Midi libre : L'établissement Dar Errahma a toujours été assimilé, dans l'esprit de la société civile, à la prise en charge de la personne âgée. En quoi consistent réellement les tâches de ce centre et quelles tranches de société héberge-t-il ? M. Azzazen : L'établissement créé en 1998 était dirigé par les associations caritatives jusqu'à 2002 où, étant désigné comme responsable du centre, j'ai établi le nouveau statut de Dar Errahma comme étant une établissement public à caractère administratif. Le centre s'occupe de quatre tranches de société. Nous apportons aide et assistance aux personnes âgées, aux enfants et adultes cancéreux, à l'enfance abandonnée et aux mères célibataires. Une équipe pluridisciplinaire veille sur l'orientation, l'accompagnement, l'insertion sociale et la prise en charge de chaque catégorie de vie. Quelle est, à votre avis, la couche sociale la plus défavorisée au sein du centre ? Dar Errahma se veut être un centre qui accueille les franges de la société les plus vulnérables, comme des vieux sans attache familiale, abandonnés par leur famille, les mères célibataires qui se trouvent au ban de la société, les personnes cancéreuses qui se battent pour la vie et l'enfance assistée. Ces quatre tranches qui proviennent majoritairement de milieux défavorisés sont, à mon avis, aussi vulnérables les unes que les autres. Quel regard portez-vous sur le statut de la mère célibataire au sein de notre société ? Le statut de mère célibataire est un sujet très sensible dans notre société. L'absence de loi est à déplorer, le cas des enfants nés sous X et la question de l'abandon de l'enfant sont plus que jamais une préoccupation à l'ordre du jour. En matière d'amélioration des conditions d'existence de cette frange de la société marginalisée, un projet de loi a été initié récemment par le ministre de la Solidarité nationale portant sur la réalisation systématique du test de reconnaissance paternelle (ADN, ndlr) pour protéger l'enfant né sous X. Quel genre d'activité propose l'établissement aux pensionnaires tout au long de leur séjour ? Dar Errahma assure un programme pédagogique et socioculturel riche pour les pensionnaires. Pour les enfants abandonnés, ils sont tous scolarisés. Il y a des aires de jeux (basket-ball, football des ateliers de dessin, de peinture, ndlr). Pour les mères célibataires, nous proposons des activités d'occupations comme la chorale, des ateliers de coutures, de peinture sur soie, de broderie... Des excursions, des galas, des fêtes, sont aussi organisées pour les pensionnaires. Notre objectif est de rendre l'existence de ces personnes en détresse plus heureuses, leur assurer un cadre de divertissement varié pour les soustraire de la charge du stress qui pèse sur eux. Estimez-vous le budget mobilisé par le ministère de la Solidarité nationale répond aux besoins de vos pensionnaires ? Le budget est de 100 DA pour la personne par jour. Seulement, nous ne survivons pas seulement grâce à ce budget. L'apport des dons privés, assez important, nous aide à faire face aux besoins des personnes en détresse. Les malades cancéreux, enfants ou adultes, étant pour la majorité issus de milieux défavorisés, ne peuvent pas avoir facilement accès à un traitement anti-cancéreux coûteux et souvent non couvert par l'assurance sociale. Comment intervient Dar Errahma dans l'aide de cette frange de la société ? Certes, les médicaments anti-cancéreux sont très coûteux, certains atteignent ou dépassent les 25.000 DA. Le traitement, de par son coût exorbitant, ne profite pas à tous les cancéreux issus, pour la majorité, de milieux démunis. En revanche, concernant les malades cancéreux, enfants ou adultes, hébergés au sein du centre, le ministère de la Solidarité nationale s'occupe de leur prise en charge totale en matière de transport et de traitement médical. Quels sont les projets du centre de nature à améliorer les conditions de ces personnes exposées à la souffrance sous tous ses aspects ? Nous envisageons de réaliser la construction d'un centre d'hébergement d'urgence dont la capacité d'accueil est de 60 personnes. Cette infrastrucure sera destinée à abriter la personne en détresse pour une durée bien déterminée avant qu'elle ne soit orientée en fonction de son cas dans un centre spécialisé. Ce projet, initié par le ministère de la Solidarité nationale depuis une semaine, sera une première en Algérie. Aussi, un autre projet qui porte sur l'assistance à l'enfance abandonné est en cours de réalisation. Ce projet qui sera réalisé en trois phases, repose sur le principe de notion de «pédagogie de la rue». L'objectif est d'accueillir les enfants livrés à eux-mêmes dans la rue, au sein du SAMU social enfant. A votre avis, de quoi ont vraiment besoin les pensionnaires de l'établissement Dar Errahma ainsi que toute personne en détresse ? A mon sens, ces êtres délicats n'ont pas juste besoin d'une assistance financière. Dans leur tourmente, c'est de compréhension et de soutien moral et affectif émanant de la société civile qu'ils en ont le plus besoin. J'appelle, personnellement, la population à être plus solidaire avec ces malheureux, car la solidarité atténue le poids des malheurs. Je pense que dans la lutte contre les fléaux sociaux, l'accent doit être mis sur l'importance des relations humaines et la solidarité nationale. Midi