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La voix d'or de la chanson algérienne
Allaoua Zerrouki
Publié dans Le Midi Libre le 22 - 04 - 2008

Dès son jeune âge, Zerrouki Allaoua jouait de la flûte, qu'il fabriquait de ses propres mains avec des tiges de roseau.
Dès son jeune âge, Zerrouki Allaoua jouait de la flûte, qu'il fabriquait de ses propres mains avec des tiges de roseau.
Allaoua Zerrouki, fils d'un imam, Seghir Ben Arezki, est venu au monde un certain 5 juillet 1915, à Amalou, village situé sur les hauteurs de Seddouk, dans la wilaya de Bejaïa.
Très jeune, Allaoua Zerrouki s'est retrouvé en compagnie des autres enfants de son âge, apprenant les textes coraniques à la mosquée, car son père lui a refusé de s'inscrire à "l'école des indigènes" ou à celle dite des «missionnaires chrétiens" installés à Ighil Ali. Dès son jeune âge, Zerrouki Allaoua jouait de la flûte, qu'il fabriquait de ses propres mains avec des tiges de roseau. Arrivé à un certain âge, il sentit le besoin d'aller découvrir d'autres horizons. Il atterrit à Béjaïa, où il a eu à exercer, entre autres, le métier de coiffeur. Parallèlement, il embrassa la carrière artistique par la chanson andalouse, qui révéla une voix rarissime de ténor. Cheikh Saddek Abdjaoui, subjugué par cette voix au timbre chaud, l'orienta directement vers la chanson kabyle. Les premiers à l'avoir initié au rythme, au bendir, à la flûte et aux instruments à cordes, étaient Boudjemaâ Kadim, Mahmoud Baâli et Larbi Abdelwahab. Néanmoins, notre futur artiste n'avait pas tardé à s'envoler pour la France, comme ce fut le cas de la majorité des premiers chanteurs algériens. En France, ce dernier s'est introduit, tôt, dans le milieu artistique. Il sortit son premier disque, en 1948, chez Pathé Marconi. Un disque qui comportait une chanson en arabe intitulée Ya Iahbab, elyoum kiffah (amis, aujourd'hui c'est la révolution) qui est un hymne à la patrie, et une autre en kabyle au titre baroque Tilifoun sonni, sonni (téléphone sonne, sonne) et d'autres encore portant sur, notamment, sa séparation avec les siens, sa bien-aimée, la nostalgie du pays et sur sa rude expérience dans les mines. Une thématique que d'ailleurs traitait l'ensemble de la première génération, à l'instar de Slimane Azem, Akli Yahiaten, Cheikh El-Hasnaoui et d'autres encore. Notre artiste que fut Zerrouki Allaoua au verbe suscitant les émotions fortes, a bercé bien des générations. Par ailleurs, il est à signaler que la plupart de ses chansons ont été reprises par les nouveaux chanteurs. D'autre part, il est à noter qu'en France, Zerrouki Allaoua vivait en famille, il était marié à une femme d'origine française. En 1959, notre artiste s'est produit à la salle Ibn-Khaldoun (ex-Pierre Bordes) et la soirée fut filmée par une équipe de la télévision. En 1965, accompagné par l'orchestre de Cheikh Missoum, il s'est produit un peu partout en Algérie dans le cadre d'une ultime tournée. Il a saisi cette opportunité pour enregistrer. Au cours de toute sa carrière, il a eu à interpréter quelque trente chansons dont une vingtaine seulement se trouvent répertoriées dans les archives de la chaîne. Ses textes, dont la réputation ne se dément pas, sont, entre autres, Zhar ewlac (pas de chance), A tasekkurt (ô perdrix), El-Babur (ô bateau !), Sidi-Aïch, Tskhilek attir (Je t'en prie oiseau), Lewjab n wassen (supplice de l'autre jour). Nous pouvons ajouter aussi Dacu i guerbeh ? (Qu'a-t-il gagné ?), dernière chanson enregistrée et qui figure sur le disque mis sur le marché vers la fin des années 1960. Zerrouki Allaoua doit, en partie, sa célébrité à la flexibilité de sa voix et à sa grande maîtrise des techniques du chant, à en croire des spécialistes en la matière. Partant pour un gala à Avignon, en compagnie de Dahmane El-Harrachi, Zerrouki Allaoua a été victime d'un accident à la suite duquel il succomba quelques mois après à ses blessures, soit le 17 novembre 1968. C'est ainsi qu'il nous a quittés, laissant son nom inscrit en lettres d'or dans les pages d'histoire, celle des grandes figures de la scène artistique nationale.
