En soldant le passé, les deux pays tablent sur l'avenir, porteur d'espoir. Cela dit, qui tire profit de cette convention? Il ne fait aucun doute que les deux pays ont tout à gagner, chacun de son côté. La partie française a devant elle un marché potentiel en plein développement. En soldant le passé, les deux pays tablent sur l'avenir, porteur d'espoir. Cela dit, qui tire profit de cette convention? Il ne fait aucun doute que les deux pays ont tout à gagner, chacun de son côté. La partie française a devant elle un marché potentiel en plein développement. Une hirondelle ne faisant pas le printemps, elles seront donc cinq enseignes (Axa, Groupama, Aviva, Agf et MMA) françaises intéressées par le marché algérien des assurances. Elles ont signé une convention avec les entreprises algériennes publiques Caar et Saa. Ainsi, 42 ans après, les compagnies françaises d'assurances sont sur le point de revenir. Elles avaient plié bagage au mois de mai 1966, quatre ans à peine après l'indépendance, après la nationalisation des mines et des assurances. En soldant le passé, les deux pays tablent sur l'avenir, porteur d'espoir. Cela dit, qui tire profit de cette convention ? Il ne fait aucun doute que les deux pays ont tout à gagner, chacun de son côté. La partie française a devant elle un marché potentiel en plein développement et au fort taux de croissance, pour peu que de nouvelles méthodes de travail y soient introduites. Il y a là un pays de 35 millions d'habitants, qui peut aligner 120 milliards de dollars de réserve de change et où le secteur des assurances est pratiquement vierge. Quant à la partie algérienne, après 42 années de monopole étatique marqué par la bureaucratie, elle est à la recherche d'expertise et de savoir-faire. Comme on peut le lire dans le communiqué publié à l'occasion de la signature, à Paris, par les compagnies d'assurances algériennes et françaises en présence de Karim Djoudi, ministre des Finances et de Christine Lagarde, ministre française de l'Economie, des Finances et de l'Emploi, de cet accord qui permettra aux agences françaises de pénétrer le marché algérien et de participer à la modernisation du secteur des assurances, en développant de nouvelles formules et en créant de nouvelles branches avec les compagnies d'assurances algériennes. Quant au contentieux, l'Algérie s'en tient à ce qu'elle a toujours déclaré : ces compagnies avaient quitté l'Algérie en emportant dans leurs bagages tous les bénéfices qu'elles avaient réalisés en Algérie avant 1966. De toutes les façons, la concurrence est rude, et si les compagnies françaises font trop la fine bouche, on peut s'attendre à ce qu'elles soient coiffées au poteau par les compagnies italiennes, américaines, espagnoles ou britanniques, qui sont tout aussi performantes et agressives. Un marché dynamique Mais c'est loin d'être le cas. Les professionnels français des assurances ne cessent de lorgner de ce côté-ci de la Méditerranée. Ils connaissent très bien le marché algérien, un marché où ils étaient établis et où ils sont précédés, depuis de nombreuses années, par des banques françaises qui ont déjà pignon sur rue. Société générale et BNP Paribas suivie par sa filiale Cetelem, spécialisée dans le crédit à la consommation, sont entrées dans le paysage familier des villes, en Algérie. Non seulement elles sont en train d'étoffer leurs réseaux en ouvrant périodiquement de nouvelles agences et en investissant de nouveaux créneaux, mais en plus, elles attendent avec impatience la privatisation des banques publiques, malgré le report sine die de celle du CPA. A la cérémonie de signature, qui a eu lieu le jeudi 7 mars en début de soirée, la ministre française a déclaré qu'il est mis fin à un contentieux qui dure depuis 1966 par un accord de principe qui «passe l'éponge» sur l'actif et le passif. On dit côté algérien que le gouvernement de l'époque avait hérité des engagements détenus entre 1962 et 1966 par ces compagnies françaises, présentes sur le sol national depuis la colonisation, et dont le portefeuille était composé, pour l'essentiel, de versements de pensions liées aux accidents du travail. Les indemnisations sont considérées comme mineures et négligeables par rapport aux opportunités offertes par le marché algérien, où des enseignes italiennes, britanniques, espagnoles et américaines envisagent de s'installer. «Désormais, un climat de coopération mutuelle se met en place» précise-t-on du reste auprès d'Agf. Quant au ministre des Finances, Karim Djoudi, il fait, dit-on, de la modernisation des