L'Etablissement Arts et culture a organisé jeudi dernier un hommage dédié à deux grands maîtres de la chanson kabyle, en l'occurrence Slimane Azem et Farid Ali, qui ont laissé un répertoire musical dont certaines œuvres restent immortelles. L'Etablissement Arts et culture a organisé jeudi dernier un hommage dédié à deux grands maîtres de la chanson kabyle, en l'occurrence Slimane Azem et Farid Ali, qui ont laissé un répertoire musical dont certaines œuvres restent immortelles. Le public a été convié dans l'espace Casbah du Théâtre de verdure à se délecter de fragments de poésie consignés dans le répertoire musical de Slimane Azem. Les critiques, amis et épigones du poète ont tenu, avant tout, à rappeler en diagonale, les parcours et quelques œuvres des poètes Slimane Azem et Farid Ali qui étaient contemporains et avaient connu les affres de la colonisation. Pour la circonstance deux chanteurs, en l'occurrence Ahcène Nait Zaim (enseignant de solfège à Maatkas) et Mourad Assalou (ébéniste à Yakouren) qui s'inscrivent dans la lignée de leurs maîtres ont égayé l'après-midi, en égrenant les textes de Slimane Azem comme ‘' A Mohand Amliyi, ‘'Effe ay ajra tamurt-iw'' (Ô [nuée de] sauterelles, sors de mon pays). D'autres thématiques significatives relataient les tourments de l'exil que Slimane Azem clamait loin de son terroir à travers ‘'Atass ay sabra'' ou encore les titres ‘'A yemma azizen'' et ‘'Avrid Ikiyahouane awith (Choisis la vie que tu veux… (mais sois homme !) de Farid Ali. Les convives plongeaient dans l'univers poétique de Slimane Azem duquel puisait Mourad Assalou dans un de ses titres thawardith et ‘'Saha yal wakt Egghadar''. Des chansons qui revêtent le caractère indéfectible du mouvement contestataire d'un poète dont le contexte socio-historique a été l'humus duquel il puisait sa source. Né le 19 septembre 1918 à Agouni Gueghran en Grande Kabylie, Slimane Azem quitta son village très jeune pour travailler chez un colon à Zéralda. Il arrive en France dès 1937, où il travaille comme aide-électricien à la RATP. Après quelques années de travail obligatoire imposé par l'Allemagne nazie, il prend un café en gérance à Paris et s'y produit les week-ends. Attaché à ses origines, il entame alors une immersion précoce dans les tourments de l'exil, loin des effluves de son terroir. Sa première chanson, A Muh a Muh, consacrée à l'émigration, paraît dès le début des années 1940. Après l'indépendance de l'Algérie, il fut très critique à l'égard du régime algérien, et sera en conséquence interdit de diffusion sur les ondes algériennes entre 1967 et 1988. Il décède le 28 janvier 1983 à Moissac en France, où il est enterré, le pouvoir ayant interdit son retour en Algérie. Parmi ses célèbres chansons, l'on peut citer A Muh A Muh traite des conditions de vie des immigrés, ‘'Ghef taqbaylit yuli was'' (Le Jour se lève sur la langue kabyle) est un hommage au Printemps berbère, ‘'La carte de résidence'', évoque les difficultés de l'immigration et de la délivrance de ladite carte et Algérie mon beau pays, un chant qui convoque la nostalgie. Certains critiques font remarquer que dans la poésie de Slimane Azem, ‘'l' absence quasi totale de la poésie lyrique, (sinon) cet aspect est effleuré, il l'est que par touches extrêmement discrètes. Il est certain que cette pudeur reste synonyme de tribut que le poète a consenti à payer afin de briser le tabou lié à la chanson'', car il est rapporté que Slimane Azem ‘'avait le souci d'interpeller les siens au moyen de chansons qui pouvaient être écoutées en famille, c'est-à-dire en tous points conformes aux règles de la bienséance''. Quant au chanteur Farid Ali, décédé en 1981, il a marqué de son empreinte un répertoire riche d'une vingtaine de chansons. Le public a été convié dans l'espace Casbah du Théâtre de verdure à se délecter de fragments de poésie consignés dans le répertoire musical de Slimane Azem. Les critiques, amis et épigones du poète ont tenu, avant tout, à rappeler en diagonale, les parcours et quelques œuvres des poètes Slimane Azem et Farid Ali qui étaient contemporains et avaient connu les affres de la colonisation. Pour la circonstance deux chanteurs, en l'occurrence Ahcène Nait Zaim (enseignant de solfège à Maatkas) et Mourad Assalou (ébéniste à Yakouren) qui s'inscrivent dans la lignée de leurs maîtres ont égayé l'après-midi, en égrenant les textes de Slimane Azem comme ‘' A Mohand Amliyi, ‘'Effe ay ajra tamurt-iw'' (Ô [nuée de] sauterelles, sors de mon pays). D'autres thématiques significatives relataient les tourments de l'exil que Slimane Azem clamait loin de son terroir à travers ‘'Atass ay sabra'' ou encore les titres ‘'A yemma azizen'' et ‘'Avrid Ikiyahouane awith (Choisis la vie que tu veux… (mais sois homme !) de Farid Ali. Les convives plongeaient dans l'univers poétique de Slimane Azem duquel puisait Mourad Assalou dans un de ses titres thawardith et ‘'Saha yal wakt Egghadar''. Des chansons qui revêtent le caractère indéfectible du mouvement contestataire d'un poète dont le contexte socio-historique a été l'humus duquel il puisait sa source. Né le 19 septembre 1918 à Agouni Gueghran en Grande Kabylie, Slimane Azem quitta son village très jeune pour travailler chez un colon à Zéralda. Il arrive en France dès 1937, où il travaille comme aide-électricien à la RATP. Après quelques années de travail obligatoire imposé par l'Allemagne nazie, il prend un café en gérance à Paris et s'y produit les week-ends. Attaché à ses origines, il entame alors une immersion précoce dans les tourments de l'exil, loin des effluves de son terroir. Sa première chanson, A Muh a Muh, consacrée à l'émigration, paraît dès le début des années 1940. Après l'indépendance de l'Algérie, il fut très critique à l'égard du régime algérien, et sera en conséquence interdit de diffusion sur les ondes algériennes entre 1967 et 1988. Il décède le 28 janvier 1983 à Moissac en France, où il est enterré, le pouvoir ayant interdit son retour en Algérie. Parmi ses célèbres chansons, l'on peut citer A Muh A Muh traite des conditions de vie des immigrés, ‘'Ghef taqbaylit yuli was'' (Le Jour se lève sur la langue kabyle) est un hommage au Printemps berbère, ‘'La carte de résidence'', évoque les difficultés de l'immigration et de la délivrance de ladite carte et Algérie mon beau pays, un chant qui convoque la nostalgie. Certains critiques font remarquer que dans la poésie de Slimane Azem, ‘'l' absence quasi totale de la poésie lyrique, (sinon) cet aspect est effleuré, il l'est que par touches extrêmement discrètes. Il est certain que cette pudeur reste synonyme de tribut que le poète a consenti à payer afin de briser le tabou lié à la chanson'', car il est rapporté que Slimane Azem ‘'avait le souci d'interpeller les siens au moyen de chansons qui pouvaient être écoutées en famille, c'est-à-dire en tous points conformes aux règles de la bienséance''. Quant au chanteur Farid Ali, décédé en 1981, il a marqué de son empreinte un répertoire riche d'une vingtaine de chansons.