C'est dans l'espace Mohamed Lakhdar Essaïhi que la BN a répondu, dimanche dernier, à l'appel lancé par le Festival international de littérature de Berlin qui a demandé qu'une lecture mondiale de poèmes de Mahmoud Darwich soit effectuée par les institutions culturelles, stations de radio, écoles, universités, théâtres et par toute personne intéressée par la célébration de la vie et de l'œuvre de celui qui est considéré comme l'un des poètes populaires les plus grands de son temps. C'est dans l'espace Mohamed Lakhdar Essaïhi que la BN a répondu, dimanche dernier, à l'appel lancé par le Festival international de littérature de Berlin qui a demandé qu'une lecture mondiale de poèmes de Mahmoud Darwich soit effectuée par les institutions culturelles, stations de radio, écoles, universités, théâtres et par toute personne intéressée par la célébration de la vie et de l'œuvre de celui qui est considéré comme l'un des poètes populaires les plus grands de son temps. «Quand tu prépares ton petit déjeuner/ Pense aux autres./(n'oublies pas le grain aux colombes) ….» La voix du poète algérien Saâdi s'élève pendant que l'auditoire ému a bien du mal à retenir ses larmes. «Si tu ne peux être pluie mon chéri… Sois un arbre/ Pleinement fertile/ Sois un arbre» ainsi s'exprime une mère palestinienne à laquelle le poète disparu donne la parole lors des obsèques de son fils martyr. Né en 1942 à Birwah, près de Saint Jean d'Acre en Palestine et disparu le 9 août dernier à Houston des suites d'une intervention cardiaque, Mahmoud Darwich a laissé une œuvre foisonnante de portée universelle. Traduit dans une trentaine de langues, le poète a mené une lutte incessante pour une coexistence pacifique et juste entre Palestiniens et Israéliens. Le musicien et poète algérien Mohamed Boulifa a ouvert la manifestation en interprétant avec son luth un istikhbar et des taqassim de sa composition. Il a ensuite enchaîné sur deux poèmes du disparu. «Rabatou ayadihi bisarkhati el maoutta/ ils lui ont lié les deux mains avec les hurlements des morts / Thouma qalou enta qatil/ Puis lui ont dit tu es un assassin…». Applaudi, Boulifa a laissé la place à M. Amine Zaoui, directeur de la BN qui a lu un texte de son cru adressé au disparu. Devant un auditoire composé essentiellement d'artistes et de travailleurs des médias, des poètes palestiniens et algériens se sont succédé à la tribune pour faire revivre l'espace d'un après-midi les accents d'un verbe contemporain inégalé. «Comment prendre la parole en l'absence du maître de la parole ?» s'est demandé M. Haythem Amaïri, conseiller culturel de l'ambassade de Palestine intervenu après M. Zaoui. Puis le poète algérien Hemri Bahri a lu deux poèmes du dernier recueil de poésies «Ka zahr el louz aou abâad» suivi du poète palestinien Salah Essafouti dont la déclamation brillante a été longuement applaudie. Abdelali Mezghiche et Faïza Mustapha, deux très jeunes poètes algériens ont conquis le cœur de l'assistance en déclamant des textes qui ont été écrits alors qu'ils étaient encore enfants. Les deux jeunes gens ont tenu à dédier leur lecture «à la mémoire des manifestants martyrs du 5 octobre 1988». L'assistance a pu ensuite apprécier un montage musical de Fouad Ouaman qui a mis en musique des poésies de Mahmoud Darwich. Le poète Samir Essatouf a ensuite déclamé un poème que Mahmoud Darwich a écrit pour sa mère qui lui a inculqué des principes religieux de justice et d'intégrité mais qui a dit-il, oublié de l'avertir que «El-Fakr kafir ; la misère est mécréante». Précédé par la lecture du poète algérien Saadi, le clou du spectacle a été assuré par M. Abderrahmane Djelfaoui qui a offert à l'assistance une lecture des poèmes traduits en français par Elias Sanbar tirés du recueil «Le lit de l'étrangère» paru chez Actes Sud en 2000 et qui renouvelle la vieille tradition arabe des ghazals ou poèmes d'amour courtois. Durant les deux heures qu'a duré la célébration, l'échantillonnage de productions lu par