Après une semaine passée en mer, la pirogue de Paul Eshun accoste au marché de poissons d'Abobodoumé, à Abidjan, sur les rives de la lagune Ebrié, avec à son bord plusieurs variétés de poissons dont des requins, prisés pour leurs ailerons qui seront vendus en Asie. Comme à chaque arrivée de ces petites embarcations de 20 m de long et de 4 m de large qui flottent tant sur les eaux insalubres de la lagune, la pirogue de Paul, baptisée «Nyame ne tum so» («le pouvoir de Dieu est grand», en Ashanti, une langue du Ghana), est prise d'assaut par une cohue d'acheteurs de poissons, en majorité des femmes. Espadons, thons, marins bleus et requins sont les variétés qui intéressent le plus ces acheteurs, même si le squale leur est vendu sans ses quatre nageoires. «La viande (du requin), c'est pour les acheteurs, les nageoires sont pour nous» (les pêcheurs), affirme Paul, un Ghanéen filiforme d'une cinquantaine d'années, qui ne vit que de cette activité depuis 34 ans. Séchés puis vendus à 32.000 FCFA (50 euros) le kilo à des grossistes sénégalais ou guinéens, ces ailerons sont exportés vers des pays asiatiques, notamment le Chine et le Japon, alors que le reste du poisson est «bradé» à 8.000 FCFA (10,50 euros). «On ne sait pas trop pourquoi les nageoires coûtent plus cher que la viande elle-même mais il paraît que les Chinois aiment manger ça», explique Paul, dont l'équipage repartira en mer , après deux jours de repos à Abidjan. Derrière ses lunettes fumées, Junior Touvoly, dit «Ninja», responsable des grossistes de ce marché à ciel ouvert, explique que la consommation des ailerons «renforce les nerfs, surtout pour les vieux». «Ca soigne. Moi-même, j'en cherche pour me faire une soupe», ajoute Junior, casquette verte vissée sur la tête et la bedaine bien en vue. Mais ces nageoires tant prisées ne servent pas qu'à la consommation. Elles auraient aussi des vertus thérapeutiques, selon Junior, qui souligne que les fibres du poisson sont utilisées dans l'industrie de la médecine chirurgicale. «Les Blancs (Européens) achètent ça et vont les traiter pour les revendre aux hôpitaux. C'est ce que les médecins prennent pour coudre la peau des malades après les opérations», affirme-t-il, justifiant ainsi le coût des ailerons du squale. Pendant la saison de pêche, entre juillet et août, en moyenne 40 requins, notamment le requin marteau, universel ou le requin «chinois», sont pêchés par semaine dans les eaux ivoiriennes. Contrairement aux dauphins et aux tortues de mer, ces poissons ne font l'objet d'aucune protection en Côte d'Ivoire selon les pêcheurs, même si tous les matins, un agent de Centre ivoirien de recherche océanologique (CRO, étatique) identifiable grâce à sa blouse bleue, recense les bateaux, classifie les poissons, les mesure et les pèse. «En tout cas, il n'y a aucune restriction» pour les requins, indique Junior. Par contre, précise-t-il, «les dauphins, ça, c'est la prison direct!». A la vue d'une pirogue qui arrive vers la berge, il se rapproche à deux mètres de la rive: «ça, c'est mon bateau», dit-il, en avançant à pas pesants vers l'eau. Mais cette fois, le retour du «King of kings n°1» au marché des poissons d'Abobodoumé n'est pas à la hauteur des attentes de Junior. Seuls quelques espadons et maquereaux sont proposés à des revendeuses. Après une semaine passée en mer, la pirogue de Paul Eshun accoste au marché de poissons d'Abobodoumé, à Abidjan, sur les rives de la lagune Ebrié, avec à son bord plusieurs variétés de poissons dont des requins, prisés pour leurs ailerons qui seront vendus en Asie. Comme à chaque arrivée de ces petites embarcations de 20 m de long et de 4 m de large qui flottent tant sur les eaux insalubres de la lagune, la pirogue de Paul, baptisée «Nyame ne tum so» («le pouvoir de Dieu est grand», en Ashanti, une langue du Ghana), est prise d'assaut par une cohue d'acheteurs de poissons, en majorité des femmes. Espadons, thons, marins bleus et requins sont les variétés qui intéressent le plus ces acheteurs, même si le squale leur est vendu sans ses quatre nageoires. «La viande (du requin), c'est pour les acheteurs, les nageoires sont pour nous» (les pêcheurs), affirme Paul, un Ghanéen filiforme d'une cinquantaine d'années, qui ne vit que de cette activité depuis 34 ans. Séchés puis vendus à 32.000 FCFA (50 euros) le kilo à des grossistes sénégalais ou guinéens, ces ailerons sont exportés vers des pays asiatiques, notamment le Chine et le Japon, alors que le reste du poisson est «bradé» à 8.000 FCFA (10,50 euros). «On ne sait pas trop pourquoi les nageoires coûtent plus cher que la viande elle-même mais il paraît que les Chinois aiment manger ça», explique Paul, dont l'équipage repartira en mer , après deux jours de repos à Abidjan. Derrière ses lunettes fumées, Junior Touvoly, dit «Ninja», responsable des grossistes de ce marché à ciel ouvert, explique que la consommation des ailerons «renforce les nerfs, surtout pour les vieux». «Ca soigne. Moi-même, j'en cherche pour me faire une soupe», ajoute Junior, casquette verte vissée sur la tête et la bedaine bien en vue. Mais ces nageoires tant prisées ne servent pas qu'à la consommation. Elles auraient aussi des vertus thérapeutiques, selon Junior, qui souligne que les fibres du poisson sont utilisées dans l'industrie de la médecine chirurgicale. «Les Blancs (Européens) achètent ça et vont les traiter pour les revendre aux hôpitaux. C'est ce que les médecins prennent pour coudre la peau des malades après les opérations», affirme-t-il, justifiant ainsi le coût des ailerons du squale. Pendant la saison de pêche, entre juillet et août, en moyenne 40 requins, notamment le requin marteau, universel ou le requin «chinois», sont pêchés par semaine dans les eaux ivoiriennes. Contrairement aux dauphins et aux tortues de mer, ces poissons ne font l'objet d'aucune protection en Côte d'Ivoire selon les pêcheurs, même si tous les matins, un agent de Centre ivoirien de recherche océanologique (CRO, étatique) identifiable grâce à sa blouse bleue, recense les bateaux, classifie les poissons, les mesure et les pèse. «En tout cas, il n'y a aucune restriction» pour les requins, indique Junior. Par contre, précise-t-il, «les dauphins, ça, c'est la prison direct!». A la vue d'une pirogue qui arrive vers la berge, il se rapproche à deux mètres de la rive: «ça, c'est mon bateau», dit-il, en avançant à pas pesants vers l'eau. Mais cette fois, le retour du «King of kings n°1» au marché des poissons d'Abobodoumé n'est pas à la hauteur des attentes de Junior. Seuls quelques espadons et maquereaux sont proposés à des revendeuses.