Aux cours de l'année en cours, les services de la police judiciaire ont enregistré quelque 330 cas de viols. La gendarmerie nationale a, quant à elle, traité quelques 120 cas. Les services sanitaires soutiennent, de leur côté, que des avortements clandestins sont souvent opérés, dans de mauvaises conditions d'hygiène, par un personnel peu qualifié. Les mêmes sources affirment que plusieurs interventions ont mal tourné et provoqué la mort des jeunes femmes. L'on apprend ainsi qu'une moyenne annuelle de 100 décès est enregistrée lors d'opérations d'avortement illégales, dans la seule wilaya d'Alger. Les prix pratiqués diffèrent d'un lieu à un autre, et d'un médecin à un autre. Ils varient entre 40. 000 et 70. 000 dinars. « J'ai payé 50.000 dinars pour mon avortement. Je l'ai fait auprès d'un gynécologue à Alger », témoigne M.H, une jeune femme, tombée enceinte l'an dernier. Et notre interlocutrice de souligner que «l'avortement est une intervention qui se fait, vu mon expérience, facilement et usuellement par plusieurs médecins en Algérie». Il suffit d'en payer le prix. Il faut aussi avoir ses entrées dans ce milieu fermé aux fins d'assurer un maximum de discrétion. Pour ce faire, il y a des personnes spécialisées qui jouent le rôle de « rabatteurs » pour le compte de médecins pratiquant l'avortement. Les réseaux qui gèrent ce commerce juteux opèrent à travers tout le territoire national. Outre les avortements qui se font auprès de certains médecins de manière illégale, il y a aussi ceux pratiqués avec des méthodes de fortune. Ils se font, soulignons-le, par l'usage de breuvages traditionnels ou par certains produits médicinaux pour provoquer l'avortement. «Plusieurs femmes ont trouvé la mort, suite à des hémorragies aiguës survenues en cours d'avortements, traditionnels», indiquera un officier de la Gendarmerie nationale. La sociologue Cherief Fadila, notera que les mœurs et les traditions de la société algérienne contribuent à la prolifération des actes d'avortements clandestins, notamment, dus aux relations extraconjugales. Cela se traduit par de très fortes pressions qu'imposent certaines familles à leurs filles qui tombent enceintes hors mariage. «Une fille, qui tombe enceinte sans qu'elle soit mariée, est dans la majorité des cas, forcée à avorter ou à fuir la maison paternelle », tient à préciser le spécialiste. Melle Cherief relève, dans ce sens, que les localités rurales sont les plus touchées par le phénomène, qui tend de plus en plus à prendre des proportions inquiétantes. Cet avis est également partagé par un responsable de la cellule de communication de la gendarmerie nationale. « Les villages et les localités isolées sont les plus touchées par le phénomène de l'avortement et ce, en tenant compte des cas traités par les sections de la gendarmerie », ajoutera encore l'officier. Soulignons enfin que selon la loi, la pratique de l'avortement est formellement interdite. L'article 304 de code pénal stipule «quiconque par aliment, breuvage, médicaments, manœuvres, violences, ou par tout autre moyen, a provoqué ou tenté de provoquer l'avortement d'une femme enceinte ou supposée enceinte, qu'elle y ait consenti ou pas, est puni d'un emprisonnement de un à cinq ans et d'une amende de 500 à 10.000 dinars. Et si la mort en résulte, la peine est la réclusion de 10 à 20 ans de prison». Ajoutant dans le même contexte que même la religion musulmane considère l'avortement comme un acte criminel prohibé. Il est difficile de détecter un cas d'avortement. Sa détection ne se fait que dans le cas où la femme se trouve victime de complications dues essentiellement à l'intervention ou d'une hémorragie aiguë. K. L. C. Aux cours de l'année en cours, les services de la police judiciaire ont enregistré quelque 330 cas de viols. La gendarmerie nationale a, quant à elle, traité quelques 120 cas. Les services sanitaires soutiennent, de leur côté, que des avortements clandestins sont souvent opérés, dans de mauvaises conditions d'hygiène, par un personnel peu qualifié. Les mêmes sources affirment que plusieurs interventions ont mal tourné et provoqué la mort des jeunes femmes. L'on apprend ainsi qu'une moyenne annuelle de 100 décès est enregistrée lors d'opérations d'avortement illégales, dans la seule wilaya d'Alger. Les prix pratiqués diffèrent d'un lieu à un autre, et d'un médecin à un autre. Ils varient entre 40. 000 et 70. 000 dinars. « J'ai payé 50.000 dinars pour mon avortement. Je l'ai fait auprès d'un gynécologue à Alger », témoigne M.H, une jeune femme, tombée enceinte l'an dernier. Et notre interlocutrice de souligner que «l'avortement est une intervention qui se fait, vu mon expérience, facilement et usuellement par plusieurs médecins en Algérie». Il suffit d'en payer le prix. Il faut aussi avoir ses entrées dans ce milieu fermé aux fins d'assurer un maximum de discrétion. Pour ce faire, il y a des personnes spécialisées qui jouent le rôle de « rabatteurs » pour le compte de médecins pratiquant l'avortement. Les réseaux qui gèrent ce commerce juteux opèrent à travers tout le territoire national. Outre les avortements qui se font auprès de certains médecins de manière illégale, il y a aussi ceux pratiqués avec des méthodes de fortune. Ils se font, soulignons-le, par l'usage de breuvages traditionnels ou par certains produits médicinaux pour provoquer l'avortement. «Plusieurs femmes ont trouvé la mort, suite à des hémorragies aiguës survenues en cours d'avortements, traditionnels», indiquera un officier de la Gendarmerie nationale. La sociologue Cherief Fadila, notera que les mœurs et les traditions de la société algérienne contribuent à la prolifération des actes d'avortements clandestins, notamment, dus aux relations extraconjugales. Cela se traduit par de très fortes pressions qu'imposent certaines familles à leurs filles qui tombent enceintes hors mariage. «Une fille, qui tombe enceinte sans qu'elle soit mariée, est dans la majorité des cas, forcée à avorter ou à fuir la maison paternelle », tient à préciser le spécialiste. Melle Cherief relève, dans ce sens, que les localités rurales sont les plus touchées par le phénomène, qui tend de plus en plus à prendre des proportions inquiétantes. Cet avis est également partagé par un responsable de la cellule de communication de la gendarmerie nationale. « Les villages et les localités isolées sont les plus touchées par le phénomène de l'avortement et ce, en tenant compte des cas traités par les sections de la gendarmerie », ajoutera encore l'officier. Soulignons enfin que selon la loi, la pratique de l'avortement est formellement interdite. L'article 304 de code pénal stipule «quiconque par aliment, breuvage, médicaments, manœuvres, violences, ou par tout autre moyen, a provoqué ou tenté de provoquer l'avortement d'une femme enceinte ou supposée enceinte, qu'elle y ait consenti ou pas, est puni d'un emprisonnement de un à cinq ans et d'une amende de 500 à 10.000 dinars. Et si la mort en résulte, la peine est la réclusion de 10 à 20 ans de prison». Ajoutant dans le même contexte que même la religion musulmane considère l'avortement comme un acte criminel prohibé. Il est difficile de détecter un cas d'avortement. Sa détection ne se fait que dans le cas où la femme se trouve victime de complications dues essentiellement à l'intervention ou d'une hémorragie aiguë. K. L. C.