Une semaine à peine après les inondations qui ont frappé la vallée du M'zab, plus de la moitié de la pentapole demeure encore sous l'emprise des flots et de la boue de l'oued M'zab qui a tout emporté sur son passage Une semaine à peine après les inondations qui ont frappé la vallée du M'zab, plus de la moitié de la pentapole demeure encore sous l'emprise des flots et de la boue de l'oued M'zab qui a tout emporté sur son passage Ghardaïa n‘est plus ce qu‘elle était. De l‘ancienne perle du désert, il ne reste que des décombres. Le charme des oasis a laissé place à des panoramas empreints de désolation. Les dévastations n‘ont épargné aucun des quartiers de la ville. Seules quelques groupements d‘habitations situées sur des collines ont pu échapper à la colère des flots. Ainsi, une semaine à peine après les inondations qui ont frappé la vallée du M‘zab, plus de la moitié de la pentapole demeure encore sous l‘emprise des flots et de la boue de l‘oued M‘zab qui a tout emporté sur son passage, ne laissant derrière lui que morts, destructions et désolations. Aujourd‘hui, à Ghardaïa, les comités des quartiers sinistrés et des associations caritatives locales s‘inquiètent des conséquences des dégâts qui prennent des proportions très alarmantes. Contrairement aux assurances avancées par les autorités locales, la situation dans les zones sinistrées, n‘a rien de réjouissant. Le Docteur Fekhar Kamel Eddine, secrétaire général du FFS à Ghardaïa, dont le parti compte de nombreux élus dans les communes de la région, confie que l‘Etat n‘a pas tout dit sur plusieurs aspects de la tragédie. « Nous sommes en contact permanent avec les comités des quartiers et les associations caritatives pour gérer les besoins de la population sinistrée», explique cet élu local. Sur un autre chapitre, plusieurs comités de quartiers nous ont révélé que les familles sinistrées sont abandonnées à leur triste sort. «Des familles entières passent la nuit sous la belle étoile sans nourriture, sans draps et sans médicaments. Dieu merci, les citoyens sont solidaires. Jusqu‘à maintenant, toutes les aides qui nous sont parvenues proviennent de particuliers généreux qui nous ont tendu la main», affirme Ahmed H, représentant du comité de quartier de Baba Saad. «L‘Etat nous bluffe avec ses promesses», s‘écrie pour sa part Tayeb, responsable du comité de quartier de Bougdema, un lotissement entièrement ravagé par les dernières inondations. Dans plusieurs autres quartiers, tous les témoignages recueillis convergent dans le même sens : « L‘Etat nous a abandonné ». Le parcours de plusieurs de ces citoyens sinistrés que nous avons rencontré est on ne peut plus, symbolique des graves défaillances dans la prise en charge de la population par les autorités locales. Pour preuve, dans une école primaire du lotissement Colonel Lotfi, une trentaine de familles sinistrées sont entassées dans les classes sans la moindre assistance. « Nous avons tout perdu. Nous n‘avons plus rien. Nous ne savons même pas de quoi sera fait demain. L‘Etat nous demande de sortir d‘ici sans qu‘il nous présente une alternative sérieuse. Pour le moment, personne n‘a obtenu la garantie d‘être reloger dans l‘un de ces chalets qu‘ils vont prochainement installer », raconte Mohamed dont la famille occupe, dans des conditions très déplorables, l‘une des classes de cet établissement scolaire depuis plus de trois jours. «Ici, nous n'avons rien vu venir de la part des autorités. Seules des associations caritatives et des particuliers nous offrent des aides de diverses natures. A la mairie, on nous a seulement permis d'inscrire nos noms sur une liste et d'attendre la suite », poursuit ce père de famille très abattu par le drame qui a bouleversé sa vie. Les témoignages comme ceux de Mohamed sont légion à Ghardaïa. Sur place, il est aisé de constater qu'un véritable réservoir de désespoir s'est constitué ces derniers jours dans les cœurs de nos concitoyens sinistrés. « Un climat de tension s'est emparé des esprits dans la région dans les premiers jours. C'est pour cette raison que nous avons organisé un rassemblement populaire pacifique devant le siège de la wilaya », souligne le Dr Fekhar Kamel Eddine. «Nous avons présenté une plateforme de revendications. Et le wali s'est montré attentif à certaines de nos réclamations notamment celle relative au relogement des sinistrés», relève le Dr Fekhar. Ainsi, il est prévu qu'il y ait 3 sites de chalets à Ghardaïa. Des chalets dont l'installation ne verra le jour que