre un serre-tête aux couleurs rouge, jaune et verte des rebelles séparatistes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). Trois ans plus tard, Mme Zana et trois de ses collègues étaient condamnés à 15 ans de prison — ils en purgeront dix — pour soutien à une organisation terroriste. Les élus kurdes ont opté cette fois pour la conciliation. "Nous voulons participer à l'élaboration d'un processus pacifique et démocratique dans un esprit de conciliation et de dialogue: c'est avec ces sentiments que nous voulons accomplir notre mission dans ce Parlement", a déclaré samedi sur la chaîne d'information CNN-Türk Ahmet Türk, le chef du DTP. Au cours des dernières années, la Turquie, répondant aux demandes de l'Union européenne à laquelle elle souhaite adhérer, a mis fin à l'état d'urgence dans le Sud-Est et accordé aux Kurdes divers droits culturels. Dans l'hémicycle, M. Türk, imité par d'autres députés DTP, est allé jusqu'à serrer la main du président du Parti de l'action nationaliste (MHP, nationaliste), Devlet Bahçeli, pourtant partisan d'une guerre sans pitié contre le PKK. "Nos idées peuvent ne pas être les mêmes, mais nous allons travailler sous un même toit. Nous sommes des gens civilisés, nous allons avoir des relations", a commenté le député kurde, cité par l'agence de presse Anatolie. La séance, qui s'était ouverte à 15H00 (12H00 GMT) samedi sous la présidence provisoire du député le plus âgé, Sükrü Elekdag, 83 ans, membre du Parti républicain du peuple (CHP, opposition social-démocrate), s'est achevée 10 heures plus tard, après que chacun des parlementaires eut juré fidélité à la "République turque laïque et démocratique". Le Parti de la justice et du développement (AKP, ex-islamiste) de M. Erdogan a remporté le 22 juillet 341 des 550 sièges du Parlement monocaméral, suivi par le CHP avec 99 sièges, le MHP (70 sièges), le DTP (20 sièges) et le Parti de la gauche démocratique (DSP, gauche, 13 sièges). Six sièges reviennent à des élus indépendants et un reste vacant après la mort de son nouveau titulaire peu après les élections. M. Erdogan a été contraint d'avancer la date des législatives — à l'origine prévues en novembre — après l'échec de l'AKP dans sa tentative de faire élire par le Parlement son candidat à la présidence de la République, le chef de la diplomatie Abdullah Gül. L'opposition social-démocrate avait boycotté l'élection présidentielle, entraînant son annulation, faute de quorum, pour empêcher une mainmise sur les institutions de l'AKP, qu'elle accuse de vouloir islamiser la société turque. L'AKP rejette cette accusation et affirme s'être mué en un parti conservateur et démocrate. Les députés ont désormais cinq jours pour présenter leurs candidats à la présidence du Parlement, puis cinq de plus pour procéder à son élection. Une des premières tâches du nouveau Parlement sera ensuite d'élire le président de la République. M. Gül a fait savoir qu'il restait candidat.