Disparu prématurément à l'âge de 46 ans, le 13 décembre 1967, le compositeur-arrangeur et chef d'orchestre n'a pas moins marqué de sa griffe nombre de créations considérées aujourd'hui comme des chefs-d'œuvre. Disparu prématurément à l'âge de 46 ans, le 13 décembre 1967, le compositeur-arrangeur et chef d'orchestre n'a pas moins marqué de sa griffe nombre de créations considérées aujourd'hui comme des chefs-d'œuvre. Le débat hebdomadaire de la médiathèque Bachir-Mentouri d'Alger-centre, organisé lundi dernier, a eu comme sujet la vie et l'œuvre de l'artiste dont le nom est lié à celui de tous les grands de la chanson algérienne : Amraoui Missoum. Un public d'âges et d'horizons variés, des membres de sa famille et certains de ses amis ont débattu avec émotion de la contribution de cet artiste hors pair au renouveau artistique, mais également aux combats émancipateurs de son époque. Mlle Fouzia Laradi, directrice de la médiathèque a présidé le débat après avoir introduit le conférencier, M. Rachid Mokhtari, qui a rédigé une biographie de l'artiste intitulée «Les disques d'or du chef d'orchestre, Amraoui Missoum», récemment publiée aux éditions Hibr. Le directeur de la maison d'édition était également présent. Disparu prématurément à l'âge de 46 ans, le 13 décembre 1967, le compositeur-arrangeur et chef d'orchestre n'a pas moins marqué de sa griffe nombre de créations considérées aujourd'hui comme des chefs-d'œuvre. Puisant aux sources traditionnelles, l'artiste natif de la Casbah, impressionné par les premiers orchestres modernes égyptiens, effectue une rupture avec le classicisme oriental et maghrébin tout en s'inspirant de la déferlante française yéyé. Cette heureuse synthèse artistique est définie comme «variété populaire moderne» par son biographe. Grandi dans la musique chaâbie, Missoum, dès les années quarante, étudie l'harmonie auprès du professeur Jean Estaing, chef d'orchestre à l'opéra d'Alger. Il est déjà entouré par M'hamed el-Anka, Meriem Abed, Khelifi Ahmed et Mohamed Tahar Fergani, habitués de son sous-sol, Rue Marengo, où il organise ses répétitions. Dès 1949, il va vivre en France où bientôt, les grandes maisons de disque se l'arrachent. La notoriété lui vient après sa rencontre avec une jeune interprète des oeuvres du compositeur tunisien Mohamed El-Jamoussi. C'est Saloua. Il la découvre en 1959 alors qu'elle anime des émissions enfantines sur la chaîne arabe de l'Ortf à Paris. La première composition qu'il lui décerne est la musique de «Lala Amina», un texte de Mohamed El Habib Hachelaf écrit en hommage au roi Mohamed V, grand ami de la résistance algérienne qui vient de décéder. La chanson fait un tabac. C'est la troisième vente chez Marconi après «Milord» de Piaf et «J'ai quitté mon pays de Enrico Macias» dont Missoum écrit le prélude musical. Puis c'est «Ya Ouled el Houma», «Aâch men chafek» et enfin, en 1964, «Kif Rayi Hamelni » qui a un énorme succès dans tous les pays arabes. Le trio Saloua, Lehbib Hachelaf et Missoum fait connaître la chanson algérienne partout dans le monde. Missoum est également le compositeur arrangeur de Dahmane El-Harrachi, Akli Yahiatène, Abderahmane Azziz, Khadidja, Mohamed Lamari, El-Hachemi Guerrouabi, Noura et tant d'autres noms emblématiques da la chanson algérienne de l'exil et des premières années de l'indépendance. Hadj Omar, le frère germain de Amraoui Missoum, a également été évoqué par les intervenants. Notamment lorsque ce fameux homme de théâtre a déclamé en 1963, «Le cireur» sur une musique composée par son frère qui a également été cireur dans son enfance. Ahmed Benbella, le président de la République, présent à la représentation, est tellement touché qu'il jure qu'il n'y aura plus jamais de petits cireurs en Algérie. Et ainsi en a-t-il été jusqu'à nos jours. La participation à la lutte de libération nationale de Missoum a été magistralement résumée par M. Rejini, ancien membre de l'UGEMA, qui a relaté l'extraordinaire aventure de la participation des étudiants algériens au Festival mondial de la Jeunesse qui a eu lieu à Moscou en 1957. «Nous menions la bataille des symboles. Il nous fallait un drapeau, nous l'avions. Une équipe nationale et surtout un hymne national. Il a fallu apprendre par cœur Kassaman, dont nous avions du mal à comprendre l'arabe classique…» s'est remémoré l'intervenant qui a passionné l'auditoire en relatant tous les efforts faits pour que la présence des étudiants algériens soit tangible et convaincante. «Missoum a perçu cinq sur cinq les enjeux de cette bataille. Il a pris en charge l'aspect musical de la grande fresque nationale que nous avons présentée devant un aréopage international de 130 délégations. Sid Ali Kouiret y a joué l'un de ses premiers rôles. Nous devions prouver que nous avions une culture spécifique totalement distincte de la culture française… La contribution de Missoum