des la semaine prochaine. Mais, ces chalets suscitent d'ores et déjà la polémique dans la région car de nombreux sinistrés appréhendent les détournements de ces logements. Ghardaïa est quadrillée par un dispositif sécuritaire sans précédent. Par crainte des pillages, les autorités locales ont déployé pas moins de 1.200 gendarmes. Deux autres brigades devraient rejoindre la ville aujourd'hui ou après demain selon des responsables locaux de la Gendarmerie Nationale. Même les forces de l'ANP se sont déployées dans les artères de Ghardaïa. Deux Katibates ont rejoint lundi le dispositif sécuritaire déjà mis en place par l'Armée nationale populaire. Ce ras-le-bol est par ailleurs très visible sur les visages des sinistrés des quartiers de la rive sud de l'Oued M' zab. Dès notre arrivée lundi soir à Ghardaïa, nous avons pu passer la nuit avec les sinistrés qui ont perdu leurs demeures, leurs proches et l'espoir même d'aspirer à une vie digne. De leurs maisons effondrées, ils n'ont pu garder qu'un souvenir amer. A Baba Saad, Bougdema, Bab El Haded, Mermed et dans d'autres quartiers populaires de la commune de Ghardaïa, une atmosphère apocalyptique nous plonge dans une dimension tragique sans aucune commune mesure. Des rues entièrement boueuses dans lesquelles des pâtés de maisons complètement ruinées se présentent à nos regards comme des allées de l'enfer. Des dizaines de véhicules sont encore envasés dans ces quartiers désertés par leurs habitants dont la plupart ont perdu un enfant, un frère, une sœur ou un parent. Noyée dans l'obscurité, ces rues fantomatiques n'ont pas été visitées par aucun service de la Wilaya. Seuls les éléments de la protection civile ont pu pénétrer ces faubourgs submergés par les eaux vaseuses de l'Oued M'zab. Ils ont désembourbé à coup de motopompes ces rues où trônaient des pylônes électriques, des carcasses de voitures, et un tas de gravats et de détritus. Des canalisations d'égouts ont explosé et des façades de maisons continuent à s'écrouler. Jusqu'à aujourd'hui, les inspecteurs du CTC n'ont pas fait un crochet dans ces quartiers où il n'est plus possible de circuler normalement. Selon les propres aveux d'un inspecteur rencontré à El Ghaba, les brigades du CTC sont dépassées par l'ampleur de la catastrophe. Décidément, le drame de la vallée du M'zab a abasourdi les pouvoirs publics dont la capacité à faire face à ce genre de catastrophe a encore fait défaut. Quelle leçons doit-on en tirer ? A.S. Ghardaïa n‘est plus ce qu‘elle était. De l‘ancienne perle du désert, il ne reste que des décombres. Le charme des oasis a laissé place à des panoramas empreints de désolation. Les dévastations n‘ont épargné aucun des quartiers de la ville. Seules quelques groupements d‘habitations situées sur des collines ont pu échapper à la colère des flots. Ainsi, une semaine à peine après les inondations qui ont frappé la vallée du M‘zab, plus de la moitié de la pentapole demeure encore sous l‘emprise des flots et de la boue de l‘oued M‘zab qui a tout emporté sur son passage, ne laissant derrière lui que morts, destructions et désolations. Aujourd‘hui, à Ghardaïa, les comités des quartiers sinistrés et des associations caritatives locales s‘inquiètent des conséquences des dégâts qui prennent des proportions très alarmantes. Contrairement aux assurances avancées par les autorités locales, la situation dans les zones sinistrées, n‘a rien de réjouissant. Le Docteur Fekhar Kamel Eddine, secrétaire général du FFS à Ghardaïa, dont le parti compte de nombreux élus dans les communes de la région, confie que l‘Etat n‘a pas tout dit sur plusieurs aspects de la tragédie. « Nous sommes en contact permanent avec les comités des quartiers et les associations caritatives pour gérer les besoins de la population sinistrée», explique cet élu local. Sur un autre chapitre, plusieurs comités de quartiers nous ont révélé que les familles sinistrées sont abandonnées à leur triste sort. «Des familles entières passent la nuit sous la belle étoile sans nourriture, sans draps et sans médicaments. Dieu merci, les citoyens sont solidaires. Jusqu‘à maintenant, toutes les aides qui nous sont parvenues proviennent de particuliers généreux qui nous ont tendu la main», affirme Ahmed H, représentant du comité de quartier de Baba Saad. «L‘Etat nous bluffe avec ses promesses», s‘écrie pour sa part Tayeb, responsable du comité de quartier de Bougdema, un lotissement entièrement ravagé par les dernières inondations. Dans plusieurs autres quartiers, tous