Le chômage, générateur d'un profond mal-être, est imputable dans la majorité des cas du suicide, mais comment peut-il influer l'état psychique de la personne, l'emmenant à mettre terme à ses jours ? Le chômage, générateur d'un profond mal-être, est imputable dans la majorité des cas du suicide, mais comment peut-il influer l'état psychique de la personne, l'emmenant à mettre terme à ses jours ? Les chiffres récemment communiqués par la Gendarmerie nationale témoignent de l'expansion inquiétante du suicide en Algérie, notamment ces dernières années où le nombre des cas recensés va crescendo. Ainsi, les services de la Gendarmerie nationale ont enregistré au cours du 1er trimestre 2008, 33 suicides, dont 26 personnes de sexe masculin, âgées entre 17 et 30 ans. Ce qui est déroutant dans le bilan rendu public par la Gendarmerie nationale vendredi dernier est que parmi les 26 suicidés, 24 sont des chômeurs qui vivent sous le poids de conditions difficiles et dont l'avenir est compromis. Le chômage, générateur d'un profond mal-être, est donc imputable dans la majorité des cas du suicide, mais comment peut-il influer l'état psychique de la personne, l'emmenant à mettre terme à ses jours ? Mme S. Ferhat, psychologue clinicienne, estime que le chômage est en tête de liste des causes anticipant le passage à l'acte d'une jeunesse qui vit sous le poids de conditions de vie difficiles. «Les chômeurs incapables de s'intégrer, étant oisifs, se retrouvent sur la marge de la société, cloîtrés dans un monde fait de frustration, de douleur morale et de stress. Ils n'ont aucun présent et leur avenir est incertain. Le suicide, la «harraga», la toxicomanie ou la délinquance ne sont que des alternatives de fuite d'un réel surchargé de pressions. Quand un jeune contemple sa vie défiler devant ses yeux, quand il n'a ni fiche de paie ni déclaration d'affiliation sociale, lorsqu'il vit de surcroît au sein d'une famille nombreuse qui n'arrive pas à le nourrir, son état psychique ne peut qu'être altéré. Le chômage entraîne d'autres maux plus dévastateurs dont l'issue est souvent dramatique. Se tourner alors vers la délinquance, ou attenter à ses jours est un acte prévisible dans le cas d'un jeune qui a ras-le-bol de subir les pressions du quotidien», atteste Mme Ferhat. La jeunesse est en danger. C'est ce que prouvent les statistiques et la réalité criante qui veut que chaque jour des cas de suicides, de harraga, de toxicomanie, de crimes et d'autres délits viennent alourdir le nombre des victimes du marasme social. «Que cherchent les jeunes, si ce n'est une vraie politique sociale et économique qui solutionne leurs problèmes et apaise leur mal-être. Qu'ils choisissent de prendre la mer et d'affronter la mort sur une petite barque à la recherche du bonheur ou qu'ils mettent fin à leur vie, ils sont poussés au bord de la déprime par des conditions de vie déplorables, par le chômage, l'absence de perspectives, la crise de logement. Le pire est qu'en l'absence de solution concrète, le pourcentage effarant du chômage continue à accroître par l'arrivée de nouveaux jeunes diplômés qui après avoir décroché haut la main leur diplôme se retrouvent confrontés au fantôme de l'oisiveté. Quel est leur devenir si ce n'est vouloir partir outre-mer ou dans certains cas, devenus nombreux, se donner rendez-vous avec la mort ? Solutionner les problèmes de la jeunesse en Algérie passe par l'adoption d'une politique sociale efficace qui se donnera pour objectif la création d'opportunités de travail à tous les chômeurs», ajoute à cet égard Mme Ferhat. Les chiffres de la Gendarmerie nationale ne reflètent-ils pas la défaillance de la politique sociale en Algérie ? «Certainement. L'équilibre social est compromis à cause de l'actuelle situation dans laquelle se trouve la jeunesse. Le gouvernement doit sérieusement réfléchir à une vraie stratégie de lutte contre le chômage en dégageant des postes pour les jeunes chômeurs. Comprendre que le chômage est intrinsèquement lié à d'autres pathologies sociales, dont le suicide, la toxicomanie, les comportements à risque, la délinquance juvénile, qui restent des moyens d'expression violents à défaut de dialogue sain, doit contribuer dans l'élaboration d'un plan de lutte. Le suicide a existé depuis la nuit des temps, mais aujourd'hui, il est plus médiatisé et ses proportions deviennent de plus en plus inquiétantes. Lutter contre le chômage c'est assurer une vie décente à une population qui ne demande qu'à survivre dignement», soutient Mlle Selmi, sociologue. Le suicide reste pour des personnes qui ont perdu l'initiative sur leur existence l'unique issue pour s'extraire de leur détresse psychologique et