Davantage connu pour sa richesse intellectuelle et sa culture, Abdelmadjid Meziane était avant tout un homme fortement porté sur les idéaux de liberté que rien n'était parvenu à ébranler et dont la mesure était contenue dans son champ de réflexion mais aussi dans la force de ses engagements. C'est ainsi qu'au début des années 50, il participe à la lutte de Libération marocaine aux côtés du grand révolutionnaire Abbas Messadi. Au déclenchement de la révolution de Libération nationale, il est coordonateur du FLN au Maroc, rejoint le MALG en 1957 et intègre la Radio algérienne. Il sera finalement désigné secrétaire général de la fédération du FLN au Maroc. A l'indépendance et après un court parcours dans la haute administration, il s'engage résolument sur la voie de l'enseignement. Il lance la section philosophie à Oran puis celle de sociologie à Alger. Successivement recteur de l'université d'Alger et ministre de la Culture, il termina son long et riche parcours à la tête du Haut conseil islamique qu'il présidera jusqu'à son décès le 15 janvier 2001. Abdelmadjid Meziane fut, et reste à bien des égards, un homme de grande valeur, un théologien lucide et un nationaliste qui a su exalter les dimensions et l'ancrage culturel de la Révolution nationale. Se consacrant essentiellement à la culture et à la production des idées, l'importance des valeurs et des principes qu'il défendait, apparaît aujourd'hui incontestable dans l'œuvre civilisatrice de reconstruction de l'Etat. Qualifié de néo-khaldounien, nous lui sommes reconnaissants d'avoir laissé des œuvres culturelles et intellectuelles d'une densité remarquable et attestons de sa contribution inestimable au développement de la pensée politique et sociale. Nous rendons hommage à celui qui avait contribué à militer très tôt pour le dialogue des religions et des civilisations. Il en fut un des principaux animateurs et un des principaux défenseurs. A l'ENTV, sur près de vingt ans, il collabora à la réalisation de plusieurs émissions sur la pensée politique en Islam et sur le dialogue des civilisations. Plus près encore de la question de la tolérance, c'est sa collaboration soutenue au Collège philosophique et théologique de Toulouse et celle très nette à l'Institut pontifical d'études arabes, fonctionnant sous l'égide du Vatican, qui marquèrent significativement son parcours d'homme de dialogue. Il convient ainsi de souligner combien le souci de communiquer sur les grandes questions, qui ont souvent séparé, était grand et prégnant. De ce point de vue, c'est peut-être et justement la caractéristique d'homme de dialogue qui pourrait le mieux résumer La pensée islamique contemporaine lui doit, quant à elle, une contribution à la nouvelle narration des facteurs politiques, sociaux et humains de notre développement : la démocratie, la communication, la femme et les droits de l'enfant. C'est enfin un ami pour qui nous aurons toujours une grande reconnaissance et un profond respect. Qu'il repose en paix et que Dieu l'accueille dans Sa Miséricorde. *Ancien ministre Davantage connu pour sa richesse intellectuelle et sa culture, Abdelmadjid Meziane était avant tout un homme fortement porté sur les idéaux de liberté que rien n'était parvenu à ébranler et dont la mesure était contenue dans son champ de réflexion mais aussi dans la force de ses engagements. C'est ainsi qu'au début des années 50, il participe à la lutte de Libération marocaine aux côtés du grand révolutionnaire Abbas Messadi. Au déclenchement de la révolution de Libération nationale, il est coordonateur du FLN au Maroc, rejoint le MALG en 1957 et intègre la Radio algérienne. Il sera finalement désigné secrétaire général de la fédération du FLN au Maroc. A l'indépendance et après un court parcours dans la haute administration, il s'engage résolument sur la voie de l'enseignement. Il lance la section philosophie à Oran puis celle de sociologie à Alger. Successivement recteur de l'université d'Alger et ministre de la Culture, il termina son long et riche parcours à la tête du Haut conseil islamique qu'il présidera jusqu'à son décès le 15 janvier 2001. Abdelmadjid Meziane fut, et reste à bien des égards, un homme de grande valeur, un théologien lucide et un nationaliste qui a su exalter les dimensions et l'ancrage culturel de la Révolution nationale. Se consacrant essentiellement à la culture et à la production des idées, l'importance des valeurs et des principes qu'il défendait, apparaît aujourd'hui incontestable dans l'œuvre civilisatrice de reconstruction de l'Etat. Qualifié de néo-khaldounien, nous lui sommes reconnaissants d'avoir laissé des œuvres culturelles et intellectuelles d'une densité remarquable et attestons de sa contribution inestimable au développement de la pensée politique et sociale. Nous rendons hommage à celui qui avait contribué à militer très tôt pour le dialogue des religions et des civilisations. Il en fut un des principaux animateurs et un des principaux défenseurs. A l'ENTV, sur près de vingt ans, il collabora à la réalisation de plusieurs émissions sur la pensée politique en Islam et sur le dialogue des civilisations. Plus près encore de la question de la tolérance, c'est sa collaboration soutenue au Collège philosophique et théologique de Toulouse et celle très nette à l'Institut pontifical d'études arabes, fonctionnant sous l'égide du Vatican, qui marquèrent significativement son parcours d'homme de dialogue. Il convient ainsi de souligner combien le souci de communiquer sur les grandes questions, qui ont souvent séparé, était grand et prégnant. De ce point de vue, c'est peut-être et justement la caractéristique d'homme de dialogue qui pourrait le mieux résumer La pensée islamique contemporaine lui doit, quant à elle, une contribution à la nouvelle narration des facteurs politiques, sociaux et humains de notre développement : la démocratie, la communication, la femme et les droits de l'enfant. C'est enfin un ami pour qui nous aurons toujours une grande reconnaissance et un profond respect. Qu'il repose en paix et que Dieu l'accueille dans Sa Miséricorde. *Ancien ministre