libre : L'établissement Dar Errahma a toujours été assimilé, dans l'esprit de la société civile, à la prise en charge de la personne âgée. En quoi consistent réellement les tâches de ce centre et quelles tranches de société héberge-t-il ? M. Azzazen : L'établissement créé en 1998 était dirigé par les associations caritatives jusqu'à 2002 où, étant désigné comme responsable du centre, j'ai établi le nouveau statut de Dar Errahma comme étant une établissement public à caractère administratif. Le centre s'occupe de quatre tranches de société. Nous apportons aide et assistance aux personnes âgées, aux enfants et adultes cancéreux, à l'enfance abandonnée et aux mères célibataires. Une équipe pluridisciplinaire veille sur l'orientation, l'accompagnement, l'insertion sociale et la prise en charge de chaque catégorie de vie. Quelle est, à votre avis, la couche sociale la plus défavorisée au sein du centre ? Dar Errahma se veut être un centre qui accueille les franges de la société les plus vulnérables, comme des vieux sans attache familiale, abandonnés par leur famille, les mères célibataires qui se trouvent au ban de la société, les personnes cancéreuses qui se battent pour la vie et l'enfance assistée. Ces quatre tranches qui proviennent majoritairement de milieux défavorisés sont, à mon avis, aussi vulnérables les unes que les autres. Quel regard portez-vous sur le statut de la mère célibataire au sein de notre société ? Le statut de mère célibataire est un sujet très sensible dans notre société. L'absence de loi est à déplorer, le cas des enfants nés sous X et la question de l'abandon de l'enfant sont plus que jamais une préoccupation à l'ordre du jour. En matière d'amélioration des conditions d'existence de cette frange de la société marginalisée, un projet de loi a été initié récemment par le ministre de la Solidarité nationale portant sur la réalisation systématique du test de reconnaissance paternelle (ADN, ndlr) pour protéger l'enfant né sous X. Quel genre d'activité propose l'établissement aux pensionnaires tout au long de leur séjour ? Dar Errahma assure un programme pédagogique et socioculturel riche pour les pensionnaires. Pour les enfants abandonnés, ils sont tous scolarisés. Il y a des aires de jeux (basket-ball, football des ateliers de dessin, de peinture, ndlr). Pour les mères célibataires, nous proposons des activités d'occupations comme la chorale, des ateliers de coutures, de peinture sur soie, de broderie... Des excursions, des galas, des fêtes, sont aussi organisées pour les pensionnaires. Notre objectif est de rendre l'existence de ces personnes en détresse plus heureuses, leur assurer un cadre de divertissement varié pour les soustraire de la charge du stress qui pèse sur eux. Estimez-vous le budget mobilisé par le ministère de la Solidarité nationale répond aux besoins de vos pensionnaires ? Le budget est de 100 DA pour la personne par jour. Seulement, nous ne survivons pas seulement grâce à ce budget. L'apport des dons privés, assez important, nous aide à faire face aux besoins des personnes en détresse. Les malades cancéreux, enfants ou adultes, étant pour la majorité issus de milieux défavorisés, ne peuvent pas avoir facilement accès à un traitement anti-cancéreux coûteux et souvent non couvert par l'assurance sociale. Comment intervient Dar Errahma dans l'aide de cette frange de la société ? Certes, les médicaments anti-cancéreux sont très coûteux, certains atteignent ou dépassent les 25.000 DA. Le traitement, de par son coût exorbitant, ne profite pas à tous les cancéreux issus, pour la majorité, de milieux démunis. En revanche, concernant les malades cancéreux, enfants ou adultes, hébergés au sein du centre, le ministère de la Solidarité nationale s'occupe de leur prise en charge totale en matière de transport et de traitement médical. Quels sont les projets du centre de nature à améliorer les conditions de ces personnes exposées à la souffrance sous tous ses aspects ? Nous envisageons de réaliser la construction d'un centre d'hébergement d'urgence dont la capacité d'accueil est de 60 personnes. Cette infrastrucure sera destinée à abriter la personne en détresse pour une durée bien déterminée avant qu'elle ne soit orientée en fonction de son cas dans un centre spécialisé. Ce projet, initié par le ministère de la Solidarité nationale depuis une semaine, sera une première en Algérie. Aussi, un autre projet qui porte sur l'assistance à l'enfance abandonné est en cours de réalisation. Ce projet qui sera réalisé en trois phases, repose sur le principe de notion de «pédagogie de la rue». L'objectif est d'accueillir les enfants livrés à eux-mêmes dans la rue, au sein du SAMU social enfant. A votre avis, de quoi ont vraiment besoin les pensionnaires de l'établissement Dar Errahma ainsi que toute personne en détresse ? A mon sens, ces êtres délicats n'ont pas juste besoin d'une assistance financière. Dans leur tourmente, c'est de compréhension et de soutien moral et affectif émanant de la société civile qu'ils en ont le plus besoin. J'appelle, personnellement, la population à être plus solidaire avec ces malheureux, car la solidarité atténue le poids des malheurs. Je pense que dans la lutte contre les fléaux sociaux, l'accent doit être mis sur l'importance des relations humaines et la solidarité nationale.