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Françoise Sagan revit sous les traits de Sylvie Testud
Dans un film de Diane Kurys
Publié dans Le Midi Libre le 08 - 06 - 2008

Epigone d'Oscar Wilde, elle a mis «son génie dans sa vie et son talent dans ses œuvres». Happée à dix-huit ans par la gloire littéraire, consumée par un goût immodéré pour le jeu, l'alcool, la cocaïne et les grosses cylindrées, Françoise Sagan revit sous les traits de Sylvie Testud. Moins de quatre ans après sa disparition, en septembre 2004, Diane Kurys porte à l'écran dans «Sagan», qui sort mercredi dans les salles, la vie tapageuse de cette grande-bourgeoise dont le premier roman au ton désenchanté, «Bonjour tristesse», connut un succès foudroyant. Coup de tonnerre de l'année 1954, ce récit des amours d'une jeune fille un rien délurée scandalise la bonne société, décroche le prix de la Critique et se vend à quatre millions et demi d'exemplaires en cinq ans, dans le monde entier. «Sagan» débute avec le tourbillon déclenché, dans l'existence d'une fille de bonne famille catholique, timide, un peu gauche, dénommée Françoise Quoirez —elle pioche son pseudonyme chez Proust—, par l'accueil extraordinaire réservé à ce petit livre, écrit en sept semaines aux terrasses des cafés parisiens. Un argent facile qui brûle les doigts, une gloire brutale que l'on dit déjà imméritée —Sagan ne remportera jamais un grand prix littéraire en France—, une cohorte de fervents admirateurs mais une grande solitude intérieure, les ingrédients d'une vie faite de paradoxes sont déjà réunis. Diane Kurys en déroule les épisodes tragiques bien connus : grave accident de voiture en 1957, dépendance aux stupéfiants, cures de désintoxication, fortune perdue au casino, plèvre déchirée lors d'un voyage en 1985 en Colombie avec le président François Mitterrand. Elle évoque aussi les deux brèves unions de Sagan, avec l'éditeur Guy Schoeller (Denis Podalydès) qui la trompe rapidement et le «cover-boy» Robert Westhoff (William Miller), bisexuel assumé, avec lequel elle aura un fils dont elle se désintéresse rapidement.
«Sa disparition, après une vie et une œuvre également bâclées ne fut un scandale que pour elle-même», dira Sagan en rédigeant sa propre épitaphe. Mais le film, qui illustre abondamment la biographie sans jamais en percer le mystère, montre aussi la liberté d'esprit d'une femme anticonformiste. L'intérêt principal de «Sagan», dont la réalisation pêche souvent par une grande absence d'imagination, est d'offrir une belle galerie de portraits, avec les amis fidèles, parfois pique-assiettes, qui gravitent autour de l'écrivain. L'humoriste Pierre Palmade, qui campe l'indéfectible complice Jacques Chazot et la comédienne Jeanne Balibar, magistrale dans le rôle de Peggy, âme sœur, amante et compagne de tous les vices, livrent de belles compositions. Quant à Sylvie Testud, qui a travaillé sur des images d'archives et des enregistrements, elle donne à son personnage une vérité criante, imitant à merveille la voix aigüe et la diction saccadée si caractéristiques de Sagan, son mélange de timidité, d'air buté et de provocation enfantine. Elle pourrait bien être récompensée aux prochains César, en février 2009. Avant «Sagan», Diane Kurys, âgée de 60 ans, a signé des comédies familiales telles que «Diabolo menthe» (1977) et des fictions plus ambitieuses mais moins réussies telles que «Les enfants du siècle» (1999) avec Juliette Binoche et Benoît Magimel, sur les amours de George Sand et Alfred de Musset.
Epigone d'Oscar Wilde, elle a mis «son génie dans sa vie et son talent dans ses œuvres». Happée à dix-huit ans par la gloire littéraire, consumée par un goût immodéré pour le jeu, l'alcool, la cocaïne et les grosses cylindrées, Françoise Sagan revit sous les traits de Sylvie Testud. Moins de quatre ans après sa disparition, en septembre 2004, Diane Kurys porte à l'écran dans «Sagan», qui sort mercredi dans les salles, la vie tapageuse de cette grande-bourgeoise dont le premier roman au ton désenchanté, «Bonjour tristesse», connut un succès foudroyant. Coup de tonnerre de l'année 1954, ce récit des amours d'une jeune fille un rien délurée scandalise la bonne société, décroche le prix de la Critique et se vend à quatre millions et demi d'exemplaires en cinq ans, dans le monde entier. «Sagan» débute avec le tourbillon déclenché, dans l'existence d'une fille de bonne famille catholique, timide, un peu gauche, dénommée Françoise Quoirez —elle pioche son pseudonyme chez Proust—, par l'accueil extraordinaire réservé à ce petit livre, écrit en sept semaines aux terrasses des cafés parisiens. Un argent facile qui brûle les doigts, une gloire brutale que l'on dit déjà imméritée —Sagan ne remportera jamais un grand prix littéraire en France—, une cohorte de fervents admirateurs mais une grande solitude intérieure, les ingrédients d'une vie faite de paradoxes sont déjà réunis. Diane Kurys en déroule les épisodes tragiques bien connus : grave accident de voiture en 1957, dépendance aux stupéfiants, cures de désintoxication, fortune perdue au casino, plèvre déchirée lors d'un voyage en 1985 en Colombie avec le président François Mitterrand. Elle évoque aussi les deux brèves unions de Sagan, avec l'éditeur Guy Schoeller (Denis Podalydès) qui la trompe rapidement et le «cover-boy» Robert Westhoff (William Miller), bisexuel assumé, avec lequel elle aura un fils dont elle se désintéresse rapidement.
«Sa disparition, après une vie et une œuvre également bâclées ne fut un scandale que pour elle-même», dira Sagan en rédigeant sa propre épitaphe. Mais le film, qui illustre abondamment la biographie sans jamais en percer le mystère, montre aussi la liberté d'esprit d'une femme anticonformiste. L'intérêt principal de «Sagan», dont la réalisation pêche souvent par une grande absence d'imagination, est d'offrir une belle galerie de portraits, avec les amis fidèles, parfois pique-assiettes, qui gravitent autour de l'écrivain. L'humoriste Pierre Palmade, qui campe l'indéfectible complice Jacques Chazot et la comédienne Jeanne Balibar, magistrale dans le rôle de Peggy, âme sœur, amante et compagne de tous les vices, livrent de belles compositions. Quant à Sylvie Testud, qui a travaillé sur des images d'archives et des enregistrements, elle donne à son personnage une vérité criante, imitant à merveille la voix aigüe et la diction saccadée si caractéristiques de Sagan, son mélange de timidité, d'air buté et de provocation enfantine. Elle pourrait bien être récompensée aux prochains César, en février 2009. Avant «Sagan», Diane Kurys, âgée de 60 ans, a signé des comédies familiales telles que «Diabolo menthe» (1977) et des fictions plus ambitieuses mais moins réussies telles que «Les enfants du siècle» (1999) avec Juliette Binoche et Benoît Magimel, sur les amours de George Sand et Alfred de Musset.


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