Allaoua Zerrouki, fils d'un imam, Seghir Ben Arezki, est venu au monde un certain 5 juillet 1915, à Amalou, village situé sur les hauteurs de Seddouk, dans la wilaya de Bejaïa.
Très jeune, Allaoua Zerrouki s'est retrouvé en compagnie des autres enfants de son âge, apprenant les textes coraniques à la mosquée, car son père lui a refusé de s'inscrire à "l'école des indigènes" ou à celle dite des «missionnaires chrétiens" installés à Ighil Ali. Dès son jeune âge, Zerrouki Allaoua jouait de la flûte, qu'il fabriquait de ses propres mains avec des tiges de roseau. Arrivé à un certain âge, il sentit le besoin d'aller découvrir d'autres horizons. Il atterrit à Béjaïa, où il a eu à exercer, entre autres, le métier de coiffeur. Parallèlement, il embrassa la carrière artistique par la chanson andalouse, qui révéla une voix rarissime de ténor. Cheikh Saddek Abdjaoui, subjugué par cette voix au timbre chaud, l'orienta directement vers la chanson kabyle. Les premiers à l'avoir initié au rythme, au bendir, à la flûte et aux instruments à cordes, étaient Boudjemaâ Kadim, Mahmoud Baâli et Larbi Abdelwahab. Néanmoins, notre futur artiste n'avait pas tardé à s'envoler pour la France, comme ce fut le cas de la majorité des premiers chanteurs algériens. En France, ce dernier s'est introduit, tôt, dans le milieu artistique. Il sortit son premier disque, en 1948, chez Pathé Marconi. Un disque qui comportait une chanson en arabe intitulée Ya Iahbab, elyoum kiffah (amis, aujourd'hui c'est la révolution) qui est un hymne à la patrie, et une autre en kabyle au titre baroque Tilifoun sonni, sonni (téléphone sonne, sonne) et d'autres encore portant sur, notamment, sa séparation avec les siens, sa bien-aimée, la nostalgie du pays et sur sa rude expérience dans les mines. Une thématique que d'ailleurs traitait l'ensemble de la première génération, à l'instar de Slimane Azem, Akli Yahiaten, Cheikh El-Hasnaoui et d'autres encore. Notre artiste que fut Zerrouki Allaoua au verbe suscitant les émotions fortes, a bercé bien des générations. Par ailleurs, il est à signaler que la plupart de ses chansons ont été reprises par les nouveaux chanteurs. D'autre part, il est à noter qu'en France, Zerrouki Allaoua vivait en famille, il était marié à une femme d'origine française. En 1959, notre artiste s'est produit à la salle Ibn-Khaldoun (ex-Pierre Bordes) et la soirée fut filmée par une équipe de la télévision. En 1965, accompagné par l'orchestre de Cheikh Missoum, il s'est produit un peu partout en Algérie dans le cadre d'une ultime tournée. Il a saisi cette opportunité pour enregistrer. Au cours de toute sa carrière, il a eu à interpréter quelque trente chansons dont une vingtaine seulement se trouvent répertoriées dans les archives de la chaîne. Ses textes, dont la réputation ne se dément pas, sont, entre autres, Zhar ewlac (pas de chance), A tasekkurt (ô perdrix), El-Babur (ô bateau !), Sidi-Aïch, Tskhilek attir (Je t'en prie oiseau), Lewjab n wassen (supplice de l'autre jour). Nous pouvons ajouter aussi Dacu i guerbeh ? (Qu'a-t-il gagné ?), dernière chanson enregistrée et qui figure sur le disque mis sur le marché vers la fin des années 1960. Zerrouki Allaoua doit, en partie, sa célébrité à la flexibilité de sa voix et à sa grande maîtrise des techniques du chant, à en croire des spécialistes en la matière. Partant pour un gala à Avignon, en compagnie de Dahmane El-Harrachi, Zerrouki Allaoua a été victime d'un accident à la suite duquel il succomba quelques mois après à ses blessures, soit le 17 novembre 1968. C'est ainsi qu'il nous a quittés, laissant son nom inscrit en lettres d'or dans les pages d'histoire, celle des grandes figures de la scène artistique nationale.


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