A la «recherche du vrai et du juste», elle effectue dans les Aurès plusieurs missions solitaires dès 1934. A cheval et accompagnée d'un mulet pour porter son matériel, elle va sans crainte dans les douars les plus reculés de notre pays, se sachant parfaitement en sécurité chez ces montagnards qui subissent l' humiliation sans jamais confondre entre la femme de sciences et la France coloniale. A la «recherche du vrai et du juste», elle effectue dans les Aurès plusieurs missions solitaires dès 1934. A cheval et accompagnée d'un mulet pour porter son matériel, elle va sans crainte dans les douars les plus reculés de notre pays, se sachant parfaitement en sécurité chez ces montagnards qui subissent l' humiliation sans jamais confondre entre la femme de sciences et la France coloniale. Elle est partie l'amie des Chaouis et de l'Algérie entière. « Merci Germaine » ont écrit, en cet anniversaire du 20 avril, des voix de T'Kout s'exprimant sur le net et réagissant à son parcours retracé par un confrère. Oui, « Merci à toi Germaine et repose enfin en paix loin de ce monde incompréhensible et violent », ont écrit ceux qui signent : Les Chaouias de l'Aurès, peuple libre et pacifique. En effet, qui a mieux observé la condition infra-humaine des Chaouis durant la colonisation que cette éthnologue de 27 ans, nommée Germaine Tillion? A la « recherche du vrai et du juste » elle effectue dans les Aurès plusieurs missions solitaires dès 1934. A cheval et accompagnée d'un mulet pour porter son matériel, elle va sans crainte dans les douars les plus reculés de notre pays, se sachant parfaitement en sécurité chez ces montagnards qui vivent l' humiliation sans jamais confondre entre la femme de sciences et la France coloniale. Après avoir effectué sa propre traversée de l'enfer, dans le camp nazi de Ravensbrück, elle sait identifier à son retour le statut réel des populations aurassiennes déportées durant la guerre de Libération nationale. « Quand j'ai retrouvé les Aurassiens entre novembre 1954 et février 1955, j'ai été atterrée par le changement survenu chez eux en 15 ans et que je ne puis qualifier que par ce mot : clochardisation. » s'écrie celle qui a consacré sa vie à combattre le fascisme sous toutes ses formes. Avec toutes les armes possibles, l'humour y compris. Dans le camp de la mort, où elle est enfermée en 1942, suite à une dénonciation, elle perd sa mère Emilie. Cela ne l'empêche pas de monter une opérette au vitriol sur la vie du camp pour distraire ses compagnes. Telle est le cran de cette scientifique qui sait rire et faire rire à l'ombre des hautes cheminées dont s'échappent les grasses fumées produites par la chair humaine qui se calcine. Aux Maghrébins d'y reconnaître ce trait de la dérision face au malheur, qui leur est caractéristique, et dont la jeune femme de 27 ans n'a pu qu'hériter au contact des populations qu'elle approchait avec respect et délicatesse. Camps, déportations, tortures, bombardements au napalm, application du code de l'indigénat, tout ce qu'elle voit à son retour en Algérie, en 1955, s'apparente au système concentrationnaire nazi qu'elle a étudié de son regard perspicace et profond d'universitaire. Système dont elle en souligne d'ailleurs les finalités économiques. Mais femme de conviction, elle ne se contente pas d'observer et de décrire, elle agit également. C'est en créant l'un des premiers réseaux de résistance antinazi, «le réseau du Musée de l'Homme » en 1940, qu'elle se retrouve derrière les barbelés du camp de sinistre mémoire où des milliers de personnes ont été assassinées. Elle analyse et dénonce la société coloniale dans « L'Algérie en 1957 » et relate ses rencontres secrètes avec Yacef saâdi et Zohra Drif dans « Les ennemis complémentaires ». Puis elle crée les centres sociaux pour