assurances l'une de ses priorités. De fait, l'accord prévoit la création de filiales communes avec des sociétés d'assurances algériennes et leur entrée dans le capital de certaines d'entre elles, tout comme il traduit la volonté conjointe d'intensifier les échanges économiques entre les deux pays et de favoriser l'investissement français en Algérie, dans un esprit de confiance et tourné vers l'avenir. On précisera que le marché algérien des assurances est ouvert au privé algérien depuis 1997, alors qu'une nouvelle loi, plus libérale, est en chantier. L'objectif avoué des autorités est d'impulser une activité dont hélas la taille et les indicateurs demeurent modestes (à peine 0,5% du PIB) au regard des potentialités existantes. On en veut pour preuve la méfiance des consommateurs algériens envers une profession jugée «bureaucratique», et où les délais de remboursement sont longs et compliqués. L'assurance automobile, obligatoire, domine ce marché avec 52,18% du total en 2006. Elle est suivie par les IARD (incidents, accidents et risques divers), l'assurance transport arrivant en dernière position avec une part de 8,6%. Les autres segments sont pratiquement inexistants, notamment les assurances des personnes. Les pouvoirs publics ont réagi après les inondations de Bab El- Oued et le séisme de Boumerdès, qui ont fait beaucoup de victimes et causé des dégâts considérables aux constructions, en promulguant de nouveaux textes obligeant les particuliers à contracter des assurances contre les catastrophes naturelles. Pour l'instant, seuls les bâilleurs appliquent cette mesure pour éviter que les contrats de location soient rejetés par les notaires. Comme pour l'automobile, il faut qu'une assurance soit obligatoire pour mettre les usagers devant le fait accompli, sinon il n'y a aucune mesure incitative encourageant les particuliers à trouver un avantage à contracter une police d'assurance personnelle, d'autant plus que les compagnies d'assurances sont plus aptes à prendre l'argent de leurs clients qu'à accomplir les formalités de remboursement, qui sont une tracasserie digne de Kafka. «Notre marché mérite de prendre une autre dimension, cela va permettre de dynamiser le mouvement des affaires qui doit nécessairement s'accompagner d'une présence des affaires.» a déclaré Karim Djoudi. C'est un fait qu'aussi bien le grand public que les entreprises ont besoin de cette présence. Les banques elles-mêmes, lorsqu'elles accordent des crédits à la consommation ou aux petites et moyennes entreprises (PME) ont besoin d'être couvertes par les assurances. C'est la loi du genre. Quant aux particuliers, il y a tellement de produits qui existent un peu partout dans le monde et qui sont absents chez nous. Ils ne sont pas encouragés par les compagnies publiques qui ne font rien pour attirer les clients. Dans le monde entier, les compagnies d'assurances organisent des tombolas, des concours, mènent des campagnes de publicité et de marketing, font des promotions, et lorsqu'un client se présente, elles redoublent d'imagination et d'attention. Il s'agit de retenir les clients pour les empêcher d'aller vers la concurrence. La Coface, l'exemple à suivre Cette convention signée entre la France et l'Algérie est également un signal positif envoyé aux investisseurs potentiels, français ou autres. L'installation de la Coface en est un autre. La société française d'assurance à l'export, dont les classements servent de critère et de repère aux investisseurs français en particulier et européens en général, a donné l'exemple en ne dédaignant pas d'ouvrir une antenne en Algérie. Par ce geste fort, elle a montré l'exemple à suivre. Et il faut croire que son appel a été entendu. Sachant que la Coface est un organisme qui ne peut aller contre la volonté du gouvernement français, on peut en conclure qu'il existe une volonté politique partagée des deux côtés de la Méditerranée d'aller de l'avant dans le domaine des assurances. On n'oubliera pas non plus que le marché algérien a généré un chiffre d'affaires de 46,5 milliards de DA en 2006. Ce qui n'est pas négligeable, d'autant plus qu'il est encore marqué par l'archaïsme de ses méthodes de travail, tout comme le secteur bancaire dont il est le frère jumeau. Par conséquent, il existe un potentiel certain, qui est appelé à connaître une croissance assez rapide dans les prochaines années pour le mettre au diapason de ce qui se fait dans le monde, notamment dans les pays voisins marocains et tunisiens qui sont plus en avance sur nous dans le domaine. Mais on a vu que lorsque le mouvement de modernisation est enclenché, l'Algérie parvient à rattraper ses retards. C'est ce qui s'est passé par exemple dans la téléphonie mobile qui a vu l'Algérie passer en quelques années de 50. 