Majoritaire au Parlement, disposant d'un chef du gouvernement et d'un président de la République issus tous deux de ses rangs, l'AKP au pouvoir risque fort d'être à l'origine d'une nouvelle crise politico-institutionnelle en Turquie en cas de décision de dissolution pour « activités antilaïques ». Majoritaire au Parlement, disposant d'un chef du gouvernement et d'un président de la République issus tous deux de ses rangs, l'AKP au pouvoir risque fort d'être à l'origine d'une nouvelle crise politico-institutionnelle en Turquie en cas de décision de dissolution pour « activités antilaïques ». ContenuC'est demain que la Cour constitutionnelle turque entame ses délibérations suite à la demande introduite, il y a déjà plusieurs mois, par la Cour suprême et ne visant rien moins que la dissolution de l'actuel parti islamiste au pouvoir, le Parti de la justice et du développement, l'AKP, de Recep Erdogan, Premier ministre en poste. L'AKP est accusé de « mener des activités visant à remettre en question la laïcité du pays établie en tant que dogme inébranlable de la Turquie moderne par Mustafa Atatürk, son fondateur, dans les années 1920-1930». L'Armée s'en considérant depuis comme la gardienne la plus sûre. Inutile donc de préciser que la demande de la Cour suprême turque aurait été impossible sans l'aval de l'institution turque phare. C'est pourquoi la journée de demain est attendue avec beaucoup d'appréhension par l'ensemble des islamistes du pays. Et ce, d'autant que les Turcs sont habitués à ce genre de procédure. On rappelle, à cet effet, que depuis sa création en 1963, la Cour constitutionnelle turque a déjà prononcé pas moins de 24 dissolutions de partis politiques, majoritairement des partis islamistes ou des partis kurdes soupçonnés de liens ou de soutien aux activités du PK Kurde. On sait que délaissant son étiquette de parti islamiste, l'AKP se pourfend présentement d'une appartenance démocrate conservatrice que lui récusent autant les conservateurs eux-mêmes que l'ensemble de la classe politique turque, partie prenante de la laïcité de l'Etat. Cette fois, la situation est autrement plus délicate puisque autant le président de la République que le Premier ministre sont membres du bureau national de l'AKP. Parallèlement à cette menace de dissolution qui pèse sur le parti au pouvoir, on sait que plus d'une cinquantaine de cadres de ce parti sont toujours sous le coup d'une interdiction d'activités politiques pour une durée de cinq années. Mais le bras de fer ainsi entamé risque fort de dégénérer, l'AKP, majoritaire au Parlement étant parvenu au mois de février passé, à faire voter le principe d'un amendement constitutionnel qui oblige désormais le président de la République à gagner la légitimité à travers le suffrage universel et non plus comme cela se pratiquait jusque-là, à travers un simple vote-désignation parlementaire. Autant dire que les risques d'une énième crise politico-institutionnelle sont bien réels. ContenuC'est demain que la Cour constitutionnelle turque entame ses délibérations suite à la demande introduite, il y a déjà plusieurs mois, par la Cour suprême et ne visant rien moins que la dissolution de l'actuel parti islamiste au pouvoir, le Parti de la justice et du développement, l'AKP, de Recep Erdogan, Premier ministre en poste. L'AKP est accusé de « mener des activités visant à remettre en question la laïcité du pays établie en tant que dogme inébranlable de la Turquie moderne par Mustafa Atatürk, son fondateur, dans les années 1920-1930». L'Armée s'en considérant depuis comme la gardienne la plus sûre. Inutile donc de préciser que la demande de la Cour suprême turque aurait été impossible sans l'aval de l'institution turque phare. C'est pourquoi la journée de demain est attendue avec beaucoup d'appréhension par l'ensemble des islamistes du pays. Et ce, d'autant que les Turcs sont habitués à ce genre de procédure. On rappelle, à cet effet, que depuis sa création en 1963, la Cour constitutionnelle turque a déjà prononcé pas moins de 24 dissolutions de partis politiques, majoritairement des partis islamistes ou des partis kurdes soupçonnés de liens ou de soutien aux activités du PK Kurde. On sait que délaissant son étiquette de parti islamiste, l'AKP se pourfend présentement d'une appartenance démocrate conservatrice que lui récusent autant les conservateurs eux-mêmes que l'ensemble de la classe politique turque, partie prenante de la laïcité de l'Etat. Cette fois, la situation est autrement plus délicate puisque autant le président de la République que le Premier ministre sont membres du bureau national de l'AKP. Parallèlement à cette menace de dissolution qui pèse sur le parti au pouvoir, on sait que plus d'une cinquantaine de cadres de ce parti sont toujours sous le coup d'une interdiction d'activités politiques pour une durée de cinq années. Mais le bras de fer ainsi entamé risque fort de dégénérer, l'AKP, majoritaire au Parlement étant parvenu au mois de février passé, à faire voter le principe d'un amendement constitutionnel qui oblige désormais le président de la République à gagner la légitimité à travers le suffrage universel et non plus comme cela se pratiquait jusque-là, à travers un simple vote-désignation parlementaire. Autant dire que les risques d'une énième crise politico-institutionnelle sont bien réels.