les ruraux musulmans déplacés. Son combat se fait à contre-courant des amères réalités coloniales et ne semble pas dénué d'un parfum de Don quichottisme. En effet, c'est dans un des ces centres que Mouloud Feraoun est assassiné par l'OAS en 1962, alors qu'entre 1957 et 1959, des membres des 120 centres ainsi créés sont arrêtés et torturés par l'armée coloniale. Elle a pourtant, dès 1957, à la tête d'une commission internationale, visité les centres de déportation et dénoncé les exactions subies par les déportés. Nullement découragée par la perte de ses notes sur les Aurès durant sa détention, elle publie en 1966 « Le harem et les cousins » considéré comme son œuvre majeure. Il s'agit d'un essai sur le mariage endogame. En 2000, elle réunit ses souvenirs dans le très sérieux et très drôle : « Il était une fois l'ethnographie » et signe l'appel lancé pour que soit reconnu et condamné le recours à la torture durant la guerre de Libération nationale. En 2001, elle publie « A la recherche du vrai et du juste ». Quant à son opérette des temps maudits elle est publiée en 2005 et jouée en 2007 au Théâtre du Châtelet à Paris sous le titre de « Le Verfügbar aux enfers ». A l'occasion des cent ans de Germaine Tillion, souvenirs musicaux et observations distanciées sont mis en scène par Bérénice Collet et Géraldine Keiflin comme l'illustration de la victoire du rire et du beau contre l'horrible et le tragique. Rire pour survivre est bien cette arme secrète que Germaine Tillion a appris à partager avec les peuples martyrs. Ainsi ce sont écoulés 101 ans d'une existence de combats sur tous les fronts qui a commencé le 30 mai 1907 à Allegre en Haute-Loire pour s'éteindre, samedi 19 avril à Saint-Mandé dans le Val-de-Marne. Entre ces deux dates et ces deux lieux, une femme a dit au monde son fait, sans jamais reculer ni faiblir. Décorée à plusieurs reprises par un système qu'elle n'a cessé de dénoncer La femme de cœur et de sciences n'a été oubliée ni par les Chaouis ni par tous ceux dont elle a partagé la lutte. « Le Témoignage est un combat » est l'intitulé de la biographie que lui consacre Jean Lacouture. Une école de Saint-Mandé (Val-de-Marne), où elle résidait, porte son nom et celui de sa mère dont elle n'a jamais pu pardonner la mort au camp de Ravensbrück. Elle est partie l'amie des Chaouis et de l'Algérie entière. « Merci Germaine » ont écrit, en cet anniversaire du 20 avril, des voix de T'Kout s'exprimant sur le net et réagissant à son parcours retracé par un confrère. Oui, « Merci à toi Germaine et repose enfin en paix loin de ce monde incompréhensible et violent », ont écrit ceux qui signent : Les Chaouias de l'Aurès, peuple libre et pacifique. En effet, qui a mieux observé la condition infra-humaine des Chaouis durant la colonisation que cette éthnologue de 27 ans, nommée Germaine Tillion? A la « recherche du vrai et du juste » elle effectue dans les Aurès plusieurs missions solitaires dès 1934. A cheval et accompagnée d'un mulet pour porter son matériel, elle va sans crainte dans les douars les plus reculés de notre pays, se sachant parfaitement en sécurité chez ces montagnards qui vivent l' humiliation sans jamais confondre entre la femme de sciences et la France coloniale. Après avoir effectué sa propre traversée de l'enfer, dans le camp nazi de Ravensbrück, elle sait identifier à son retour le statut réel des populations aurassiennes déportées durant la guerre de Libération nationale. « Quand j'ai retrouvé les Aurassiens entre novembre 1954 et février 1955, j'ai été atterrée par le changement survenu chez eux en 15 ans et que je ne puis qualifier que par ce mot : clochardisation. » s'écrie celle qui a consacré sa vie à combattre le fascisme sous toutes ses formes. Avec toutes les armes possibles, l'humour y