Une rencontre internationale scientifique sur la psychiatrie, la troisième du genre, a été organisée mercredi et jeudi derniers à l'université de Blida par le service psychiatrie de l'hôpital Frantz- Fanon sous le thème : «Mondialisation et normalisation de la psychiatrie de Fanon». Y ont pris part les délégations martiniquaise, belge, française, tunisienne et algérienne. Une rencontre internationale scientifique sur la psychiatrie, la troisième du genre, a été organisée mercredi et jeudi derniers à l'université de Blida par le service psychiatrie de l'hôpital Frantz- Fanon sous le thème : «Mondialisation et normalisation de la psychiatrie de Fanon». Y ont pris part les délégations martiniquaise, belge, française, tunisienne et algérienne. Cette rencontre a été inaugurée par le wali de Blida, en présence du recteur de l'université Saâd-Dahleb et le professeur Bachir Ridouh, médecin chef du service de prévention et de soins aux toxicomanes à l'hôpital Frantz-Fanon. Dans son discours inaugural, le wali de Blida a mis en exergue l'importance de la recherche dans le domaine psychiatrique au sein de la population algérienne. Le but majeur de cette rencontre, selon le recteur, est «de permettre d'étudier les phénomènes sociaux» et donner la possibilité à l'ensemble des participants d'échanger leurs travaux, leurs expériences dans le domaine de la psychiatrie. Le Dr Nicole Cano (France) est intervenue en donnant une longue explication sur l'évolution des pratiques psychiatriques en France, relayée par le Dr Gilbert Ferry, qui a parlé de la psychiatrie en la situant entre tour de Babel et tour de Pise. Dans l'après-midi, le Dr Chaâbouni de Tunisie a expliqué la personalité des attardés mentaux, la façon dont doit réagir la société envers eux et les médicaments qu'il faut éviter de prescrire dans ce genre de maladies. Le Pr Ould-Taleb Mahmoud, psychiatre à l'hôpital Drid-Hocine, auteur d'une communication intitulée «Vers une tiers-mondialisation de la psychiatrie ?», a accusé ouvertement les pouvoirs publics de recourir aux services des psychiatres afin de masquer leur défaillance en matière de prise en charge des conflits sociaux. D'emblée, il estime que «la santé mentale en Algérie demeure encore sous-développée». Seuls, précise-t-il, «300 dollars/an sont prévus par l'Etat pour chaque malade.» Le professeur a même laissé entendre que la somme en question n'est pas dépensée au profit de celui auquel elle est destinée : «Combien reçoit réellement le malade mental hospitalisé ?» s'est-il interrogé. Selon lui, le patient européen ou américain reçoit 3.000 dollars/an. Il y a dans les pays développés, a-t-il ajouté, 4.000 lits d'hospitalisation en psychiatrie et 100 places en pédopsychiatrie. Il fait observer amèrement que «la réforme hospitalière a supprimé la politique de la sectorisation qui pourrait être le seul héritage positif français qui garantissait le droit d'accès gratuit aux soins» et d'ajouter : «On l'a remplacée par les établissements de santé de proximité (EPSO) qui évacuent cette obligation de soins». Plus loin, il note que «nos insuffisances dans la santé mentale depuis de nombreuses années sont constantes, la liste d'attente pour la prise en charge des schizophrènes et des autistes ne cesse de s'allonger». Le Pr Ould-Taleb déplore la «saturation des urgences psychiatriques» dont la «gestion relève du bricolage face à une demande de soins exponentielle». Selon lui, les «centres de désintoxication pour les toxicomanes se comptent sur les doigts de la main, les centres spécialisés se raréfient». Abordant la question de la psychiatrie en milieu algérien, il note que les phénomènes que cette discipline traite «sont le produit de notre discours social». «L'échec, ajoute-t-il, des solutions politiques impose l'enrôlement ou le recrutement abusif des psychiatres pour résoudre les problèmes sociaux qui souvent restent en dehors du champ de leur compétence» et d'asséner : «Le psychiatre doit faire face aux traumas, face à la violence, face à la misère, face aux déviations sexuelles». Pour le professeur, «s'occuper à la fois de tant de problèmes est devenu un leurre». Cette rencontre a donné aux étudiants la possibilité de connaître les actions à entreprendre dans le domaine, une approche de la pratique psychiatrique et l'évolution des idées au cours de la deuxième moitié du