Il est âgé de trente ans et il vient de décrocher son Bac, avec mention bien, au centre de détention d'El-Harrach, alors qu'il avait perdu toutes ses illusions de reprendre les études depuis qu'il a échoué à cette même épreuve, il y a 12 ans ! Quatorze mois d'incarcération après, le détenu répondant aux initiales de M.M., avec la moyenne de 13,65, est élu meilleur des 76 lauréats du Bac reçus, ( sur un total de 97 candidats), cette année, au centre de rééducation d'El-Harrach. Agé d'une trentaine d'années, (né en 1978), il avait pourtant quitté l'école depuis son échec à cette même épreuve, il y a 12 ans environ, alors qu'il était «civilement scolarisé'» dans un lycée de Tizi-Ouzou, sa ville natale. D'ailleurs, et de son aveu même, il n'a jamais alors pensé reprendre les études, n'eut été sa fatidique arrestation un certain 27 mai 2007 ! Ne dit-on pas : « A toute chose malheur est bon ». Il a été arrêté pour répondre d'un délit de faux et usage de faux. Natif de Tizi-Ouzou, M.M. a été arrêté à Alger alors qu'il est venu passer un séjour chez ses proches. Il a été accusé d'avoir falsifier un acte de propriété d'habitation au profit d'un voisin de la famille qui l'avait hébergé. Un délit que lui-même reconnaît, malgré tout, «avec fierté» aujourd'hui, du fait, dit-il, qu'il n'avait dans la tête à ce moment, que la seule idée « d'aider ce pauvre voisin, incessamment menacé d'expulsion ». Peu importe, à l'issue de son procès, le juge requit contre lui alors, une peine de 4 ans de prison ferme. Armé de nerfs d'acier, M.M. ne perd pas toutefois espoir pour relancer sa vie au sein même de la prison. Pour leur part, raconte t-il, ses parents ne l'on jamais délaissé ; au contraire, depuis son incarcération, dit-il, ils n'ont pas cessé de le stimuler, en multipliant les visites. En outre, les nouvelles conditions carcérales, introduites dans le cadre des réformes pénitentiaires, lui donneront, dès lors, l'idée de reprendre ses études ; dans la prison, il existe des salles d'informatique, de sport, une bibliothèque et même des salles de lecture pour ceux ayant choisi de continuer leurs études par correspondance pour préparer le BEM ou le Bac. Faut-il le dire, désormais, tout est disponible. Un constat que reconnaissent nombres de prisonniers que nous avons abordés. M.M. confirme que « toutes les conditions sont réunies ici pour suivre des études tout comme pour faire une formation ; on dispose de tous les manuels scolaires et on nous a réservé une salle appropriée ». En tout, ils sont 42 détenus préparant leurs examens de fin d'année, (BEM et BAC), dans cette salle exclusivement réservée pour eux, au quartier dit «des condamnés définitifs ». Maintenant que le Bac est décroché, son rêve est simple : devenir politique, voire politologue. Ambition légitime et logique, son ambition étant de «prodiguer le bon sens de la gestion, après avoir commis ‘'innocemment'' un délit pour rendre service à autrui. « Mon premier choix dans la fiche de vœux est la filière des sciences politiques et relations internationales » confie le lauréat, timide et peu prolixe, probablement intimidé par son cas de major de promo, mais toujours détenu. Cependant, il nourrit un grand espoir à se voir accorder sa demande de « semi-liberté », qu'il n'a pas tardé à déposer auprès de la direction de la prison afinde suivre ses cours à l'université. N'ayant pas été gracié définitivement à l'occasion de la fête de l'indépendance, comme ce fut le cas de plusieurs de ses camarades, M.M. souhaite néanmoins avoir une réponse favorable à sa demande. D'autant plus qu'il ne lui reste que 11 mois à purger, soit une année de scolarité, tant il a été touché par d'autres grâces réduisant sa peine à 25 mois de prison en tout. La date exacte prévue pour sa libération est le 02 juillet 2009 ! La cérémonie en l'honneur des détenus lauréats du BAC et du BEM, que présidera, aujourd'hui, Tayeb Belaïz, ministre de la Justice, garde des Sceaux, sera t-elle l'occasion opportune pour répondre favorablement à la demande du meilleur lauréat ? Fier, M.M. est impatient d'y assister, « avec tout l'honneur », dit-il, même sans contrepartie. Dommage que le fameux adage reste toujours d'actualité : « Une prison est une prison, même s'il s'agit d'un palais ». Il est âgé de trente ans et il vient de décrocher son Bac, avec mention bien, au centre de détention d'El-Harrach, alors qu'il avait perdu toutes ses illusions de reprendre les études depuis qu'il a échoué à cette même épreuve, il y a 12 ans ! Quatorze mois d'incarcération après, le détenu répondant aux initiales de M.M., avec la moyenne de 13,65, est élu meilleur des 76 lauréats du Bac reçus, ( sur un total de 97 candidats), cette année, au centre de rééducation d'El-Harrach. Agé d'une trentaine d'années, (né en 1978), il avait pourtant quitté l'école depuis son échec à cette même épreuve, il y a 12 ans environ, alors qu'il était «civilement scolarisé'» dans un lycée de Tizi-Ouzou, sa ville natale. D'ailleurs, et de son aveu même, il n'a jamais alors pensé reprendre les études, n'eut été sa fatidique arrestation un certain 27 mai 2007 ! Ne dit-on pas : « A toute chose malheur est bon ». Il a été arrêté pour répondre d'un délit de faux et usage de faux. Natif de Tizi-Ouzou, M.M. a été arrêté à Alger alors qu'il est venu passer un séjour chez ses proches. Il a été accusé d'avoir falsifier un acte de propriété d'habitation au profit d'un voisin de la famille qui l'avait hébergé. Un délit que lui-même reconnaît, malgré tout, «avec fierté» aujourd'hui, du fait, dit-il, qu'il n'avait dans la tête à ce moment, que la seule idée « d'aider ce pauvre voisin, incessamment menacé d'expulsion ». Peu importe, à l'issue de son procès, le juge requit contre lui alors, une peine de 4 ans de prison ferme. Armé de nerfs d'acier, M.M. ne perd pas toutefois espoir pour relancer sa vie au sein même de la prison. Pour leur part, raconte t-il, ses parents ne l'on jamais délaissé ; au contraire, depuis son incarcération, dit-il, ils n'ont pas cessé de le stimuler, en multipliant les visites. En outre, les nouvelles conditions carcérales, introduites dans le cadre des réformes pénitentiaires, lui donneront, dès lors, l'idée de reprendre ses études ; dans la prison, il existe des salles d'informatique, de sport, une bibliothèque et même des salles de lecture pour ceux ayant choisi de continuer leurs études par correspondance pour préparer le BEM ou le Bac. Faut-il le dire, désormais, tout est disponible. Un constat que reconnaissent nombres de prisonniers que nous avons abordés. M.M. confirme que « toutes les conditions sont réunies ici pour suivre des études tout comme pour faire une formation ; on dispose de tous les manuels scolaires et on nous a réservé une salle appropriée ». En tout, ils sont 42 détenus préparant leurs examens de fin d'année, (BEM et BAC), dans cette salle exclusivement réservée pour eux, au quartier dit «des condamnés définitifs ». Maintenant que le Bac est décroché, son rêve est simple : devenir politique, voire politologue. Ambition légitime et logique, son ambition étant de «prodiguer le bon sens de la gestion, après avoir commis ‘'innocemment'' un délit pour rendre service à autrui. « Mon premier choix dans la fiche de vœux est la filière des sciences politiques et relations internationales » confie le lauréat, timide et peu prolixe, probablement intimidé par son cas de major de promo, mais toujours détenu. Cependant, il nourrit un grand espoir à se voir accorder sa demande de « semi-liberté », qu'il n'a pas tardé à déposer auprès de la direction de la prison afinde suivre ses cours à l'université. N'ayant pas été gracié définitivement à l'occasion de la fête de l'indépendance, comme ce fut le cas de plusieurs de ses camarades, M.M. souhaite néanmoins avoir une réponse favorable à sa demande. D'autant plus qu'il ne lui reste que 11 mois à purger, soit une année de scolarité, tant il a été touché par d'autres grâces réduisant sa peine à 25 mois de prison en tout. La date exacte prévue pour sa libération est le 02 juillet 2009 ! La cérémonie en l'honneur des détenus lauréats du BAC et du BEM, que présidera, aujourd'hui, Tayeb Belaïz, ministre de la Justice, garde des Sceaux, sera t-elle l'occasion opportune pour répondre favorablement à la demande du meilleur lauréat ? Fier, M.M. est impatient d'y assister, « avec tout l'honneur », dit-il, même sans contrepartie. Dommage que le fameux adage reste toujours d'actualité : « Une prison est une prison, même s'il s'agit d'un palais ».