Le ministre des Affaires étrangères, M. Mourad Medelci, a affirmé devant la réunion ministérielle du Groupe des 77 et de la Chine, que le phénomène de la mondialisation a «fortement accentué» le processus de marginalisation des pays en développement. Medelci, qui est un « technicien économique », sait de quoi il parle, de par son expérience et surtout ayant géré plusieurs dossiers se rapportant aux échanges commerciaux. En effet, les pays du sud subissent de plein fouet les retombées de la mondialisation. Dépendantes souvent d'un nombre limité de produits, la vulnérabilité de leurs économies en est accrue. Les luttes des pauvres font moins parler d'elles que la «lutte contre la pauvreté» menée tambour battant par la communauté internationale. Sans doute font-elles moins recette. Pourtant, des «mobilisations contre la vie chère» à travers le continent africain aux luttes des paysans d'Inde contre le dumping des produits agricoles, en passant par les campagnes contre les privatisations des services publics à Santiago, Montevideo ou Johannesburg, les «perdants» de la mondialisation se mobilisent pour résister et faire entendre leur voix. Le réchauffement climatique fait planer une menace globale sur la planète. En particulier sur les populations les plus vulnérables du Sud, déjà victimes des premiers effets dramatiques des dérèglements. En 2005 à Montréal, la conférence des Nations unies sur les changements climatiques a tenté de garantir la pérennité du Protocole de Kyoto au-delà de 2012. Mais la prise de conscience mondiale se heurte aux intérêts nationaux et les mesures engagées pour limiter les émissions de gaz à effet de serre restent dérisoires. Un autre enjeu décisif pour le développement des pays du Sud est celui de l'accès aux nouvelles technologies. Toutefois, les pays du Sud ne sont pas restés les bras croisés face à cette nouvelle déferlante. Coalitions à géométrie variable bloquant les négociations au sein de l'OMC, rejet du projet état suniens de zone de libre-échange des Amériques, réactivation des débats au sein des conférences régionales, sommet du Mouvement des non-alignés, autant de manifestations de la capacité retrouvée des nations du Sud à questionner collectivement un ordre mondial qui leur est nettement défavorable. 25 ans après la marginalisation par l'administration Reagan des enceintes où le « tiers-monde » pouvait faire entendre sa voix sur la scène internationale, ce regain d'activisme diplomatique au Sud traduit l'émergence de nouvelles puissances qui aspirent à un rôle géopolitique plus en phase avec leur poids démographique et économique et refusent d'accepter plus longtemps le double langage du Nord en matière de libéralisation commerciale. Plus fondamentalement, il témoigne de l'épuisement d'une hégémonie — celle du «Consensus de Washington» — et exprime l'existence d'une volonté, largement partagée, de se ménager de nouvelles marges de manœuvres politiques et économiques en vue de récupérer la maîtrise de son insertion dans la mondialisation. Le ministre des Affaires étrangères, M. Mourad Medelci, a affirmé devant la réunion ministérielle du Groupe des 77 et de la Chine, que le phénomène de la mondialisation a «fortement accentué» le processus de marginalisation des pays en développement. Medelci, qui est un « technicien économique », sait de quoi il parle, de par son expérience et surtout ayant géré plusieurs dossiers se rapportant aux échanges commerciaux. En effet, les pays du sud subissent de plein fouet les retombées de la mondialisation. Dépendantes souvent d'un nombre limité de produits, la vulnérabilité de leurs économies en est accrue. Les luttes des pauvres font moins parler d'elles que la «lutte contre la pauvreté» menée tambour battant par la communauté internationale. Sans doute font-elles moins recette. Pourtant, des «mobilisations contre la vie chère» à travers le continent africain aux luttes des paysans d'Inde contre le dumping des produits agricoles, en passant par les campagnes contre les privatisations des services publics à Santiago, Montevideo ou Johannesburg, les «perdants» de la mondialisation se mobilisent pour résister et faire entendre leur voix. Le réchauffement climatique fait planer une menace globale sur la planète. En particulier sur les populations les plus vulnérables du Sud, déjà victimes des premiers effets dramatiques des dérèglements. En 2005 à Montréal, la conférence des Nations unies sur les changements climatiques a tenté de garantir la pérennité du Protocole de Kyoto au-delà de 2012. Mais la prise de conscience mondiale se heurte aux intérêts nationaux et les mesures engagées pour limiter les émissions de gaz à effet de serre restent dérisoires. Un autre enjeu décisif pour le développement des pays du Sud est celui de l'accès aux nouvelles technologies. Toutefois, les pays du Sud ne sont pas restés les bras croisés face à cette nouvelle déferlante. Coalitions à géométrie variable bloquant les négociations au sein de l'OMC, rejet du projet état suniens de zone de libre-échange des Amériques, réactivation des débats au sein des conférences régionales, sommet du Mouvement des non-alignés, autant de manifestations de la capacité retrouvée des nations du Sud à questionner collectivement un ordre mondial qui leur est nettement défavorable. 25 ans après la marginalisation par l'administration Reagan des enceintes où le « tiers-monde » pouvait faire entendre sa voix sur la scène internationale, ce regain d'activisme diplomatique au Sud traduit l'émergence de nouvelles puissances qui aspirent à un rôle géopolitique plus en phase avec leur poids démographique et économique et refusent d'accepter plus longtemps le double langage du Nord en matière de libéralisation commerciale. Plus fondamentalement, il témoigne de l'épuisement d'une hégémonie — celle du «Consensus de Washington» — et exprime l'existence d'une volonté, largement partagée, de se ménager de nouvelles marges de manœuvres politiques et économiques en vue de récupérer la maîtrise de son insertion dans la mondialisation.