les témoignages recueillis convergent dans le même sens : « L‘Etat nous a abandonné ». Le parcours de plusieurs de ces citoyens sinistrés que nous avons rencontré est on ne peut plus, symbolique des graves défaillances dans la prise en charge de la population par les autorités locales. Pour preuve, dans une école primaire du lotissement Colonel Lotfi, une trentaine de familles sinistrées sont entassées dans les classes sans la moindre assistance. « Nous avons tout perdu. Nous n‘avons plus rien. Nous ne savons même pas de quoi sera fait demain. L‘Etat nous demande de sortir d‘ici sans qu‘il nous présente une alternative sérieuse. Pour le moment, personne n‘a obtenu la garantie d‘être reloger dans l‘un de ces chalets qu‘ils vont prochainement installer », raconte Mohamed dont la famille occupe, dans des conditions très déplorables, l‘une des classes de cet établissement scolaire depuis plus de trois jours. «Ici, nous n'avons rien vu venir de la part des autorités. Seules des associations caritatives et des particuliers nous offrent des aides de diverses natures. A la mairie, on nous a seulement permis d'inscrire nos noms sur une liste et d'attendre la suite », poursuit ce père de famille très abattu par le drame qui a bouleversé sa vie. Les témoignages comme ceux de Mohamed sont légion à Ghardaïa. Sur place, il est aisé de constater qu'un véritable réservoir de désespoir s'est constitué ces derniers jours dans les cœurs de nos concitoyens sinistrés. « Un climat de tension s'est emparé des esprits dans la région dans les premiers jours. C'est pour cette raison que nous avons organisé un rassemblement populaire pacifique devant le siège de la wilaya », souligne le Dr Fekhar Kamel Eddine. «Nous avons présenté une plateforme de revendications. Et le wali s'est montré attentif à certaines de nos réclamations notamment celle relative au relogement des sinistrés», relève le Dr Fekhar. Ainsi, il est prévu qu'il y ait 3 sites de chalets à Ghardaïa. Des chalets dont l'installation ne verra le jour que des la semaine prochaine. Mais, ces chalets suscitent d'ores et déjà la polémique dans la région car de nombreux sinistrés appréhendent les détournements de ces logements. Ghardaïa est quadrillée par un dispositif sécuritaire sans précédent. Par crainte des pillages, les autorités locales ont déployé pas moins de 1.200 gendarmes. Deux autres brigades devraient rejoindre la ville aujourd'hui ou après demain selon des responsables locaux de la Gendarmerie Nationale. Même les forces de l'ANP se sont déployées dans les artères de Ghardaïa. Deux Katibates ont rejoint lundi le dispositif sécuritaire déjà mis en place par l'Armée nationale populaire. Ce ras-le-bol est par ailleurs très visible sur les visages des sinistrés des quartiers de la rive sud de l'Oued M' zab. Dès notre arrivée lundi soir à Ghardaïa, nous avons pu passer la nuit avec les sinistrés qui ont perdu leurs demeures, leurs proches et l'espoir même d'aspirer à une vie digne. De leurs maisons effondrées, ils n'ont pu garder qu'un souvenir amer. A Baba Saad, Bougdema, Bab El Haded, Mermed et dans d'autres quartiers populaires de la commune de Ghardaïa, une atmosphère apocalyptique nous plonge dans une dimension tragique sans aucune commune mesure. Des rues entièrement boueuses dans lesquelles des pâtés de maisons complètement ruinées se présentent à nos regards comme des allées de l'enfer. Des dizaines de véhicules sont encore envasés dans ces quartiers désertés par leurs habitants dont la plupart ont perdu un enfant, un frère, une sœur ou un parent. Noyée dans l'obscurité, ces rues fantomatiques n'ont pas été visitées par aucun service de la Wilaya. Seuls les éléments de la protection civile ont pu pénétrer ces faubourgs submergés par les eaux vaseuses de l'Oued M'zab. Ils ont désembourbé à coup de motopompes ces rues où trônaient des pylônes électriques, des carcasses de voitures, et un tas de gravats et de détritus. Des canalisations d'égouts ont explosé et des façades de maisons continuent à s'écrouler. Jusqu'à aujourd'hui, les inspecteurs du CTC n'ont pas fait un crochet dans ces quartiers où il n'est plus possible de circuler normalement. Selon les propres aveux d'un inspecteur rencontré à El Ghaba, les brigades du CTC sont dépassées par l'ampleur de la catastrophe. Décidément, le drame de la vallée du M'zab a abasourdi les pouvoirs publics dont la capacité à faire face à ce genre de catastrophe a encore fait défaut. Quelle leçons doit-on en tirer ? A.S.