ses pairs a prouvé encore une fois l'esprit résolument novateur de l'artiste qui détestait les ressassements stériles qui tuent l'esprit même de l'acte poétique. «Je défends le droit des poètes à rechercher une nouvelle poésie, celle qui nettoierait la poésie de ce qui n'est pas elle. Car le malheur de l'innovation tâtonnante est préférable au bonheur de l'imitation sclérosée», déclarait Mahmoud Darwiche en 2005, dans une interview accordée au journal El-Karmel de Ramallah. K.T. «Quand tu prépares ton petit déjeuner/ Pense aux autres./(n'oublies pas le grain aux colombes) ….» La voix du poète algérien Saâdi s'élève pendant que l'auditoire ému a bien du mal à retenir ses larmes. «Si tu ne peux être pluie mon chéri… Sois un arbre/ Pleinement fertile/ Sois un arbre» ainsi s'exprime une mère palestinienne à laquelle le poète disparu donne la parole lors des obsèques de son fils martyr. Né en 1942 à Birwah, près de Saint Jean d'Acre en Palestine et disparu le 9 août dernier à Houston des suites d'une intervention cardiaque, Mahmoud Darwich a laissé une œuvre foisonnante de portée universelle. Traduit dans une trentaine de langues, le poète a mené une lutte incessante pour une coexistence pacifique et juste entre Palestiniens et Israéliens. Le musicien et poète algérien Mohamed Boulifa a ouvert la manifestation en interprétant avec son luth un istikhbar et des taqassim de sa composition. Il a ensuite enchaîné sur deux poèmes du disparu. «Rabatou ayadihi bisarkhati el maoutta/ ils lui ont lié les deux mains avec les hurlements des morts / Thouma qalou enta qatil/ Puis lui ont dit tu es un assassin…». Applaudi, Boulifa a laissé la place à M. Amine Zaoui, directeur de la BN qui a lu un texte de son cru adressé au disparu. Devant un auditoire composé essentiellement d'artistes et de travailleurs des médias, des poètes palestiniens et algériens se sont succédé à la tribune pour faire revivre l'espace d'un après-midi les accents d'un verbe contemporain inégalé. «Comment prendre la parole en l'absence du maître de la parole ?» s'est demandé M. Haythem Amaïri, conseiller culturel de l'ambassade de Palestine intervenu après M. Zaoui. Puis le poète algérien Hemri Bahri a lu deux poèmes du dernier recueil de poésies «Ka zahr el louz aou abâad» suivi du poète palestinien Salah Essafouti dont la déclamation brillante a été longuement applaudie. Abdelali Mezghiche et Faïza Mustapha, deux très jeunes poètes algériens ont conquis le cœur de l'assistance en déclamant des textes qui ont été écrits alors qu'ils étaient encore enfants. Les deux jeunes gens ont tenu à dédier leur lecture «à la mémoire des manifestants martyrs du 5 octobre 1988». L'assistance a pu ensuite apprécier un montage musical de Fouad Ouaman qui a mis en musique des poésies de Mahmoud Darwich. Le poète Samir Essatouf a ensuite déclamé un poème que Mahmoud Darwich a écrit pour sa mère qui lui a inculqué des principes religieux de justice et d'intégrité mais qui a dit-il, oublié de l'avertir que «El-Fakr kafir ; la misère est mécréante». Précédé par la lecture du poète algérien Saadi, le clou du spectacle a été assuré par M. Abderrahmane Djelfaoui qui a offert à l'assistance une lecture des poèmes traduits en français par Elias Sanbar tirés du recueil «Le lit de l'étrangère» paru chez Actes Sud en 2000 et qui renouvelle la vieille tradition arabe des ghazals ou poèmes d'amour courtois. Durant les deux heures qu'a duré la célébration, l'échantillonnage de productions lu par ses pairs a prouvé encore une fois l'esprit résolument novateur de l'artiste qui détestait les ressassements stériles qui tuent l'esprit même de l'acte poétique. «Je défends le droit des poètes à rechercher une nouvelle poésie, celle qui nettoierait la poésie de ce qui n'est pas elle. Car le malheur de l'innovation tâtonnante est préférable au bonheur de l'imitation sclérosée», déclarait Mahmoud Darwiche en 2005, dans une interview accordée au journal El-Karmel de Ramallah. K.T.