compris. Dans le camp de la mort, où elle est enfermée en 1942, suite à une dénonciation, elle perd sa mère Emilie. Cela ne l'empêche pas de monter une opérette au vitriol sur la vie du camp pour distraire ses compagnes. Telle est le cran de cette scientifique qui sait rire et faire rire à l'ombre des hautes cheminées dont s'échappent les grasses fumées produites par la chair humaine qui se calcine. Aux Maghrébins d'y reconnaître ce trait de la dérision face au malheur, qui leur est caractéristique, et dont la jeune femme de 27 ans n'a pu qu'hériter au contact des populations qu'elle approchait avec respect et délicatesse. Camps, déportations, tortures, bombardements au napalm, application du code de l'indigénat, tout ce qu'elle voit à son retour en Algérie, en 1955, s'apparente au système concentrationnaire nazi qu'elle a étudié de son regard perspicace et profond d'universitaire. Système dont elle en souligne d'ailleurs les finalités économiques. Mais femme de conviction, elle ne se contente pas d'observer et de décrire, elle agit également. C'est en créant l'un des premiers réseaux de résistance antinazi, «le réseau du Musée de l'Homme » en 1940, qu'elle se retrouve derrière les barbelés du camp de sinistre mémoire où des milliers de personnes ont été assassinées. Elle analyse et dénonce la société coloniale dans « L'Algérie en 1957 » et relate ses rencontres secrètes avec Yacef saâdi et Zohra Drif dans « Les ennemis complémentaires ». Puis elle crée les centres sociaux pour les ruraux musulmans déplacés. Son combat se fait à contre-courant des amères réalités coloniales et ne semble pas dénué d'un parfum de Don quichottisme. En effet, c'est dans un des ces centres que Mouloud Feraoun est assassiné par l'OAS en 1962, alors qu'entre 1957 et 1959, des membres des 120 centres ainsi créés sont arrêtés et torturés par l'armée coloniale. Elle a pourtant, dès 1957, à la tête d'une commission internationale, visité les centres de déportation et dénoncé les exactions subies par les déportés. Nullement découragée par la perte de ses notes sur les Aurès durant sa détention, elle publie en 1966 « Le harem et les cousins » considéré comme son œuvre majeure. Il s'agit d'un essai sur le mariage endogame. En 2000, elle réunit ses souvenirs dans le très sérieux et très drôle : « Il était une fois l'ethnographie » et signe l'appel lancé pour que soit reconnu et condamné le recours à la torture durant la guerre de Libération nationale. En 2001, elle publie « A la recherche du vrai et du juste ». Quant à son opérette des temps maudits elle est publiée en 2005 et jouée en 2007 au Théâtre du Châtelet à Paris sous le titre de « Le Verfügbar aux enfers ». A l'occasion des cent ans de Germaine Tillion, souvenirs musicaux et observations distanciées sont mis en scène par Bérénice Collet et Géraldine Keiflin comme l'illustration de la victoire du rire et du beau contre l'horrible et le tragique. Rire pour survivre est bien cette arme secrète que Germaine Tillion a appris à partager avec les peuples martyrs. Ainsi ce sont écoulés 101 ans d'une existence de combats sur tous les fronts qui a commencé le 30 mai 1907 à Allegre en Haute-Loire pour s'éteindre, samedi 19 avril à Saint-Mandé dans le Val-de-Marne. Entre ces deux dates et ces deux lieux, une femme a dit au monde son fait, sans jamais reculer ni faiblir. Décorée à plusieurs reprises par un système qu'elle n'a cessé de dénoncer La femme de cœur et de sciences n'a été oubliée ni par les Chaouis ni par tous ceux dont elle a partagé la lutte. « Le Témoignage est un combat » est l'intitulé de la biographie que lui consacre Jean Lacouture. Une école de Saint-Mandé (Val-de-Marne), où elle résidait, porte son nom et celui de sa mère dont elle n'a jamais pu pardonner la mort au camp de Ravensbrück.