000 lignes à plus de vingt millions de lignes. C'est dire. Une hirondelle ne faisant pas le printemps, elles seront donc cinq enseignes (Axa, Groupama, Aviva, Agf et MMA) françaises intéressées par le marché algérien des assurances. Elles ont signé une convention avec les entreprises algériennes publiques Caar et Saa. Ainsi, 42 ans après, les compagnies françaises d'assurances sont sur le point de revenir. Elles avaient plié bagage au mois de mai 1966, quatre ans à peine après l'indépendance, après la nationalisation des mines et des assurances. En soldant le passé, les deux pays tablent sur l'avenir, porteur d'espoir. Cela dit, qui tire profit de cette convention ? Il ne fait aucun doute que les deux pays ont tout à gagner, chacun de son côté. La partie française a devant elle un marché potentiel en plein développement et au fort taux de croissance, pour peu que de nouvelles méthodes de travail y soient introduites. Il y a là un pays de 35 millions d'habitants, qui peut aligner 120 milliards de dollars de réserve de change et où le secteur des assurances est pratiquement vierge. Quant à la partie algérienne, après 42 années de monopole étatique marqué par la bureaucratie, elle est à la recherche d'expertise et de savoir-faire. Comme on peut le lire dans le communiqué publié à l'occasion de la signature, à Paris, par les compagnies d'assurances algériennes et françaises en présence de Karim Djoudi, ministre des Finances et de Christine Lagarde, ministre française de l'Economie, des Finances et de l'Emploi, de cet accord qui permettra aux agences françaises de pénétrer le marché algérien et de participer à la modernisation du secteur des assurances, en développant de nouvelles formules et en créant de nouvelles branches avec les compagnies d'assurances algériennes. Quant au contentieux, l'Algérie s'en tient à ce qu'elle a toujours déclaré : ces compagnies avaient quitté l'Algérie en emportant dans leurs bagages tous les bénéfices qu'elles avaient réalisés en Algérie avant 1966. De toutes les façons, la concurrence est rude, et si les compagnies françaises font trop la fine bouche, on peut s'attendre à ce qu'elles soient coiffées au poteau par les compagnies italiennes, américaines, espagnoles ou britanniques, qui sont tout aussi performantes et agressives. Un marché dynamique Mais c'est loin d'être le cas. Les professionnels français des assurances ne cessent de lorgner de ce côté-ci de la Méditerranée. Ils connaissent très bien le marché algérien, un marché où ils étaient établis et où ils sont précédés, depuis de nombreuses années, par des banques françaises qui ont déjà pignon sur rue. Société générale et BNP Paribas suivie par sa filiale Cetelem, spécialisée dans le crédit à la consommation, sont entrées dans le paysage familier des villes, en Algérie. Non seulement elles sont en train d'étoffer leurs réseaux en ouvrant périodiquement de nouvelles agences et en investissant de nouveaux créneaux, mais en plus, elles attendent avec impatience la privatisation des banques publiques, malgré le report sine die de celle du CPA. A la cérémonie de signature, qui a eu lieu le jeudi 7 mars en début de soirée, la ministre française a déclaré qu'il est mis fin à un contentieux qui dure depuis 1966 par un accord de principe qui «passe l'éponge» sur l'actif et le passif. On dit côté algérien que le gouvernement de l'époque avait hérité des engagements détenus entre 1962 et 1966 par ces compagnies françaises, présentes sur le sol national depuis la colonisation, et dont le portefeuille était composé, pour l'essentiel, de versements de pensions liées aux accidents du travail. Les indemnisations sont considérées comme mineures et négligeables par rapport aux opportunités offertes par le marché algérien, où des enseignes italiennes, britanniques, espagnoles et américaines envisagent de s'installer. «Désormais, un climat de coopération mutuelle se met en place» précise-t-on du reste auprès d'Agf. Quant au ministre des Finances, Karim Djoudi, il fait, dit-on, de la modernisation des assurances l'une de ses priorités. De fait, l'accord prévoit la création de filiales communes avec des sociétés d'assurances algériennes et leur entrée dans le capital de certaines d'entre elles, tout comme il traduit la volonté conjointe d'intensifier les échanges économiques