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Quand le poisson perd le nord
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 23 - 08 - 2010

A Béni-saf, ces derniers jours, le poisson blanc est cher, drôlement cher même. La réponse la plus courante, l'offre est inférieure à la demande.
Mais ne dit-on pas souvent que le poisson est, par sa nature et dans son grand espace, un migrateur notoire ? Eh bien, les marins pêcheurs le sont aussi. Ils sont continuellement à la recherche d'eaux poissonneuses dans d'autres mers. Alors, l'on comprend si bien maintenant pourquoi tous ces chalutiers, attachés au port de Béni-saf, ont, ces derniers temps, émigré vers le port voisin de Bouzedjar. Sur la soixantaine de chalutiers que compterait la flottille bénisafienne, une bonne douzaine est à Bouzedjar. Dire que même la traditionnelle meïdat Ramadhan ne les a pas captivés. Pour les uns, les zones de pêche sont plus propices, pour d'autres, elles sont toutes proches. Sur cette façade, il y a notamment les Iles Habibas, une zone réputée se peupler, de juillet à octobre, de crustacés (crevettes et langoustines). La première se vend souvent à beaucoup plus du million et demi de centimes la caisse, et la seconde un peu moins. Pour Benamar, un rais rencontré ce samedi au port de Béni-saf, de retour de la mer, lui qui a préféré rester près de sa famille : «Il y a tout simplement de ceux qui favorisent la pêche à l'est du littoral bénisafien où il y a plus de profondeurs et bien sûr plus de crustacés. D'autres de se contenter de l'Ouest où il y a souvent beaucoup de variétés de poisson. Et de ceux-là, il y a surtout de ceux qui ont opté de rompre le jeûne tous les jours en famille». Notre patron de pêche continue son point de vue : «Mais à partir du port de Bouzedjar, les zones de pêche sont à une heure de navigation, tandis qu'à Béni-saf, toujours en saison haute (repos biologique, oblige), un bateau doit non seulement parcourir d'abord les 03 miles (1 mile=1609m) pour se retrouver en zone de pêche autorisée, mais au moins 07 autres miles voire plus pour se retrouver en zone de pêche prolifique et avantageuse soit un peu comme 03 heures de moteur à plein gaz. Là, la profondeur avoisine souvent les 300 brasses (1brasse=1.8m). Et quand on sait qu'une seule opération de pêche dure à peu près 03 heures. Alors faites vos calculs pour trouver combien de temps reste à un équipage travaillant à l'Ouest à passer avec ses siens. Le tout pour se reposer, rompre le jeûne, redormir et se préparer au retour en mer. Pas facile ! Et quand la production est maigre, et comme dira l'autre, la quantité est maîtresse des prix. Elle fait ses propres prix. Par exemple, en août à Béni-saf, une caisse de langoustine est souvent vendue plus chère qu'à Bouzedjar. Et si la prise est plus importante, le chiffre d'affaires aussi et bien sûr le partage l'est aussi. Et ce que Benamar n'a pas eu le temps de nous dire (il devait rentrer chez lui pour se reposer), Mehdi, un marin pêcheur lui aussi de retour de la mer, nous l'a dit : «c'est qu'en ce mois de Ramadhan, qui a coïncidé cette année avec celui d'août, il fait tellement chaud en haute mer que tu as l'impression que le sel en s'évaporant te colle à la peau». Alors tous les marins pêcheurs, même les plus tenaces, ont, à partir de midi, tous envie de rentrer aussi vite au port. Plus encore de ramener au port la cargaison aux échos de 14h, moment où le poisson se vend le mieux.
Des prix fous
Le poisson, qui reste incontestablement le plat favori des bénisafiens, serait-il, comme d'habitude, chaque soir à l'heure du f'tour sur la table ? Pour le moment pas sûr, car les prix affichés en ce début de mois de ramadhan ont tous grimpé. Déjà très prisé, il fallait certes s'attendre à débourser fortement pour l'acheter en ce mois des appétences. Encore qu'en été, la pêche au large étant souvent moyenne, certains fruits de la mer valaient leur pesant d'or. Un tour, ce samedi (11ème jour de ramadhan), à la pêcherie du port nous a suffi pour confirmer tout cela. Ce lieu, qui chaque jour, est envahi par plusieurs centaines de gens, venus de tous azimuts, pour s'approvisionner de poissons, frais surtout. Dès 14 h, la pêcherie ou la poissonnerie devient une véritable fourmilière où il devient pratiquement difficile de se faufiler entre les caisses entreposées à même le sol. On y trouve de tous les poissons, de toutes les tailles et à tous les prix. Ces prix qui en font grincer les dents à plus d'un. Par où commencer, par le rouget ? Le rouget, qui il y a une semaine était proposé à 800 DA le kilo, est passé à 1500 voire plus pour celui des profondeurs, appelé rocca. Le merlan, ce beau poisson gris (mais toujours de la catégorie des poissons blancs) souvent rondelet est à 1400 DA, la crevette à 2500 DA et quand elle a passé la nuit dans la chambre froide (je veux dire celle de la veille), son prix tombe à 2000 DA. Sa cousine, la langoustine (pour ceux qui veulent manger résistant), on ne vous la mettra pas sur la balance à moins de 1800 DA (selon la taille, celle-ci ne dépasse pas les 10cm), on parle toujours au kilo. Plus calibrée, la langoustine atteint aisément les 3000 DA. L'autre catégorie du poisson blanc, appelé communément 2ème, tel le mister, le pageot ou encore le poisson vendu à la pièce, c'est du 1000 DA ou rien. Si vous cherchez de l'espadon, et si vous en trouvez, c'est à 2500 DA le kilo. Seulement, vous pouvez toujours trouver le similaire, de la Bistna ou du requin blanc. Et là c'est du 1000 DA, le kilo. Reste enfin le poisson de toutes les sauces ou plutôt de toutes les bourses, la sardine et le Sorel. Ce dernier est 180 DA le kilo, un peu moins cher que l'ébonite (s'il en trouve toujours). Le petit Sorel, utilisé souvent pour la soupe de poisson, pourtant qu'on ne peut «marchander», est vendu à la chope, 150 DA la chope qui peut peser jusqu'à 2 kg. Quant à la sardine (appelée le poisson du pauvre), elle est proposée, depuis le début de Ramadhan, à 180 dinars soit le double de ce qu'elle l'était avant le mois de Ramadhan. Et à ce prix-là, elle a de moins en moins de chances pour farcir chaque soir les poêles des ménagères. Une chose est sûre, la sardine c'est le matin. Et pourquoi de telles hausses ? a-t-on demandé à un connaisseur habitué mareyeur. La réponse est toute donnée «la pêche est maigre, en plus la demande est largement supérieure à l'offre.»


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