XXe siècle. Au terme de cette rencontre, des laboratoires privés ont profité de cette occasion pour exposer des médicaments utilisés lors de symptômes psychiatriques. En effet, les participants ainsi que les visiteurs de cette rencontre ont pu mesurer l'importance d'une telle manifestation, considérée à juste titre comme un rendez-vous scientifique international de qualité. Cette rencontre a été inaugurée par le wali de Blida, en présence du recteur de l'université Saâd-Dahleb et le professeur Bachir Ridouh, médecin chef du service de prévention et de soins aux toxicomanes à l'hôpital Frantz-Fanon. Dans son discours inaugural, le wali de Blida a mis en exergue l'importance de la recherche dans le domaine psychiatrique au sein de la population algérienne. Le but majeur de cette rencontre, selon le recteur, est «de permettre d'étudier les phénomènes sociaux» et donner la possibilité à l'ensemble des participants d'échanger leurs travaux, leurs expériences dans le domaine de la psychiatrie. Le Dr Nicole Cano (France) est intervenue en donnant une longue explication sur l'évolution des pratiques psychiatriques en France, relayée par le Dr Gilbert Ferry, qui a parlé de la psychiatrie en la situant entre tour de Babel et tour de Pise. Dans l'après-midi, le Dr Chaâbouni de Tunisie a expliqué la personalité des attardés mentaux, la façon dont doit réagir la société envers eux et les médicaments qu'il faut éviter de prescrire dans ce genre de maladies. Le Pr Ould-Taleb Mahmoud, psychiatre à l'hôpital Drid-Hocine, auteur d'une communication intitulée «Vers une tiers-mondialisation de la psychiatrie ?», a accusé ouvertement les pouvoirs publics de recourir aux services des psychiatres afin de masquer leur défaillance en matière de prise en charge des conflits sociaux. D'emblée, il estime que «la santé mentale en Algérie demeure encore sous-développée». Seuls, précise-t-il, «300 dollars/an sont prévus par l'Etat pour chaque malade.» Le professeur a même laissé entendre que la somme en question n'est pas dépensée au profit de celui auquel elle est destinée : «Combien reçoit réellement le malade mental hospitalisé ?» s'est-il interrogé. Selon lui, le patient européen ou américain reçoit 3.000 dollars/an. Il y a dans les pays développés, a-t-il ajouté, 4.000 lits d'hospitalisation en psychiatrie et 100 places en pédopsychiatrie. Il fait observer amèrement que «la réforme hospitalière a supprimé la politique de la sectorisation qui pourrait être le seul héritage positif français qui garantissait le droit d'accès gratuit aux soins» et d'ajouter : «On l'a remplacée par les établissements de santé de proximité (EPSO) qui évacuent cette obligation de soins». Plus loin, il note que «nos insuffisances dans la santé mentale depuis de nombreuses années sont constantes, la liste d'attente pour la prise en charge des schizophrènes et des autistes ne cesse de s'allonger». Le Pr Ould-Taleb déplore la «saturation des urgences psychiatriques» dont la «gestion relève du bricolage face à une demande de soins exponentielle». Selon lui, les «centres de désintoxication pour les toxicomanes se comptent sur les doigts de la main, les centres spécialisés se raréfient». Abordant la question de la psychiatrie en milieu algérien, il note que les phénomènes que cette discipline traite «sont le produit de notre discours social». «L'échec, ajoute-t-il, des solutions politiques impose l'enrôlement ou le recrutement abusif des psychiatres pour résoudre les problèmes sociaux qui souvent restent en dehors du champ de leur compétence» et d'asséner : «Le psychiatre doit faire face aux traumas, face à la violence, face à la misère, face aux déviations sexuelles». Pour le professeur, «s'occuper à la fois de tant de problèmes est devenu un leurre». Cette rencontre a donné aux étudiants la possibilité de connaître les actions à entreprendre dans le domaine, une approche de la pratique psychiatrique et l'évolution des idées au cours de la deuxième moitié du XXe siècle. Au terme de cette rencontre, des laboratoires privés ont profité de cette occasion pour exposer des médicaments utilisés lors de symptômes psychiatriques. En effet, les participants ainsi que les visiteurs de cette rencontre ont pu mesurer l'importance d'une telle manifestation, considérée à juste titre comme un rendez-vous scientifique international de qualité.