entre les deux pays et de favoriser l'investissement français en Algérie, dans un esprit de confiance et tourné vers l'avenir. On précisera que le marché algérien des assurances est ouvert au privé algérien depuis 1997, alors qu'une nouvelle loi, plus libérale, est en chantier. L'objectif avoué des autorités est d'impulser une activité dont hélas la taille et les indicateurs demeurent modestes (à peine 0,5% du PIB) au regard des potentialités existantes. On en veut pour preuve la méfiance des consommateurs algériens envers une profession jugée «bureaucratique», et où les délais de remboursement sont longs et compliqués. L'assurance automobile, obligatoire, domine ce marché avec 52,18% du total en 2006. Elle est suivie par les IARD (incidents, accidents et risques divers), l'assurance transport arrivant en dernière position avec une part de 8,6%. Les autres segments sont pratiquement inexistants, notamment les assurances des personnes. Les pouvoirs publics ont réagi après les inondations de Bab El- Oued et le séisme de Boumerdès, qui ont fait beaucoup de victimes et causé des dégâts considérables aux constructions, en promulguant de nouveaux textes obligeant les particuliers à contracter des assurances contre les catastrophes naturelles. Pour l'instant, seuls les bâilleurs appliquent cette mesure pour éviter que les contrats de location soient rejetés par les notaires. Comme pour l'automobile, il faut qu'une assurance soit obligatoire pour mettre les usagers devant le fait accompli, sinon il n'y a aucune mesure incitative encourageant les particuliers à trouver un avantage à contracter une police d'assurance personnelle, d'autant plus que les compagnies d'assurances sont plus aptes à prendre l'argent de leurs clients qu'à accomplir les formalités de remboursement, qui sont une tracasserie digne de Kafka. «Notre marché mérite de prendre une autre dimension, cela va permettre de dynamiser le mouvement des affaires qui doit nécessairement s'accompagner d'une présence des affaires.» a déclaré Karim Djoudi. C'est un fait qu'aussi bien le grand public que les entreprises ont besoin de cette présence. Les banques elles-mêmes, lorsqu'elles accordent des crédits à la consommation ou aux petites et moyennes entreprises (PME) ont besoin d'être couvertes par les assurances. C'est la loi du genre. Quant aux particuliers, il y a tellement de produits qui existent un peu partout dans le monde et qui sont absents chez nous. Ils ne sont pas encouragés par les compagnies publiques qui ne font rien pour attirer les clients. Dans le monde entier, les compagnies d'assurances organisent des tombolas, des concours, mènent des campagnes de publicité et de marketing, font des promotions, et lorsqu'un client se présente, elles redoublent d'imagination et d'attention. Il s'agit de retenir les clients pour les empêcher d'aller vers la concurrence. La Coface, l'exemple à suivre Cette convention signée entre la France et l'Algérie est également un signal positif envoyé aux investisseurs potentiels, français ou autres. L'installation de la Coface en est un autre. La société française d'assurance à l'export, dont les classements servent de critère et de repère aux investisseurs français en particulier et européens en général, a donné l'exemple en ne dédaignant pas d'ouvrir une antenne en Algérie. Par ce geste fort, elle a montré l'exemple à suivre. Et il faut croire que son appel a été entendu. Sachant que la Coface est un organisme qui ne peut aller contre la volonté du gouvernement français, on peut en conclure qu'il existe une volonté politique partagée des deux côtés de la Méditerranée d'aller de l'avant dans le domaine des assurances. On n'oubliera pas non plus que le marché algérien a généré un chiffre d'affaires de 46,5 milliards de DA en 2006. Ce qui n'est pas négligeable, d'autant plus qu'il est encore marqué par l'archaïsme de ses méthodes de travail, tout comme le secteur bancaire dont il est le frère jumeau. Par conséquent, il existe un potentiel certain, qui est appelé à connaître une croissance assez rapide dans les prochaines années pour le mettre au diapason de ce qui se fait dans le monde, notamment dans les pays voisins marocains et tunisiens qui sont plus en avance sur nous dans le domaine. Mais on a vu que lorsque le mouvement de modernisation est enclenché, l'Algérie parvient à rattraper ses retards. C'est ce qui s'est passé par exemple dans la téléphonie mobile qui a vu l'Algérie passer en quelques années de 50. 000 lignes à plus de vingt millions de lignes. C'est dire.