Les «Reines d'Egypte» sortent de l'ombre des pharaons pour une exposition à Monaco, la première consacrée à la vie de ces épouses, mères ou filles de rois dans l'Egypte ancienne. Qui connaît Karomama, Henhénet, Neferouptah, Néfertari, souveraines de la vallée du Nil? «Les historiens se sont focalisés sur la longue succession des pharaons, négligeant leurs compagnes, l'aspect féminin de la royauté», constate Christiane Ziegler, commissaire de l'exposition qui se tient jusqu'au 10 septembre au Grimaldi Forum. Un retour aux sources pour celle qui dirigea jusqu'en mai 2007 le département des antiquités égyptiennes du musée du Louvre et débuta ses études d'égyptologie par un mémoire sur la reine Tiy, épouse d'Amenothep III: «La bibliographie était alors quasi inexistante, comme pour la plupart des reines. Des livres ont commencé à sortir ces dernières années et cette exposition est la première à faire le tour de la question», explique-t-elle. Quelle était la vie des femmes à la cour des pharaons ? Quelle place occupaient les mères, les épouses, les filles ? Jouaient-elles un rôle domestique, politique, religieux ? Un parcours thématique en douze stations tente de familiariser le visiteur avec ces différents aspects. Il s'apuie sur près de 250 pièces prêtées par des musées prestigieux, de quinze pays différents: musée égyptien de Berlin, musées royaux de Belgique, musée égyptien du Caire, Metropolitan Museum de New York, Louvre à Paris ou British Museum à Londres. Suggestive sans tomber dans l'esthétique kitsch du peplum, la scénographie promène le public d'un tombeau creusé dans la montagne, à une felouque descendant le Nil, en passant par l'intérieur des palais. La part de fantasme et de mythe suscités par les reines égyptiennes trouve sa place dans l'exposition qui s'ouvre sur une salle consacrée à la figure de Cléopâtre et s'achève par une évocation de la reine Taousert, dont la tombe retrouvée dans la Vallée des Rois inspira à Théophile Gautier le «Roman de la momie». Entre ces deux repères de légende défilent toutes les facettes méconnues des souveraines: la suprématie des «grandes épouses royales», mère du prince héritier, sur les concubines et épouses secondaires regroupées dans un harem. Loin d'être un lieu de réclusion, le harem était un espace où vivait librement, avec leur famille, une armée de serviteurs, nurses, précepteurs, coiffeurs, musiciens autant qu'un centre économique où on tissait le lin, travaillait le bois, l'ivoire, la faïence. L'exposition dévoile également les nombreux «mariages diplomatiques» conclus par les pharaons avec des princesses d'origine étrangères dans le but de renforcer une alliance avec de puissants voisins, comme en témoigne une pièce d'orfèvrerie portant le nom, d'origine syrienne, de trois épouses secondaires de Thoutmosis III. Si elles ne jouaient pas systématiquement un rôle politique central, les reines étaient chargées d'user de leurs charmes pour se concilier les dieux. De nombreuses scènes les montrent agitant sistres, hochets, colliers pour amadouer les oreilles divines. Seul regret pour Christiane Ziegler: le peu de témoignages existant sur la vie intime de ces princesses, souvent figées dans une représentation institutionnelle, beautés parfaites et toujours mystérieuses. Les «Reines d'Egypte» sortent de l'ombre des pharaons pour une exposition à Monaco, la première consacrée à la vie de ces épouses, mères ou filles de rois dans l'Egypte ancienne. Qui connaît Karomama, Henhénet, Neferouptah, Néfertari, souveraines de la vallée du Nil? «Les historiens se sont focalisés sur la longue succession des pharaons, négligeant leurs compagnes, l'aspect féminin de la royauté», constate Christiane Ziegler, commissaire de l'exposition qui se tient jusqu'au 10 septembre au Grimaldi Forum. Un retour aux sources pour celle qui dirigea jusqu'en mai 2007 le département des antiquités égyptiennes du musée du Louvre et débuta ses études d'égyptologie par un mémoire sur la reine Tiy, épouse d'Amenothep III: «La bibliographie était alors quasi inexistante, comme pour la plupart des reines. Des livres ont commencé à sortir ces dernières années et cette exposition est la première à faire le tour de la question», explique-t-elle. Quelle était la vie des femmes à la cour des pharaons ? Quelle place occupaient les mères, les épouses, les filles ? Jouaient-elles un rôle domestique, politique, religieux ? Un parcours thématique en douze stations tente de familiariser le visiteur avec ces différents aspects. Il s'apuie sur près de 250 pièces prêtées par des musées prestigieux, de quinze pays différents: musée égyptien de Berlin, musées royaux de Belgique, musée égyptien du Caire, Metropolitan Museum de New York, Louvre à Paris ou British Museum à Londres. Suggestive sans tomber dans l'esthétique kitsch du peplum, la scénographie promène le public d'un tombeau creusé dans la montagne, à une felouque descendant le Nil, en passant par l'intérieur des palais. La part de fantasme et de mythe suscités par les reines égyptiennes trouve sa place dans l'exposition qui s'ouvre sur une salle consacrée à la figure de Cléopâtre et s'achève par une évocation de la reine Taousert, dont la tombe retrouvée dans la Vallée des Rois inspira à Théophile Gautier le «Roman de la momie». Entre ces deux repères de légende défilent toutes les facettes méconnues des souveraines: la suprématie des «grandes épouses royales», mère du prince héritier, sur les concubines et épouses secondaires regroupées dans un harem. Loin d'être un lieu de réclusion, le harem était un espace où vivait librement, avec leur famille, une armée de serviteurs, nurses, précepteurs, coiffeurs, musiciens autant qu'un centre économique où on tissait le lin, travaillait le bois, l'ivoire, la faïence. L'exposition dévoile également les nombreux «mariages diplomatiques» conclus par les pharaons avec des princesses d'origine étrangères dans le but de renforcer une alliance avec de puissants voisins, comme en témoigne une pièce d'orfèvrerie portant le nom, d'origine syrienne, de trois épouses secondaires de Thoutmosis III. Si elles ne jouaient pas systématiquement un rôle politique central, les reines étaient chargées d'user de leurs charmes pour se concilier les dieux. De nombreuses scènes les montrent agitant sistres, hochets, colliers pour amadouer les oreilles divines. Seul regret pour Christiane Ziegler: le peu de témoignages existant sur la vie intime de ces princesses, souvent figées dans une représentation institutionnelle, beautés parfaites et toujours mystérieuses.