à la réussite de ce spectacle a été formidable.» De nombreuses interventions ont souligné le rôle irremplaçable de Amraoui Missoum qui, selon les intervenants, a payé trop tôt de sa santé une activité intense. Le débat hebdomadaire de la médiathèque Bachir-Mentouri d'Alger-centre, organisé lundi dernier, a eu comme sujet la vie et l'œuvre de l'artiste dont le nom est lié à celui de tous les grands de la chanson algérienne : Amraoui Missoum. Un public d'âges et d'horizons variés, des membres de sa famille et certains de ses amis ont débattu avec émotion de la contribution de cet artiste hors pair au renouveau artistique, mais également aux combats émancipateurs de son époque. Mlle Fouzia Laradi, directrice de la médiathèque a présidé le débat après avoir introduit le conférencier, M. Rachid Mokhtari, qui a rédigé une biographie de l'artiste intitulée «Les disques d'or du chef d'orchestre, Amraoui Missoum», récemment publiée aux éditions Hibr. Le directeur de la maison d'édition était également présent. Disparu prématurément à l'âge de 46 ans, le 13 décembre 1967, le compositeur-arrangeur et chef d'orchestre n'a pas moins marqué de sa griffe nombre de créations considérées aujourd'hui comme des chefs-d'œuvre. Puisant aux sources traditionnelles, l'artiste natif de la Casbah, impressionné par les premiers orchestres modernes égyptiens, effectue une rupture avec le classicisme oriental et maghrébin tout en s'inspirant de la déferlante française yéyé. Cette heureuse synthèse artistique est définie comme «variété populaire moderne» par son biographe. Grandi dans la musique chaâbie, Missoum, dès les années quarante, étudie l'harmonie auprès du professeur Jean Estaing, chef d'orchestre à l'opéra d'Alger. Il est déjà entouré par M'hamed el-Anka, Meriem Abed, Khelifi Ahmed et Mohamed Tahar Fergani, habitués de son sous-sol, Rue Marengo, où il organise ses répétitions. Dès 1949, il va vivre en France où bientôt, les grandes maisons de disque se l'arrachent. La notoriété lui vient après sa rencontre avec une jeune interprète des oeuvres du compositeur tunisien Mohamed El-Jamoussi. C'est Saloua. Il la découvre en 1959 alors qu'elle anime des émissions enfantines sur la chaîne arabe de l'Ortf à Paris. La première composition qu'il lui décerne est la musique de «Lala Amina», un texte de Mohamed El Habib Hachelaf écrit en hommage au roi Mohamed V, grand ami de la résistance algérienne qui vient de décéder. La chanson fait un tabac. C'est la troisième vente chez Marconi après «Milord» de Piaf et «J'ai quitté mon pays de Enrico Macias» dont Missoum écrit le prélude musical. Puis c'est «Ya Ouled el Houma», «Aâch men chafek» et enfin, en 1964, «Kif Rayi Hamelni » qui a un énorme succès dans tous les pays arabes. Le trio Saloua, Lehbib Hachelaf et Missoum fait connaître la chanson algérienne partout dans le monde. Missoum est également le compositeur arrangeur de Dahmane El-Harrachi, Akli Yahiatène, Abderahmane Azziz, Khadidja, Mohamed Lamari, El-Hachemi Guerrouabi, Noura et tant d'autres noms emblématiques da la chanson algérienne de l'exil et des premières années de l'indépendance. Hadj Omar, le frère germain de Amraoui Missoum, a également été évoqué par les intervenants. Notamment lorsque ce fameux homme de théâtre a déclamé en 1963, «Le cireur» sur une musique composée par son frère qui a également été cireur dans son enfance. Ahmed Benbella, le président de la République, présent à la représentation, est tellement touché qu'il jure qu'il n'y aura plus jamais de petits cireurs en Algérie. Et ainsi en a-t-il été jusqu'à nos jours. La participation à la lutte de libération nationale de Missoum a été magistralement résumée par M. Rejini, ancien membre de l'UGEMA, qui a relaté l'extraordinaire aventure de la participation des étudiants algériens au Festival mondial de la Jeunesse qui a eu lieu à Moscou en 1957. «Nous menions la bataille des symboles. Il nous fallait un drapeau, nous l'avions. Une équipe nationale et surtout un hymne national. Il a fallu apprendre par cœur Kassaman, dont nous avions du mal à comprendre l'arabe classique…» s'est remémoré l'intervenant qui a passionné l'auditoire en relatant tous les efforts faits pour que la présence des étudiants algériens soit tangible et convaincante. «Missoum a perçu cinq sur cinq les enjeux de cette bataille. Il a pris en charge l'aspect musical de la grande fresque nationale que nous avons présentée devant un aréopage international de 130 délégations. Sid Ali Kouiret y a joué l'un de ses premiers rôles. Nous devions prouver que nous avions une culture spécifique totalement distincte de la culture française… La contribution de Missoum à la réussite de ce spectacle a été formidable.» De nombreuses interventions ont souligné le rôle irremplaçable de Amraoui Missoum qui, selon les intervenants, a payé trop tôt de sa santé une activité intense.