sociale. Cependant, face à l'augmentation inquiétante des cas de suicides, n'est-il pas urgent que les autorités publiques rompent la loi du silence et adoptent une sérieuse stratégie de lutte et de prévention ? Les chiffres récemment communiqués par la Gendarmerie nationale témoignent de l'expansion inquiétante du suicide en Algérie, notamment ces dernières années où le nombre des cas recensés va crescendo. Ainsi, les services de la Gendarmerie nationale ont enregistré au cours du 1er trimestre 2008, 33 suicides, dont 26 personnes de sexe masculin, âgées entre 17 et 30 ans. Ce qui est déroutant dans le bilan rendu public par la Gendarmerie nationale vendredi dernier est que parmi les 26 suicidés, 24 sont des chômeurs qui vivent sous le poids de conditions difficiles et dont l'avenir est compromis. Le chômage, générateur d'un profond mal-être, est donc imputable dans la majorité des cas du suicide, mais comment peut-il influer l'état psychique de la personne, l'emmenant à mettre terme à ses jours ? Mme S. Ferhat, psychologue clinicienne, estime que le chômage est en tête de liste des causes anticipant le passage à l'acte d'une jeunesse qui vit sous le poids de conditions de vie difficiles. «Les chômeurs incapables de s'intégrer, étant oisifs, se retrouvent sur la marge de la société, cloîtrés dans un monde fait de frustration, de douleur morale et de stress. Ils n'ont aucun présent et leur avenir est incertain. Le suicide, la «harraga», la toxicomanie ou la délinquance ne sont que des alternatives de fuite d'un réel surchargé de pressions. Quand un jeune contemple sa vie défiler devant ses yeux, quand il n'a ni fiche de paie ni déclaration d'affiliation sociale, lorsqu'il vit de surcroît au sein d'une famille nombreuse qui n'arrive pas à le nourrir, son état psychique ne peut qu'être altéré. Le chômage entraîne d'autres maux plus dévastateurs dont l'issue est souvent dramatique. Se tourner alors vers la délinquance, ou attenter à ses jours est un acte prévisible dans le cas d'un jeune qui a ras-le-bol de subir les pressions du quotidien», atteste Mme Ferhat. La jeunesse est en danger. C'est ce que prouvent les statistiques et la réalité criante qui veut que chaque jour des cas de suicides, de harraga, de toxicomanie, de crimes et d'autres délits viennent alourdir le nombre des victimes du marasme social. «Que cherchent les jeunes, si ce n'est une vraie politique sociale et économique qui solutionne leurs problèmes et apaise leur mal-être. Qu'ils choisissent de prendre la mer et d'affronter la mort sur une petite barque à la recherche du bonheur ou qu'ils mettent fin à leur vie, ils sont poussés au bord de la déprime par des conditions de vie déplorables, par le chômage, l'absence de perspectives, la crise de logement. Le pire est qu'en l'absence de solution concrète, le pourcentage effarant du chômage continue à accroître par l'arrivée de nouveaux jeunes diplômés qui après avoir décroché haut la main leur diplôme se retrouvent confrontés au fantôme de l'oisiveté. Quel est leur devenir si ce n'est vouloir partir outre-mer ou dans certains cas, devenus nombreux, se donner rendez-vous avec la mort ? Solutionner les problèmes de la jeunesse en Algérie passe par l'adoption d'une politique sociale efficace qui se donnera pour objectif la création d'opportunités de travail à tous les chômeurs», ajoute à cet égard Mme Ferhat. Les chiffres de la Gendarmerie nationale ne reflètent-ils pas la défaillance de la politique sociale en Algérie ? «Certainement. L'équilibre social est compromis à cause de l'actuelle situation dans laquelle se trouve la jeunesse. Le gouvernement doit sérieusement réfléchir à une vraie stratégie de lutte contre le chômage en dégageant des postes pour les jeunes chômeurs. Comprendre que le chômage est intrinsèquement lié à d'autres pathologies sociales, dont le suicide, la toxicomanie, les comportements à risque, la délinquance juvénile, qui restent des moyens d'expression violents à défaut de dialogue sain, doit contribuer dans l'élaboration d'un plan de lutte. Le suicide a existé depuis la nuit des temps, mais aujourd'hui, il est plus médiatisé et ses proportions deviennent de plus en plus inquiétantes. Lutter contre le chômage c'est assurer une vie décente à une population qui ne demande qu'à survivre dignement», soutient Mlle Selmi, sociologue. Le suicide reste pour des personnes qui ont perdu l'initiative sur leur existence l'unique issue pour s'extraire de leur détresse psychologique et sociale. Cependant, face à l'augmentation inquiétante des cas de suicides, n'est-il pas urgent que les autorités publiques rompent la loi du silence et adoptent une sérieuse stratégie de lutte et de prévention ?